Guide Angola : Histoire
La reine Njinga
Dona Ana de Sousa Njinga Mbandi (1582-1663) est un personnage éminent et l'une des plus fascinantes figures féminines de l'histoire africaine. Sa vie en constitue l'un des épisodes les plus extraordinaires. Reine du royaume de Matamba pendant 40 ans, elle résista aux Portugais durant trois décennies, avant de conclure la paix et de se convertir au catholicisme. Non sans mal, vu la longue liste des crimes terrifiants qu'elle avait à se faire pardonner. Elle meurt à 81 ans, presque en odeur de sainteté, avant que le rejet de la greffe chrétienne et les guerres ne replongent le pays dans le chaos.
Njinga fascine autant par son intelligence et son courage que par sa cruauté et sa réputation sulfureuse.
Un grand nombre de rues angolaises rendent hommage à la Rainha Njinga, symbole des vertus salvatrices du christianisme et héroïne nationale de la résistance anticolonialiste. Une imposante statue d'elle a été érigée en 2003 sur la Place Kinaxixi en plein centre de Luanda.
La lecture de l'ouvrage Njinga, reine d'Angola : la relation du père Antonio Cavazzi da Montecuccolo (1687), aux éditions Chandeigne (mai 2014), est vivement recommandée.
Agostinho Neto
António Agostinho Neto (né à Catete 17 septembre 1922 - mort à Moscou le 10 septembre 1979) est poète, médecin, militant, homme politique et premier président de l'Angola indépendant de 1975 jusqu'à sa mort en 1979 après avoir dirigé le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) pendant les années de guerre (1961-1974). Homme de culture pour qui les manifestations culturelles doivent être l'expression des aspirations des opprimés, les armes pour dénoncer les situations d'injustice, les instruments pour la construction d'une vie nouvelle, Agostinho Neto est à l'Afrique lusophone ce que Léopold Sédar Senghor est à l'Afrique francophone. Neto rejoint en effet très jeune un mouvement national culturel dont l'objectif est de " redécouvrir " la culture angolaise indigène. Ce mouvement est similaire au courant littéraire et politique de la négritude des pays d'Afrique francophone. Sa poésie est l'expression des souffrances des peuples colonisés.
Fils d'un pasteur méthodiste appartenant au petit groupe des " assimilés ", Agostinho Neto peut ainsi poursuivre ses études secondaires dans un lycée à Luanda. Une bourse des missions protestantes lui permet ensuite de s'inscrire à la faculté de médecine de Lisbonne en 1947 après avoir travaillé quelques années comme infirmier après son baccalauréat. Agostinho Neto poursuit au Portugal, alors dirigé par le dictateur Salazar, son " combat intellectuel " contre le colonialisme commencé quelques années plus tôt en Angola. Il adhère au Parti Communiste portugais clandestin, puis au Mouvement d'Unité Démocratique. Il participe principalement au groupe des jeunes intellectuels africains d'expression portugaise. La première de ses nombreuses arrestations survient peu de temps après son arrivée à Lisbonne. Une campagne internationale en sa faveur, à laquelle ont participé Jean-Paul Sartre, François Mauriac, Louis Aragon et Simone de Beauvoir, a contribué à sa libération en juin 1957. Diplômé en médecine, il revient à Luanda en 1959 et intègre le MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola) dont il est cofondateur. Sa double activité de médecin et de militant ne dure qu'une année. Nouvellement arrêté, exilé par les autorités portugaises, emprisonné, exfiltré, il arrive au Congo-Kinshasa puis s'installe au Congo-Brazzaville où le MPLA se réorganise. Le mouvement souligne sa volonté de se battre et montre la réalité de ses arrières logistiques.
Le 4 février 1961, le MPLA attaque les prisons de Luanda et détruit des centaines de plantations de café appartenant aux colons portugais. La répression est sanglante. Des milliers de morts poussent à l'exil d'autres centaines de milliers d'Angolais. Agostinho Neto dénonce les atrocités du colonialisme en montrant, notamment, la photo d'un soldat portugais exhibant la tête d'un Angolais plantée sur un pieu.
Agostinho Neto commence à tisser de très forts liens avec les Cubains qui conseillent le MPLA pour mener ses opérations de guérilla contre les forces coloniales. Des combattants du MPLA s'entraînent aussi à Cuba. Le 11 novembre 1975, Neto apparaît comme la plus forte personnalité politique et la présidence de la République lui revient de droit. Il parvient à " liquider le colonialisme " et les deux autres mouvements de libération avec une nouvelle aide des Cubains. Il transforme le mouvement de libération en parti puis en parti-Etat. Malade, Agostinho Neto meurt à Moscou le 10 septembre 1979. Il est remplacé à la tête du pays, et du MPLA, par José Eduardo dos Santos, l'actuel chef de l'Etat (août 2014). Charismatique, habile, efficace et pragmatique, Agostinho Neto a fait preuve d'un grand réalisme politique tout au long de sa carrière de militant et, particulièrement, de dirigeant. Le jour de naissance d'Agostinho Neto (le 17 septembre) est devenu un jour férié pour célébrer la Journée des héros nationaux.
Jonas Savimbi
Primeiro os Angolanos ("Les Angolais d'abord"), scandait Jonas Savimbi à la fin de ses grands discours. Beaucoup de jeunes de Luanda ont mis la voix du fondateur de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) comme sonnerie de leur téléphone portable. La voix de Jonas Savimbi résonne encore douze ans après sa mort.
