Guide South Australia : Histoire
Jusqu'au XVIIIe siècle, le monde savant en Europe avait cru en l'existence d'une Terra Australis Incognita (du latin auster, " vent du sud "), un quatrième continent dans l'hémisphère Sud, qui aurait servi de contrepoids pour empêcher la terre de basculer.
Mais les navigateurs de la fin du XVIIIe siècle vont mettre un terme à cette croyance en découvrant non pas un continent, mais un océan immense parsemé d'îles dont la plus grande du monde allait s'appeler l'Australie. C'est justement de cette vaste île continent que le sire Binot Paulmier de Gonneville va prendre possession au nom du roi de France. En 1503, il lève l'ancre à bord de sa caravelle L'Espoir et quitte le port de Honfleur pour les Indes, comme tous les navires à cette époque, qu'ils battent pavillon de France, d'Angleterre, du Portugal, d'Espagne ou des Pays-Bas.
Le 6 janvier 1504, après une dérive d'un mois à la suite d'un très violent orage, il découvre une vaste terre quasi paradisiaque dans l'hémisphère Sud qu'on appellera désormais la " France australe ". La France va pouvoir bénéficier d'un relais sûr vers les Indes. L'ennui est que Gonneville ne peut indiquer avec précision la direction de sa dérive à partir du cap de Bonne-Espérance. On cherche, mais sans trouver ; les marins français vont trop loin vers l'est et vers le sud.
La découverte officielle revient finalement à un Hollandais, Jansz, qui, en 1605, touche la pointe nord de l'Australie. Cette " Nouvelle-Hollande " est loin alors de soulever des passions. Un Espagnol, Torres, traverse en 1606, entre le nord de l'Australie et la Nouvelle-Guinée, le détroit qui désormais porte son nom. En 1616, le Hollandais Dirk Hartog aborde, sans en avoir l'intention, la côte Ouest du continent, à l'emplacement actuel de Shark Bay et de sa très jolie plage touristique, Monkey Mia.
En 1642, une expédition pour explorer l'Ouest et le Sud de l'Australie est commanditée par Anton Van Diemen, gouverneur général des Indes orientales. En partant de Djakarta, son envoyé, Abel Tasman, débarque sur la côte ouest de la Terre de Van Diemen (plus tard la Tasmanie), dont il prend possession au nom de la Hollande. Un peu plus tard, l'Anglais William Dampier, l'un des plus célèbres corsaires du XVIIe siècle, ravage les établissements espagnols d'Amérique et en profite pour explorer le Pacifique. Il rédige un rapport suffisamment intéressant pour que les autorités britanniques lui confient, en 1688, le commandement du navire Roerbuck afin qu'il continue ses explorations, notamment sur la côte Nord-Ouest du continent australien.
En 1772, Saint-Allouarn prend possession de l'île au nom du roi Louis XV. Pendant ce court regain d'intérêt français, en 1766, Bougainville longe la Grande Barrière de corail. Les Anglais entreprennent alors une politique d'exploration systématique, notamment avec les expéditions scientifiques de James Cook, le premier grand héros de la conquête de l'Australie, en 1770. Tandis que les Anglais, inquiets des incursions françaises, s'établissaient sur la côte Est, la France, elle, cherchait déjà plus loin sa chimère en annexant la Nouvelle-Zélande.
A la fin du XVIIe siècle, les Européens ne savaient toujours pas si la terre de Van Diemen et la Nouvelle-Zélande étaient soudées à la Nouvelle-Hollande, ou si elles en étaient séparées, constituant des parties du grand continent antarctique. Le siècle des Lumières cherchait à repousser les frontières du connu dans tous les domaines de la science. La botanique, la géographie, la zoologie ou l'astronomie passionnaient les sociétés savantes. Ainsi, n'ignorait-on pas que le 3 juin 1769, la planète Vénus allait passer entre la Terre et le Soleil, et la Royal Society de Londres ne voulait pas rater un événement qui ne se reproduirait pas avant un siècle. Le gouvernement anglais commandita une expédition dans les mers du Sud pour une mission d'observation, doublée de nouvelles recherches sur la mystérieuse Grande Terre australe. L'homme choisi pour diriger l'expédition, James Cook, était non seulement un navigateur exceptionnel, mais aussi un cartographe et un astronome. En vue de ce long voyage, on affréta l'Endeavour, un voilier large et ventru de 30 mètres de longueur.
La Royal Society demanda à Cook de prendre à bord l'un de ses membres, Joseph Banks, avec une suite de sept personnes comprenant le botaniste Solander et le naturaliste Spöring, tous deux suédois, le jeune dessinateur Parkinson, qui allait répertorier les spécimens d'histoire naturelle, le peintre Buchan, pour peindre les paysages et croquer les portraits, et quatre serviteurs. C'était la première fois qu'un navire embarquait autant de savants, et dans un but aussi précis. Après avoir observé le passage de Vénus à Tahiti, Cook devra naviguer jusque sous la latitude de 40 degrés sud pour y chercher la Terra Australis Incognita. Mais une violente empête venue du sud emportera l'Endeavour trop au nord, lui faisant rater la Terre de Van Diemen.
Le 19 avril 1770, le lieutenant Hick perçoit la pointe sud-est de ce que l'on appellera plus tard l'Australie. La fumée de plusieurs feux montre que l'endroit est habité. Cook cherche un bon abri, et le 29 avril 1770, sous les yeux de quelques Aborigènes, le navire jette l'ancre. La célèbre Botany Bay est ainsi nommée en raison des centaines de plantes inconnues que sir Joseph Banks y récolte.
Le botaniste note que les indigènes sont très différents de ceux de la Nouvelle-Zélande et " qu'ils n'étaient certainement ni des Polynésiens ni des Nègres ". Noirs, maigres et agiles, avec des cheveux épais et broussailleux et une langue rauque incompréhensible, ils ne manifestent aucun désir de communication avec les Européens, et Cook remarque tristement : " Tout ce qu'ils souhaitent, c'est que nous partions... Ils peuvent sembler être le peuple le plus misérable de la terre, mais en réalité ils sont beaucoup plus heureux que nous autres Européens. Ils vivent dans une tranquillité que ne perturbe en rien la qualité inférieure de leur condition... Ils semblent ne pas donner de valeur à rien de ce que nous leur apportons... "
L'Endeavour restera huit jours dans Botany Bay, qui est à présent un lieu de pèlerinage en Australie. Lorsque Cook reprend la mer, il aperçoit, à quelques kilomètres au nord de Botany Bay, l'entrée d'un port naturel qui lui paraît constituer un mouillage sûr. Derrière les heads (falaises) gardant l'entrée, se trouve ce que le capitaine Phillip, dix-huit ans plus tard, appellera " la meilleure rade du monde, sur laquelle mille vaisseaux peuvent évoluer en toute sécurité ". La baie de Jackson abrite aujourd'hui la ville de Sydney. Pendant plus de quatre mois encore, le capitaine Cook longe la côte Est de l'immense île continent qu'il vient de découvrir.
