Guide Peloponnese : Arts et culture

Architecture
Érechthéion.
Érechthéion.

Riche de son histoire et de sa géographie, la Grèce a hérité de diverses influences architecturales sur le continent comme sur les îles. Le style classique des temples nous émerveille depuis l'Antiquité, les églises byzantines n'ont rien perdu de leur charme oriental et le baroque italien a finement marqué les cités vénitiennes. Les particularités régionales et locales, dans leurs couleurs et dans leurs formes, viennent enrichir cet héritage cosmopolite pour mieux nous surprendre encore.

Art antique

Majestueusement représenté par les temples, l'art antique s'est développé dans un style sobre et élaboré à la fois, dans des sites souvent exceptionnels. L'ensemble des édifices religieux formait le sanctuaire dont le temple incarnait le haut lieu spirituel. Seuls les prêtres et certains fidèles y avaient accès. Devant le temple se dressait l'autel sur lequel on offrait le sacrifice. La décoration des colonnes surmontées des chapiteaux définissait le style du temple : l'ordre dorique (simple) du VIIe siècle av. J.-C ; l'ordre ionique (orné) du VIe siècle av. J.-C. et l'ordre corinthien (richement orné) du Ve siècle av. J.-C.

Art byzantin

Il est essentiellement caractérisé par des oeuvres et des édifices religieux orthodoxes (églises, monastères, basiliques, fresques, icônes...). Les églises byzantines répondent toujours aux mêmes formes architecturales : plan en croix grecque avec une coupole centrale. Elles représentent l'univers, la création divine. Ces microcosmes sont ornés par des fresques, des mosaïques et des icônes. Dans la religion orthodoxe, l'icône est vénérée comme une image sacrée. Elle est plus qu'une simple représentation, elle est censée incarner un saint ou une divinité. Dans les églises et les foyers, l'icône est sollicitée pour ses miracles et ses pouvoirs de guérison.

Art médiéval

L'influence des Génois, des Vénitiens et des chevaliers de Saint-Jean a marqué la construction de fortifications (citadelles, châteaux, vieilles villes...). Forteresse, le kastro domine souvent la partie haute du port. Elancé vers le ciel depuis la mer, il domine la côte depuis sa colline, sa position géographique fait de lui un lieu incontournable.
Protégeant du soleil et du vent, il offre des moments de promenade apaisants. Aujourd'hui, la tour centrale forme souvent une citerne pour recueillir l'eau de pluie.
De l'époque médiévale, on pourra aussi remarquer les archontika, anciennes demeures seigneuriales habitées autrefois par les descendants des féodaux franco-vénitiens depuis le XIIIe siècle.

Expressions modernes

C'est à Athènes, la capitale du pays que se concentrent les élans artistiques. La ville est devenue, au cours de ces dernières années, l'un des centres d'art contemporain les plus dynamiques et créatifs en Europe. Un réseau d'artistes, de passionnés et de mécènes s'est tissé, fort de ses ramifications à l'international. Les galeries d'art contemporain sont très nombreuses dans le centre d'Athènes, surtout à Kolonaki. Chaque année, divers événements comme la Biennale d'Athènes (www.athensbiennial.org), ReMap (www.remapkm.com), Art Athina, la foire internationale d'art contemporain d'Athènes (www.art-athina.gr), ponctuent le calendrier, créant un bouillonnement incessant.

Cinéma


Le cinéma grec a connu son heure de gloire avec des réalisateurs comme Michel Cacoyannis à qui l'on doit d'avoir révélé Melina Mercouri dans le film Stella. Cette actrice célèbre connut une renommée mondiale grâce au film Jamais le dimanche. Aujourd'hui, faute de moyens, le cinéma grec se débat dans les difficultés.
Seul Théo Angelopoulos émerge : son film, L'Eternité et un jour, a reçu en 1998 la Palme d'or au festival de Cannes. Cette oeuvre aborde les thèmes de pouvoir, d'identité et de frontières, rappelant ainsi le Nouveau Cinéma grec des années 1970 dont le but était d'explorer les éléments structurels de la société (couches sociales, espaces urbains, contradictions historiques).
A noter que, depuis quelques années, le festival Panorama du cinéma grec contemporain est organisé chaque année à Paris.

Littérature

Fondateurs de la philosophie occidentale, les célèbres Socrate, Platon et Aristote marquent aujourd'hui encore les oeuvres contemporaines. Leurs pensées ont influencé de nombreux domaines : religion, politique, science, art, littérature. Ils incarnaient la philosophie comme art de la pensée atemporelle.