Avec une personnalité hors du commun, tacticien d'envergure, bon gestionnaire, guérillero sans égal, Jonas Malheiro Savimbi (1934-2002), révolutionnaire et politique, est l'incarnation d'une Afrique indépendante et décidée. Ce " De Gaulle noir " (dit par Alexandre de Marenches, officier français), homme de grande culture et polyglotte, est assurément une figure incontournable dans l'histoire de l'Angola et de l'Afrique. Né dans la province de Bié en 1934, issu du groupe ethnolinguistique angolais majoritaire Ovimbundu, fils d'un chef de gare et pasteur, Jonas Savimbi, brillant élève, bénéficie d'une bonne éducation primaire, secondaire et supérieure, en Angola, au Portugal et en Suisse. Il obtient un diplôme en sciences politiques à l'université de Lausanne en 1965. Nationaliste farouche, il lutte depuis l'adolescence pour un Angola enfin pacifié et maître de son destin. Etudiant à Lisbonne à la fin des années 1950, Jonas Savimbi rencontre Agostinho Neto, cofondateur du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), mais adhère au Front de libération nationale de l'Angola (FLNA) de Holden Roberto en 1961, avant de créer lui-même, en 1966, l'Union pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).
Après l'indépendance proclamée en 1975, Jonas Savimbi s'élève rapidement contre le gouvernement du MPLA soumis à Cuba et à l'URSS. Appuyée par les Occidentaux, les armes américaines et la CIA en particulier avec les soldats de l'Afrique du Sud de l'apartheid sur le terrain, l'UNITA, devenue antimarxiste, affronte les forces gouvernementales jusqu'à la signature d'un armistice en 1991. Jonas Savimbi, reconnu par les Etats-Unis comme rempart contre le communisme et combattant de la liberté, est reçu à la Maison Blanche comme un véritable chef d'Etat par le président Ronald Reagan en 1986. En 1992, à la suite de la victoire dans les urnes du MPLA, Jonas Savimbi conteste les résultats et reprend la résistance armée. Son déclin commence. Le chef de l'UNITA, orgueilleux et brutal, devient " seigneur de guerre " et un obstacle à la paix. N'acceptant pas l'idée de partager le pouvoir, il tue dans le but de le conserver au sein de son propre parti. Lâché par les Américains à la fin de la guerre froide, isolé sur le plan international, l'homme qui voulait être président meurt le 22 février 2002 lors de combats avec l'armée gouvernementale dans la province de Moxico.
Dans sa jeunesse, Jonas Savimbi marque de l'intérêt pour le maoïsme comme pour les tactiques de Che Guevara. Un épisode peu connu est en effet son long séjour en Chine au milieu des années 1960, très formateur pour lui. " Dans les vastes territoires sous contrôle de l'UNITA, il y avait partout écoles et dispensaires. En fait, c'était un homme de gauche ", témoigne le reporter français Yves Loiseau. Le journaliste angolais Emílio Fernandes, qui a publié un livre sur Jonas Savimbi, déclare que " s'il y a la paix en Angola, c'est parce que Savimbi était mort " tout en le félicitant pour avoir formé des intellectuels et des cadres aujourd'hui au service de la nation.
L'Angola a été exploité comme réservoir de main-d'oeuvre principalement à destination du Brésil. Seize millions d'esclaves angolais y auraient été déportés entre le XVIe et le XIXe siècle parmi lesquels quatre millions seulement auraient survécu au voyage. Ces esclaves ont laissé leur empreinte sur les cultures sud-américaines.
L'Angola aura été le pays africain le plus dépeuplé par la traite des esclaves.
J'aimerais m'asseoir
sur un banc du Kinaxixi
à six heures d'un soir très chaud
et rester...
Peut-être
quelqu'un viendrait
s'asseoir à mes côtés
Je verrais les visages noirs des gens
qui montent la rampe
lentement
exprimer l'absence dans le kimbundu métissé des conversations
Je verrais les pas fatigués
des esclaves fils d'esclaves
qui cherchent ici amour, là gloire
plus loin une soûlerie dans chaque alcool
Ni bonheur ni haine
Après le couchant
les lampions s'allumeraient
et je flânerais
en pensant que notre vie est si simple après tout
trop simple
pour celui qui est fatigué
et qui doit encore marcher.
Les découvertes archéologiques, dont l'existence d'industries lithiques, racontent la manière de vivre des peuples de l'Angola. Ce sont les premiers indices qui permettent de retracer le passé du pays. Dans le sud-ouest de l'Angola, des hommes ont vécu d'une manière presque continue depuis les périodes les plus anciennes de la Préhistoire jusqu'à nos jours. Certaines des peintures rupestres découvertes dans le désert de Namibe auraient plus de 2 600 ans.
Les Bochimans ou Mussequeles, qui font partie du groupe khoïsan, étaient les premiers habitants de l'Afrique australe. Ils ont peuplé l'Angola jusqu'au Xe siècle environ, vivant essentiellement de chasse et de cueillette, et se déplaçant en petits groupes sur de vastes territoires. Ce peuple de nomades chasseurs-cueilleurs, caractérisé par une petite taille, une peau brun clair, des yeux en amande et un langage à clics, a subi les immigrations successives. Les Bochimans ou Mussequeles, sans cesse refoulés, rejetés et marginalisés, sont aujourd'hui acculés à vivre misérablement dans des camps sobrement aménagés à la limite des provinces du Kunene et de Kuando-Kubango.
Le berceau de l'aire bantoue serait le sud du Sahara où des populations se seraient regroupées lors de son assèchement progressif. Ces groupes auraient alors migré vers le sud avec leurs troupeaux pour s'établir du côté de l'équateur. Cette histoire des migrations bantoues est partagée par plusieurs pays africains dont l'Angola. Le mode de vie bantoue est basé sur l'élevage et l'agriculture. D'après Wilhelm Bleek, linguiste allemand du XIXe siècle, " être Bantou, c'est appartenir à un groupe linguistique, et non à une ethnie ".