Le 22 août, Cook atteint enfin la pointe nord de l'Australie, jusqu'alors appelée Nouvelle-Hollande. Au nom de George III, il prend officiellement possession de l'ensemble de la côte Est, qu'il rebaptise Nouvelle-Galles du Sud (New South Wales). Puis il retrouve le détroit entre Australie et Nouvelle-Guinée que l'Espagnol Torres avait découvert en 1606. La route de Batavia (Jakarta) est enfin ouverte.
Les régions découvertes par le capitaine Cook dans le Pacifique Sud restèrent longtemps non exploitées. Ce n'est qu'à la déclaration d'indépendance des colonies américaines et à la suite de leur refus de continuer à accueillir les cargaisons de déportés que l'Angleterre s'est vu contrainte de chercher une nouvelle terre d'exil pour ses prisonniers. C'est ainsi qu'en janvier 1787, les premiers bateaux chargés de bagnards prennent la mer en direction de l'hémisphère Sud, à l'autre bout du monde, sous le commandement du premier gouverneur, le capitaine Arthur Phillip.
Une fois le drapeau planté à Sydney Cove le 7 février 1788, la colonie de New South Wales est officiellement créée. Les condamnés de sexe masculin débarquent en premier. Une semaine plus tard, les femmes arrivent à leur tour et s'ensuit alors ce qui restera dans l'histoire comme " l'orgie d'inauguration de l'Australie ". Mais de tels divertissements sont rares à l'époque. Le gouverneur Phillip se trouve confronté au problème permanent de l'approvisionnement des colons en denrées alimentaires. La vie est très rude et la colonie ne survit que de justesse les deux premières années. La plupart des condamnés, d'origine citadine, sont peu doués pour le travail des champs. La discipline est très sévère, les châtiments corporels et les pendaisons fréquentes, en particulier pour vol de nourriture, alors que le rationnement est nécessaire pour la survie de tous.
En Angleterre, on n'accorde qu'un intérêt médiocre à ces terres lointaines. Il semble clair que le gouvernement britannique n'a l'intention de dépenser que le minimum d'argent et de matériel pour cette colonisation. Le début des hostilités avec la France en 1793 vient confirmer que peu de temps et d'argent seront consacrés à une colonie pénitentiaire à l'autre bout du monde.
La déportation de forçats d'Europe avait déjà été pratiquée aux XVIIe et XVIIIe siècles. En Angleterre, la Poor Law de 1717 avait été sanctionnée par un décret du Parlement sous Elizabeth Ire. À cette époque, une grande demande de domestiques et d'ouvriers se faisait sentir aux États-Unis. Grâce à cette nouvelle peine légale, 30 000 prisonniers anglais furent expédiés dans les colonies d'Amérique. Mais les guerres de l'indépendance des colonies américaines mirent fin à ces déportations. En même temps, une nette augmentation de la petite délinquance, due à des problèmes sociaux et à la soudaine augmentation des populations urbaines, rendait urgente l'ouverture de nouveaux bagnes pour décongestionner les geôles anglaises. La colonisation de l'Australie se fit par trois apports successifs : les convicts (condamnés) déportés jusqu'en 1851, les farmers et squatters (colons agricoles) et les chercheurs d'or, notamment en 1850 et en 1880. Il y eut environ 123 000 hommes et 25 000 femmes bagnards (dont 13 % condamnées pour prostitution envoyées au Van Diemen's Land). La moitié des prisonniers était condamnée à sept ans et un quart à vie. Deux tiers de ces condamnés venaient d'Angleterre, un tiers d'Irlande et quelques-uns d'Ecosse. Deux tiers d'entre eux étaient des protestants, et un tiers, des catholiques. Ils appartenaient tous à la classe ouvrière, étaient âgés en moyenne de 26 ans et 75 % d'entre eux étaient célibataires. La moitié des prisonniers avait déjà été condamnée, en général pour rapine, car en ces temps de disette en Europe, on pouvait facilement se voir envoyé aux galères pour le vol d'une miche de pain.
A mesure que la colonisation en Australie se développait et prenait de l'ampleur, les forçats étaient parfois conduits comme du bétail vers les domaines de leurs nouveaux maîtres colons. D'autres étaient envoyés dans la nouvelle colonie pénitentiaire de l'île de Norfolk dans le Pacifique, à plus de 1 600 km au nord-est de Sydney.
Ce bagne devint justement célèbre pour la brutalité qui y régnait. Les traitements y étaient si inhumains que certains détenus préféraient commettre un crime passible de la peine de mort et être pendus plutôt que de rester prisonniers dans cette île. Désaffecté en 1856, le bagne de Norfolk accueillit, par une bizarrerie de l'histoire, les descendants des mutinés du Bounty venus de l'île de Pitcairn.
Aujourd'hui, territoire extérieur placé sous l'autorité directe du gouvernement fédéral australien, Norfolk est devenu un centre de tourisme très fréquenté.
Au Queensland, un genre d'esclavage s'est développé quand des Kanaks furent " importés " par des blackbirders (négriers locaux) pour travailler dans les champs de canne à sucre, dans des conditions extrêmement pénibles.
Jusque dans les années 1820, les bagnards et leurs descendants dominèrent par leur nombre. Ils constituaient la grande masse de travailleurs qui posaient les fondements de l'Australie. Mais la présence des forçats donnait mauvaise réputation au pays. Aussi les colons libres luttaient-ils pour obtenir l'abrogation des déportations. Ils auront gain de cause pour le New South Wales en 1840.
En Tasmanie, les déportations se poursuivront jusqu'en 1853, et en Western Australia jusqu'en 1868. Quant à l'État de Victoria, il avait depuis toujours refusé d'accueillir des forçats. Les premiers colons libres étaient arrivés à Sydney en 1793, en petit nombre tout d'abord, puis plus régulièrement, et enfin massivement lors des ruées vers l'or dans les années 1850. Tout comme Sydney, les premières villes ont été fondées sur les lieux de leur débarquement, Melbourne en 1835, Adelaïde en 1836.
