Guide Angola : Politique et économie
L'Angola vit sous un régime présidentiel. La nouvelle constitution, adoptée en janvier 2010, renforce les pouvoirs présidentiels et modifie le mode de son élection. Le président de la République n'est plus élu au suffrage universel direct. C'est à la tête de liste du parti vainqueur aux élections législatives que revient la présidence. La nouvelle constitution stipule que les deux premiers candidats figurant sur les listes présentées par chaque parti ont vocation à exercer la présidence et la vice-présidence de la République en cas de victoire électorale du parti.
La fonction présidentielle est limitée à deux mandats de cinq ans. Le MPLA, parti au pouvoir depuis l'indépendance en 1975, a gagné les élections générales de 2012 et José Eduardo Dos Santos, chef de l'Etat depuis 1979, a été reconduit dans ses fonctions présidentielles en août 2012. Il s'agissait du deuxième scrutin tenu depuis 1992 et du troisième depuis l'indépendance du pays. La limitation de mandat n'ayant pas d'effet rétroactif, le président Dos Santos pourrait ainsi encore occuper ses fonctions pendant un maximum de deux mandats quinquennaux.
Le président de la République cumule les fonctions de chef de l'Etat, chef du gouvernement et chef des forces armées. Il nomme les membres du gouvernement, les gouverneurs de provinces, le président de la Cour suprême (qui est aussi celui du Conseil supérieur de la magistrature), celui de la Cour constitutionnelle, de la Cour des comptes et du Tribunal militaire suprême ainsi que le procureur général de la République. Il préside le Conseil des ministres et le Conseil national de défense. Il signe et promulgue les lois et les décrets. Le président de la République décrète l'état d'urgence. Il est assisté dans ses tâches par un vice-président.
L'Assemblée nationale angolaise est composée de 220 députés élus selon un mode de représentation proportionnelle du centre et de la province. Trois sièges sont aussi réservés au vote des Angolais résidant à l'étranger. L'Assemblée nationale siège en session ordinaire deux fois par an. Une session extraordinaire peut être organisée à la demande du président de l'Assemblée, de la Commission permanente de l'Assemblée ou d'au moins un tiers des députés. L'année parlementaire débute chaque année en octobre. Depuis les élections générales de 2012, le MPLA (Mouvement populaire de libération de l'Angola) détient 175 sièges, les 45 autres reviennent aux quatre partis d'opposition répartis entre : l'UNITA (Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola) avec 32 sièges, la CASA-CE (Large convergence pour le salut de l'Angola - Coalition électorale) avec 8 sièges, le PRS (Parti de la rénovation sociale) avec 3 sièges et le FNLA (Front national de libération de l'Angola) avec 2 sièges. CASA-CE, créé en 2012, est le plus jeune de tous les partis politiques angolais.
Le pays est divisé en 18 provinces. Elles sont dirigées par des gouverneurs nommés par le président de la République, et subdivisées en 173 municipalités et 618 communes.
Le président de la République nomme les membres du Tribunal suprême sur proposition du Conseil national de la magistrature. Ce tribunal fait office de cour d'appel. Le président de la République désigne pour sept ans le président de la Cour constitutionnelle ainsi que trois des dix juristes qui la composent. Cette cour vérifie la constitutionnalité des lois et tranche sur les questions électorales. Les autres juristes sont désignés par l'Assemblée nationale (4), par le Conseil supérieur de la magistrature (2) et par concours public (1). Le président de la République nomme pour 7 ans les membres de la Cour des comptes, qui vérifie la légalité des finances publiques. Il nomme aussi les juges du Tribunal suprême militaire. Le président de la République désigne enfin trois des dix-huit membres du Conseil supérieur de la magistrature. L'Assemblée nationale désigne cinq des autres membres tandis que dix sont élus par leurs pairs. Présidé par le président du Tribunal suprême, ce conseil garantit l'indépendance de la justice et statue sur les questions disciplinaires concernant les magistrats. Ce système judiciaire est largement inspiré du système portugais. La peine capitale a été abolie en Angola en 1992.
Si l'Angola peut apparaître comme un pays " riche ", il est, dans les faits, très inégalitaire. Le pays affiche 124 milliards de dollars (US$) de revenus équivalent à un PIB par habitant de 5 950 US$ en 2013 (source : FMI - World Economic Outlook Database), ce qui en fait le 2e PIB de l'Afrique australe derrière l'Afrique du Sud. Ce bon résultat n'a guère d'incidence sur la situation humanitaire et sociale ; en effet, 40 % de la population vit avec moins de 2 US$ par jour et le taux de chômage atteint 30 % (source : UNDP 2013). Si la capitale contribue à la moitié du PIB, Luanda fait néanmoins face à de sévères problèmes d'urbanisation " sauvage ". Des services majeurs comme l''accès à l'eau et à l'énergie, à la santé ou au transport ne sont pas généralisés, sans oublier la dégradation croissante de la situation sécuritaire. Le pays souffre également d'un " rude " climat des affaires.
