Guide Chad : Survol du Tchad
Le Tchad est une vaste pénéplaine de 1 284 000 km², ce qui équivaut à un peu plus de deux fois la France. C'est par sa taille le cinquième pays d'Afrique continentale, après l'Algérie, la République démocratique du Congo, le Soudan et la Libye. Les pays limitrophes sont le Cameroun, le Nigeria et le Niger à l'ouest, la Libye au nord, le Soudan à l'est, et la République centrafricaine au sud. C'est donc un pays enclavé, loin des côtes maritimes ; N'Djamena est située à 1 765 km du port maritime le plus proche, Port Harcourt, au Nigeria, à 2 060 km de Douala au Cameroun, à 2 975 km de Pointe-Noire au Congo, et à 2 400 km de Port-Soudan, sur la mer Rouge. Cet éloignement constitue un véritable handicap pour le commerce : les produits importés sont chers, venant soit par avion, soit par camion depuis un port (essentiellement Douala), et les produits exportés sont moins concurrentiels, car leurs prix sont grevés du coût du transport.
Le pays, qui s'étire du sud au nord sur 1 700 km, voit ses paysages changer radicalement : on passe des vertes forêts du sud aux dunes de sable du Sahara, hantées par les rochers basaltiques et les solfatares des volcans du Tibesti, ou par les falaises tatouées de peintures rupestres de l'Ennedi. D'ouest en est, la traversée est d'environ 1 000 km.
Le Tchad est en fait un bassin, qui s'étend sur la partie orientale de la cuvette du lac Tchad, bordé de chaînes montagneuses : on trouve les massifs du Tibesti et de l'Ennedi au nord, les plateaux du Ouaddaï à l'est, et les monts de Lam (franges de l'Adamaoua) le long de la frontière camerounaise, au sud-ouest.
On distingue nettement trois zones dans le pays : la zone saharienne au nord du 16e parallèle, la zone soudanienne au sud du 13e parallèle, et entre les deux, la ceinture sahélienne.
Ils sont constitués par une vaste plaine en cuvette qui s'élève en pente douce jusqu'au massif du Tibesti. Cette plaine est parfois désignée par l'appellation de pays bas, car son altitude ne dépasse pas les 200 m, par rapport aux 280 m de la région du lac Tchad ou aux massifs montagneux voisins. Les pays bas comprennent le Djourab, le Toro, le Yayo, et l'Eguei. Leurs interminables étendues de sable sont parfois interrompues par des dunes abruptes que le vent pousse toujours vers le sud-ouest. L'abondance de vent dans ces régions explique sûrement l'assèchement progressif du lac Tchad et du Bahr el-Ghazal.
Dans les piémonts du Tibesti, on trouve quelques plateaux et plaines sableuses, agrémentés de lacs salés dont les eaux varient du vert émeraude au rouge corail, en fonction de la nature des sels et des planctons dont ils regorgent. Les plus beaux lacs sont ceux d'Ounianga Kébir et d'Ounianga Sérir.
A la limite nord des pays bas, le Borkou offre à Faya la plus importante palmeraie de l'Afrique centrale poussant sur les eaux fossiles d'une nappe phréatique. Le couloir du Borkou, entre les massifs de l'Ennedi et du Tibesti, enregistre malgré tout des records d'aridité, avec sa quasi-absence de pluie et ses vents desséchants soufflant 340 jours par an !
Avec ses 75 000 km2 de superficie, le Tibesti représente le plus grand des massifs sahariens. C'est un massif volcanique datant de l'ère tertiaire, où la nature s'est déchaînée en brutales explosions de lave façonnant d'étranges paysages de roches nues et noires, des plateaux aux cratères lunaires, et des vallées hostiles.
C'est au Tibesti que l'on trouve le point le plus haut du Sahara : l'Emi Koussi qui culmine à 3 415 m. De ses flancs s'échappent les sources chaudes de Yi Yerra.
Plus à l'ouest, le Toussidé (dont le nom signifie " qui a tué les Tou ", c'est-à-dire les Toubou) n'a pas grand-chose à lui envier, du haut de ses 3 315 m ! Ce volcan encore actif, de moins de 2000 ans, domine de près de 1 000 m le Trou au natron, un vaste cratère de 8 km de diamètre et d'environ 1 000 m de profondeur. Le natron est constitué de dépôts de carbonate de sodium et est utilisé comme complément dans l'alimentation animale.
