Guide Tibet : Mode de vie
Place de la femme : Résultant de la politique de planning familial de l' " enfant unique " qui vient d'être abolie suite à l'apparition d'un trop grand déséquilibre entre les sexes et au sein de la population active (qui implique notamment le non remplacement à terme d'une forte main-d'oeuvre) mais dont les conséquences resteront visibles pendant de nombreuses années, couplé à une forte préférence culturelle pour les enfants de sexe masculin, on compte aujourd'hui plus de naissances de garçons que de filles. Certains, surtout à la campagne, dissimulent les naissances de filles pour pouvoir faire un deuxième ou un troisième enfant sans payer d'amende. S'ils sont devenus plus rares, les infanticides touchant les petites filles n'ont pas totalement disparu dans les régions reculées. Et finalement, grâce à l'échographie, il est désormais aisé de connaître le sexe du foetus. Bien que les médecins ne soient pas autorisés à révéler le sexe de l'enfant après une échographie, les avortements sélectifs sont néanmoins fréquents dans les campagnes. Le ratio homme/femme s'en trouve de plus en plus déséquilibré. On peut estimer qu'en Chine, il y a en moyenne 120 hommes pour 100 femmes, avec des déséquilibres encore plus importants dans certaines régions, pouvant monter jusqu'à 140/100. Cette disparité explique l'existence dans chaque ville de Chine, et notamment à Pékin, d'un véritable " business " du mariage qui touche aussi bien les femmes désireuses de trouver un mari que les hommes souhaitant se marier ; et les prix de la dote augmentent au même titre que les desiderata de chaque partie en présence.
Enfants : Durant les premières années du régime communiste, Mao répétait : " Un enfant qui naît, ce sont deux bras de plus pour édifier le socialisme. " Il fit interdire l'avortement au début des années 1950. Une inévitable explosion démographique allait suivre. Ce n'est qu'à partir du début des années 1970 qu'une énième campagne de contrôle des naissances sera décisive, par une mise en oeuvre massive de la contraception (stérilets), de stérilisations et d'avortements forcés. Cette politique de l'enfant unique fut soutenue par le nouvel homme fort du pouvoir en 1978, Deng Xiaoping. L'application de cette politique bouleversa les structures de la famille traditionnelle chinoise. De plus, les parents de l'époque appartenant à une génération qui n'a pas eu d'enfance (du fait de la Révolution culturelle) ont conjuré toutes leurs frustrations et les ont reportées sur leur enfants. Ces derniers sont devenus de véritables petits tyrans, que l'on appelle en Chine " les petits empereurs ". Malgré ces évidentes complications et conséquences, l'application de la politique de l'enfant unique a permis à la Chine de réguler son taux de natalité et sa population (et par conséquence son développement économique) : les experts considèrent ainsi que la population chinoise aurait compté 300 millions de personnes supplémentaires sans cette politique. Chaque année, 12 millions de petits Chinois viennent au monde, et l'on estime qu'en 2050 la population chinoise atteindra 1,6 milliard au bas mot, voire peut-être 2 milliards d'individus. Aujourd'hui, la politique a été remise en cause mais il faudra des années avant que les conséquences se fassent de nouveau sentir.
Divorce : En 1949, Mao avait fait de l'égalité entre les hommes et les femmes l'un de ses quatre impératifs. Après l'explosion démographique de 1963-1964, le recul de l'âge du mariage est imposé, de 18 à 24 ans pour les filles. Dans les années 1980, les divorces étaient encore très rares en Chine, et les divorcés montrés du doigt. Aujourd'hui, le nombre de divorces augmente tous les ans. Cela dit, le taux de divorce relativement faible par rapport à l'Occident n'est pas nécessairement synonyme de paix des ménages. Nombreux sont les couples en Chine qui refusent de divorcer pour des raisons sociales (les hauts fonctionnaires par exemple ne peuvent divorcer sans risquer des sanctions professionnelles) mais mènent des vies séparées (amants et maîtresses à l'appui).