En littérature, Homère, auteur de l'Iliade et de l'Odyssée, a marqué le passage d'une littérature orale à une littérature écrite. Ses deux oeuvres évoquent principalement les thèmes de l'épopée, du voyage et de l'altérité. Ils rappellent les rapports entre les Anciens et les morts, basés essentiellement sur le souvenir du défunt et les offrandes. On sait peu de chose sur la vie de ce maître des poètes grecs, si ce n'est qu'il vécut dans la première moitié du VIIIe siècle, à Smyrne notamment. La tradition le dit aveugle.

Cela ne l'empêcha point de conter ses deux superbes épopées l'Iliade et l'Odyssée. La première, qui trouva chez les Anciens la plus grande faveur, retrace la guerre de Troie et célèbre la prouesse individuelle, dans un style fougueux et abondamment fleuri. L'inspiration héroïque éclate aussi dans l'odyssée initiatique d'un homme qui, en vingt ans de guerres et d'aventures, ne désespéra jamais : Ulysse absent ou présent, rusé et invincible reste, même misérable, le héros humain par excellence.

Prix Nobel. Comme pour mieux faire écho à ses ancêtres, la Grèce a hébergé depuis, deux Prix Nobel de littérature en 1963 et 1979, respectivement Georges Séféris et Odysseus Elytis. Qu'elle soit d'inspiration religieuse, philosophique ou politique, la littérature grecque a toujours rayonné sur l'Europe et sur le monde et reste une source de fierté pour ses habitants.

Médias

Télévision. Les Grecs regardent énormément la télévision, malgré la qualité moyenne de la plupart des programmes diffusés. Le marché de la télé a été ouvert en 1989, et depuis, seul, un groupe média est public, composé de trois chaînes généralistes : ERT qui comprend ET1, ET3, Net. Une station parlementaire existe aussi : Canali tis voulis. Les autres chaînes, toutes numériques, sont Mega (la plus reconnue), Alpha TV, Star (la plus populaire) et ALTER, Antenna et Skai. Cette dernière est la plus moderne, diffusant ses programmes en direct sur Internet. Pratiquement tous les foyers reçoivent la chaîne TV5. Un bouquet payant appelé NOVA propose des chaînes dédiées surtout au sport et au cinéma.

Le paiement de la redevance télé est obligatoire (même pour ceux qui n'en ont pas !) et elle est incluse dans la facture d'électricité.

Radio. Les meilleures stations radio musicales sont Kosmos pour la musique world, Kiss FM et Best pour la musique moderne pop rock, et EnLefko, pour le jazz. Lampsi FM et Melodia sont classées stations de musique grecque populaire. Skai et Flash sont consacrées aux informations. La municipalité d'Athènes diffuse sa propre radio : Athenes 98,4.

Presse. Les quotidiens les plus lus sont Ta Nea (centre), Eleftherotypia (gauche), et Kathimerini (centre droit). Il n'y a pas d'abonnement et de livraison des journaux à la maison. Les Athéniens sont obligés d'acheter leurs journaux en kiosque. Ou se contentent parfois de les lire debout devant le kiosque ! Les journaux utilisent des outils tels que des DVD et cadeaux divers pour augmenter leurs ventes, ce qui a participé au succès récent des tirages dominicaux. D'ailleurs, le Grec achète souvent un ou deux journaux, le week-end, et sort de chez le marchand avec un sac plastique rempli de journaux, suppléments, DVD, CD et cadeaux...

Musique

Du mythe. L'origine mythique de la musique est véhiculée par les divinités et les héros grecs qui utilisaient un support musical. Le premier instrument dont on a réellement une trace est la lyre à sept cordes, pratiquée dès 1400 av. J.-C. A l'époque des philosophes, l'instrument de musique est reconnu comme ayant une véritable fonction dans la vie sociale et religieuse. C'est d'ailleurs à cette période que les rapports entre les sons sont découverts pour prendre une dimension mathématique puis éducative. L'époque classique permet la double expansion du travail vocal et instrumental, notamment à travers les concours musicaux dont l'importance était cruciale dans la cité. La plupart des philosophes étaient aussi et avant tout des musiciens. On sait également que les représentations de pièces de théâtre, en particulier des tragédies, étaient enrichies de chants, de passages instrumentaux et de danses.

