Guide Bade-Württemberg : Arts et culture
Façade baroque de l'hôtel de ville d'Offenburg.
Ainsi que vous le verrez en Forêt-Noire, l'architecture allemande est exemplaire des tendances historiques et stylistiques de l'Europe, avec successivement le roman, le gothique, la Renaissance, le baroque, le rococo, le classicisme, le romantisme, l'Art nouveau, le modernisme et le post-modernisme...
Horloge à coucou.
Les artisans oeuvrant en Forêt-Noire sont principalement locavores et attachés aux produits de leur région. Ainsi, vous trouverez essentiellement des produits frais à consommer sur place ou à ramener (vins, pâtisseries ou fromages) ou bien des productions liées à l'ébénisterie.
De son séjour en Forêt-Noire, il faudra bien entendu ramener des coucous ! Ces derniers sont attestés en Forêt-Noire dès le milieu du XVIIIe siècle sous la forme d'horloges à coucou. Le coucou tel qu'il est connu actuellement vit le jour une centaine d'années plus tard. Il représentera à n'en pas douter un cadeau ou un souvenir original.
Fort de l'héritage des années 1920, sous l'égide de l'Universum Film Aktiengesellschaft (UFA), et des années 1970 dotées du Nouveau Cinéma Allemand, le cinéma allemand est d'une grande qualité générale et connaît dans les années 2000 un renouveau riche en productions à la fois populaires et de qualité.
On ne saurait parler de la Forêt-Noire sans évoquer l'un des plus grands succès télévisuels où cette dernière joue un rôle à part entière : il s'agit bien évidemment de la série La Clinique de la Forêt-Noire. Diffusée en Allemagne de 1985 à 1989, puis en France à partir de 1987, cette série met en scène le quotidien des docteurs et des patients, entre histoires d'amour et trahisons, au coeur de la Forêt.
Deux oeuvres majeures sont à l'origine de la littérature allemande. Il s'agit du Chant de Hildebrand (IXe siècle) et de l'Epopée des Niebelungen (fin du XIIe siècle). Mais il faut attendre la Réforme et, précisément 1534, pour lire le premier texte rédigé en allemand moderne : la traduction de la Bible par Luther.
Le XVIIe siècle est peu prolifique en littérature, mis à part le roman picaresque de Grimmelshausen, intitulé Les Aventures de Simplicius Simplicissimus. En revanche, le XVIIIe siècle illumine l'Europe. Deux mouvements se partagent la vie intellectuelle : l'Aufklärung, où prévalent piétisme et raison, et le Sturm und Drang, en réaction au premier. Goethe en est le porte-parole. La révolte et la liberté sont mises en avant, ainsi qu'un rappel aux exigences de la sensibilité, si souvent délaissées par le siècle des Lumières. A Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) et Friedrich von Schiller (1759-1805) s'oppose donc un courant plus philosophique représenté par Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) et Emmanuel Kant (1724-1804), ainsi que par le dramaturge Gotthold Ephrain Lessing (1729-1781). De Goethe, qui, à l'heure actuelle, est considéré comme le plus grand écrivain de langue allemande, il faut lire Les Souffrances du jeune Werther (1774) et Faust (1808), son chef-d'oeuvre. Issu du Sturm und Drang, le romantisme fut pour de nombreux écrivains de langue allemande la forme d'expression la plus adéquate entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe. Lyrisme et quête d'infini s'y donnent libre cours. Johann Paul Friedrich, dit Jean-Paul, Friedrich Novalis, Heinrich von Kleist, Friedrich Hölderlin ou Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann en sont les chantres à des degrés divers. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, un regain de politisation de la vie littéraire prend une forme réaliste qui se développe sous la plume d'Heinrich Heine et de Wilhelm Busch. Plus tard, sous l'influence des écrits philosophiques de Karl Marx et d'Arthur Schopenhauer, le courant littéraire naturaliste connaît son heure de gloire avec Gerhart Hauptmann (Les Tisserands). A l'instar des autres domaines artistiques, la littérature allemande du XXe siècle est d'une prodigieuse richesse. Rainer Maria Rilke et Hugo von Hofmannsthal sont encore sous l'influence du siècle finissant. Thomas Mann (Docteur Faustus, La Montagne magique...), Stefan Zweig (Amok, La Confusion des sentiments) ou Robert Musil (L'Homme sans qualités), eux, sont de plain-pied dans leur époque où la psychanalyse freudienne élargit considérablement les champs d'interprétation. De nombreux auteurs connaissent le succès. Parmi les plus brillants, on peut citer Arthur Schnitzler (La Ronde), Léo Perutz (La Neige de Saint-Pierre), les expressionnistes Alfred Döblin (Berlin Alexanderplatz) et Frank Wedekind (La Boîte de Pandore), Hermann Hesse, dont certains romans deviennent des livres cultes dans les années 1970 (Le Loup des steppes, Le Jeu des perles de verre), ou encore Hans Henny Jahnn (Le Fleuve sans rives) et la troublante et émouvante Anna Seghers (Les Morts restent jeunes).