Sida : Après avoir nié pendant des années, le gouvernement reconnaît aujourd'hui l'existence d'un million de porteurs du virus HIV. Pour l'année 2014, le gouvernement a reconnu 104 000 nouveaux cas, soit une hausse de plus de 14 %... Faute de mesures de prévention efficaces, l'épidémie ne cesse de s'étendre. Elle se propage principalement en raison de relations sexuelles non protégées mais elle est aussi due à un phénomène plus marqué dans l'histoire de la Chine contemporaine : les dons de sang, soit la transmission de donneur à donneur. Tout a commencé au début des années 1990, dans la province du Henan. Pauvre et presque entièrement rurale, cette province du centre du pays n'a qu'une richesse : sa population abondante. Aussi, quand le nouveau chef du bureau de la santé local lance l'idée de vendre le sang des paysans pauvres à des laboratoires pharmaceutiques, les stations de sang, plus ou moins légales, fleurissent dans la province. Recrutés par des " chefs du sang " qui leur font miroiter un travail lucratif, plusieurs millions de paysans tendent leur bras pour quelques dizaines de yuans (à peine une poignée d'euros) par poche de sang. Le problème, c'est que les précautions sanitaires sont quasi inexistantes. Encore plus grave : comme les laboratoires ne s'intéressent qu'au plasma, les stations de prélèvement ont inventé un système ingénieux... et mortel. Plusieurs donneurs sont reliés à une même centrifugeuse qui, après prélèvement du sang, va séparer le plasma des globules rouges. Une partie des globules rouges du pot commun est ensuite réinjectée à chaque donneur ! Un malade risque ainsi de transmettre ses virus (HIV mais aussi hépatites, tuberculose...) aux cinq ou six autres donneurs connectés à la même machine. Et ceux-ci en contamineront d'autres au cours de futures collectes. Ce circuit infernal a fait des ravages dans certains villages pauvres du Henan, dont les habitants ont parfois tendu leur bras plusieurs fois par semaine pendant des années. Ces villages affichent des taux de contamination ahurissants : jusqu'à 84 % de la population dans un district du sud de la province ! Et en décembre 2002, le ministre chinois de la Santé a reconnu que 23 des 30 provinces chinoises étaient touchées par la propagation du virus HIV liée au commerce du sang. Aussi la Chine vient-elle de commencer à produire les trithérapies antisida, qui pourront être vendues à des prix dix fois inférieurs à ceux des produits importés. Mais même ces nouveaux médicaments " made in China " ne seront accessibles qu'à environ 1,5 % des malades recensés. Les efforts récents du gouvernement chinois méritent néanmoins d'être salués. Celui-ci a autorisé en novembre 2003 le premier spot publicitaire pour les préservatifs et il encourage désormais les campagnes de sensibilisation dans les universités. A Qingdao, la firme anglaise Durex a montré sa confiance dans le marché chinois en investissant plus de 2 millions de dollars dans une usine qui produit 160 millions de préservatifs par an depuis 2005. Malgré ces campagnes de prévention et de dépistage lancées par le gouvernement central, la situation ne s'améliore pourtant pas beaucoup pour les séropositifs qui sont toujours discriminés. D'autant que dans certaines provinces, l'accès aux soins est difficile.