La première vague de migration bantoue en Angola remonterait au premier millénaire. Les Bantouphones étaient déjà installés depuis des siècles au nord du fleuve Congo. La civilisation bantoue maîtrisait le fer utilisé dans l'agriculture.
L'Angola précolonial, c'est d'abord l'histoire de lignages, de chefferies et de royaumes. Ceux-ci étaient dotés d'institutions et de structures politiques et administratives parfois complexes, qui s'appuyaient sur un ensemble de traditions diverses en fonction des régions du pays.
Plusieurs royaumes et empires se sont constitués à cette époque (entre le XIIIe et le XVe siècle) notamment le Royaume du Kongo, l'Empire luba, l'Empire kuba et l'Empire lunda. Ces entités sociopolitiques sont entrées en contact avec le monde extérieur vers la fin du XVe siècle avec l'arrivée des Portugais. A partir de cette époque, ces royaumes vont éclater sous l'impulsion de la traite des esclaves et l'émergence de nouveaux rapports de force qui déboucheront sur la colonisation.
Fondé vers le XIIIe siècle, le Royaume du Kongo est déjà puissamment établi à l'arrivée des Portugais en 1482, à l'embouchure du fleuve Congo. Couvrant tout le nord de l'Angola, il s'étendait également sur une partie du sud-est du Congo-Brazzaville et dans le sud de la RDC, avec une longue façade maritime. Tout l'espace kongo coïncidait avec une aire de transition géographique entre la forêt dense au nord et la savane arborée au sud. Sa capitale était Mbanza Congo. Le terme " Kongo " fut et demeure chargé de prestige et de gloire.
L'histoire du Royaume du Kongo est une histoire complexe : celle de souverains, celle d'une société et d'une civilisation créatrices, celle de relations internationales précoces. Dès la deuxième expédition de Diego Cão qui cette fois remonte le fleuve, des traités sont rapidement signés entre le quatrième des rois kongo, Nzinga a Nkuwu, et les souverains portugais. Les missionnaires catholiques suivent. Le roi kongo, Nzinga a Nkuwu, se fait baptiser ainsi que plusieurs notables en 1491. Il adopte le nom de João Ier, par déférence envers le souverain portugais régnant. Il est le premier converti quoique pas encore vraiment chrétien convaincu. Son successeur, Afonso Ier (1506-1543), à l'inverse, s'engage davantage et soutient l'évangélisation. Il fait oeuvre de grand réformateur en favorisant la formation d'une classe lettrée.
Malgré de nombreuses contestations et divisions avec les Portugais, les échanges commerciaux s'intensifient et la traite des esclaves s'organise. Elle se poursuivra jusqu'à la moitié du XIXe siècle. Pendant plus d'un siècle, le Royaume du Kongo lutte aussi contre les autres royaumes indigènes mais s'avilit à demander de l'aide militaire au Portugal.
Garcia II Afonso (1641-1661), souverain brillant, a été le dernier des rois kongo à pouvoir mener une politique internationale jouant de la compétition entre Portugais, Espagnols et Hollandais. Avant la fin de son règne, sa souveraineté est limitée par un nouveau traité en faveur des Portugais. Le conflit armé est inévitable et son successeur, Antonio 1er est tué et décapité par les Portugais sur le champ de bataille en 1665. Le Royaume du Kongo, enclin aux rivalités internes et à l'anarchie, va commencer à se déchirer. Il ne se relèvera plus jusqu'à son démembrement en 1884 à la conférence de Berlin.
Le système religieux des Kongo est pluraliste. Il l'est demeuré longtemps après la christianisation. La fureur inculte des missionnaires catholiques et de leurs collaborateurs a ravagé, au long des siècles, les oeuvres originelles des artistes et des artisans kongo. Quelques rares pièces ont pu être sauvées. La symbolique chrétienne est devenue en quatre cents ans un des éléments constitutifs de la civilisation kongo.
L'apport historique original du Kongo est la réalisation d'une union très ancienne entre la christianisation et les conceptions et croyances traditionnelles de l'Afrique subsaharienne. Au début du XVIIIe siècle, une jeune aristocrate, doña Béatrice, a été condamnée au bûcher comme hérétique pour en avoir appelé à saint Antoine, le " second dieu ", pour la restauration du Royaume dégradé, l'indépendance et la prospérité des gens du Kongo. Elle avait cru trop tôt en un christianisme " africanisé ".
Le commerce des esclaves, qui domine amplement les activités portugaises sur le sol angolais pendant près de trois siècles, détermine les liens entre les Portugais et les royaumes angolais. Les effets de la traite sur les pouvoirs locaux sont contrastés. Le Royaume du Kongo décline dès la deuxième moitié du XVIe siècle alors que le Royaume de Ndongo se renforce, comme les royaumes du haut plateau central qui profitent également de leur position d'intermédiaires dans ce commerce avec les Portugais. Le Royaume du Ndongo était gouverné par le Ngola. Ce titre sera choisi par les Portugais pour nommer plus tard l'ensemble de la région sous leur contrôle et devenir l'Angola.
Les esclaves qui transitent par les ports atlantiques se voient déportés principalement vers le Brésil et vers les plantations de sucre portugaises de l'île de São Tomé. Un tiers de l'ensemble des esclaves exportés d'Afrique dans le cadre de la traite atlantique serait passé par les ports d'Angola et du Congo. En raison de sa faible densité de population, l'Angola ne fournit qu'une partie de ces esclaves. Dès la fin du XVIIIe siècle, ceux-ci proviennent en majorité de la RDC et de la Zambie actuelles.