Les débuts de la colonisation furent marqués par de sombres querelles à propos du sort des bagnards. Il fallait décider s'ils devaient travailler pour le gouvernement ou pour le profit des colons. Il devenait urgent de déterminer le statut des bagnards émancipés et celui de leur descendance. Les premiers gouverneurs vendaient nourriture et marchandises dans des entrepôts d'État aux prix qui leur semblaient les plus équitables pour la survie de la colonie. Le labeur des forçats et des emancipists (forçats ayant fini de purger leur peine) servait à la production de nourriture et d'autres biens indispensables à la colonie. Après le départ du gouverneur Phillip en 1792, le petit groupe d'officiers du corps d'armée de New South Wales, surnommé le " corps du Rhum ", prit le contrôle jusqu'à l'arrivée du nouveau gouverneur, John Hunter, en 1795. Ils mirent les convicts à leur disposition, prirent le monopole sur les importations, en particulier sur le rhum devenu une monnaie de troc avec laquelle on payait les salaires. Cette économie fondée sur la tyrannie et le rhum fut néfaste à la petite communauté et à son avenir. Elle éveilla par ailleurs les ambitions et initiatives créatrices de l'industrie de la laine, seule base de la future économie australienne. Le pionnier de cette industrie, John MacArthur, incarne à la fois le bien et le mal qui en découleront. En 1797, il introduisit quelques moutons mérinos dont les troupeaux devinrent une des sources de richesse locale. Plus tard, on verra se multiplier des domaines immenses que les squatters (éleveurs) se réserveront aux dépens des settlers (cultivateurs). Le reste des colonisations se présente sous forme de peuplements isolés les uns des autres.
L'épisode le plus connu de cette époque du corps d'armée de New South Wales concerne le capitaine Blight, déjà célèbre pour la mutinerie du Bounty. Nommé gouverneur en 1805, il tenta d'interdire l'utilisation du rhum en tant que monnaie d'échange. Dix-huit mois plus tard, il sera déposé par le corps du Rhum. Le calme ne reviendra qu'avec le rapatriement de ce corps du Rhum en Angleterre. Une statue du capitaine Blight et une réplique du Bounty se trouvent au Circular Quay de Sydney.
Le gouverneur Lachlan Macquarie, nommé en 1810, eut la permission de faire venir son propre régiment dans la colonie. Il est décrit comme un despote, mais il en fallait certainement un pour mettre de l'ordre dans cette société. Sa politique favorisa l'émancipation des forçats et leurs chances de regagner leur liberté pour s'établir comme petits fermiers. Cet homme, que tout le monde s'accorde à considérer comme le père de l'Australie, fit construire des bâtiments publics, fonda une banque, encouragea l'exploration du continent et l'élevage. Il introduisit la monnaie pour en finir avec le pouvoir du rhum.
C'est aussi Macquarie qui stimula l'expansion de la colonie. Sous son mandat, on réussit enfin, en 1813, à pénétrer au-delà des Blue Mountains, ouvrant ainsi la possibilité d'exploiter les riches pâturages de l'intérieur.
A Sydney, son empreinte est toujours visible, notamment dans les bâtiments officiels. Lady Macquarie's Chair, taillée dans le roc au bout des Royal Botanic Gardens, offre l'un des meilleurs points de vue de Sydney, toujours très apprécié des touristes.
A cette époque, les Anglais redoutaient les incursions des Français qui, sur la côte Ouest, se lançaient eux aussi à la recherche de nouvelles colonies. Afin de les prendre de vitesse, les Anglais multipliaient des missions d'exploration à partir de Sydney pour fonder de nouvelles colonies pénitentiaires.
En 1798, George Bass faisait voile sur Van Diemen's Land et en dressait la carte côtière. Cinq ans plus tard, une nouvelle colonie de bagnards s'y installait. Matthew Flinders, en 1799, explorait une grande partie de la côte Est. Cependant, jusqu'en 1813, peu de territoire était connu, à part la mince bande côtière. La colonie était enfermée par les Blue Mountains à l'ouest et par le Pacifique à l'est.
En 1813, Gregory Blaxland, William Lawson et W.-C. Wenthworth passent à travers les Blue Mountains coupées de canyons, qui rendent ce plateau presque aussi profond que haut. De l'autre côté, une plaine infinie couverte de riches herbages allait faire le bonheur des squatters. Cette expédition marque le début de l'exploration de l'intérieur. En 1824, Hume et Hovell partent en direction du sud-ouest où ils rencontrent d'abord le fleuve Murrumbidgee, puis le plus grand fleuve de l'Australie, le Murray. Ils traversent ensuite la totalité de ce qui allait devenir l'État du Victoria. Conscient du problème posé par les rivières qui s'écoulent toutes vers l'ouest en direction de l'intérieur aride, le gouverneur, sir Ralph Darling, envoie en 1828 Charles Sturt pour essayer de trouver la destination finale de leurs cours. Sturt se dirige vers l'ouest jusqu'à une rivière qu'il nomme Darling. Mais le problème reste le même, car il y a encore d'autres rivières plus au nord et on présume qu'elles se déversent dans quelque lac intérieur.
En 1860, la colonie du Victoria équipe une expédition d'un coût de 12 000 £ pour une tentative de traversée de Melbourne jusqu'au golfe de Carpentarie. Dirigée par Robert O'Hara Burke et William John Wills, celle-ci est méticuleusement planifiée avec des bases d'eau et de nourriture établies tout le long du parcours. Ils réussiront en effet à arriver si près du but qu'ils entendront la mer. Cependant, ils seront incapables de traverser l'inextricable mangrove qui borde toujours les rives du golfe de Carpentarie et, sur le chemin de retour, ils mourront de faim et d'épuisement. Ces expéditions illustrent bien les difficultés de cette tâche immense qu'étaient l'exploration, la colonisation et le développement de l'Australie.
En 1862, Stuart repart explorer le nord au-delà de la limite de ses premiers échecs, dissipant une fois pour toutes la légende d'une mer intérieure.
Il continue vers la mer de Timor, au nord, à travers la Terre d'Arnhem, le long de l'Adelaïde River jusqu'aux rivages de l'océan Indien. La petite ville d'Albany, sur la côte Sud-Ouest, avait déjà été fondée, en 1826, par Lockyer, à la tête d'un détachement de 44 hommes qui annexa en même temps Western Australia à la Couronne britannique. La capitale, Perth, fut fondée en 1829 par James Stirling. Mais la vraie exploration de l'Ouest ne commença qu'en 1874 avec Ernest Giles, qui voyagea d'Adelaïde à Perth à travers la partie nord de la plaine de Nullarbor. A partir de Perth, il continua vers le nord, puis traversa les déserts du Centre vers l'est.
Toutes ces expéditions ne firent que confirmer le fait que la plus grande partie de l'Australie ne convenait guère à l'établissement d'autres colonies. En 1875, les configurations les plus importantes du continent étaient déjà répertoriées. Cependant, de grandes parties de Western Australia, du Queensland et du Northern Territory ne furent explorées que bien plus tard et il reste encore de nos jours des coins reculés pratiquement inconnus.
Les expéditions ultérieures eurent surtout pour but la recherche de minerai et " l'étude des Aborigènes ".