Sexualité : Officiellement, il est toujours interdit à un couple non marié de partager la même chambre. Mais la réalité est assez différente. Il suffit pour s'en rendre compte de regarder d'un peu près les salons de coiffure ouverts très tard le soir, d'aller chanter dans les karaokés ou de se promener dans certaines rues animées. La prostitution est très présente en Chine, malgré les dénégations officielles. Dans certaines villes, des quartiers entiers lui sont consacrés, facilement repérables à leurs lanternes rouges ou leur succession d'enseignes de coiffeurs. Le concubinage commence à entrer dans les moeurs. Selon un sondage du centre de l'université de Pékin pour la recherche sociologique, 68 % des urbains considèrent l'union libre comme " une manière de vivre comme les autres ". Même les étudiants commencent à se dégourdir. Si le mariage leur est toujours interdit, et si une relation amoureuse reste théoriquement passible du renvoi de l'université, les étudiants n'hésitent plus à s'afficher sur les campus main dans la main. Une femme médecin de l'université de Fudan, à Shanghai, déclarait même récemment à un journal local qu'en cas de grossesse d'une étudiante " on préférera désormais un avortement discret au scandale d'une exclusion ". Une triste conséquence du manque total d'éducation sexuelle des jeunes Chinois. Et cette question non de la libération sexuelle mais du libertinage rebondit de plus en plus dans la presse qui se fait l'écho de l'existence d'un nombre grandissant de " maîtresses " chez les hommes mariés riches qui peuvent entretenir plusieurs femmes...
Homosexuels : La Chine ancienne n'avait aucun a priori sur l'homosexualité. L'histoire ou la légende rapporte même un épisode de la vie de l'empereur Ai Di, qui régna de l'an 7 à 1 av. J.-C. Se réveillant de sa sieste, l'empereur réalisa que sa manche était coincée sous le corps de son amant endormi : pour se dégager sans le réveiller, l'empereur saisit son épée et coupa sa manche. De là est née l'expression longtemps employée en Chine pour désigner les amours homosexuelles : " une passion à découper les manches ". A partir de 1949, l'homosexualité est considérée comme un crime et passible de sanctions légales. Elle a ensuite été répertoriée comme maladie mentale au moment de la Révolution culturelle. Un militaire, pris en flagrant délit avec un homme, avait été condamné à mort. Pour sauver sa tête, il s'est rendu dans trois hôpitaux différents, plaidant la démence : ayant obtenu les attestations dans ce sens des médecins consultés, le militaire n'a pas été exécuté. L'homosexualité n'a été dépénalisée qu'en 1997 et enlevée des registres des maladies mentales en 2001. Aujourd'hui, la communauté homosexuelle des grandes villes commence à avoir ses bars et boîtes de nuit, discrets mais actifs. Et les artistes sont de plus en plus nombreux à se pencher sur ce sujet. "
A lire : Garçons de Cristal de Bai Xianyong. "
A voir : Adieu ma concubine de Chen Kaige ; East Palace, West Palace de Zhang Yuan ; Fish and Elephant de Li Yu.
Le nombre d'internautes dépasse désormais 500 millions en Chine. Il y a sur la Toile plus d'internautes chinois que d'Américains ou d'Européens ! Si le niveau de pénétration d'Internet en Chine reste bien inférieur à ceux observés aux Etats-Unis ou en Europe, les autorités chinoises se sont dotées d'un système de contrôle et de surveillance parmi les plus sophistiqués au monde : la " Grande Muraille électronique ". Les millions d'internautes chinois évoluent en fait dans un gigantesque Intranet, avec seulement quelques points d'entrée et de sortie, ce qui facilite la tâche des dizaines de milliers de " cyberpoliciers ". Outre restreindre l'accès aux sites jugés dangereux pour la sécurité et la stabilité de l'Etat, les policiers de l'Internet traquent et arrêtent les cyberdissidents et " purifient " Internet. La Grande Muraille électronique a ainsi permis l'arrestation et l'emprisonnement de plus d'une cinquantaine de cyberdissidents chinois. Il n'y aurait que dix autres personnes emprisonnées au monde pour des motifs similaires. A noter que les moyens de censure et de blocage de certains sites (Google et Facebook étant les plus souvent cités, aux côtés des sites d'information étrangers et des sites des ONG) sont chaque année de plus en plus efficaces...