Au XIXe siècle, le Portugal passe progressivement de la traite des esclaves à l'occupation coloniale. Malgré l'abolition de l'esclavage dans les colonies africaines du Portugal en 1869, la traite s'est poursuivie illégalement pendant encore une vingtaine d'années jusqu'à ce que l'esclavage soit officiellement aboli au Brésil en 1888.
La conquête, tardive, de l'intérieur du pays par les Portugais se montre aussi intense que violente donnant lieu à une suite d'opérations militaires et de révoltes indigènes qui s'étalent sur près d'un demi-siècle à partir de l'abolition de l'esclavage dans les colonies africaines du Portugal (1869). Les événements les plus marquants de ces campagnes militaires portugaises et de la résistance angolaise qu'elles ont engendrée se déroulent au début du XXe siècle.
La " pacification " des terres intérieures commence avec la conquête militaire du Royaume de Bié, l'un des nombreux royaumes Ovimbundu du haut plateau central. Le roi Ndunduma est finalement défait fin 1890. Au cours des quinze années suivantes, l'armée coloniale avance malgré des poches de résistance, plaçant royaume après royaume sous le contrôle de la couronne portugaise.
Après une longue série d'hostilités entamées par une importante défaite de l'armée coloniale contre les forces de Mandume, le sud du pays est conquis en 1904.
Trois années de sécheresse, la fin du commerce des armes à feu avec le sud-ouest africain, l'actuelle Namibie sous contrôle allemand, et des divisions internes mettent fin, en 1915, à la résistance des Kwanyama. Le Portugal prend alors le contrôle de cette région, sur laquelle son voisin allemand aurait eu des vues.
Au tournant du XXe siècle, le pouvoir colonial se limite dans le nord à quelques postes militaires situés le long du fleuve Congo et sur la côte atlantique.
La seule localité sous réel contrôle portugais est la ville de M'banza Kongo (São Salvador à l'époque) conquise en 1885.
Le Portugal, après la fin de la traite des esclaves, s'est concentré sur le contrôle du commerce et des revenus dérivés de l'exploitation du caoutchouc et du café. La pression fiscale nouvellement imposée par Lisbonne (1906) et le déclin du commerce du caoutchouc suscitent des révoltes successives de plus ou moins grande ampleur.
Au début des années 1920, au prix d'un effort militaire considérable, le Portugal étend sa souveraineté sur une partie importante de l'Angola, et surtout sur les principales ressources commerciales du pays.
La première République est instaurée au Portugal en 1910. La conquête militaire, commencée dans les dernières années de la monarchie portugaise, se fait surtout sous l'impulsion des républicains. Ce sont eux qui, au cours de ces années charnières, mettent en place un véritable système colonial en Angola et dans les autres possessions portugaises d'Afrique.
L'Angola, " joyau du Portugal ", a pour principale utilité de servir les intérêts de l'économie métropolitaine. Puissance coloniale pauvre, le Portugal investit peu dans les infrastructures de base, l'enseignement, la santé ou le développement rural. Le taux de scolarisation à la fin des années 1950 est révélateur de ces carences : 9 % des enfants de 5 à 14 ans, et 3 % des jeunes entre 15 et 19 ans. En outre, les autorités coloniales appliquent, pour l'exploitation des ressources agricoles et minières du pays, un système de travail forcé auquel peu d'Angolais parviennent à se soustraire. S'y ajoute une logique de ségrégation raciale séparant les " indigènes " des " civilisés " ou " assimilés ", doublée d'une discrimination politique et sociale, légitimée par le pouvoir colonial et inscrite dans ses lois. Colonie de peuplement, la population blanche quadruple entre 1940 et 1960 avec l'arrivée des " petits blancs " notamment, qui accentue encore la marginalisation des Angolais. Une élite angolaise émerge et se développe néanmoins dans le pays. La marmite angolaise frémit...
Dès les années 1950, le régime portugais autoritaire de type fasciste prend des dispositions suite à la vague de revendications nationalistes touchant le continent africain, mesures renforcées après les émeutes nationalistes indiennes surgissant à Goa en 1956. La PIDE, police politique du régime Salazar, dresse la liste systématique des personnes hostiles à l'administration portugaise. Le développement du nationalisme angolais commence quelques années après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Venant après l'indépendance du Congo voisin le 30 juin 1960, les rébellions de début 1961 en Angola ne surprennent pas.
Le pays bascule et s'enlise dans une interminable guerre civile de quatorze ans.
Une double stratégie est alors adoptée par les autorités coloniales. Réponse militaire à l' " agression " nationaliste parallèlement à la concession d'importants efforts financiers dans le développement économique et social de l'Angola - enfin ! Elles espèrent ainsi rallier les Angolais à la cause du développement et supplanter ainsi les nationalistes.
Trois mouvements nationalistes luttent pour l'indépendance du pays : le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), le Front national de libération de l'Angola (FNLA) et l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).
Le MPLA, né de la mouvance nationaliste qui émerge à Luanda à la fin des années 1950, est une alliance entre des descendants de la bourgeoisie créole de Luanda déclassée au XXe siècle, des enfants de colons et des jeunes issus des élites mbundu originaires de l'intérieur des terres, formés dans les missions chrétiennes.
Le FNLA, apparu vers 1957 sous le nom d'Union des populations de l'Angola, est un mouvement très majoritairement bakongo.
L'UNITA menée par Jonas Savimbi, née en 1966 d'une scission du FNLA, entraîne dans son sillage une partie de ceux qui ne se sentent représentés ni par les élites bakongo, ni par les élites créoles de la capitale.
