Guide Sète : Nature
Le bassin de Thau, une identité maritime
Situé au sud de la France et ouvert sur le bassin occidental de la mer Méditerranée, le territoire de Thau est une véritable interface entre terre et mer. Avec 30 kilomètres de façade maritime et un bassin versant de 42 000 hectares, il est avant tout un territoire d'eau qui constitue sa richesse principale. C'est un territoire côtier qui remplit d'importantes fonctions économiques, sociales et écologiques.
Thau, la plus grande lagune de la région Occitanie
Thau est un territoire façonné par la lagune qui recèle un fort patrimoine environnemental.
Côtes, lagune, ce patrimoine naturel est fragile et vulnérable aux impacts du changement climatique. Avec une superficie de 7 500 hectares, la Lagune de Thau couvre près de 20% de la surface totale du territoire. Elle est la plus grande lagune de la région Languedoc-Roussillon.
Longue de plus de 19 km et avec une profondeur moyenne de 4,5 mètres, le volume des eaux contenues dans la lagune de Thau est évalué à environ 340 millions de m3.
Thau, c'est aussi un territoire marqué par la viticulture
La partie émergée, qui représente environ 70% de sa surface totale, est composée principalement d'espaces agricoles essentiellement représentés par la viticulture, d'espaces naturels et d'implantations urbaines et industrielles.
Une démographie en hausse constante
La singularité des paysages de Thau constitue un cadre de vie remarquable qui est soumis à une forte pression démographique.
Le bassin de Thau est un monde à part, coloré et vivant où s'activent dès l'aube et jusqu'au soir les paysans de la mer. Thau, dominée par le mont Saint-Clair, est une mer intérieure calme et riche en poissons. C'est aussi depuis l'Antiquité le basin d'élevage des huîtres et des coquillages. En suivant le rivage, on croise des villages aux maisons chaulées et leurs petits ports aux barques colorées, des filets de pêche séchant au soleil... Bouzigues, Mèze, Marseillan et Balaruc la station thermale par excellence sont des haltes agréables. La lagune de Thau traversée par le canal du Midi séduit les plaisanciers et tous les mateurs de voile et de vent.
Dans le piémont languedocien figure un paysage de collines calcaires et de vallons fertiles qui sont -depuis des générations- le domaine de la culture de la vigne. Ici, vous ne trouverez pas de grande agglomération, peu de monuments ou de sites grandioses mais plutôt une mosaïque de petits terroirs entourant des villages tranquilles souvent lovés autour de leur église ou de leur château. Des villages de vignerons qui travaillent à la renommée des crus tels que les Coteaux du Languedoc, Faugères, Saint-Chinian, Minervois, Montpeyroux, Cabrières... C'est dans cette riche nature que deux grands nectars français évoluent : les AOC muscat de Mireval et muscat de Frontignan. Les routes des vins sillonnent ces terres viticoles jusqu'aux contreforts de la Montagne Noire entaillée par le lit de quelques cours d'eau.
Un ensoleillement maximal
L'ensoleillement y est maximal avec une température clémente et un nombre de jours de pluie faible. Avec un désagrément pour certains, le duel permanent entre la tramontane et le vent marin. La tramontane qui est un vent du Nord, descend des monts vers la plaine, ce qui a pour effet de balayer le ciel des nuages. Résultat, grand ciel bleu, atmosphère asséchée, mais aussi sensation de froid et quand elle dure l'impression d'être étourdi par tout ce vent. Le vent marin quant à lui vient du Sud, de la mer Méditerranée, il apporte avec lui du crachin, de l'humidité et de la douceur.
Des saisons typiques du climat méditerranéen
Un hiver assez doux, un printemps capricieux qui cède la place à un été long et chaud entrecoupé de gros orages au mois d'août. Quant à l'automne, plus versatile, il offre un kaléidoscope de vignes aux couleurs polychromes. Cette saison est souvent sujette à de fortes précipitations. Ce qui a une conséquence sur les cours d'eau et les petits fleuves côtiers qui, bénéficiant de régimes très irréguliers, sont marqués par la brutalité des crues d'automne et de sévères étiages en été.
Températures moyennes
Doté d'un climat définitivement méditerranéen allié à la douceur de la mer qui le baigne, le Bassin de Thau bénéficie de températures particulièrement clémentes et, même la nuit en plein hiver, elles descendent rarement en dessous de zéro. L'hiver, si les matinées peuvent être parfois fraîches avec 3 °C ou 4 °C seulement, les températures remontent vite et atteignent souvent les 10 °C. Il n'est d'ailleurs pas rare d'y voir des 15 °C ou 16 °C début novembre ou en avril. Les étés, quant à eux, sont particulièrement chauds, caniculaires parfois. Dès le mois de juin et jusqu'à fin septembre, les 33°C à 35 °C sont monnaie courante et, les étés particulièrement chauds, il peut arriver que, l'après-midi, le mercure atteigne voire dépasse les 40 °C.