Sur les flancs nord-ouest d'un autre sommet, le Tarso Voon, affleurent les marmites de boue et les solfatares d'acide sulfurique de Soborom (qui signifie " l'eau qui guérit "), témoins d'un volcanisme encore actif.
Le Tibesti est un massif austère, constitué de volcans avec caldeiras (cratères), jouxtant des aiguilles basaltiques et rhyolithiques (roches volcaniques), des falaises de grès, des plateaux de roches noires alternant avec d'étroites vallées aux parois verticales.
Les versants nord et est des vallées sont engorgés de sable charrié par les vents, tandis que les versants sud et ouest restent dégagés, et reçoivent parfois l'eau de pluie qui s'écoule depuis les sommets. C'est dans le creux de ces vallées que la vie persiste, étroitement dépendante des sources et des palmiers dattiers.
C'est un vieux massif de grès, dont les plateaux avoisinent les 1 500 m. En venant de l'oasis de Fada, on traverse le site de Bab Arbaïn (les " quarante portes "), dont les grilles de pierre hérissées vers le ciel gardent jalousement l'entrée du massif. Les falaises gréseuses ont subi l'érosion des vents chargés de sable au cours des siècles, sculptant d'étranges formes allégoriques : innombrables arches, champignons de pierre, personnages gigantesques figés dans leur éternité de pierre.
Les vallées, qui sont larges et bien dessinées, ont, comme au Tibesti, leur versant nord comblé de sable et leur versant sud et ouest dégagés, ce qui permet le transport des eaux quand le ciel veut bien se délester de ses pluies.
Du côté du Soudan, le massif laisse tout de suite place au désert intégral. Le nord est bordé par la dépression du Mourdi, qui constitue un riche réservoir d'eau souterraine. Le plateau des Erdis, plus septentrional et constitué d'isthmes gréseux sur un océan de sable, est un prolongement de l'Ennedi.
Au sud-ouest du massif, les points d'eau sont des gueltas (poches d'eau) ou des sources au pied des falaises. La guelta la plus connue est la guelta d'Archeï, la source du ouadi Archeï. C'est un étroit canyon aux hautes falaises abruptes dont l'eau - toujours fraîche - abrite une curieuse espèce de crocodile, et désaltère les nombreux troupeaux de dromadaires qui y font halte. Mais les eaux du ouadi meurent très vite à la sortie du canyon ; leur persistance souterraine permet toutefois d'abreuver un long serpent végétal s'étirant dans le lit sableux du cours d'eau fossile.
C'est en fait une zone de transition entre le Sahara et la savane soudanienne, dont les limites ne sont pas définies précisément.
On pense qu'autrefois, entre 7 000 et 4 000 avant J.-C., les eaux du lac s'étendaient sur quelque 340 000 km². Au fur et à mesure de son assèchement, on distinguera un lac nord, dans la région de Koro Toro, et un lac sud, représenté par le lac actuel. Le lac nord finit par s'assécher et s'affaisser ; les eaux du lac sud vont alors se déverser dans son bassin par un cours d'eau : le Bahr el-Ghazal, le " fleuve des gazelles ".
Ce fleuve de 450 km de long ne coule plus depuis trois siècles.
Du lac nord, il reste l'erg du Djourab, qui est le point le plus bas du bassin tchadien (environ 160 m), avec ses hautes dunes en croissant, les barkhanes, orientées perpendiculairement aux vents dominants, ainsi que ses bassins mous et pulvérulents, les fech-fech, si désagréables à franchir en voiture.
Le lac actuel, alimenté par le fleuve Chari, voit sa superficie varier de 3 000 km² à 25 000 km², en fonction des conditions climatiques ! Lors des sécheresses des années 1980, on pouvait même le traverser à sec. Sa profondeur n'excède guère les 4 m, et son eau est douce et poissonneuse. Cependant, ses rives découpées et marécageuses ne sont accessibles qu'en pirogue.