Le nationalisme angolais, profondément divisé, reflète les multiples cloisons sociales, économiques, régionales et ethniques que le colonialisme a créées ou renforcées. Incapables de s'entendre, les trois mouvements indépendantistes se combattent en adversaires presque autant qu'ils luttent contre les forces coloniales. Au début des années 1970, l'armée portugaise contrôle la plupart des régions clés de l'économie angolaise sans venir à bout des forces nationalistes. La révolution des oeillets permet de sortir de l'impasse.
Les officiers qui prennent alors le pouvoir à Lisbonne enclenchent le processus de décolonisation formelle de l'empire portugais. La transition en douceur vers un gouvernement d'union entre les trois mouvements nationalistes, prévue par des accords signés en janvier 1975, n'aura pas lieu. C'est le chaos lorsque l'armée portugaise se retire d'Angola début novembre 1975 sans avoir pu remettre formellement le pouvoir à l'un des mouvements nationalistes. Le MPLA qui contrôle Luanda reprend les rênes du pouvoir. Avec l'aide de troupes zaïroises, le FNLA tente de s'emparer de Luanda par le nord tandis que, soutenue par l'Afrique du Sud, l'UNITA fait de même par le sud. Le MPLA ne doit son salut qu'aux troupes cubaines récemment débarquées en Angola. Le départ précipité de plusieurs dizaines de milliers de colons portugais ajoute encore au sentiment de chaos.
C'est en pleine guerre civile que l'indépendance est déclarée le 11 novembre 1975.
Vingt-sept ans de guerre civile, 500 000 morts, 4 millions de déplacés et 100 000 mutilés.
Une guerre civile internationalisée remplace rapidement la longue guerre d'indépendance. Les profondes divisions sociales et historiques perdurent entre les trois mouvements nationalistes. Le FNLA, abandonné par ses alliés du Congo voisin, disparaît quasiment de la scène politico-militaire angolaise. Dans une " ambiance " de guerre froide, le conflit se réduit à un affrontement entre le MPLA et l'UNITA, et leurs alliés respectifs. Cuba et U.R.S.S. pour le premier. Etats-Unis et Afrique du Sud pour le second.
Le MPLA, au pouvoir depuis l'indépendance, est une alliance complexe et fragile entre différents groupes sociaux angolais, affaiblie par des années de lutte nationaliste. La position de son président, Agostinho Neto, sort néanmoins renforcée d'une répression sanglante contre des dissidents. Le 27 mai 1977, date sombre dans l'histoire du pays, le modèle soviétique est appliqué et un régime à parti unique instauré cette même année. Après la mort du président à Moscou deux ans plus tard, José Eduardo Dos Santos le remplace.
En s'appuyant sur les immenses ressources pétrolières dont l'exploitation off-shore souffre peu de la guerre, le jeune président, inexpérimenté, construit son autorité en regroupant tous les leviers importants du pouvoir et du contrôle de la société angolaise à la présidence. Une nouvelle élite de dignitaires du régime, bénéficiant de privilèges considérables, émerge à Luanda.
L'UNITA, installée dans la deuxième ville du pays Huambo au moment de l'Indépendance, est repoussée dès 1976 par le MPLA et les troupes cubaines jusqu'à l'extrême sud-est du pays contrôlé par les Sud-Africains. Avec l'aide des Occidentaux et des Etats-Unis en particulier, Jonas Savimbi installe ses troupes et son quartier général à Jamba (" éléphant " en umbundu) jusqu'au début des années 1990.
Les deux camps, soutenus dans un contexte de guerre froide, bénéficient de moyens militaires importants. La guérilla des premières années se rapproche davantage d'une guerre conventionnelle où le conflit s'étend à l'ensemble du pays. La détente dans les relations Est-Ouest et l'essoufflement du régime d'apartheid en Afrique du Sud à la fin des années 1980 permettent une première tentative de règlement du conflit angolais. L'Afrique du Sud concède l'indépendance à la Namibie contre le retrait des troupes cubaines. En 1990, le MPLA abolit officiellement le système de parti unique et autorise le multipartisme. Sous la pression de leurs alliés respectifs, le MPLA et l'UNITA acceptent de négocier et parviennent à un accord de paix signé le 31 mai 1991 au Portugal. Une mission d'observation de l'ONU doit superviser la démilitarisation des deux camps et la création d'une armée commune (Forces armées angolaises, FAA), ainsi que la tenue d'élections démocratiques avant la fin de l'année 1992. Le MPLA remporte les législatives et, lors de la présidentielle, Eduardo Dos Santos sort en tête du scrutin devant Jonas Savimbi, sans toutefois atteindre la majorité absolue. Les hostilités reprennent dès le mois de novembre et le deuxième tour n'aura jamais lieu. Aucun des deux partis n'est prêt à perdre dans les urnes ce qu'il a obtenu par les armes. La communauté internationale a également sa part de responsabilité dans cet échec du processus électoral.
La guerre reprend. La dernière décennie du conflit (1992-2002), encore plus sanglante et encore plus destructrice, affecte lourdement la population civile et voit affluer vers Luanda des centaines de milliers de réfugiés. On dénombre trois cent mille victimes entre 1993 et 1995.
En 1993, l'UNITA contrôle jusqu'au deux tiers du territoire national dont plusieurs grandes villes. L'administration américaine de Clinton reconnaît officiellement l'Angola dirigé par le MPLA alors que les Américains avaient jusque-là toujours soutenu l'UNITA. L'ANC de Mandela prend le pouvoir en Afrique du Sud en 1994. Le mouvement de Jonas Savimbi perd ainsi une partie de ses soutiens. De nouvelles négociations organisées en Zambie entre le MPLA et l'UNITA aboutissent à un protocole, en novembre 1994. L'intégration des troupes de l'UNITA dans les FAA y est nouvellement prévue. Ce protocole prévoit également une réforme constitutionnelle et la création d'un gouvernement d'unité et de réconciliation nationale. Onze représentants de l'UNITA, sur un total de 84 membres, intègrent ce nouveau gouvernement qui entre en fonction en avril 1997. Les députés du parti de Jonas Savimbi, élus en 1992, prêtent serment à l'Assemblée nationale. Cette " union nationale " n'est qu'une façade.