La Chine a eu, dès la plus haute Antiquité, une religion autochtone originale, dans laquelle la nature jouait le rôle d'intermédiaire entre les dieux et les hommes. Les plus importants parmi les dieux de l'antique religion chinoise ne pouvaient être honorés que par l'empereur, qui était considéré comme le fils du Ciel. Cette multitude de dieux était organisée en un système qu'on pourrait presque qualifier de bureaucratique. Le taoïsme et le confucianisme sont deux grands courants antagonistes qui ont animé toute l'histoire chinoise. Mais, loin de se faire concurrence et de prétendre chacune à l'exclusivité, les trois religions chinoises actuelles (avec le bouddhisme) auraient plutôt tendance à se compléter.
La superstition est profondément enracinée dans la nature des Chinois. Les mauvais esprits jouent aussi un grand rôle. Il s'agit d'esprits de morts, insatisfaits ou pauvres. Pour s'attirer les bonnes dispositions d'un esprit du mort, un bon Chinois le comblera de cadeaux. C'est ainsi que, notamment lors d'un enterrement, sur le chemin de la maison à la tombe, des billets de banque fictifs et des reproductions en papier d'objets convoités par le mort sont répandus (une voiture, une maison...). On sert aussi des repas complets aux morts, qui ne doivent pas souffrir de la faim dans l'au-delà. Faire brûler des bâtonnets d'encens et du faux argent en papier assure chance et prospérité pour l'avenir. A chaque pleine lune, les Chinois brûlent sur le pavé dans la rue, devant leur maison ou leur commerce, du papier représentant une voiture, une maison, des vêtements ou des billets de la Bank of Hell (banque des Enfers). Beaucoup de temples impriment de la monnaie votive. Ce n'est pas de la monnaie contrefaite, mais un objet de culte brûlé en sacrifice aux dieux et aux ancêtres dans l'espoir de leur apporter richesse et bonheur pour leur vie dans l'au-delà.
Le taoïsme est considéré par certains comme la seule " vraie " religion chinoise, le confucianisme étant plutôt une philosophie et le bouddhisme étant importé d'Inde. Le taoïsme a été fondé par Laozi (prononcer Lao-Tseu, 570-490 av. J.-C.), un personnage énigmatique contemporain de Confucius. Contrairement à ce dernier, Laozi n'était pas un politique, mais un mystique qui prônait un monde des hommes en harmonie avec le cosmos.
On attribue à Laozi un ouvrage philosophique très original, mais très obscur, le Livre de la voie et de la vertu (Dao De Jing en chinois). C'était probablement à l'origine un recueil de proverbes, recopiés par les scribes pendant des centaines d'années, qui s'est modifié. Cependant, l'idée fondamentale du livre est le tao (ou dao), " la voie ". Les influences de cet ouvrage s'étendent à presque tous les domaines de la vie chinoise, que ce soit celui de la santé (taï chi) ou de la religion. Confucius avait le souci d'organiser le monde des hommes de façon qu'il s'harmonisât avec le cosmos. Laozi engage plutôt à fuir le monde des hommes pour celui de la nature, à rechercher une liberté et une puissance personnelles.
Le taoïsme est un mélange de cultes des esprits, de la nature et des ancêtres, une quête mystique des lois qui gouvernent notre vie, en quelque sorte une quête de l'immortalité. Cette religion cherche à libérer l'homme du monde dans lequel il vit afin de le faire accéder à l'harmonie parfaite, le monde du vrai tao. Le taoïsme a groupé autour de lui une foule d'usages et de représentations qui ne trouvaient pas leur place dans le confucianisme rationaliste.
C'est pourquoi on a vu proliférer une telle abondance de formes impliquant la divination, l'exorcisme des mauvais esprits et toutes les croyances populaires (feng shui). Un autre principe important du taoïsme est le wu-wei, l'action sans agir, l'art d'être actif en demeurant passif. Le principe de la polarité (yin et yang) imprègne également toute la pensée taoïste. Vers la fin de sa vie, Laozi quitta la Chine à dos de buffle, disparaissant à jamais vers le Tibet et les contrées occidentales... Certains diront plus tard qu'il était parti convertir les Barbares, et que Bouddha ne serait autre que Laozi lui-même...