" Il y a 9 à 6 milliers d'années, à la période holocène humide, le lac Tchad était un géant : 340 000 km², soit presque autant que la mer Caspienne ! Le lac couvrait alors une grande superficie du territoire tchadien actuel, dont l'emplacement de la capitale, N'Djaména.
Les reliques du méga-lac s'observent sur ses contours, avec une ligne de rivage sous forme de ride sableuse qui s'étend largement au sud du Tibesti et à l'ouest de l'Ennedi.
Les premiers indices de ce lac gigantesque avaient été décelés sur le terrain dès le début du XXe siècle par les géologues, puis précisés à partir des cartes topographiques. L'usage de la télédétection satellite a permis de visualiser de manière spectaculaire les paléo-rivières qui alimentaient le méga-lac à partir des massifs rocheux avoisinants.
Aujourd'hui, le lac Tchad mais aussi le lac Fitri peuvent être considérés comme des reliques du méga-lac. "
Hydrogéologues : G. Favreau, M. Leblanc.
D'une altitude moyenne de 350 m, il s'élève à peine au-dessus du niveau du lac Tchad. Il se caractérise par l'alternance de dunes mortes et de dépressions. Ces reliefs sont orientés perpendiculairement aux vents dominants, c'est-à-dire dans le sens sud-est/nord-ouest. Les étendues de sable sont propices à la culture du mil, alors même que les puits sont abondants et permanents.
C'est un immense plateau sableux qui s'étend du Ouaddaï au Bahr el-Ghazal. En début de saison des pluies, il offre d'excellents pâturages aux troupeaux, qui ne pourront toutefois pas être exploités longtemps du fait de la quasi-absence de puits (les hydrogéologues parlent d'un " biseau sec ", soit une zone totalement dépourvue en eau souterraine exploitable). Quand les eaux des ouadis venues du Ouaddaï durant l'hivernage s'assèchent, les nomades doivent reprendre leur route vers le sud.
C'est un massif ancien, formé de plateaux cristallins culminant vers 1 200 m, alternant les granits et les grès. La région n'envoie guère que des fleuves fossiles, appelés ouadis, vers l'ouest. En saison des pluies, ces dépressions argileuses ne retiennent pas les eaux, se contentant de les charrier le long des déclives occidentales. Le Batha peut, quant à lui, former un beau fleuve qui se jette dans le lac Fitri trois mois dans l'année, pour ne laisser qu'un réseau de forêts-galeries bordant un important lit de sable le reste de l'année. Cependant, les lits sablonneux des cours d'eau sont souvent creusés de puisards (puits traditionnels forés par les habitants et les nomades de passage), afin de collecter l'eau souterraine qui s'y tapit.
C'est une vaste plaine alluviale dont certaines parties sont inondables plusieurs mois par an, à l'instar du Salamat. Quelques massifs granitiques remodelés par le volcanisme surgissent au nord de la région, comme les curieux rochers de l'Ab Touyour, le Mourgué (1 613 m) dans le massif du Guéra, au pied duquel a été bâtie la ville de Bitkine, ou encore le Guédi (1 506 m) dans la chaîne de l'Abou Telfan, à proximité de Mongo.
En dehors des monts de Lam, prolongement de l'Adamaoua camerounais au sud de Baïbokoum (1 163 m), et des collines du Mayo-Kebbi au sud-ouest, ou encore des plateaux latéritiques du sud, les koros, gorgés de nappes phréatiques, la région n'offre au regard que de mornes étendues de savanes, qui deviennent des forêts, au fur et à mesure que le sud se rapproche.
Toutefois, ces savanes sont entrecoupées d'un réseau de fleuves. Les principaux sont le Chari et son affluent, le Logone, qui prennent leur source en République centrafricaine, se rejoignent à N'Djamena, pour se jeter dans le lac Tchad, l'un des plus grands lacs d'Afrique. Le Chari déroule paisiblement ses méandres sur 1 200 km, c'est le plus long cours d'eau de tout le pays ; le Logone, autre fleuve majestueux, se tortille sur ses 970 km. La partie N'Djamena-lac Tchad est navigable toute l'année, même si les piroguiers et autres skippers doivent slalomer entre les bancs de sable en saison sèche, tandis que la partie Sarh-N'Djamena n'est praticable qu'à la saison des pluies.