Faible volonté politique. Du pétrole pour le MPLA. Des diamants pour l'UNITA. Les moyens sont là et les affrontements militaires peuvent se poursuivre sur le terrain. Jonas Savimbi déplace son quartier général de Jamba à Bailundo, près de Huambo sur le haut plateau central. L'UNITA mène des actions de guérilla afin de rendre le pays ingouvernable. Le MPLA profite de cette situation pour exercer un contrôle sans partage du pouvoir. L'UNITA est lourdement sanctionnée par une campagne de l'ONU contre les " diamants de sang ". Le gouvernement du président Dos Santos reprend alors l'offensive fin 1998, soutenu par la communauté internationale sous l'égide des Etats-Unis, les yeux rivés sur les immenses gisements pétroliers... L'armée gouvernementale reconquiert le centre du pays. Jonas Savimbi est tué le 22 février 2002. Un accord de cessez-le-feu est signé à Luanda le 4 avril 2002, mettant un terme à 27 années de conflits.
Les années d'après-guerre voient le pays se reconstruire doucement malgré les plaies profondes qui subsistent dans les infrastructures comme dans les mentalités. Le pays a pâti, des décennies durant, d'un sous-investissement massif dans le secteur social, scolaire et médical notamment, au profit de l'appareil de guerre.
En revanche, le rejet unanime de la guerre a généré un sentiment profond d'appartenance à un même peuple. Le " tous Angolais " est renforcé par un " nous parlons tous portugais "... portant souvent préjudice aux langues nationales.
Les premières années après l'arrêt des combats sont, pour la population terriblement meurtrie, une période de convalescence. Des déplacés, des réfugiés reviennent. La reconstruction des infrastructures - endommagées à 70 % - démarre. Les investisseurs arrivent. Le cours du pétrole flambe... et la compétition entre sociétés étrangères continue, aggravant encore outrageusement une corruption déjà bien établie. Le MPLA s'affirme. L'UNITA s'affaiblit.
La croissance économique reprend mais le dénuement subsiste. Le pays est un grand chantier où les inégalités prennent de l'ampleur, les fossés se creusent au sens propre comme au figuré. Deux tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté alors que, paradoxalement, les budgets donnent la priorité à la défense sur le social. Des secteurs stratégiques sont privatisés, les classes aisées, favorisées, le culte de l'argent affiché sans complexe. Dans le même temps les questions sociales sont contournées et on ajourne la réhabilitation des quartiers populaires. Le pays s'enferre dans une économie d'importations, néglige la mise en place de politiques de relance pour le secteur productif.
L'Angola devient, en 2009, le premier producteur de pétrole de l'Afrique subsaharienne et le premier fournisseur de la Chine. Les activités se diversifient et les autres secteurs de l'économie angolaise connaissent aussi une forte croissance. Les opérations de déminage entreprises dans les dix-huit provinces se poursuivent. L'Angola affirme son nouveau statut de puissance africaine et se positionne au niveau international. De nombreuses personnalités politiques viennent en visite. Des travaux parlementaires sont menés pour proposer une nouvelle constitution, ce qui oblige à reporter l'élection présidentielle prévue.
Le pays repasse sous les feux de l'actualité en janvier 2010 lors de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN), organisée pour la première fois en Angola. L'événement, propre à refléter les progrès nationaux, a malheureusement été terni par l'attaque du bus et les morts et les blessés de l'équipe togolaise de football dans l'enclave de Cabinda.
En janvier 2010, la nouvelle constitution est finalement adoptée par une très large majorité. Le président de la République ne sera plus élu au suffrage universel direct, c'est le candidat en tête de liste du parti vainqueur aux élections législatives qui sera désigné président. La fonction présidentielle sera limitée à deux mandats de cinq ans.
Les élections générales de 2012 se préparent sous l'emprise confirmée du pouvoir en place tandis que des difficultés internes minent l'opposition. Le MPLA gagne les élections et José Eduardo Dos Santos, chef de l'Etat au pouvoir depuis trente ans, est reconduit dans ses fonctions présidentielles en août 2012. La limitation de mandat n'ayant pas d'effet rétroactif, il a toute liberté d'occuper ces fonctions dix ans de plus. Le MPLA majoritaire dispose, l'UNITA accuse.
Des milliers de kilomètres de routes et de chemins de fer sont reconstruits ou construits, ainsi que des ponts, des barrages, des hôpitaux, des écoles, transformant le pays en un vaste chantier. Aucune image de Luanda sans le bout d'une grue ! Si l'économie angolaise continue de croître, l'écart entre la minorité très riche et la majorité très pauvre aussi. Les mesures gouvernementales pour résoudre les problèmes socio-économiques, encore largement insuffisantes, sont dénoncées par la nouvelle société civile qui manifeste et est réprimée par le pouvoir.
La route est longue pour éliminer les inégalités et les asymétries régionales et locales... et parfois minée.
Les premiers témoignages écrits sont les récits de voyageurs et de missionnaires européens. D'ailleurs, jusqu'à récemment, l'histoire de l'Angola a été écrite par les Européens, les Portugais principalement.