Précipitations
Peu nombreuses, les précipitations ont essentiellement lieu à l'automne sous forme d'averses ou de reliquats d'épisodes Cévenols, ou en fin de journée en août, notamment quand la journée a été particulièrement chaude. Mais, encore une fois, elles sont relativement éparses et garantissent un climat très ensoleillé en général.
Phénomènes naturels
Hormis quand la Grand Bleue s'emballe et vire à la tempête, la région subit assez peu de phénomène naturels, et en tout cas aucun présentant des risques pour la vie humaine. Seule la sécheresse, récurrente d'été en été, reste un réel problème, mais plus pour les habitants que pour les visiteurs. Quant aux tempêtes méditerranéennes, elles sont bien moins violentes que celles des océans et peuvent même constituer un très joli spectacle.
Paysages caractéristiques : situé entre garrigues et bord de mer, l'archipel de Thau offre un panel de paysages variés. Des buissons et des bosquets de l'arrière-pays, on peut en quelques kilomètres passer à des pinèdes de bord de mer, mais également à des points de vue assez uniques sur les étangs (dont notamment l'étang de Thau), bordés d'herbacées hautes, de joncs et autres plantes aquatiques. Sète et les bords de mer offriront aux visiteurs des plages de sable encore relativement préservées. Bref, un choix assez unique pour une superficie restreinte.
Cours d'eau et vallées : concernant l'archipel de Thau, on ne peut pas à proprement parler de vallée, car il s'agit d'un paysage plat de bord de mer, dénué d'aspérités notoires ou de gouffres. Il en est de même pour les plateaux, inexistants. La principale réserve naturelle d'eau reste la mer Méditerranée et, bien sûr, l'étang de Thau, qui s'étale sur 7 500 hectares, ce qui en fait le plus grand étang de la région Occitanie. Lagune séparée du Golfe du Lion par un cordon de sable littoral qui relie le Volcan d'Agde au Mont Saint-Clair de Sète, l'étang de Thau se prolonge à l'est par les étangs des Eaux-Blanches et l'étang d'Ingril de Frontignan, aujourd'hui partiellement comblé. Sa profondeur moyenne est de 4, 50 mètres et est relié au niveau de la commune de Marseillan au Canal du Midi au lieu-dit "Les Onglous". La température de l'eau y varie, selon les saisons, de 0 °C à 24 °C. Sur un plan administratif, il appartient à huit communes (Sète, Frontignan, Balaruc-les-Bains, Balaruc-le-Vieux, Bouzigues, Loupian, Mèze et Marseillan). Très salé, sa salinité varie cependant en fonction des saisons. Près de 600 producteurs de moules et d'huîtres y sont installés, ce qui fait de la conchyliculture sa principale source de richesses.
Géologie : de type méditerranéen, l'archipel de Thau offre une géologie essentiellement calcaire et, en bord de mer, sablonneuse. Des states arides mais qui, au cours des siècles, n'ont pas empêché d'innombrables espèces d'arbres ou de buissons ayant besoin de peu d'eau et de profondeur pour s'enraciner de s'y développer sans problème.
Forêts et bois : garrigues dans l'arrière pays, joncs au bord des étangs, la nature a toujours fait partie intégrante de l'archipel de Thau et on y croise, selon les lieux, chênes verts, pins, roseaux... Depuis, l'homme y a ajouté sa patte et l'arrière-pays regorge de vignes, dont certaines produisent des "vins de sable", typiques de la région.
Marais : la flore et la faune marécageuses sont ici très variées, notamment aux bords de l'étang de Thau. C'est une biodiversité exceptionnelle constituée notamment de joncs de mer, de poissons, de mouettes ou de flamants roses.
Baigné par la Méditerranée, l'archipel de Thau offre, notamment au niveau de Sète de nombreuses côtes et des plages.
Port : le principal port de l'archipel de Thau est le port de Sète. Port marchand le plus important du département, on y affrète à la belle saison des bateaux pour touristes afin de pouvoir agréablement dériver vers le large et jouir d'une vue imprenable sur la ville depuis la mer.
Le patrimoine naturel terrestre et sous-marin de la lagune de Thau et la plaine qui s'étend de Villeveyrac à Montagnac sont classés en site Natura 2000. Cette démarche permet de protéger les espèces et les habitats naturels d'intérêt communautaire, sans pour autant les transformer en sanctuaire. Sur le territoire de Thau, 26 espèces d'oiseaux et 19 habitats font l'objet de protection rapprochée.