A la tradition. Sous d'autres formes, aujourd'hui la danse et la musique continuent de jouer un rôle important dans la vie des Grecs. Les danses folkloriques sont le reflet des spécificités régionales, mais appliquent des fondements communs. Par exemple, à l'instar du syrtos, de nombreuses danses sont exécutées en rond.

En effet, à l'origine, en formant un cercle, les danseurs entendaient se protéger des influences néfastes. Ces danses se font parfois sur des airs de bouzouki, une sorte de mandoline très répandue en Grèce. La musique populaire a pris son essor après la guerre avec le rébétiko, puis au début des années 1960 grâce à deux compositeurs de renom : Manos Hatzidakis qui a composé Les Enfants du Pirée et Mikis Theodorakis qui a signé la musique de Zorba le Grec.
Le rébétiko se jouait à l'origine dans des tavernes clandestines fréquentées par des hommes citadins et déracinés qui dansaient sous l'emprise de l'alcool et de la drogue. Le spleen s'exprimait sous forme de danses en gestes lents et lourds qui se terminaient par de violents jets d'assiettes au sol. Le répertoire repose ainsi sur des thèmes mélancoliques comme l'amour déçu, la pauvreté, la prison, la drogue... Aujourd'hui il est rare d'assister à de telles représentations, sauf si elles sont reconstituées pour les besoins touristiques...

Et la modernité. Les musiques grecques actuelles se sont éloignées de ce style, mais des chanteuses comme Melina Mercouri et des compositions comme celles que Théodorakis a créées pour le film Zorba le Grec ont donné une dimension internationale à ces airs grecs.

Globalement en tout cas, les Grecs préfèrent écouter de la musique grecque, il suffit d'allumer la radio pour le comprendre. La pénétration de la musique étrangère est finalement assez récente. De même la musique grecque s'exporte mal, du fait surtout de la barrière de la langue.
Aujourd'hui, les artistes reconnus sur la scène musicale grecque et écoutés par toutes les couches de la population sont, entre autres, Charis Alexiou, Eleftheria Arvanitaki, Dimitra Galani, Nikos Papazoglou, Giorgos Dalaras ou Vassilis Papakonstandinou.

Peinture et arts graphiques

Outre les peintures religieuses datant de l'époque byzantine, les peintres grecs célèbres sont surtout ceux des XIXe et XXe siècles qui furent fortement influencés par les écoles de Munich, Paris ou Rome. Certains d'entre eux, comme George Bouzianis, ont ensuite réussi à développer l'art moderne grec qui a permis l'éclosion d'un art contemporain original, à l'image de Tsarouchis ou Fassianos.

Sculpture

Trois grands sculpteurs grecs ont marqué le pays :

Phidias (vers 490-431 av. J.-C.). Elève d'Agéladas d'Argos, ce sculpteur a été chargé par son ami Périclès de la décoration du Parthénon et de la direction de la construction de l'Acropole. Ses oeuvres les plus connues sont l'Athéna Promachos (vers 453), bronze de 8 m de hauteur, placé sur l'Acropole et l'Apollon de Cassel (vers 460). Son talent s'illustre en particulier dans les statues chryséléphantines (ivoire et or) d'Athéna pour le Parthénon et de Zeus pour le temple d'Olympie, dont il ne reste aujourd'hui que des fragments.

Polyclète (Ve siècle av. J.-C.). Sculpteur et architecte originaire d'Argos et élève d'Agéladas. Ses oeuvres obéissent à la théorie des proportions du corps humain qu'il avait énoncée dans son ouvrage Canon. La statue du Doryphore, Le Porteur de lance, considérée comme une base du classicisme, et Le Diadumène, représentant un athlète se couronnant (conservé au musée d'Athènes) servirent de modèles à ses héritiers. Lysippe n'a-t-il pas appelé le Doryphore : son " seul maître " ?

Praxitèle (vers 390-330 av. J.-C.). Né à Athènes, ce sculpteur a créé avec l'Aphrodite de Cnide (copie antique) un type d'Aphrodite dont l'harmonie des courbes a influencé l'époque hellénistique. Il ne reste de lui malheureusement qu'une seule oeuvre : la célèbre statue en marbre représentant Hermès jouant avec l'enfant Dionysos, conçue pour le temple d'Héra à Olympie. Elle se trouve aujourd'hui au musée d'Olympie.

Traditions / Mythologie
Le
Le " Poséidon " ou " Zeus ", un bronze du musée national archéologique d'Athènes.