Le confucianisme, qui est plus une école de pensée (morale et politique) qu'une religion, a dominé la Chine durant deux millénaires. Confucius n'était pas un prophète, ni un penseur religieux, mais essentiellement un lettré savant et un éducateur. Il s'intéressait surtout aux rapports humains, cherchait à définir un idéal aristocratique de l'honnête homme et enseignait un ordre social pratique. Le système de Confucius est essentiellement une pratique morale. Confucius insiste sur l'auto-édification fondée sur l'acquisition des cinq vertus : bonté, droiture, bienséance, sagesse et loyauté. Les cinq livres canoniques du confucianisme comprennent : le Livre des mutations, le Livre des odes, le Livre des origines, l'Histoire des Printemps et Automnes, le Livre des rites. De la philosophie morale et politique de Confucius, l'Empire avait fait une religion d'Etat. Lors de la proclamation de la première République chinoise en 1911, ce culte fut aboli. En 1988, on réhabilita officiellement Confucius qui, symbole des valeurs traditionnelles, avait aussi été banni par Mao. Aujourd'hui, on recommence à célébrer l'anniversaire de Confucius le 28 septembre, surtout dans les écoles de Hong Kong. Le culte des ancêtres découle directement de la pensée confucéenne.
L'obéissance et le respect aux parents étaient l'un des premiers devoirs de l'homme (" être un bon fils "). Ce dévouement filial et la vénération des ancêtres demeurent la pierre angulaire de la pratique confucéenne. Ces valeurs confucéennes se retrouvent dans les sociétés qui ont adopté l'écriture chinoise. Le respect des enfants envers leurs parents, de l'épouse envers son mari, conduisant à l'obéissance des travailleurs à leurs chefs, expliquent la discipline qui règne dans les entreprises chinoises. Les Nouveaux Dragons (Corée, Singapour, Taïwan, Hong Kong - après le Japon) ont fondé leur ascension économique sur ces valeurs : loyauté envers le groupe, respect des supérieurs, esprit de famille. De petits autels protègent chaque maison, boutique ou bureau. Presque toutes les familles possèdent des tablettes commémoratives de leurs ancêtres disposées sur un autel particulier placé dans la salle principale de la demeure, généralement dans le salon.
Taoïsme et confucianisme, les deux principaux systèmes de pensée, étaient déjà établis lorsque le bouddhisme (dont l'idéal est la suppression de la souffrance) est arrivé en Chine à l'époque des Han (vers le IIIe siècle), probablement par des commerçants indiens et via la route de la soie. Entre 400 et 700, un grand nombre de pèlerins chinois visitèrent les Indes. En 645, le grand voyageur moine de Chang'an (Xi'an), Xuan Zang, revenait d'un pèlerinage d'Inde avec un grand nombre de sutras bouddhiques qu'il mit onze ans à traduire du sanscrit en chinois. Quelques-uns des premiers adeptes ne voyaient dans le bouddhisme qu'une forme modifiée du taoïsme. Il y eut de profondes influences entre le taoïsme et le bouddhisme chinois qui se développa rapidement en Chine du Nord. Deux grandes tendances se sont dégagées du bouddhisme : le Grand Véhicule (Mahayana) et le Petit Véhicule (Theravada ou Hinayana).
Le Grand Véhicule, ou le " grand moyen de progression ", offre à chacun la possibilité d'atteindre l' " illumination " du nirvana. Les bodhisattvas, qui aident les êtres vers le salut, vont jusqu'à sacrifier leur propre salut au salut du monde.