Le Batha, venu des plateaux ouaddaïens, alimente le lac Fitri, et le Bahr Salamat, le lac Iro, mais ils ne sont pas permanents.
Le pays se situe au sud du tropique du Cancer, dans la zone de balancement du front intertropical (FIT). Il s'agit d'un front nuageux entre deux masses d'air, qui remonte chaque année vers le nord, provoquant la saison des pluies et qui redescend ensuite vers l'équateur et le tropique du Capricorne. L'arrivée de la masse d'air continental se traduit par des vents (l'harmattan) qui soufflent du nord-est d'octobre à mai. Les vents venant du sud-ouest correspondent à la mousson, qui dure de mai à octobre. Le niveau de déplacement septentrional du FIT conditionne la qualité et la durée de la saison des pluies. Les années 1973, 1983 et 1986 ont été des années de grande sécheresse et donc de famine. Les saisons des pluies 1998 et 1999 ont été toutes deux appréciables. Mais la saison 2009 a été un peu en dessous de la quantité nécessaire, on parle même de famine dans certaines régions sahéliennes du Tchad et des pays voisins comme le Niger.
Il y a deux principales saisons au Tchad, une saison sèche et une saison des pluies, entrecoupées d'une intersaison chaude et d'une intersaison fraîche. Leur durée et leur intensité varient en fonction des régions.
On distingue trois zones climatiques, calquées sur les trois régions géographiques :
La zone soudanienne, au climat tropical subhumide, enregistre une pluviométrie moyenne supérieure à 950 mm par an. Les températures avoisinent les 25 °C toute l'année, avec une recrudescence de chaleur vers les mois de mars et d'avril qui correspondent à la fin de la saison sèche. Les pluies s'échelonnent de mai à octobre. Les régions du Salamat et du Logone sont pratiquement recouvertes d'eau à cette période, interdisant quasiment tout trafic, et contraignant la faune sauvage à remonter vers des pâturages plus secs s'exposant ainsi au braconnage.
La zone sahélienne, au climat semi-aride, recevant entre 200 et 600 mm de pluie par an. La saison des pluies correspond aux mois de juin à septembre durant lesquels les routes sont coupées par les ouadis gorgés d'eau. Le gouvernement met en place des barrières de pluie, c'est-à-dire des blocus gardés par des habitants, le temps que la piste reste détrempée par un orage, pour éviter que les véhicules ne s'embourbent et déforment encore plus la chaussée. Les mois d'avril à juin sont secs et chauds, avec des températures avoisinant parfois les 50 °C, tandis que les mois de novembre à février sont frais, avec des minima allant jusqu'à 8 °C. C'est de loin la saison la plus agréable et la plus propice au voyage. Pour le touriste comme pour le paysan tchadien, la saison chaude est la plus délicate, du fait de ses températures élevées et de sa sécheresse ; les familles vivent alors sur les réserves des greniers, attendant avec impatience la possibilité de cultiver les champs pour renouveler les stocks alimentaires.
Les Ouaddaïens distinguent en fait six saisons : rushash marque le début de la saison des pluies, fin juin, début juillet ; kharif correspond à la saison des pluies, en juillet et août ; deret, la saison de l'arrêt des pluies, en septembre ; shite, la saison sèche et " froide " de novembre à février ; seyf, la saison sèche et chaude, de mars à juin ; agabat, la saison des premiers grands vents précédant la saison des pluies, en juin.
La zone saharienne, au climat désertique chaud, recevant moins de 200 mm de pluie par an. La moyenne annuelle enregistrée à Fada est de 100 mm, et à Faya de 25 mm ! Les régions qui n'ont pas connu la pluie depuis des années sont nombreuses. Le climat est hostile : une plaine sableuse balayée par les vents desséchants presque toute l'année dans le Borkou, des températures dépassant les 50 °C en saison chaude, pour descendre en dessous de 0 °C l'hiver. Le Tibesti détient le record de rudesse, avec des écarts de température entre le jour et la nuit atteignant les 30 °C. Il gèle à pierre fendre la nuit, durant les quatre mois d'hiver, de novembre à février, et la caldeira de l'Emi Koussi a même déjà été saupoudrée de neige !