En 1851, la découverte de l'or près de Bathurst, dans les Blue Mountains, provoquait la ruée de milliers de prospecteurs, dont de nombreux Californiens, qui contribuèrent au peuplement de l'intérieur des terres. Toute une population d'aventuriers et de pionniers se lança à la recherche de nouveaux filons. Les gisements du Victoria attirèrent plus de 40 000 Chinois. La population de la colonie quadrupla en vingt ans.
Ces nouveaux immigrants formeront la classe moyenne, absente jusqu'à cette époque en Australie. Depuis lors, les flux migratoires se sont toujours poursuivis. Sur les camps des chercheurs d'or naissent des villes comme Ballarat et Bendigo près de Melbourne. Les derniers filons importants sont découverts en Coolgardi, en 1892, et surtout à Kalgoorlie, qui restera le gisement d'or le plus important et dont l'exploitation a été reprise.
L'Australie, qui n'a jamais connu de conflit sur son territoire, ni avant ni après la rébellion de l'Eurêka Stockade, fut profondément choquée par cet épisode sanglant de son histoire : harcelés par des taxes de plus en plus lourdes, et par d'incessants contrôles de licences d'exploitation, les chercheurs d'or décidèrent de se barricader sur les champs aurifères de Ballarat. L'affrontement avec la police fut bref mais violent et fit quelques dizaines de morts. Cet épisode ouvrit la voie à un nouveau processus de démocratisation du pays et, en 1856, au suffrage universel. Aujourd'hui, le site de Ballarat est transformé en une sorte de gigantesque Luna Park.
A partir de cette fin du XIXe siècle, l'Australie connaît un important essor industriel qui, à son tour, entraîne un développement des voies de communication jusqu'alors quasi inexistantes.
L'agriculture est stimulée, elle accueille les chercheurs d'or déçus et désireux de s'établir. Les nouveaux settlers (cultivateurs), dont le nombre s'est brusquement accru, exigent qu'une partie du sol contrôlé par les squatters (éleveurs) redevienne " terre ouverte ".
Dans le Victoria, la presque totalité des terres cultivables était déjà soit achetée par les éleveurs, gros fermiers, propriétaires de cheptels immenses, soit louée par l'État aux squatters pour les pâturages. L'une des grandes revendications de l'époque fut le " déverrouillement " de ces terres. Une résolution sera introduite auprès du gouvernement en 1859, mais les squatters contrôlaient la majorité. D'autres conflits semblables auront lieu un peu partout dans les colonies au cours des trente années qui suivront.
En 1861, il y aura un assouplissement, et, durant les cinq années suivantes, plus de 17 000 familles s'installeront à la campagne. Cependant les squatters récupéreront plus que leurs droits. Ils utiliseront la méthode de peacocking en choisissant systématiquement les meilleures terres, celles autour des sources ou celles comprenant tous les ruisseaux, laissant ainsi le sol alentour inutilisable par manque d'eau.
En 1901, la crainte d'une révolution à l'américaine pousse les autorités à modifier le statut du pays. Une Constitution est adoptée par référendum. L'Australie devient indépendante sans couper ses liens avec la Couronne britannique. Le Commonwealth d'Australie est proclamé et Melbourne devient capitale fédérale.
L'acquisition de l'indépendance se déroule selon un schéma très différent de celui qui a été suivi aux États-Unis. La situation n'est en effet pas la même. La rébellion de l'Eureka Stockade a révélé l'existence d'une contestation sociale qui n'existait pas en Amérique du Nord. L'accueil favorable qu'ont reçu les bushrangers, de la part des classes défavorisées, peut également s'analyser comme une contestation sociale sans perspective politique. Ces événements incitent alors la classe dirigeante australienne à la prudence.
Une rupture totale d'avec la mère patrie pourrait en effet alimenter la fermentation révolutionnaire. Parallèlement, la mise en oeuvre de la politique du Keep Australia White donne des gages aux syndicalistes qui craignent la concurrence des travailleurs étrangers. Une unanimité nationale de façade est ainsi restaurée. Le groupement des colonies donne à l'Australie la structure fédérale qu'exigeait l'immensité de son territoire.
La juridiction de la Haute Cour et la procédure référendaire, très utilisée, furent les garants les plus appréciables contre toute initiative gouvernementale contestable. La création du Commonwealth d'Australie groupait les six colonies, qui devenaient alors des États. Seul le Nord, trop peu peuplé, ne constituait qu'un territoire (ces anciennes colonies, devenues indépendantes, ont cependant encore reconnu tout récemment la souveraineté de la reine d'Angleterre.)
La politique, essentiellement réformiste, fut soutenue par le vif sentiment de la démocratie qui animait la masse des colons, dont les origines européennes étaient souvent modestes. Les travaillistes, restés au pouvoir jusqu'en 1914, appliquèrent un programme modéré. Tout en accentuant le protectionnisme, ils pratiquèrent une politique de hauts salaires, développèrent l'instruction, imposèrent la journée de travail de huit heures, créèrent des institutions d'assistance. Le niveau de vie de l'Australie devint alors l'un des plus hauts du monde. L'emplacement de la capitale fédérale fut choisi en 1908 et le premier Parlement fut tenu à Canberra en mai 1927. Ce premier Parlement fédéral comprenait des représentants des trois partis politiques australiens : les protectionnistes, les libre-échangistes et les travaillistes.
La nation australienne demeurait néanmoins étroitement associée à de nombreuses autres nations dans le giron du Commonwealth britannique. L'Union du Commonwealth se sentait fortement rattachée par des liens économiques et stratégiques à Londres, qu'elle soutint à plusieurs reprises, notamment au Soudan en 1885 et contre les Boers en 1900.
Ainsi, en 1914, les volontaires australiens se précipitèrent pour défendre la mère patrie, " jusqu'au dernier homme, jusqu'au dernier shilling " selon le Premier ministre de l'époque, Fisher. Les corps expéditionnaires volontaires australiens et néo-zélandais regroupèrent au total 300 000 hommes.
Selon de nombreux Australiens, l'esprit national ne s'éveilla véritablement qu'à partir de 1915 avec le fiasco du débarquement du 25 avril de la même année et les plages ensanglantées de Gallipoli (presqu'île turque). De courageux soldats australiens y combattirent dans des conditions désespérées aux côtés de ceux de la nation soeur, la Nouvelle-Zélande, dans le cadre de l'Anzac (Australia and New Zealand Army Corps).
Les Alliés qui les y envoyèrent ne réalisèrent qu'après plusieurs mois que la prise des Dardanelles était plus qu'improbable. En effet, le nombre limité des forces ne permettait aucune chance de réussite et la topographie de la région rendait l'opération impossible. L'évacuation fut finalement ordonnée neuf mois plus tard, mais seulement après une véritable hécatombe des braves soldats australiens. Appelé Anzac Day, le 25 avril est désormais célébré chaque année comme Jour du Souvenir.
