Guide Venezuela : Population et langues
La population vénézuélienne est très jeune, comme le démontre la forme pyramidale de la structure des âges : 31,6 % de la population a moins de 15 ans, alors que seuls 5,1 % des habitants ont 65 ans ou plus, ceci malgré une espérance de vie relativement élevée : 76 ans pour les femmes ; 70 ans pour les hommes. La croissance démographique reste soutenue, si bien que cette tendance risque fort de se trouver confirmée durant les années à venir. Les deux tiers (67 %) de la population vénézuélienne sont métissés. Les Blancs représentent 21 % de la population et les Noirs 10 %. Ces derniers se rencontrent bien sûr dans tout le pays, mais affichent des préférences pour la côte, notamment du côté de Choroní-Chuao, où ils continuent à faire vivre leurs traditions comme celle des tambores (sorte de tam-tam). Les Indiens, appelés indígenas, ne représentent que 2 % du total de la population, mais méritent que l'on s'attache de plus près à leur sort : " Les Indiens d'Amérique totalisaient pas moins de soixante-dix millions de personnes lorsque les conquistadores firent leur apparition ; un siècle et demi plus tard, ils n'étaient plus que trois millions et demi. " (Darcy Ribeiro, avec des documents de Henry F. Dobyns, Paul Thompson et autres). Sur les 34 ethnies répertoriées lors du dernier recensement (le censo indígena) qui remonte à 2001, la plupart d'entre elles vivent en Guyane. Les Waraos (36 028 individus) et les Pemóns (27 157 individus) sont largement les plus importants ressortissants de l'Etat Bolívar, alors que les Yanomamis dominent en nombre l'Etat Amazonas (12 234 personnes), suivis par les Guajibos et les Piaroas (14 000 chacun). Certaines communautés yanomamis (et sanemas, qui sont un sous-groupe) vivent complètement recluses et sont inaccessibles aux curieux. Dans le delta de l'Orénoque vit donc la première communauté indienne la plus importante du pays : les Waraos. Mais c'est dans l'Etat de Zulia que l'on rencontre le plus fréquemment des Indiens : les 293 777 Wayuus (plus connus sous le nom de Guajiros) vivent à cheval entre le Venezuela et la Colombie, ne reconnaissant d'ailleurs pas la frontière officielle. Ceux-ci, par ailleurs contrebandiers par essence, défendent leurs droits avec un acharnement sans pareil, à tel point que même l'armée vénézuélienne refuse de mettre les pieds sur leurs terres.
Comme vous en aurez besoin, apprenez l'espagnol ! Si on excepte en effet une trentaine de tribus indiennes qui parlent toutes un langage distinct, tous les Vénézuéliens parlent l'espagnol, appelé généralement castellano. Une particularité, qui mérite d'être relevée, est l'absence de la conjugaison de la deuxième personne du pluriel : vosotros (" vous ") ne s'emploie jamais - on emploie à la place la troisième personne du pluriel, ustedes, et la conjugaison de cette dernière, quelle que soit votre relation avec les personnes à qui vous parlez.
Prononciation " à la vénézuélienne ". Au Venezuela, la prononciation prend des libertés avec la règle qui stipule que toutes les lettres se prononcent ; en effet, les d, s et z placés en fin de mot disparaissent dans la bouche des locaux, qui disent barbarida (d) (la bêtise), Caraca (s) (Caracas) et arro (z) (le riz). La lettre d joue de malchance, car elle disparaît souvent aussi lorsqu'elle se trouve en avant-dernière place, comme c'est souvent le cas dans les participes passés : casa (d) o (marié). Parfois même, des expressions entières sont coupées : por aca (par ici) ou por allá (là-bas) se prononcent le plus souvent pa'ca et pa'llá, au grand dam des Espagnols ! Si votre oreille est suffisamment aiguisée vous entendrez parfois comme à Choroni les habitants terminer leur conversation téléphonique par un " cion " biblique, simple diminutif de " bendición " pour dire que dieu te bénisse.
De même que les Cubains, les Vénézuéliens se montrent très inventifs dans leur façon de parler, utilisant un vocabulaire très caractéristique et trouvant sans arrêt de nouvelles expressions pour énoncer telle ou telle chose. Il y a surtout des mots isolés qui s'emploient beaucoup, voici un petit cours d'argot populaire.
Arrecho : génial (superlatif : arrechisimo) ; mais aussi s'énerver dans l'expression ponerse arrecho ; ou résistant (personne), etc !
Arrocero : se dit de quelqu'un qui s'incruste dans une soirée.
Bochinche : réunion scandaleuse.
Bonche : la fête.
Broma : blague.
Catire : blond, clair de peau.
Carajito : jeune garçon.
Chamo ou chama : le jeune, le copain ou la copine (¡ Hola chamo !).
Chao pues [pouè] : salut, au revoir.
¡ Chévere ! : super ! Tellement typique qu'il existait même un site portant ce nom, racheté depuis pour 12 millions de dollars par Terra Networks.
Chimbo : quelque chose de mauvaise qualité.
Comer Cable : mauvaise situation économique.
De pinga : super.
Echar los Perros : être amoureux.
Empatarse : commencer une relation sentimentale.
Epa (le) : salut, dire bonjour (familier).
Frapachero : super bien ! On dit : " la pase super (soupère !) frapachero " lorsque l'on a passé un moment excellent.
¡ Hablamos ! : littéralement " on se parle " (s'utilise principalement à la fin de conversations téléphoniques, comme une sorte de " on s'appelle ", lorsqu'on sait bien qu'on ne se rappellera pas !).
Huevón : littéralement " gros oeuf ", en fait utilisé comme " couillon ", mais aussi comme " mon pote "... Tout dépend de l'intonation et du contexte.
Jalar mecate : essayer d'être bien avec quelqu'un.
Ladilla : emmerdeur ; ¡que ladilla ! : quelle m... !
Maricón : homosexuel.
Merma : le must.
Monchi : petite fringale après un joint.
No joda : sans blague (expression difficile à traduire).
Pana : pote.
Perico : cocaïne (il paraît que l'on parle beaucoup, comme un petit perroquet [perico]).
¡ Por cualquier cosa me llamas ! : pour n'importe quoi, tu m'appelles (employé par quelqu'un de serviable).
Sifrino/a : snob.
Socio : ami, partenaire.
Todo fino : tout va bien (en réponse à " ¿ que tal ? ").
Vaina : la chose, le truc, bien pratique quand votre vocabulaire est trop limité. ¡ Mira este vaina !
Verga (ción) : désigne littéralement le sexe de l'homme. Ce juron maracucho s'utilise en début de phrase...
Vergatario : se dit de quelqu'un qui réussit tout ce qu'il entreprend.
Reste le mot le plus employé au Venezuela, qui signifie à la base le sexe de la femme : coño. Il s'utilise le plus souvent dans le même sens que verga, à la différence près qu'il a une audience nationale. Certains Vénézuéliens ne peuvent s'empêcher de le mettre dans chacune de leurs phrases. Il s'utilise comme une insulte lorsqu'il est accolé à madre (coño [tu] madre), ou de manière amicale lorsqu'un ami vous le dit en rigolant. A vous d'interpréter. Devenu de fait un véritable superlatif ne signifiant en lui-même pas grand-chose, comme dans " Es más tacaño que el coño ! " (littéralement : " Il est plus radin que le coño ") ou " Se fue pa'l coño " (trop vénézuélien pour être traduit !).
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