Le Tchad a une faune sauvage variée. Autrefois, la chasse était le domaine réservé des Haddad (les forgerons) qui pratiquaient une méthode de chasse au filet. Lors des terribles guerres civiles, les militaires ont pris le relais, et ont entamé l'exploitation de tous les animaux sauvages du pays, faisant disparaître les oryx et les addax de l'Ennedi, chassant impitoyablement par centaines les animaux du Sud et faisant fuir les éléphants. Cependant, depuis une vingtaine d'années, les nombreux programmes de protection du patrimoine tchadien ont porté leurs fruits : les animaux repeuplent en masse le sud du pays et notamment le parc national de Zakouma. Les éléphants ont entamé leur retour dans la région, on en trouve quelques-uns dans la réserve de Manda. Quant aux zones désertiques, elles revoient courir les gazelles dorcas, qui sont cependant encore chassées suivant la méthode de la voiture : un véhicule fait courir les gazelles à 75 km/h pendant quelques minutes, et lorsque les frêles animaux s'essoufflent, la voiture en renverse quelques-uns...
Le gouvernement a interdit officiellement la chasse sur tout le territoire (à l'exception des domaines prévus à cet effet) en 1999, à la suite de l'arrivée de camions frigorifiques saoudiens ramenant des centaines de gazelles, mais les méthodes de chasse à la voiture et à la mitraillette persistent dans tout le pays.
Il s'agit de la faune du Ouaddaï, du nord du Batha, du Kanem et du Borkou-Ennedi-Tibesti (BET).
On rencontre essentiellement des hardes de gazelles dorcas. Cette petite gazelle de couleur sable, aux flancs striés d'une bande rousse et au ventre blanc, possède de petites cornes en lyre, particulièrement aiguisées chez le mâle. Elle se nourrit d'herbe, d'épineux et de graines de coloquinte ; elle ne boit généralement pas, car l'eau des aliments suffit à son métabolisme. Elle est capable d'atteindre les 75 km/h à la course, mais ne peut courir longtemps. Elle effectue fréquemment de gracieux bonds quand elle est effrayée. Les gazelles dorcas se déplacent en couples ou en groupes comprenant un mâle adulte, quelques femelles et quelques jeunes. La saison des amours a lieu en juin, la gestation est de six mois. La femelle donne naissance à un ou deux petits en novembre-décembre, et peut s'accoupler de nouveau une quinzaine de jours après. Les gazelles dorcas vivent environ 12 ans. On trouve des gazelles dorcas dans les déserts du Sahara et du Moyen-Orient. Au Tchad, elles sont particulièrement nombreuses autour du ouadi Achim, à l'ouest d'Oum Chalouba (il existe une piste qui relie Oum Chalouba et Kouba par le ouadi Achim), et dans le ouadi Archeï.
Les mouflons à manchettes sont beaucoup plus rares. Ils se cachent dans les reliefs du Kapka, du nord de l'Ennedi et du Tibesti. De couleur brune, avec de longs poils sous le cou et les pattes avant, le mouflon à manchettes porte d'épaisses cornes recourbées en cercle. Les femelles sont identiques aux mâles mais légèrement plus petites. Le mouflon ne sort des anfractuosités rocheuses que tôt le matin et en soirée, où il broute alors herbes et feuillages, buvant de l'eau lorsqu'il en trouve. Les mouflons se déplacent en familles composées d'un mâle et de quelques femelles et jeunes. La saison de reproduction a lieu en octobre-novembre ; la gestation est d'environ cinq mois, et les petits (un ou deux) naissent en mars et avril. Les mouflons peuvent atteindre une longévité de 24 ans.
Les grandes outardes arabes sont des oiseaux de couleur brune et blanche, qui portent une petite huppe sur la tête. Les mâles mesurent environ 1,20 m, tandis que les femelles sont deux fois plus petites. Ces dernières pondent un ou deux oeufs jaune verdâtre, et les déposent à même le sol, cachés dans un buisson. Les outardes vivent en général en couple.