Au lendemain de la guerre, une nouvelle génération d'auteurs, devant faire front à l'après-Auchwitz et à la reconstruction, se constitue autour du Groupe 47. Ceux qui figurent aujourd'hui parmi les piliers de la littérature allemande en ont fait partie, comme Heinrich Böll (L'Honneur perdu de Katharina Blum), Günter Grass (Le Tambour) - qui a obtenu pour ce livre le prix Nobel de littérature en 1999 -, Hans Magnus Enzensberger (Le Bref été de l'anarchie) et Martin Walser (Mi-temps). Le poète Paul Celan (Pavot et Mémoire), qui passa la dernière partie de sa vie à Paris, est aujourd'hui considéré comme le plus grand poète de langue allemande de la fin du XXe siècle. De leur côté, Peter Handke (La Femme gauchère, Le Poids du monde) et Arno Schmidt (Soir bordé d'or) s'attachent à travailler davantage le langage, comme objet formel et parfois ludique. En Suisse et en Autriche, il convient de souligner l'importance des textes de Friedrich Dürrenmatt (La Visite de la vieille dame) et du très caustique et génial Thomas Bernhard (Maîtres anciens, Le Naufragé, etc.). Dernièrement, le jeune Benjamin Lebert a fait sensation outre-Rhin, avec son Crazy, narrant les questionnements et tribulations d'un adolescent comme les autres... ou pas ?
Ce carnet ne suffirait pas à rendre compte de la richesse et de la diversité de la musique allemande, qui a notamment été l'un des gisements majeurs de la musique classique européenne. Au Moyen Age, trouvères (Minnesänger) et maîtres chanteurs (Meistersinger) donnent le ton en s'inspirant principalement de la poésie courtoise française, puis en développant la polyphonie.
Aux XVe et XVIe siècles, au cours de la Réforme, la musique Renaissance acquiert en Allemagne ses lettres de noblesse grâce aux chorales religieuses.
L'intériorisation propre à la foi protestante - dans laquelle les représentations picturales de la religion sont bannies - jouera un grand rôle dans le développement de la musique baroque allemande.
Heinrich Schütz (1585-1672) est l'un des premiers grands noms du baroque allemand.
L'orgue prend alors une importance de plus en plus grande.
Dietrich Buxtehude (1637-1707), puis Johann Pachelbel (1635-1706), premier grand maître de l'école organiste allemande.
Bach. Le XVIIIe siècle sera sans conteste le siècle d'or de la musique germanique, avec comme chef de file Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Compositeur génial et infatigable, Bach écrit nombre de concertos, de cantates et autres pièces instrumentales ou vocales, dont les Concertos brandebourgeois (1717-1723), le Clavier bien tempéré (1722), la Messe en si mineur (1733), ou encore les Variations Goldberg (1741).
Georg Friedrich Haendel (1685-1759), le plus italien des musiciens allemands, et qui établira sa gloire en Angleterre (dont il choisira la nationalité).
Georg Philipp Telemann (1681-1767), en son temps le plus admiré en Allemagne.