Le témoignage de Filippo Pigafetta et Duarte Lopes, datant de 1591, est le premier du genre sur le Congo et l'Angola. Il présente une description exhaustive et détaillée de ces régions (topographie, hommes, flore et faune), des moeurs locales, des pratiques commerciales, de l'esclavage, et fait l'historique de la présence des Portugais (militaire, commerciale et religieuse) depuis leur arrivée un siècle plus tôt. Ce texte est une synthèse de ce que l'Europe connaissait de l'Afrique noire à l'époque. Il a d'ailleurs été abondamment pillé par la plupart des chroniqueurs et voyageurs des XVIIe et XVIIIe siècles.
La Doctrine chrétienne, publiée à Lisbonne en 1624 par Mattheus Cardoso, constitue le premier livre en langue bantoue kikongo, parvenu jusqu'à nous. Vieux de près de quatre siècles, il offre un intérêt unique tant pour la linguistique, la théologie que pour l'histoire des doctrines africaines. Le catéchisme kikongo s'avère en outre d'un grand intérêt pour l'histoire doctrinale du christianisme en Afrique centrale ; en effet, on y découvre leurs efforts pour transposer la terminologie chrétienne. Pour exprimer les concepts essentiels du dogme et de la morale, les missionnaires catholiques ont recouru soit aux termes latins ou portugais existants, en les "kikongo-ïsant" quelque peu, soit à des emprunts au vocabulaire local lorsque les termes se prêtaient à une nouvelle signification.
L'ouvrage de Jean-François de Rome de 1648, La Fondation de la Mission des Capucins au Royaume du Congo, décrit quant à lui la civilisation congolaise au milieu du XVIIe siècle : agriculture, animaux domestiques, manière de construire les maisons, structure urbaine de la ville de São Salvador do Congo, métiers (forgeron, menuisier), instruments de musique, pratique de la religion chrétienne, etc.
L'Histoire des trois règnes, Congo, Matamba et Angola du missionaire capucin Giovanni Antonio Cavazzi da Montecuccolo, publiée en 1687, a longtemps été la source de référence sur l'histoire et la société de l'Afrique centrale. Cet ouvrage relate également la vie de la célèbre reine angolaise Dona Ana de Sousa Njinga Mbandi, un des personnages les plus fascinants de l'histoire africaine.
Huit ans d'instruction. Un an de procès. Sentences sévères. Quarante-deux prévenus. Trente-neuf condamnations. Prison ferme pour un ancien ministre de l'intérieur. Pierre Falcone écroué. Trafic d'armes avéré. Une presse captivée.
Avant même la fin du procès, page tournée. Malentendus du passé oubliés. Nouveau partenariat France-Angola enclenché....
L'UNITA occupe les capitales et municipalités de dix-sept provinces en mars 1993. L'UNITA occupe aussi un grand nombre des mines de diamants et des centres industriels. L'UNITA occupe Soyo. Soyo, à l'embouchure du fleuve Congo, est la base terrestre des sociétés pétrolières opérant sur plateformes, Elf comprise. Un attaché-case de dollars rejoint immédiatement Jonas Savimbi de la part..... d'Elf avec l'accord de..... la Direction générale de la Sécurité extérieure.
Malgré la cruauté de ce mot, le déminage doit être mentionné dans un guide touristique. Surtout dans un guide touristique. D'abord pour informer le lecteur et futur visiteur d'un pays meurtri par plus de trente ans de guerres. Le mot déminage fait partie du séjour en Angola, pour prévenir le danger essentiellement. Etre averti qu'il reste des zones avec des mines et d'autres suspectes est crucial pour assurer sa sécurité. Dans certaines régions, est et sud-est du pays particulièrement mais pas exclusivement, il est préférable de ne pas trop circuler " hors des sentiers battus ".
Une très large superficie du territoire national a déjà été nettoyée des mines. Le déminage est un processus dynamique en cours. Un bilan clair et précis des zones déminées et de celles qui restent à déminer est attendu en 2017. Les progrès annuels effectués par les brigades de déminage sont impressionnants. Pour la seule période comprenant toute l'année 2013 jusqu'à juillet 2014, un espace de 512 millions 492 mille 124 mètres carrés a été libéré des mines (Source : Commission nationale intersectorielle de déminage et assistance humanitaire, CNIDAH).
-12 000/-3 000 : Existence d'industries lithiques anciennes. Les Bochimans ou Mussequeles sont les premiers habitants de l'Angola.
-400 : Peintures rupestres de Tchitundo-Hulo, première création artistique avec maîtrise de pigments picturaux.
Premier millénaire : Première vague de migration bantoue.
XIVe siècle : Fondation du Royaume de Kongo.
1482 : Diego Cao, explorateur et navigateur portugais, découvre l'embouchure du fleuve Congo.
Fin du XVe siècle : Premières expéditions missionnaires catholiques.
1491 : Le roi kongo Nzinga a Nkuwu est le premier converti au catholicisme. Il devient João Ier.
1506-1543 : Règne du roi kongo Afonso Ier, le plus chrétien des rois de Kongo.
1561-1641 : Longue période de troubles et de conflits entre royaumes indigènes, et avec les Portugais. La traite des esclaves devient la principale activité économique de l'Angola.
1575 : Conquête de l'île de Luanda par les Portugais.
1582-1663 : Règne d'Ana de Sousa Njinga Mbandi, la plus grande figure féminine de l'histoire africaine.
1641-1648 : Invasion néerlandaise de l'Angola jusqu'à l'expulsion par les Portugais.
1641-1661 : Règne du roi kongo Garcia II Afonso, souverain brillant.
1657 : Le Kongo, le Ndongo et le Matamba sont les trois royaumes principaux.
1665 : Assassinat du roi kongo Antonio 1er par les Portugais entraînant le Royaume de Kongo vers l'anarchie et la dislocation.