Les serpentaires ou secrétaires sont de grands oiseaux au plumage noir et gris, à longues pattes et longue queue, qui portent une huppe occipitale caractéristique. Ils se nourrissent de serpents, qu'ils assomment à coups de patte. Les femelles pondent deux ou trois oeufs dans de grands nids de branches construits dans les arbres. Ils vivent dans les prairies de la frange aride du Sahara.
Dans ces régions, on trouve également des singes (principalement patas et babouins), ainsi que la faune nocturne classique du Sahel et des régions soudaniennes. Une exception cependant : le fennec, qui est un petit renard adapté au désert. De moeurs nocturnes, possédant de grandes oreilles, il se nourrit d'insectes, de lézards, de petits oiseaux et de baies. Il creuse des terriers dans le sable, dans lesquels il passe ses journées. La saison d'accouplement a lieu de janvier à mars ; les couples se forment pour la vie. La gestation est de 49 à 52 jours, et les portées sont d'un à cinq petits, qui téteront leur mère pendant deux mois, et tenteront leur première sortie hors du terrier vers l'âge de quatre semaines.
Les riches eaux du lac et du fleuve attirent nombre de canards et d'oies, qui font la joie des chasseurs. On rencontre notamment de nombreuses sarcelles d'été et à oreillons, des dendrocygnes veufs, des canards pilet, des canards casqués et d'énormes canards armés (ou oies de Gambie) mesurant près d'un mètre de haut... Ces oiseaux se rencontrent aussi, en nombre variable, sur de nombreuses étendues d'eau plus ou moins pérennes (lac Fitri, lac Iro, mares de Tisi ou de Siref dans l'est du pays...).
On recense à Zakouma 44 espèces de grands mammifères. Parmi eux, les phacochères, les girafes masaï, les hippopotames, les éléphants, les buffles, les lions, les léopards, les guépards, les caracals, les servals, les chats sauvages, les mangoustes et les porcs-épics. Parmi les gazelles et antilopes, on trouve des céphalophes de Grimm (petites gazelles rousses à courtes cornes droites mesurant dans les 80 cm au garrot), des guibs harnachés (gazelles plus grandes au pelage roux strié de rayures et points blancs ; les mâles portent des cornes légèrement incurvées), des cobs de Buffon, de Fassa et des roseaux, des hippotragues et des bubales, des gazelles à front roux et des damalisques (antilopes brunes charbonnées, au ventre blanc, au dos busqué et aux petites cornes recourbées vers l'arrière), et les fameux grands koudous. Ces grandes antilopes mesurent plus de 2 m (tête comprise) ; leur robe est gris fauve à rayures blanches. Seuls les mâles portent ces grandes cornes en spirale, ainsi qu'une crinière de poils sous le cou. Les koudous raffolent de feuillage d'acacia. Les femelles vivent en bandes avec leurs jeunes ; de temps en temps, un ou deux vieux mâles les rejoignent. Les mâles adultes vivent à part, et ne rejoignent le groupe qu'à la saison des amours, en décembre et janvier. De violents combats opposeront alors les rivaux. La gestation est de sept mois ; la femelle donne naissance à un seul petit qui atteindra un âge moyen de sept ans.
Parmi les singes, on peut trouver des babouins doguéra, des patas et des galagos du Sénégal. Ces petits singes gris à la longue queue soyeuse, aux grandes oreilles et aux gros yeux globuleux mesurent une quinzaine de centimètres (leur queue mesure le double). Ils sont très actifs, sautant sans cesse de branche en branche, courant au sol, se chamaillant avec leurs congénères.
Ils dorment en famille dans les arbres, entre deux branches ou dans un nid de branchages et de feuilles qu'ils obturent pour la nuit. Leur territoire est marqué par des jets d'urine. Dans les pays à une seule saison pluvieuse (comme le Tchad), il n'y a qu'une saison de reproduction ; dans ceux possédant deux saisons des pluies, la femelle met bas deux fois. Les jeunes restent au nid ou sont portés par leur mère sur le ventre puis le dos.
Enfin, la faune nocturne du parc comprend des hyènes tachetées et rayées, des genettes et des civettes, des chacals, des lièvres...