Après la guerre, avec l'avènement de l'administration Bruce en 1923, le slogan " men, money and markets " donne le ton d'une nouvelle prospérité. Mais pendant la crise économique des années 1930, le marché japonais, qui manque de matières premières, apparaît pour la première fois aux yeux des Australiens comme un contrepoids possible au marché de Londres. Le Japon devient alors l'un des principaux acheteurs de la laine et de la viande australiennes.
L'Australie suivit de quelques heures la Grande-Bretagne dans sa déclaration de guerre contre l'Allemagne. En 1940, des forces australiennes furent engagées en Italie, en Grèce, en Crète, et en Afrique du Nord où les Australiens firent courageusement face pendant huit mois aux armées conjointes germano-italiennes de Rommel. Mais, en 1941, le Japon, dont les troupes débarquèrent en Papouasie-Nouvelle-Guinée, menaça l'Australie. La chute de Singapour aux mains des Japonais signifiait que, pour la première fois de son histoire, l'Australie se trouvait confrontée à la responsabilité d'assurer seule sa propre défense. En 1942, Darwin, Broome et Wyndham dans le Nord de l'Australie, furent bombardées. Après avoir perdu 22 000 prisonniers en Malaisie et en Indonésie, l'Australie ne disposait plus chez elle d'un nombre suffisant de troupes entraînées et équipées. Le gouvernement australien réalisa que la Grande-Bretagne n'aurait pas assez de troupes pour les envoyer dans le Pacifique, la mère patrie étant bien trop occupée à lutter pour sa propre survie.
L'Australie décida alors de faire appel à l'aide des États-Unis. Le gouvernement australien proposa au général américain MacArthur de lui donner toute liberté pour transformer l'île continent en une immense base à la disposition de la gigantesque force combinée nécessaire pour repousser les Japonais. Après avoir débarqué à Melbourne, MacArthur choisit Brisbane pour établir son état-major. Les Japonais furent arrêtés par les forces américaines dans les batailles de la mer de Corail et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Conjointement aux Américains, les Australiens pratiquèrent l'island hopping pour nettoyer les îles du Pacifique des troupes japonaises (entre autres à Bornéo, sujet dont traite la première partie du roman Une ville comme Alice, de Nevil Shute). Cette stratégie militaire consistait à attaquer les petites bases mal défendues pour supprimer des points de ravitaillement et ainsi faire reculer l'ennemi. En 1951, l'Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis signèrent un traité de défense garantissant une aide mutuelle et la coopération en cas d'attaque armée contre l'un des pays membres.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Australie intensifia l'immigration. Deux millions d'immigrants gagnèrent le continent à un rythme jamais égalé à aucune autre période ou par aucun autre pays au monde. Jusqu'alors de prédominance anglo-saxonne, l'Australie devenait cosmopolite et pluriculturelle. Cela ouvrit la voie à un nouveau développement économique et suscita une prospection intensive de son sous-sol. Dans ses immensités arides, dans ses déserts considérés comme des terres stériles sans aucun avenir, une énorme surprise attendait les prospecteurs : ce sol renfermait tous les minéraux, même les plus rares, et en quantité colossale.
À partir de 1960, ces découvertes déclenchent le grand " boom australien ". Des capitaux affluèrent, la Bourse explosa, les usines se multiplièrent, le béton jaillit de toutes parts. Le niveau de vie du pays devint l'un des plus élevés du monde.
Ayant enfin pris conscience de sa situation géographique près du monde asiatique, l'Australie se tourna vers ses plus proches voisins qui devinrent aussitôt ses meilleurs clients. Les Japonais emportaient maintenant dans leurs cargos les fruits de cette terre australienne qu'ils n'avaient pu conquérir par les armes.
Afin de barrer la route au communisme, le Premier ministre libéral Menzies envoya des troupes en Corée de 1950 à 1953, puis au Vietnam de 1965 à 1972. Il tenta même de faire passer une loi, en 1951, pour essayer d'éradiquer le Parti communiste australien. Malgré sa ratification par le Parlement, cette loi fut cassée par la Haute Cour et finalement complètement rejetée par un vote qui prouve bien l'attachement des Australiens à toutes les libertés. En 1967, un référendum donne enfin le droit aux Aborigènes à la citoyenneté australienne.
Au cours des années 1972-1975, le gouvernement travailliste, sous Gough-Whitlam, est à l'origine de nombreuses réformes. En 1973, une nouvelle politique d'immigration supprime toute discrimination raciale en abolissant la doctrine de " l'Australie blanche ". Mais à la suite d'une crise gouvernementale, le gouverneur général d'Australie congédie Whitlam et ordonne un nouveau référendum. Malcom Frazer est alors élu et forme un nouveau gouvernement.
En 1975, l'Australie accorde l'indépendance à la Papouasie-Nouvelle-Guinée. L'année suivante, le vote de l'Aboriginal Land Rights Act - NT permet d'attribuer des terres aborigènes traditionnelles à des groupements fonciers aborigènes dans le Northern Territory.
Un violent débat écologique éclate en 1980 contre le projet de construction d'un barrage sur le fleuve Gordon, dans de magnifiques contrées sauvages au sud-ouest de la Tasmanie. Avec l'accord de la Haute Cour, le gouvernement fédéral doit annuler le projet, créant ainsi un précédent pour l'intervention des pouvoirs publics centraux dans les questions d'écologie. En 1985, le Parlement ordonne une commission d'enquête sur les essais nucléaires effectués par les Britanniques dans les années 1950. Cette commission constate une carence des mesures de sécurité ayant mis en danger les populations aborigènes.
En 1986, le Parlement australien et le Parlement britannique adoptent simultanément l'Australia Act qui abolit les liens juridiques entre les deux pays et consacre l'indépendance de l'Australie.
En 1988, profitant des grandes festivités qui ont lieu à l'occasion du bicentenaire de la colonisation européenne, les Aborigènes organisent un défilé de protestation contre les " envahisseurs " dans les rues de Sydney.
En 1993, la Haute Cour de justice donne raison aux insulaires du détroit de Torres qui réclament des " droits ancestraux " sur leurs terres. C'est le célèbre cas Mabo.
De 1993 à 1996, Paul Keating installe son gouvernement avec l'aide du Labour Parti et essaie tant bien que mal, en se tournant de plus en plus vers ses voisins asiatiques, de donner un second souffle à une économie plongeante. Hélas, le taux de chômage avoisinant les 9 % et le difficile redressement économique ne lui permettent pas le renouvellement de son mandat. C'est la coalition menée par John Howard qui remporte les élections de 1996.