Disposant du pétrole, du gaz, de l'hydroélectricité, doté des mines dont celles de diamants, riche de ses terres agricoles, de la pêche, de l'eau, l'Angola fait partie des pays favorisés d'Afrique en termes de ressources naturelles. Devant l'Algérie, l'Angola est le second producteur de pétrole d'Afrique après le Nigeria. Les revenus pétroliers composent environ 70 % de son budget et 98 % des recettes d'exportation. Ce sont eux qui financent la reconstruction des voies de communication (routes et voies ferrées, ports et aéroports, ponts, etc.) et qui permettent de construire de nouvelles infrastructures. L'économie nationale repose principalement sur le pétrole... ce qui, à la moindre chute des cours, freine la croissance, érode les réserves de change, contribue à la hausse de la dette publique et multiplie les arriérés à l'égard des fournisseurs. Un accord avec le FMI sur trois ans (2009-2012), accompagné d'un programme de stabilisation macroéconomique, a permis des avancées importantes au premier rang desquelles la stabilisation du kwanza, la maîtrise de l'inflation et une moindre fluctuation de la croissance. L'Angola suit désormais une trajectoire de croissance. En 2014, le pays aspire à poursuivre et à consolider la diversification de son économie pour être moins soumis aux aléas pétroliers. Avec le développement de secteurs d'activité clés tels que l'agriculture, l'agroalimentaire, l'eau et l'assainissement, l'énergie (lancement de nouveaux barrages hydrauliques, projet de gaz naturel liquéfié), les transports ou les mines (cuivre, fer, manganèse, uranium), les opportunités économiques sont nombreuses. Une croissance économique moyenne annuelle de 5,8 % est prévue pour la période 2014-2018. En août 2014, l'agence Standard & Poor's (S&P) annonçait avoir maintenu les notes de l'Angola à " BB-/B ".
Traduit et adapté d'un article sur le tourisme en Angola préparé par Alba Fernandez en février 2014.
La contribution directe du tourisme correspondait en 2012, à moins de 2% du PIB national (WTTC 2013).
Le développement du tourisme n'avait pas reçu beaucoup d'attention pendant toute l'époque coloniale.
Le pays entier comptait seulement un total de 57 unités hôtelières en 1972 ! L'activité touristique a été à peine perceptible pendant les 27 années de guerre civile, qui a duré jusqu'en 2002.
La première entité nationale du tourisme, l'ATA ou Administration du tourisme angolais, est apparue peu après l'Indépendance. Avec les années, cette organisation s'est transformée en l'actuel ministère de l'hôtellerie et du tourisme (MINHOTUR), officiellement créé en 1996. L'Angola est un Etat membre de l'Organisation Mondiale du Tourisme (UNWTO) depuis 1989.
Cette histoire d'Indépendance, de guerre civile, et de dépendance au pétrole a en quelque sorte, déterminé le cours d'un secteur du tourisme, encore naissant. Sa croissance est néanmoins nettement supérieure à la moyenne mondiale en étant le 8ème pays dans le classement de la croissance (WTTC 2013). L'Angola a comptabilisé en 2012, 528 000 arrivées internationales pour un montant de recettes de 706 millions USD (UNWTO 2013). Une croissance des deux indicateurs de l'ordre de 90% depuis 2000 ! Avec 66 500 emplois directs, le tourisme représentait 1,4% de l'emploi total en 2012. La construction de nombreux nouveaux hôtels sur la période 2012-2014 sur l'ensemble du territoire national, laisse présager une forte augmentation du nombre des emplois dans le secteur touristique en plein boom tout en ayant encore, de grands défis à relever.
Environnement urbain. Les infrastructures de base sont faiblement développées. Seulement 10 % de la population de Luanda disposerait de l'eau courante 24 heures sur 24. Les autres quartiers ont accès à l'eau par intermittence et connaissent de nombreuses coupures quotidiennes. Le tableau relatif à l'électricité est identique. Les coupures sont une constante dans beaucoup de zones.
Les défaillances du système d'assainissement et de drainage pluvial entraînent des inondations périodiques, dramatiques en saison des pluies. La population des quartiers défavorisés vit au milieu de plans d'eaux stagnantes souvent très sales et en souffre terriblement. Des jeunes désoeuvrés proposent d'ailleurs, moyennant quelques sous, de porter les habitants sur leur dos pour traverser ruelles ou zones inondées. La collecte des ordures ménagères connaît aussi de graves dysfonctionnements. Ainsi, l'assainissement et la gestion des déchets solides constituent deux priorités en matière d'amélioration de l'environnement urbain. La diminution des dépotoirs sauvages et des zones insalubres dans la ville, par son effet positif immédiat sur les activités économiques des quartiers et sur la santé des populations concernées, participerait à l'attractivité économique de Luanda.
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