On peut aussi recenser à Zakouma plus de 250 espèces d'oiseaux, dont des autruches, des grands calaos casqués et des calaos d'Abyssinie, des rapaces (vautours, aigles pêcheurs, ravisseurs, bateleurs ou huppards, nauclers d'Afrique, buses, faucons, milans, circaètes...), des guêpiers et des rolliers, etc. On rencontre également de nombreux oiseaux d'eau : cormorans, pélicans, hérons, aigrettes, tantales, ombrettes, becs-ouverts africains, jabirus, ibis, cigognes, spatules, dendrocygnes, oies d'Egypte et de Gambie, sarcelles...
Passionnés d'oiseaux, à vos jumelles !
Elle est bien sûr dépendante du climat.
La zone soudanienne, au climat tropical, est caractérisée par des plaines de savane herbeuse, qui deviennent arbustives puis arborées, au fur et à mesure que l'on se rapproche du Sud. La savane est parsemée de karités, de nérés, de tamarins, de caïlcedrats, de rôniers, de jujubiers, qui deviennent de plus en plus denses en se rapprochant de la frontière centrafricaine. De nombreuses zones de culture, champs de sorgho, de mil, de maïs, d'arachide, de sésame et de coton, sont défrichées et labourées en début de saison des pluies, pour être récoltées en septembre ou octobre. Le long des cours d'eau, on trouve des forêts-galeries, habitat de prédilection des mouches tsé-tsé. Les forêts sont plus fournies dans le Sud, mais elles s'estompent autour des villages suite au défrichement par le feu et à l'utilisation du bois comme combustible.
La zone sahélienne, au climat semi-aride, voit la savane arbustive se muer en savane à acacias. Les espèces les plus connues sont Acacia sénégalensis, dont la sève constitue la gomme arabique, et Acacia albida, qui verdit à contre-saison des autres, en saison sèche, constituant un précieux fourrage pour les dromadaires et les chèvres.
Certaines régions sont propices au palmier doum (Hyphaena thebaïca) comme les rives du Batha, le long du Bahr el-Ghazal, les cuvettes du Kanem, et même certaines vallées de l'Ennedi et du Tibesti. Au sud du 13e parallèle, il fait place à son cousin, le rônier. Les feuilles de ces deux palmiers servent à fabriquer la vannerie : nattes, paniers, vans...
Les cours d'eau sont encore parfois bordés de forêts-galeries.
Plus au nord, la savane devient une steppe à épineux et crassulacées : genêts (Leptadenia spartium), tumtum (Capparis decidua), et ochars (Calotropis procera). Par rapport à la savane, composée de graminées vivaces, la steppe est surtout constituée de graminées annuelles, qui passent la saison sèche à l'état de graines pour repousser à la saison des pluies suivante. En saison sèche, il n'y a donc plus aucun tapis herbacé, mais du sable... Les premières pluies vont en quelques jours faire germer les graines, et le sol se recouvre de nouveau d'un duvet herbeux d'un vert tendre. Il est alors étonnant de voir la vitesse de développement des plantes et leur potentiel d'adaptation à l'aridité du climat, mettant à profit les moindres gouttes d'eau pour entamer leur cycle annuel...
Il faut enfin signaler le cram-cram (Cenchrus biflorus), qui est une graminée plutôt attachante, puisque ses petites boules épineuses s'accrochent partout : aux chaussettes, aux lacets de chaussure, aux vêtements, aux draps, aux nattes... En plus, elles piquent et les retirer s'avère être un véritable casse-tête !
Les champs cultivés sont principalement des champs de mil ou de sorgho, qui affectionnent les sols sablonneux. Le sol argileux des ouadis autorise la culture maraîchère : salades, tomates, pommes de terre et oignons (région d'Abéché surtout).
La zone saharienne se caractérise par son climat désertique. Au nord du 16e parallèle, toute végétation arbustive a pratiquement disparu, ou du moins ne forme que quelques îlots, nichés dans le creux des vallées. Par contre, les oasis sont colonisées par les palmiers dattiers, qui fournissent la base (et parfois la seule source) de l'alimentation des habitants.
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