John Howard s'éloigne de la dynamique imprimée par les anciens responsables travaillistes. Outre la remise en cause des programmes de formation et d'éducation, les fonds destinés aux Aborigènes et les droits sociaux des demandeurs d'emploi sont revus à la baisse afin de redresser l'économie du pays. La politique d'immigration devient plus restrictive et le sentiment d'identité nationale est renforcé.
Plusieurs temps forts vont marquer le rapprochement du gouvernement de John Howard avec les États-Unis. Le premier en 1999, lors de la conduite australienne des forces de l'ONU au Timor oriental. Puis en juin 2002, par le refus de Canberra de se soumettre au protocole de Kyoto, 4 mois après le même refus américain. Enfin, en janvier 2003, par l'engagement d'une partie des troupes australiennes dans le conflit irakien.
Ce sera une période de victoires pour John Howard. En effet, même si certains voient dans l'attentat de Bali de 2002 (comme plus tard dans celui contre l'ambassade d'Australie à Jakarta en 2004) des actions visant à souligner le prix d'un soutien inconditionnel aux États-Unis, la majorité de la population apprécie d'avoir un Premier ministre résolu à lutter sans réserve contre le terrorisme. De plus, les performances économiques de John Howard constituent un atout significatif incontestable : la croissance économique est en hausse ininterrompue et le taux de chômage est le plus bas depuis 1981.
En octobre 2003, la visite du président chinois Hu Jintao fournit l'occasion à l'Australie de se positionner comme un des principaux fournisseurs de la Chine en matière d'énergie et de formation, et d'amorcer un renforcement de son action politique et économique avec l'Asie.
Le 8 février 2004, l'Australie et les États-Unis concluent un accord de libre-échange avec prise d'effet au 1er janvier 2005 ; puis le 7 juillet, un accord de lutte antimissiles est signé entre les deux pays. La poursuite du rapprochement avec les États-Unis va de pair avec celui de l'Asie. Ainsi, en juillet 2004, l'Australie et l'ASEAN signent une déclaration commune de coopération en matière de lutte contre le terrorisme avant d'entamer à leur tour la négociation d'un accord de libre-échange.
Le 9 octobre 2004, John Howard décide de la tenue d'élections anticipées et est reconduit pour la 4e fois dans son mandat. Cette reconduction lui permet le maintien des troupes australiennes aux côtés des États-Unis en Irak.
En 2005, l'Australie poursuit son dialogue de rapprochement avec les pays d'Asie du Sud-Est. Canberra devient l'un des pourvoyeurs les plus actifs de la zone Pacifique et apporte son aide à la zone touchée par le tsunami de décembre 2004. Les relations avec la Chine progressent et des négociations pour un accord de libre-échange sont entamées en mai. Cette année-là, la Chine deviendra le 3e partenaire commercial de Canberra, après l'Union européenne et les États-Unis.
Fin juillet, l'Australie signe avec l'ASEAN le traité d'Amitié et de Coopération (TAC) qu'elle avait refusé de signer en décembre 2004, peu de temps après l'attentat devant l'ambassade d'Australie à Jakarta. La position australienne en faveur d'attaques préventives, calquée sur la position américaine depuis le 11 septembre 2001, n'est plus d'actualité.
En août 2005, en réponse au protocole de Kyoto, l'Australie, les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Inde et la Corée du Sud lancent un partenariat Asie-Pacifique sur le climat : l'Asia-Pacific Partnership for Clean Development and Climate ou l'Alter-Kyoto. Ce partenariat vise à mettre en place des technologies propres et avancées sans contraintes juridiques sur la réduction des émissions de CO2. Les Greens australiens critiquent vivement ce partenariat surnommé le " pacte du charbon " (quatre des plus grands producteurs mondiaux font partie de l'entente commune).
En octobre 2005, lors de la réunion du Forum des îles du Pacifique à Port Moresby, la méthode australienne éprouvée lors de la mission régionale d'assistance aux Salomon (RAMSI depuis 2003) et étendue à plusieurs pays de la zone pacifique (Papouasie-Nouvelle-Guinée, Vanuatu, Nauru), fait l'objet de critiques d'ingérence très vives par la Papouasie et les îles Salomon mêmes. L'incident diplomatique est proche et se confirme quelques mois plus tard avec l'expulsion des îles Salomon du haut-commissaire australien. Le Forum permet néanmoins d'adopter le plan Pacifique, un plan qui met l'accent sur le développement durable et démontre, entre autres, une prise en compte accrue des problèmes environnementaux par Canberra.
Le début de l'année 2006 est marqué par les immenses incendies qui ravagent le Sud de l'Australie et la Tasmanie. L'île-continent en est à sa cinquième année de sécheresse consécutive et les effets se font cruellement sentir sur les ressources en eau nécessaires à l'élevage et à l'agriculture mais aussi à la consommation. En janvier 2006, plusieurs solutions destinées à lutter contre la pénurie d'eau sont à l'étude, dont le recyclage des eaux usées pour la consommation. Au niveau économique, le Work Choices Act est appliqué à compter du 1er mars. Cet ensemble de mesures destinées à simplifier et à harmoniser les conditions minimales du travail, en particulier dans les petites entreprises, est contesté par une grande partie de l'opinion publique. Les travailleurs y voient notamment le contrat individuel privilégié aux dépens du contrat collectif et les possibilités d'action des syndicats considérablement réduites.
En avril, l'Australie et la Nouvelle-Zélande décident d'envoyer des troupes aux îles Salomon, au lendemain d'émeutes provoquées par la nomination du nouveau Premier ministre.
En mai, le gouvernement renforce sa place de gendarme du Pacifique en redéployant des troupes au Timor Leste, victime d'un nouveau regain de violence. Cette seconde intervention musclée australienne depuis 1999 est certes reconnue comme un geste d'apaisement dans les combats opposant soldats rebelles et loyalistes timorais, mais est également vue comme une démarche intéressée pour la possession des énormes gisements de pétrole et de gaz que recèle la mer du Timor. Le Portugal, qui enverra une centaine de gendarmes, refusera de placer ses hommes sous le commandement australien.
En juin, John Howard annonce la mise en place d'un groupe de travail chargé d'étudier l'incidence de l'emploi du nucléaire sur la baisse de production des gaz à effets de serre. Il est vrai que l'Australie, deuxième pays exportateur d'uranium, ne possède pas de centrale nucléaire et produit une énergie thermique extrêmement polluante à partir de ses gigantesques mines de charbon. Si cette industrie contribue au maintien économique du pays (1er producteur mondial), l'utilisation de ce combustible est d'autant plus contestée par de nombreux Australiens que le réchauffement climatique semble, plus qu'ailleurs, se développer rapidement sur le continent.