Le Petit Véhicule, la doctrine originelle de Bouddha, n'offre de perspective de salut qu'aux seuls religieux. L'arhat est un " saint pour lui-même ". Les adeptes doivent réussir par leurs propres forces, à travers des vies successives, à acquérir suffisamment de mérites pour échapper au samsara (cycle infernal des réincarnations) et atteindre l'illumination.
Les adeptes du Grand Véhicule sont actuellement en majorité dans le monde bouddhique (Chine, Tibet, Mongolie, Corée, Japon, Vietnam). Le Petit Véhicule est surtout répandu en Thaïlande, au Cambodge, Laos, Myanmar, à Sri Lanka (ex-Ceylan).
En ce qui concerne le bouddhisme tibétain, les deux doctrines principales sont celles des Bonnets rouges (la plus ancienne) et des Bonnets jaunes.
Les Bonnets rouges s'appliquaient aux pratiques magiques et prenaient des libertés avec les règles morales et la discipline monastique. Les Bonnets jaunes pratiquent une discipline plus sévère et ne tolèrent aucun accommodement avec la règle du célibat des moines. En Chine, plusieurs écoles bouddhiques se constituèrent, dont une branche connue sous le nom de Chan, d'où découla le zen japonais. Dans la Chine ancienne, les monastères bouddhiques servaient d'auberges pour les voyageurs, d'orphelinats et d'hôpitaux (on peut toujours passer la nuit dans certains monastères, ce qui est commode quand on escalade les monts sacrés). Le bouddhisme a aussi apporté un nouveau sens du respect de tous les êtres vivants, ce qui a conduit au végétarisme, dans la mesure où l'on refuse de tuer les animaux pour se nourrir.
Anila : nonne.
Druptob (siddha) : celui qui possède des pouvoirs surnaturels (les siddhis).
Geko : moine généralement baraqué, responsable de la discipline.
Gelong (ma) : moine (ou nonne) totalement ordonné (e).
Genla : professeur.
Geshe : docteur en philosophie bouddhiste (tradition sakyapa, gelougpa).
Getsul (ma) : moine (ou nonne) partiellement ordonné (e).
Khempo : abbé de monastère (tradition nyingmapa, kagyupa).
Lama : celui qui a atteint un certain degré de réalisation, à la suite de longues retraites. Il est souvent à la tête d'un monastère et enseigne à des disciples.
Neldjorpa (ma) : yogi, yogini.
Ngagpa : ermite et yogi qui pratique en dehors des monastères (tradition nyingmapa).
Oumdze : maître de chant durant les rituels.
Pandit (skt) : grand érudit dans la tradition indienne.
Rimpoche : titre honorifique qui signifie " précieux ".
Tchöpön : maître de cérémonie.
Terteun : découvreur de terma, textes cachés par Guru Rimpoche pour être révélés au moment opportun.
Tulku : réincarnation de lama.
Atisha (982-1055) (Dipamkara Sri Jnana). Issu de la noblesse bengalie, il renonce aux richesses pour se consacrer à l'étude du bouddhisme. Il part à Java recevoir des enseignements et s'installe en Inde au monastère de Vikramashila. Il contribue au nouvel essor du bouddhisme, après deux siècles d'obscurantisme. Invité par le roi du Ngari Yeshe Ö pour venir enseigner au Tibet, il accepte en 1042, à l'âge de 60 ans, sous l'effet d'une vision de Tara. Il passe trois ans au Ngari puis six ans au Tibet central, où il meurt au monastère de Né-tang. Les Tibétains le connaissent sous le nom de Jowoje (le précieux maître). Son oeuvre la plus connue, la lampe qui éclaire le chemin de l'Illumination, est devenue le texte de référence des Kadampas. Il insiste sur la nécessité de garder une éthique correcte avant de s'engager dans des pratiques tantriques.
Boutön (1290-1364). Grand érudit rattaché au monastère de Shalu, il compile à Nartang tout le canon bouddhique tibétain, et en particulier le Tenjur en 227 volumes. Il rédige une histoire du bouddhisme indien et tibétain. Ses écrits sur la Prajnaparamita et sur le tantra du Kalachakra représentent 26 volumes.