Ensemble de légendes, de fables et de mythes transformés en poèmes épiques, la mythologie était la religion des Anciens qui conféraient aux saisons et à la nature le rôle d'acteurs cosmogoniques sous forme de héros, de dieux ou de démons. Le grand, unique et perpétuel sujet de la tragédie était la lutte de la lumière et de l'ombre, ou en d'autres termes la double évolution solaire, celle des jours et celle des saisons. Les Grecs ont été le premier peuple à représenter les dieux sous forme humaine et à les doter de défauts comparables à ceux des hommes : la jalousie, la vanité... volages et querelleurs !

Les Dieux

Les dieux grecs vivent sur le mont Olympe, géographiquement situé sur le versant nord de la vallée de Tempé (Tembi), dans la chaîne montagneuse séparant la Macédoine de la Thessalie. L'Olympe, au sommet duquel règnent les neiges éternelles, est dérobé à la vue des mortels par un voile de nuages persistant. Les dieux habitent leurs palais sur les hauteurs et siègent dans la demeure de Zeus. Ils se nourrissent de nectar et d'ambroisie, les plus jeunes divertissent les plus anciens en dansant au rythme des mélodies et de la lyre des muses. Voici les principales divinités du panthéon grec classées par ordre hiérarchique.

Zeus : Père des dieux et des hommes, il est le fils de Rhéa et de Kronos (le Temps), lequel a, comme on le sait, la fâcheuse habitude de dévorer ses enfants. Sauvé par sa mère qui donne à son époux une pierre à avaler à la place de son enfant, Zeus, adulte, délivre les Cyclopes du Tartare (l'Abîme) et vainc les Titans. Aidé par Prométhée, le dieu du Feu, qui deviendra son rival lorsque les Cyclopes l'auront armé de la foudre, Zeus détrône Kronos et divise son empire, se réservant le ciel pour royaume tandis qu'à ses frères, Hadès et Poséidon, il lègue respectivement les régions inférieures et la mer.

Poséidon : Frère de Zeus et d'Hadès, fils de Kronos et de Rhéa, il a le trident pour emblème. Egal à Zeus en dignité, il lui est cependant inférieur en puissance. Dieu de la mer, des tempêtes et des tremblements de terre, il ébranle le monde mais peut aussi créer comme le cheval, emblème de la guerre. Rival d'Athéna, il construit les murs de Troie avec Héraklès. Il est du côté d'Agamemnon et de Ménélas quand Achille vient à Troie se venger de Pâris. Selon la légende, il exige la souveraineté de Corinthe, Naxos et Egine. Sa femme est Amphitrite. Son palais se situe près d'Egée, au sein des flots. Là, il garde ses chevaux à crinière d'or qui lui font traverser les océans à la vitesse de l'éclair.

Hadès : Dieu des Enfers, il règne sur le monde souterrain et ses richesses. Il est chargé d'empêcher les morts de quitter son royaume afin qu'ils n'apparaissent pas aux yeux des vivants. Il est le fils de Kronos et de Rhéa, et le frère de Zeus. A sa naissance, il est avalé par son père, puis régurgité, grâce à Zeus. Il enlève la jeune Perséphone, fille de Démeter, pour en faire son épouse.

Héra : Fille de Kronos et de Rhéa, elle est la soeur et l'épouse de Zeus. Révérée comme telle par les autres dieux, elle ne s'oppose pas moins à Zeus pendant la guerre de Troie, prenant parti contre les Troyens après le jugement de Pâris qui offrit la pomme d'or de la beauté à Aphrodite plutôt qu'à elle-même ou à Athéna. Tandis que Zeus représente l'éclat céleste, elle est la couche céleste. Reine du ciel pur, elle a trois enfants : Arès, Hébé et Héphaïstos.

Hestia : Fille aînée de Kronos et de Rhéa, représentée comme éternellement pure, elle est la source du bonheur et de l'équité. Poséidon l'a courtisée, mais sans succès. Durant l'Antiquité, son influence est énorme : on l'honore dans chaque maison et dans chaque cité. Symbolisant le feu sacré qui ne doit jamais s'éteindre, elle est le centre autant du foyer domestique que de la patrie et de l'univers grec.

Déméter : Fille de Kronos et de Rhéa, soeur de Zeus, Poséidon, Hadès, Héra et Hestia, elle est la mère de Perséphone dont elle va toute sa vie pleurer le sort infortuné, apportant disette et sécheresse sur la Terre. Pour remédier à cette situation, Hermès va chercher Perséphone dans le royaume lugubre d'Hadès. Hélas, Perséphone devra retourner régulièrement chez Hadès, ainsi en a décidé Zeus, ce qui marque l'hiver et l'été, selon qu'éclate la joie ou le chagrin de cette mère de toutes choses qu'est Déméter.