De septembre à décembre, comme les années précédentes, d'immenses incendies de forêt ravagent le pays (NSW, Victoria, SA, Tasmanie). En décembre, John Howard annonce la formation d'un groupe de travail public-privé sur les marchés de permis, destiné à étudier les échanges entre pays de quotas d'émission de gaz à effet de serre. Le groupe devra cependant tenir compte des larges réserves de charbon et d'uranium de l'Australie et des avantages compétitifs qu'elle en tire.
En début d'année 2007, les répercussions du manque d'eau que connaît Australie, cumulé à celui du reste de l'Asie, commencent à se faire sentir sur l'économie mondiale.
Plusieurs annonces et initiatives du gouvernement démontrent bien que le problème est réel et que, malgré le refus de signature du protocole de Kyoto, l'Australie recherche des solutions de transition, tels un système de commerce d'émission de carbone prévu pour 2012 et la ratification par les 21 pays membres de l'APEC de la déclaration de Sydney sur le changement climatique, la sécurité énergétique et le développement propre.
Pendant ce temps, les déclarations de John Howard concernant les risques d'attentats dus aux extrémistes islamistes confirment la nécessité du maintien des troupes dans la région du Golfe.
À la suite d'un rapport mettant en avant des abus sur des enfants et des violences domestiques dans les communautés aborigènes du Territoire du Nord, le 21 juin, John Howard met en place des mesures très strictes durant 6 mois. Ces mesures sont officiellement destinées à lutter contre la pédophilie, mais les Aborigènes, qui se souviennent de la " génération volée ", font preuve d'une grande méfiance et les opposants soupçonnent le gouvernement de vouloir faciliter l'installation de compagnies minières dans la région.
La politique d'immigration choisie se durcit davantage. A compter du 1er juillet, les demandes de visa doivent être accompagnées d'une attestation d'un niveau minimal d'anglais ; en août, le gouvernement publie le livret d'information Life in Australia et le livret de la citoyenneté Becoming an Australian Citizen. De ce dernier seront tirées 20 questions destinées à l'épreuve d'obtention de la nationalité dès l'application de l'Australian Citizenship Act 2007, en octobre.
Malgré le succès économique des mesures prises au cours de ses quatre mandats, John Howard n'a plus l'opinion publique pour lui. Le leader travailliste Kevin Rudd se présente de plus en plus comme un adversaire de taille pour les élections de novembre 2007. Les jours qui suivent la victoire de Kevin Rudd, les travaillistes obtiennent une majorité absolue au Parlement.
L'année 2008 voit la première mise à l'épreuve du nouveau gouvernement. L'Australie doit faire face à la crise économique mondiale. Les travaillistes arriveront néanmoins à juguler son emprise et à éviter la récession. Parallèlement à cela, Kevin Rudd annonce pour 2009 le retrait d'Irak du dernier contingent de soldats australiens (31 juillet 2009).
L'année 2009 et le début d'année 2010 marquent profondément l'Australie par la violence des incendies de forêts qui continuent à dévaster le Victoria, mais aussi par les tempêtes et inondations qui touchent principalement le Queensland, le NSW et le Western Australia. Plusieurs millions de dollars sont débloqués pour venir en aide aux sinistrés.
En juin 2010, après l'échec de sa proposition de plan de relance auprès du Sénat au sortir de la crise économique mondiale de 2008-2009, non soutenu par la population dans son souhait " d'une Australie à 35 millions d'habitants en 2050 " avec l'ouverture de nouveaux flux migratoires, renié par les poids lourds de l'industrie minière pour ses projets de plan carbone (repoussé à 2013 quelques mois auparavant) et de taxes sur les super-profits, et plus globalement en perte de vitesse dans les sondages à l'approche de nouvelles élections, Kevin Rudd jette l'éponge. Son vice-Premier ministre, Julia Gillard, lui succède le 24 juin 2010. Un second gouvernement Gillard est mis en place en septembre 2010. Kevin Rudd y prend part avec le poste de ministre des Affaires étrangères.
L'année 2011 est principalement émaillée par les nombreuses catastrophes naturelles, dont les inondations qui vont à nouveau frapper plusieurs Etats, dont le Queensland, et ce jusqu'en début d'année 2012. Le 22 février 2012, Kevin Rudd démissionne de ses fonctions, en désaccord avec Julia Gillard à qui il s'oppose comme rival à la tête du parti.
Le 27 février 2012, lors d'un vote de confiance des parlementaires travaillistes, Julia Gillard est confirmée dans ses fonctions de chef du parti. En effet, pour beaucoup d'Australiens, la taxe carbone mise en place, l'augmentation croissante du coût de la vie, notamment en ce qui concerne l'alimentation, et la politique militaire en Afghanistan sont d'importantes sources de mécontentement envers le Premier ministre.
En examinant de plus près une carte d'Australie, beaucoup seraient surpris de constater que la plupart des noms de la côte ouest, de la mer de Timor près de l'équateur dans le nord, jusqu'à la Grande Baie australienne au sud, sont des noms français : golfe Joseph Bonaparte, cap Bougainville, cap Voltaire, archipel Bonaparte, cap Lever, îles de Montebello, cap Cuvier, chenal du Géographe, cap Rondon, île Bernier, cap Saint-Siège, péninsule Perron, île Faure, baie Ganteaume, cap Hamelin, pointe d'Entrecasteaux, archipel de la Recherche, etc.
L'ouest du continent australien a effet été découvert par des marins et des savants français. Western Australia aurait pu être la base d'une grande implantation française dans l'hémisphère Sud, et une bonne partie des Australiens d'aujourd'hui auraient pu être francophones...
James Cook est né en 1728 à Marton dans le Yorkshire en Grande-Bretagne. Fils de paysan, il s'embarqua à 18 ans comme simple marin sur un bateau à charbon de la marine marchande (1748). Il devint un marin expérimenté en quelques années. En 1755, il abandonna la marine marchande pour s'engager dans la Royal Navy où il devint maître d'équipage. À partir de 1768, il réalise une série d'explorations du Pacifique Sud à bord de son vaisseau, l'Endeavour. Au cours du premier voyage, réalisé de 1768 à 1771, il passe par le cap Horn, se rend en Nouvelle-Zélande et cartographie l'île. Il est ensuite le premier à explorer la côte orientale de l'Australie dont il fait le relevé topographique. Son voyage s'achève par les îles de Java et Sumatra. Le second voyage, de 1772 à 1773, le mène au-delà du cercle polaire Antarctique. Il découvre les futures îles Cook, la Nouvelle-Calédonie, Niue et les îles Sandwich, puis réalise la cartographie de plusieurs îles. Cook entame son troisième voyage en 1776. Il explore de nouveau le Pacifique et découvre notamment la future île d'Hawaï. Il passe par le détroit de Béring et navigue sur l'océan Arctique avant de retourner aux îles Sandwich. Il y est tué par les autochtones en 1779. James Cook restera dans les mémoires comme un grand explorateur, responsable de la cartographie de nombreuses îles du Pacifique et également d'avancées dans la prévention du scorbut chez les marins.