Guru Rimpoche (VIIIe siècle). Grand maître tantrique, originaire de la vallée de Swat au Pakistan. Il fut appelé par le roi Trisong Detsen pour conjurer les esprits qui s'opposaient à la construction du monastère de Samye, dans la vallée de Yarlung. Il peut prendre une apparence paisible ou irritée. Le 10e jour de chaque mois lunaire est dédié à l'une de ses huit formes. Il est le fondateur de l'école Nyingmapa, la plus ancienne du bouddhisme tibétain. Ses principales compagnes furent Yeshe Tsogyal et Mandarava, fille du roi de Zahor.
Longchenpa (1306-1363). Grand érudit et célèbre mystique de l'ordre Nyingmapa.
Droukpa Kunley (1455-1529) ou le Rabelais tibétain. Cet authentique mystique surnommé le saint Fou pourfendait la bêtise humaine et la bigoterie des prélats à l'aide de son pénis implacable. Les Tibétains aiment toujours à se raconter ses innombrables aventures, souvent paillardes. Derrière leur grivoiserie apparente se cache toujours un enseignement moral.
Milarepa (1040-1123). Saint ermite célèbre pour ses cent mille chants qui constituent de véritables enseignements. Enfant, déshérité par son oncle, il part étudier la magie noire afin de se venger. Repenti, il doit traverser de lourdes épreuves pour purifier son passé, auprès de son maître Marpa, dans le Lhodrak. Il médite ensuite dans une multitude de grottes, comme celles de Lapchi et du Kailash. On le représente toujours assis sur une peau de léopard, vêtu d'un simple dai de coton (d'où il tire son nom de Repa), la main droite derrière l'oreille en posture de méditation.
Tsongkhapa (1357-1419) (Lobsang Trakpa). Né à Xining, en Amdo, il réforme au XVe siècle le bouddhisme tibétain en fondant l'ordre Gelougpa. Son neveu sera reconnu à titre posthume comme le premier dalaï-lama. On le représente souvent coiffé du chapeau rouge des pandits (érudit dans la tradition indienne) et tenant les attributs du bodhisattva de la sagesse, l'épée et la Prajnaparamita.
Dans la province du Xinjiang, l'islam est la religion majoritaire. L'islam pratiqué par les Ouïghours est un islam sunnite marqué par le soufisme. Si l'islam est majoritaire, il ne s'affiche pourtant pas ouvertement dans la vie de tous les jours (sauf pendant le ramadan) : laïcité de la République populaire oblige... Ainsi, vous ne verrez pas de femmes voilées sauf à l'approche de Kashgar et sur la route du sud du désert. De même, si l'appel à la prière est présent, il n'est véritablement suivi que dans la partie sud du désert, aujourd'hui encore (et pour encore combien de temps ?) assez hermétique au peuplement han. L'islam est arrivé dans le Xinjiang via la route de la soie et en provenance de l'Asie centrale, entre la fin du IXe siècle et le début du Xe siècle. Il a ensuite très vite détrôné les autres religions présentes dans la zone (nestorianisme, taoïsme et manichéïsme) pour devenir majoritaire à partir du milieu du XIVe siècle. Aujourd'hui, on ne peut pas parler d'islamisme au Xinjiang : les revendications sont principalement d'ordre socio-économique car elles sont nées des disparités existantes en Hans et Ouighours. De même, la montée d'un islamisme radical a été en partie stoppée par une forte vague de répression dans les années 1990 au moment de l'indépendance des républiques d'Asie centrale. L'Etat central a cadenassé le Xinjiang pour annihiler les espaces de contestations identitaires et religieuses. Les attentats terroristes relevés dans plusieurs villes de Chine, causant la mort de dizaines d'innocents, n'en sont que la dramatique conséquence.
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