Les enfants de Zeus

Aphrodite : ancêtre de la Vénus romaine, a-t-elle jailli de l'écume, est-elle la fille d'Ouranos (les Cieux) et de Héméra (le Jour) ? Ou, comme le suggère l'Iliade, l'enfant de Zeus et de Dioné ? Pour les Anciens, elle est la déesse de l'Amour et de la Beauté. On l'appelait aussi Eurolia, Pontia, Urania ou Pandemos. Son culte était célébré partout, notamment à Cythère et Corinthe. Elle est aussi à l'origine de la guerre de Troie puisqu'elle pousse Pâris à enlever Hélène à Ménélas. Femme d'Héphaïstos dans les poèmes homériques, elle a passionnément aimé Adonis. Ses enfants se nomment Démos (la Peur), Harmonia et Eros.

Apollon (Phoïbos) : Dieu du Soleil ou plutôt de la Lumière (Hélios étant le dieu de l'astre solaire), il est le fils de Zeus et de Léto qui lui aurait donné naissance à Délos, la terre brillante, car l'île se couvrit alors de fleurs d'or. En grandissant, il voit son carquois se remplir de flèches qui ne ratent jamais leur cible et qui, par la suite, seront données à maints héros. Voyageant de pays en pays, mais toujours de retour dans sa Délos natale, il s'installe finalement au pied du mont Parnasse, à Delphes, le plus grand sanctuaire de l'Antiquité. C'est le dieu de la sagesse, du chant, de la musique, le maître des prophéties. Son culte était le plus répandu en Grèce.

Arès : Dieu du tumulte de la guerre, fils de Zeus et d'Héra, il n'apporte aux hommes qu'épidémies, orages, confusion. Volage avec les déesses comme avec les mortelles. Le mot " aréopage " vient du tribunal qui siégeait sur la colline portant son nom. Mars, son successeur dans la mythologie latine, est beaucoup plus noble et d'une dignité plus élevée.

Artémis : Soeur d'Apollon et comme lui, née à Délos, elle a les mêmes pouvoirs que son frère ; elle guérit autant de maladies qu'elle peut apporter de fléaux. Plus tard Diane dans la mythologie latine, elle a des flèches qui ne manquent jamais leur but. Patronne de la chasse, elle habite les forêts qui lui conservent sa pureté. Elle prend part à la guerre de Troie, guérissant Enée et exigeant le sacrifice d'Iphigénie, qui deviendra sa prêtresse.

Athéna : Elle est sortie armée du front de son père Zeus, fendu par Héphaïstos d'un coup de hache. Son nom désigne l'aurore et l'éveil, car le coup de hache signifie la lumière du matin qui illumine. C'est pourquoi la Grèce antique lui consacrait le coq. Mais éveiller, c'est savoir : Athéna est aussi la déesse de la sagesse. Athènes est la ville d'Athéna, qui l'aurait fondée en inventant l'olivier. Elle qui change en pierre quiconque croise son regard, on la trouve au fronton du Parthénon, statue colossale à la figure sereine conçue par Phidias, ami de Périclès au Ve siècle av. J.-C.

Dionysos : Né d'une cuisse de Zeus, il incarne le vin et les plaisirs. Il est appelé aussi Bacchus en latin, et le lieu de sa naissance et de son éducation n'est pas exactement localisé - Naxos peut-être. Il a dû traverser d'innombrables dangers avant de connaître la gloire. Ses voyages aventureux le mènent en Egypte, en Ethiopie, en Inde. Il apparaît toujours escorté d'une compagnie de Bacchantes ou Ménades (femmes possédées).

Héphaïstos : Fils de Zeus et d'Héra, il était d'une si grande laideur que sa mère pensa l'exiler de l'Olympe étincelant. Il n'en est pas moins l'époux de la belle Aphrodite. Surtout, il est le forgeron des armes et des cuirasses, l'ancêtre du latin Vulcain. C'est lui qui forge la cuirasse invincible d'Achille. A la suite d'une querelle avec Zeus, jeté du ciel, il tombe à Lemnos, et reste estropié.