Christoph Willibald Glück (1714-1787), qui réformera l'opéra dans le sens d'une simplification et d'un réalisme propres à satisfaire le goût nouveau d'une bourgeoisie montante, a considérablement contribué à cet épanouissement musical.
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847), auteur du fameux Songe d'une nuit d'été, a été un grand fondateur de la musique romantique.
Beethoven. A la fin du XVIIIe siècle, le classicisme atteint une puissance d'expression inégalée avec Ludwig van Beethoven (1770-1827), le second grand maître de la musique allemande. Joseph Haydn lui dira : " Vous me faites l'impression d'un homme qui a plusieurs têtes, plusieurs coeurs, plusieurs âmes. " La Neuvième Symphonie, le Concerto de l'Empereur et les Sonates figurent parmi ses chefs-d'oeuvre.
Carl Maria von Weber (1786-1826), avec Beethoven, annonce le romantisme.
Robert Schumann (1820-1856) et Johannes Brahms (1833-1897) incarnent de la manière la plus brillante ce style musical qui devient dans les esprits la musique germanique par excellence.
Richard Wagner (1813-1883) porte ce romantisme allemand à son apogée, avec son impressionnante ambition d' " art total ". Il crée en effet le drame intégral national, où se côtoient musique, poésie, théâtre et danse. Travaillant les mythes germaniques, explorant des domaines inédits de la musique, il composa quelques-uns des opéras les plus célèbres du répertoire allemand, notamment Tannhäuser (1845), Lohengrin (1848) et Parsifal (1882). Par la suite, sa philosophie et l'aspect messianique de son oeuvre, dont Friedrich Nietzsche fut l'un des plus fervents admirateurs, furent l'objet de nombreuses interprétations contradictoires et douteuses, notamment entre 1933 et 1944.
Tandis qu'en Italie, en France et en Hollande, la peinture médiévale est un art lié à de grands artistes, il faut, malgré de superbes réalisations ecclésiales gothiques, attendre le XVIe siècle pour qu'apparaissent les premiers grands noms de peintres allemands, avec les maîtres Albrecht Dürer (1471-1528), Matthias Grünewald (1460-1528), Lucas Cranach l'Ancien (1472-1553), Hans Holbein le Jeune (1497-1543) et Albrecht Altdorfer (1480-1538). Ces peintres Renaissance, marqués par un sens aigu du tragique, mêlèrent avec une incroyable précision dessin et peinture, sur un fond d'imaginaire religieux où les exigences de la Réforme ne cédaient en rien à un intense souci de réalisme. Les XVIIe et XVIIIe siècles seront surtout des périodes fastes pour la sculpture. Au XIXe siècle, on retiendra principalement les falaises, le vent et les nuages de Caspar David Friedrich (1774-1840), de loin la figure la plus importante de la peinture romantique allemande. Au XXe siècle, l'Allemagne développera des mouvements originaux capables d'entraîner toute l'Europe dans son sillage.
Au théâtre, pendant l'entre-deux-guerres, Bertolt Brecht fut une figure majeure. Son Opéra de quat'sous (1928), mis en musique par Kurt Weill, est une violente critique de la montée du nazisme, tandis que Mère Courage et ses enfants (1941), Maître Puntila et son valet Matti (1940) ou bien La Vie de Galilée (1943) et Le Cercle de craie caucasien (1948) exercent encore aujourd'hui une grande influence sur les scènes.
Les années 1990 ont vu le renouveau du théâtre dramatique allemand. Les auteurs et les metteurs en scène, comme Thomas Ostermeier ou Heiner Müller, s'affirment contre l'académisme des structures allemandes et s'ouvrent aux questionnements identitaires en racontant des histoires très personnalisées. La veine postmoderne est aujourd'hui foisonnante, et nombre de projets d'avant-garde sont mis en place sur les scènes de Berlin, Francfort, Cologne ou Hambourg, mettant l'Allemagne en tête de file d'une certaine scène expérimentale.
Les habitants de la Forêt-Noire restent très attachés à leurs traditions, et notamment à celle du port du chapeau dit Bollenhut, soit un gigantesque chapeau avec des pompons.
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