- 50 000 > Arrivée supposée des ancêtres des Aborigènes à partir de la Nouvelle-Guinée.
1605 > Le Hollandais William Jansz touche la pointe nord de l'Australie qu'il nomme New Holland.
1606 > L'Espagnol Luis Vaez de Torres traverse le détroit auquel sera donné son nom entre le Queensland et la Nouvelle-Guinée.
1642 > Le Hollandais Abel Tasman découvre Tasmania.
1770 > James Cook explore la côte Est et prend possession d'une partie de l'Australie au nom de l'Angleterre.
1788 > Débarquement des premiers bagnards anglais à Port Jackson.
1823 > New South Wales devient officiellement colonie de la Couronne. La ruée vers l'or et le début de la croissance.
1851 > Début de la ruée vers l'or.
1872 > Le télégraphe est installé à Stuart (Alice Springs). L'Australie est reliée à Londres par le câble.
1888 > Liaison ferroviaire Sydney-Adelaïde.
1901> Création de la Fédération australienne.
1914-1918 > L'Australie prend part à la Première Guerre mondiale. Le 25 janvier 1918 a lieu la bataille de Gallipoli (Turquie), commémorée chaque année par l'Anzac Day.
1927 > La capitale est transférée de Melbourne à Canberra.
1937 > Mise en oeuvre d'une politique d'assimilation de la population aborigène.
1938 > Les Jeux de l'Empire britannique (devenus Jeux du Commonwealth) se déroulent pour la première fois en Australie, à Sydney.
1939 > L'Australie s'engage dans la Seconde Guerre mondiale.
1948 > Mise en place de l'Australian Citizenship Act 1948.
1950 > L'Australie participe à la guerre de Corée.
1952 > Début de l'exportation d'uranium destiné à l'industrie nucléaire britannique.
1956 > Jeux olympiques de Melbourne.
1962 > Le droit de vote est accordé aux Aborigènes.
1965 > L'Australie engage des troupes au Vietnam.
1966 > Premières revendications des Aborigènes pour leurs droits fonciers.
1967 > Un référendum confère la citoyenneté australienne aux Aborigènes.
1971 > Les Aborigènes sont intégrés dans les statistiques démographiques.
1972 > Le gouvernement travailliste introduit une politique d'autodétermination pour les Aborigènes.
1973 > Abolition de la politique d'immigration pour une Australie blanche, Keep Australia White.
1976 > Aboriginal Land Right Act est voté.
1986 > L'Australia Act consacre l'indépendance de l'Australie. Le NAC (National Aboriginal Conference) succède au NACC.
1988 > Célébration du bicentenaire de l'Australie. Exposition universelle à Brisbane.
1990 > La Commission des Aborigènes insulaires du détroit de Torres (ATSIC) succède au NAC. Le Conseil de réconciliation aborigène (ARC) est créé.
1992 > Le jugement Mabo reconnaît le droit à la terre des Aborigènes des îles Murray.
1993 > La loi sur le Titre indigène, le Native Title Act, est votée.
1996 > Les conservateurs reviennent au pouvoir. John Howard devient Premier ministre. L'arrêt Wik autorise les tribus à revendiquer des droits de chasse et de pêche.
1997 > Parution du rapport Bringing Them Home.
1998 > Une nouvelle législation restreint les droits fonciers des Aborigènes reconnus quelques années auparavant.
1999 > 54,8% des Australiens rejettent, lors d'un référendum, la république et choisissent de rester une monarchie.
2000 > Jeux olympiques de Sydney.
2001 > Centenaire de la Fédération.
2002 > Les attentats de Bali. Parmi les 202 victimes, 88 Australiens.
2003 > L'Australie s'engage dans la guerre en Irak.
2005 > Des incendies sans précédent ont lieu aux alentours de Sydney et de Canberra. L'ATSIC est dissoute. Il n'y a plus de représentation aborigène au gouvernement.
2006 > Le gouvernement fédéral modifie la loi sur les Droits à la terre (Aboriginal Land Right Act). Le gouvernement de Tasmanie présente des excuses officielles aux Aborigènes et adopte une loi prévoyant l'indemnisation des Générations volées.
2007 > Les 21 pays membres de l'APEC ratifient la déclaration de Sydney sur le changement climatique. Mise en place de l'Australian Citizenship Act 2007 et du test de citoyenneté. Election d'un gouvernement travailliste. Kevin Rudd succède à John Howard. Kevin Rudd ratifie le protocole de Kyoto.
2008 > Kevin Rudd demande pardon au nom de l'Australie auprès du peuple aborigène. Journées mondiales de la jeunesse à Sydney. Quentin Bryce devient la première femme au poste de gouverneur général d'Australie.
2009 > L'état de catastrophe naturelle est décrété sur plus de 60 % du Queensland à la suite de deux cyclones. Jour national de deuil en mémoire des victimes des incendies dans le Victoria (Black Saturday Bushfires). L'Australie met fin à sa présence militaire en Irak. Kevin Rudd, Premier ministre, et Malcolm Turnbull, leader de l'opposition, s'excusent au nom de l'Australie auprès des Forgotten Australians (Australiens oubliés).
2010 > Le gouvernement du Queensland met en place une aide financière pour les villes du Centre et du Sud-Ouest de l'État isolées par d'importantes inondations. Report par le gourvernement du lancement de la bourse aux émissions de CO2 proposée par Kevin Rudd. Kevin Rudd démissionne de ses fonctions de Premier ministre, Julia Gillard lui succède et devient la première femme à occuper ce poste.
2011 > Brisbane est assiégée par les eaux. Le cyclone tropical de catégorie 5 Yasi frappe les côtes du Queensland. Les dégâts occasionnés aux plantations sont énormes. Des incendies se propagent durant plusieurs jours dans la banlieue de Perth. Le cyclone tropical de catégorie 2 Carlos, frappe la ville de Darwin. La Chambre des Représentants adopte la taxe carbone du gouvernement de Julia Gillard.
2012 > Kevin Rudd, ministre des Affaires étrangères, démissionne du gouvernement. L'Australie annonce souhaiter retirer ses 1 500 soldats d'Afghanistan en 2013, soit un an avant la date prévue.
Discovery of the country
- Les plus de l'Australie
- L'Australie en 30 mots-clés
- Survol de l'Australie
- Cuisine australienne
- Les personnalités célèbres : Australie
Useful information
- Argent
- Bagages
- Décalage horaire
- Électricité, poids et mesures
- Formalités, visa et douanes
- Horaires d'ouverture
- Internet
- Jours fériés
- Langues parlées
- Poste
- Quand partir ?
- Santé
- Sécurité et accessibilité
- Téléphone
History & culture
Other
Gallery Pictures