Héraklès : Natif d'Argos, fils de Zeus et d'Alcmène, et doué d'une force prodigieuse, il symbolise l'aide apportée aux souffrants et aux faibles, le triomphe de la droiture sur l'iniquité. Les Romains en feront leur Hercule. Après son instructution par le sage centaure Chiron, sa vie est marquée par les douze travaux : il extermine notamment l'hydre aux neuf têtes, le sanglier sauvage, les Harpies, le lion de Némée, capture le taureau de Crète, nettoie les écuries d'Augias, cueille les pommes du royaume des Hespérides...

Hermès : Né au matin dans une caverne, ce fils de Zeus et de Maïa n'a pas plus de trois heures quand, ayant tué une tortue, il fait de sa carapace une lyre. Après quoi, il vole le troupeau d'Apollon et, à l'aube, invente le feu sur la terre en frottant deux morceaux de bois. Enfant prodigieux, il séduit Zeus dans sa dispute avec Apollon, qu'il réussit d'ailleurs à charmer de sa lyre, renonçant à son instrument en échange de la sagesse et de la connaissance de secrets inconnus des mortels qu'Apollon lui révèle tout en le faisant finalement le gardien des coursiers du soleil. Messager des dieux, guide des morts, Hermès, qui représente d'abord l'aube, en vient à incarner le vent qui s'insinue partout, brise ou tempête. Il est le dieu des voleurs, patron des orateurs et des commerçants, inventeur des poids et mesures et des premiers instruments musicaux.

Autres divinités importantes

Asclépios : Ancêtre de l'Esculape latin, tantôt décrit comme le fils de Païeon (le Guérisseur), tantôt d'Apollon, il est éduqué par le centaure Chiron qui lui apprend le secret des herbes médicinales et l'art de guérir. A ce titre, il est le fondateur de la médecine. Son pouvoir ayant provoqué la fureur d'Hadès, Asclépios est frappé par la foudre de Zeus, ce qui provoque la vengeance d'Apollon, suivie de son bannissement après le meurtre du Cyclope.

Deucalion : Fils de Prométhée, il échappe au déluge voulu par Zeus pour punir l'espèce humaine. Ayant bâti une arche sur les hauteurs du Parnasse, Deucalion le Juste (il est aussi un géant) et sa femme Pyrrha se voient ordonner de se voiler la face en redescendant le Parnasse et de jeter derrière eux les os de leur mère, c'est-à-dire les cailloux de la Terre, aussitôt transformés en hommes et en femmes. Deucalion engendre Minos, père d'Ariane, que Thésée conduira à Naxos après avoir tué le Minotaure.

Épiméthée : Frère de Prométhée, il est lié au nom de Pandore et au mythe de la célèbre boîte. En effet, pour se venger de Prométhée, Zeus offre Pandore à Epiméthée. Pandore est façonnée à l'image des déesses, par Héphaïstos. Les dieux la parent de tous les dons. En arrivant chez Epiméthée, Pandore ouvre un grand coffre, libérant les maux qui vont accabler l'humanité, la Dispute et la Peste, la Guerre et la Maladie. Affolée, elle referme prestement la boîte, laissant au fond l'Espoir...

Hymen : Fils d'Apollon, il est le dieu du mariage.

Iris : Elle est tantôt la messagère des dieux, tantôt la soeur des Harpies, ou encore la femme de Zéphyre, ou bien la mère d'Eos, déesse de l'Aurore.

Morphée : Dieu du sommeil, il est l'artisan des songes et des rêves.

Narcisse : Fils du fleuve Céphise, aimé de la nymphe Echo qui, découragée, meurt de chagrin, il est condamné par Némésis à tomber amoureux de son image et à l'attente de l'impossible amour. Sur le lieu de sa mort pousse la fleur qui porte son nom.

Pan : Fils d'Hermès, il conduit les troupeaux en jouant de la flûte. Il a la tête et la poitrine d'un homme et un corps de bouc. Le mot " panique " fait référence aux clameurs poussées par les hommes de Pan pour le délivrer de ses ennemis durant un de ses voyages (en Inde ?). Selon une autre version, c'est sa laideur qui inspirait une terreur subite (panique).

Priape : Fils de Dionysos et d'Aphrodite, il symbolise la fertilité, les fruits, les troupeaux abondants et est représenté avec un membre viril démesuré. Les fêtes données en son honneur avaient donc les caractères de la débauche.