XIXe siècle : Passage progressif pour les Portugais de l'impérialisme commercial à l'occupation coloniale.
1869 : Abolition de l'esclavage dans les colonies africaines du Portugal.
1884 : Démembrement du Royaume de Kongo entre la Belgique, le Portugal et la France, à la conférence de Berlin.
1888 : Abolition officielle de la traite des esclaves au Brésil.
1903 : Ligne ferroviaire Lobito - Dar es Salam (Tanzanie).
1910 : Fin de la Monarchie constitutionnelle au Portugal et première République portugaise.
1878-1926 : Conquête intérieure de l'Angola par les Portugais qui se traduit par une multitude d'opérations militaires et de révoltes indigènes.
1926 : Coup d'Etat militaire au Portugal et accession au pouvoir d'António de Oliveira Salazar et de son régime autoritaire de type fasciste.
1940-1960 : Nouvelle immigration portugaise qui quadruple la population blanche.
Années 1950 : Revendications nationalistes africaines sur tout le continent.
1953 : L'Angola devient une province d'outre-mer officiellement intégrée à la métropole.
1956 : Création du Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA).
1957 : Création du Front national de libération de l'Angola (FNLA), apparu vers 1957 sous le nom d'Union des populations de l'Angola.
1961 : Grandes révoltes marquant le début de la guerre d'indépendance. Le carnaval de Luanda est interdit et ceux qui bravent cette interdiction sont sévèrement punis par les forces de l'ordre.
1961-1975 : Guerre d'indépendance.
1966 : Scission du FNLA et création de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA).
25 avril 1974 : Révolution des oeillets.
11 novembre 1975 : Indépendance de l'Angola.
1975-2002 : Guerre civile, conflit opposant le MPLA et l'UNITA.
27 mai 1977 : Des milliers de morts à la suite d'une répression sanglante.
10 septembre 1979 : Décès à Moscou du président Agostinho Neto.
Septembre 1979 : José Eduardo Dos Santos est le nouveau président.
1990 : Abolition officielle du système de parti unique par le MPLA, le multipartisme est autorisé.
22 septembre 1990 : Mise en circulation du " nouveau kwanza " comme monnaie nationale.
31 mai 1991 : Accord de paix signé dans la banlieue de Lisbonne (Portugal) entre le MPLA et l'UNITA.
Septembre 1992 : Premières élections législatives et élection présidentielle.
1993 : Investissement de compagnies pétrolières américaines (Chevron, principal opérateur en Angola) et françaises, dans l'enclave de Cabinda.
1995 : Série de réformes visant à stabiliser et libéraliser une économie dévastée par vingt ans de combats et de déplacements de population.
30 juin 1998 : Tournée africaine du président français Jacques Chirac, achevée en Angola et volonté réaffirmée de la France de développer avec l'Afrique un nouveau partenariat fondé sur la confiance.
1992-2002 : Dernière décennie du conflit encore plus sanglante et destructrice.
1998-2002 : Troupes militaires engagées en République démocratique du Congo.
2000 : Forte croissance du PIB liée à la hausse des cours du pétrole et aux réformes du système de commercialisation des diamants.
22 février 2002 : Mort de Jonas Savimbi, leader de l'UNITA, près de Luena, dans l'est du pays.
4 avril 2002 : Accord de cessez-le-feu signé à Luanda entre les FAA et l'UNITA mettant un terme à vingt-sept années de conflit.
2002 : Reprise économique liée à l'accroissement de la production pétrolière et à la hausse des cours du brut favorisant la reconstruction du pays.
Juin 2003 : Congrès de l'UNITA avec la désignation d'Isaias Samakuva comme successeur de Jonas Savimbi à la présidence du mouvement.
2004 : Forte croissance économique due à la hausse des cours du pétrole et à l'augmentation de la production de diamants associées à une forte progression des investissements extérieurs pour les programmes de construction et de grands travaux d'infrastructures.
2004 : Remise en état de la ligne de chemin de fer de Benguela.
2 juillet 2004 : Assassinat d'un député de l'opposition à Luanda.
2005 : L'Angola est le deuxième producteur de pétrole de l'Afrique subsaharienne, derrière le Nigeria.
2005 : Mesures d'intimidation et de violences contre les partisans de l'UNITA.
2006 : Pauvreté pour la majorité de la population et dépenses sociales toujours insuffisantes.
2 août 2006 : Accord de paix signé entre le gouvernement et les séparatistes du Front national de libération de Cabinda (FNLC) mettant un terme à une rébellion d'une trentaine d'années.
2007 : Forte croissance économique, diminution de l'inflation et augmentation des recettes fiscales mais persistance de grandes difficultés pour la population.
2007 : Regain de tension entre le pouvoir et l'UNITA à l'approche des élections législatives de 2008 et de l'élection présidentielle de 2009.
23 mai 2008 : Première visite d'un président français (Nicolas Sarkozy) à Luanda depuis juin 1998.
Septembre 2008 : Premières élections législatives depuis 1992 donnant un nouvel élan au processus de démocratisation.
Octobre 2008 - octobre 2009 : Procès, en France, de l'affaire des ventes d'armes à l'Angola (ou " Angolagate "), en première instance.
2009 : l'Angola est le premier producteur de pétrole de l'Afrique subsaharienne et premier fournisseur de la Chine.
Janvier 2010 : Adoption d'une nouvelle constitution. La tête de liste du parti vainqueur aux élections législatives deviendra président de la République sans recourir au suffrage universel direct.
Août 2012 : Reconduction à la tête du pays du président Dos Santos après la victoire écrasante du MPLA lors du scrutin législatif.
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