Prométhée : Bienfaisant envers les hommes, il leur apporta le feu, dérobé aux dieux. Bien qu'allié à Zeus dans sa lutte contre Kronos, Prométhée, dont le nom signifie " celui qui considère toute chose à l'avance ", s'attire le courroux du dieu suprême de l'Olympe qui le condamne à être enchaîné sur un roc dans les hauteurs du Caucase, tandis qu'un aigle lui ronge le foie. C'est sur le lieu de son supplice qu'il rencontre Io, fille du roi d'Argos, transformée en génisse par Héra jalouse. A Io errante (et sans cesse piquée par un taon), Prométhée prédit qu'elle enfantera Epaphos dont naîtra Héraklès qui le délivrera de la condamnation de Zeus.

Psyché : Personnification de l'âme. Elle est aimée par Eros. Ayant péché par curiosité et doute, elle perd son divin amant et connaît de dures épreuves. Sauvée par Eros, elle devient immortelle. Symbole de l'âme à la recherche de son idéal et sauvée par l'amour, Psyché a inspiré l'art et la littérature.

Scylla : Fille de Nisos, roi de Mégarée, elle s'éprend de Minos qui assiège la cité et, pour lui plaire, coupe le fameux cheveu pourpre de son père dont dépend la sécurité de la ville. Mais Minos la repousse, elle manque de se noyer, et finalement elle est changée en oiseau.

Tantale : Roi de Lydie, connu pour son pouvoir et sa sagesse, il habite un palais en or, et participe aux conseils secrets de Zeus. Mais il commet l'erreur de voler aux dieux le nectar et l'ambroisie pour les donner à son peuple. Pire, il fait découper et rôtir son fils, Pélops, pour nourrir les dieux réunis en banquet. A la suite de quoi, Zeus condamne Tantale au supplice (qui porte son nom) de contempler de merveilleux fruits sans pouvoir y goûter et des eaux pures et fraîches sans pouvoir s'y abreuver.

Divinités plurielles

Les Harpies : Elles sont le vent de l'orage. Virgile les décrit comme des êtres odieux et repoussants.

Les Muses : Elles sont d'abord trois déesses de la poésie, de la musique et de la science. Plus tard, elles seront neuf qui représentent : l'Histoire (Clio le héraut), la Poésie lyrique et la Musique (Euterpe la charmeuse), la Poésie aimable et le mime (Erato l'aimable), la Comédie (Thalie la joyeuse), la Danse (Terpsichore), les Hymnes sublimes (Polymnie), l'Astronomie (Uranie la céleste), la Poésie épique (Calliope à la belle voix) et Melpomène.

Les Héros

Les villes et les régions de la Grèce antique avaient leurs héros : Thésée à Athènes, oedipe à Thèbes, Persée à Argos. Les héros étaient des demi-dieux qui vivaient parmi les hommes, mais leur quotidien était rythmé par des événements extraordinaires. Les héros habitent à tout jamais les pays de l'Immortalité, que sont le Tartare et l'Elysée. Tandis que sur l'archipel de l'Elysée, où vivent les ombres des bons héros, le soleil répand les teintes douces et violettes de la chute d'un jour éternellement répété, dans le Tartare errent à tout jamais les héros malfaisants (ou malchanceux ?).

Bellérophon : Petit-fils de Sisyphe, il se voit en tant que héros imposé de durs travaux : il tue la Chimère à tête de lion et au corps de dragon, un exploit réalisé grâce au cheval ailé Pégase. Il vainc les Amazones. Voulant, comme Phaéton ou Icare, s'élever dans le ciel, il tombe à terre, brisé par la colère de Zeus qui a envoyé un taon piquer Pégase.

Dédale : C'est en Crète que ce héros ouvrier construit le labyrinthe du Minotaure. Prisonnier de Minos, il façonne des ailes pour lui et pour son fils, Icare, et quitte l'île. Si Dédale réussit à atterrir en Sicile, Icare commet l'erreur de s'approcher trop près du soleil : la cire des ailes fond, il tombe et s'écrase dans la mer.

Europe : Zeus, sous la forme d'un taureau blanc, l'ayant emmenée à Delphes, Cadmos, son père, se met à sa recherche et rencontre Apollon qui lui ordonne de construire Thèbes. Le nom d'Europe signifie " le jaillissement de l'aurore ", sa terre est la Phénicie qui a la couleur pourpre du matin.

Niobé : Fille de Tantale et femme d'Amphios, roi de Thèbes, elle est la mère orgueilleuse de six filles et six garçons dont elle va se vanter auprès de la déesse Léto, s'attirant son courroux et sa vengeance, et perdant un à un tous les objets de sa fierté maternelle.

Symbole de la mère malheureuse, elle se retire sur la montagne de Lipylos et se transforme en fontaine de larmes bientôt saisie par les glaces.

oedipe : Abandonné enfant, pour empêcher l'accomplissement d'un oracle qu'il va cependant réaliser, il tue son père Laïos, sauve Thèbes en déchiffrant l'énigme du Sphinx, qu'il anéantit, et épouse sa mère Jocaste. La peste accablant Thèbes et l'oracle révélant la vérité à ses habitants comme à lui-même, oedipe s'arrache les yeux, abandonne Jocaste qui meurt, et s'en va errant, conduit par sa fille, la tendre Antigone, laissant le royaume dévasté par les luttes fratricides de ses deux fils, Etéocle et Polynice. Antigone n'échappe pas au funeste destin de la lignée puisqu'elle est brûlée vive par Créon, tyran de Thèbes, dont le fils Hamon se suicide.

Orphée : Fils du fleuve Eagre et de la muse Calliope, il perd sa compagne, la belle Eurydice, mordue par un serpent. N'ayant plus le coeur de jouer de sa lyre d'or dont le pouvoir magique le faisait suivre des bêtes et des hommes ensorcelés, il s'enfonce à la recherche de sa bien-aimée dans le royaume des morts. Ayant séduit Cerbère, le chien d'Hadès, grâce à son chant mélodieux, il est conduit devant Polydecte et Perséphone qui l'autorisent à emmener sa femme à condition qu'il ne regarde pas son visage avant d'avoir atteint la terre des vivants. Hélas, oubliant sa promesse, Orphée se retourne pour regarder Eurydice, et la voit redevenir ombre à tout jamais. Le mythe a inspiré le premier opéra de l'histoire de la musique, Orfeo de Monteverdi.

Persée : Acrisios, roi d'Argos, ayant été prévenu comme Laïos et Priam par l'oracle de Delphes que, si sa fille Danaé enfante, cet enfant sera son meurtrier, décide d'enfermer Danaé dans une tour, où Zeus réussit à pénétrer sous la forme d'une pluie d'or... Après la naissance, Danaé et son fils Persée sont enfermés dans un coffre, jetés à la mer et poussés par les vents jusqu'à Sériphos. Pour sauver sa mère, il doit affronter la terrible gorgone Méduse dont le visage est entouré de serpents ; quiconque la regarde est transformé en pierre. Il est aidé par Athéna qui lui donne un miroir dans lequel il peut contempler le terrible visage de la Gorgone sans mourir et par Hermès qui lui offre une épée. Les nymphes lui apportent le casque d'Hadès, un sac où mettre la tête de la Méduse et les sandales d'or d'Hermès qui le font aller plus vite que le rêve au royaume des Gorgones, où il décapite Méduse. Un exploit qui va permettre au vieillard Atlas d'être déchargé du terrible joug de devoir porter sur ses épaules les piliers du ciel. Persée rencontre Andromède et l'épouse, puis libère sa mère. C'est plus tard qu'il accomplit l'oracle, tuant involontairement Acrisios d'un lancer de disque au cours des jeux de Larissa.

Procris : Son nom signifie " ce qui scintille ". Petite-fille d'Héphaïstos et de Gaea, d'une beauté extraordinaire, elle est l'épouse (involontairement) infidèle de Céphale. Armée par Artémis de la lance qui ne manque jamais son but et accompagnée du chien qui dépiste tous les gibiers, elle meurt tragiquement, tuée par mégarde par son époux avec lequel elle s'était réconciliée et auquel elle avait appris le maniement de la lance. C'est la même histoire d'amour tragique recommencée, celle d'Apollon et de Daphné, celle d'Orphée et d'Eurydice.

Thésée : Grand héros d'Athènes, ayant gagné l'épée de sa condition de héros, il accomplit une multitude d'exploits qui ne le dispensent pas d'aller tuer le Minotaure dont il trouve la trace à l'intérieur du labyrinthe grâce à Ariane (et son fameux fil). Il emmène la fille de Minos à Naxos où il la délaisse. Thésée est responsable du suicide de son père Egée, puisqu'il néglige de descendre les voiles noires censées annoncer sa défaite. Pensant son fils mort, Egée se jette dans la mer qui portera désormais son nom. C'est Thésée qui ramène Perséphone de l'Hadès. Les Athéniens le considéraient comme le fondateur de l'Etat.

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