La lagune de Thau recèle une biodiversité exceptionnelle. Avec plus de 196 espèces de végétaux aquatiques, elle offre notamment une zone d'herbiers parmi les plus vastes d'Europe.
Plus de 250 espèces de poissons, de mollusques et autres crustacés trouvent ainsi des zones exceptionnelles de nourriture et de refuge. Une biodiversité remarquable qui lui vaut un classement communautaire en Natura 2000. Parmi toutes les espèces présentes, on peut notamment citer l'hippocampe, emblème du territoire.
Des oiseaux protégés
Certaines espèces d'oiseaux utilisent la lagune de Thau et ses bordures comme site de nidification, site d'hivernage ou zone d'alimentation. Parmi elles, 26 espèces comme la Sterne caugek, le Plongeon arctique, le Gravelot à collier interrompu, ou la Lusciniole à moustaches qui sont protégées du fait de leur rareté afin d'assurer leur conservation. Le héron cendré est emblématique de la région. Grand échassier solitaire, il se perche généralement dans des grands arbres le long des étangs, notamment celui de Thau. Il fréquente tous les milieux humides et peu profonds et se nourrit de reptiles, crustacés, petits mammifères, poissons et même de végétaux. C'est une espèce protégée depuis 1974.
Le flamant rose, animal emblématique de La Camargue proche, s'installe peu à peu dans le Pays de Thau. Rassemblé par colonies de dizaines d'animaux, son élément reste l'eau salée et c'est le seul échassier à avoir les pattes palmées. Bien que de plus en plus présent dans la région, il continue à ne se reproduire exclusivement qu'en Camargue.
En tout, le Pays de Thau compte des dizaines d'espèces d'oiseaux. Très variées, elles diffèrent d'un lieu à l'autre et comptent également des moineaux, pinsons, rapaces de petite taille (buses notamment) en arrière-pays, mouettes innombrables et goélands en bord de mer.
Mammifères. Les mammifères locaux sont ceux d'un écosystème méditerranéen typique. S'ils sont, dans le Pays de Thau, moins nombreux que les poissons ou les oiseaux, ils sont tout de même nombreux. Plutôt de petite taille à l'exception de quelques sangliers, on les retrouve principalement dans l'arrière-pays, tels des écureuils, des mulots ou des blaireaux. L'étang de Thau lui, regorge (un peu trop hélas) de ragondins, dont la multiplication pose parfois problème. Sinon, introduits par l'homme, moutons, chèvres, ânes et chevaux peuvent parfois être aperçus en bord de route en train de paître.
Sangliers, écureuils, blaireaux, mulots, ragondins.
Reptiles. Très chaud l'été, le climat local fait le bonheur de nombreuses espèces de lézards (notamment les fameux petits lézards gris méditerranéens) ainsi que de quelques serpents, mais qui ne sont pas venimeux, comme la couleuvre de Montpellier ou, dans les étangs, la plus rare couleuvre d'eau.
Mention ancienne de la Cistude d'Europe sur l'étang, la couleuvre de Montpellier, les petits lézards gris méditerranéens.
Poissons. La Méditerranée baignant la région, les poissons sont bien évidemment très nombreux. Bars, rougets, sars, rascasses, sardines, etc. font le bonheur des pêcheurs amateurs et permettent à des centaines de professionnels de vivre toute l'année. A noter également la forte présence d'espèces marines non poissonneuses qui se multiplient dans la Grande Bleue, à l'instar de la seiche, à partir de laquelle est élaborée la fameuse Tielle, la spécialité sétoise. A tout cela viennent s'ajouter de nombreux élevages d'huîtres et de moules.
Insectes. Fourmis, grillons... les insectes du Pays de Thau sont ceux typiques d'un écosystème méditerranéen. Dans les étangs, on peut également apercevoir des espèces typiques des lieux, telle la neppe d'eau. Hélas, très répandues l'été aussi : les guêpes !
La cigale est l'emblème véritable du Sud et a bien sûr également colonisé le Pays de Thau, où résonnent les chants de cet insecte qui, hélas, ne vit que six semaines environ.
Agrion de Mercure, Lucane cerf-volant, Grand capricorne guêpe, neppe d'eau, la cigale.
Chiroptères. Minioptère de Schreibers. A noter également la présence de l'hippocampe dans la lagune de Thau. Il s'agit d'un des sites les plus importants pour l'espèce à l'échelle du bassin méditerranéen.
Un habitant discret de la lagune témoigne de sa bonne santé : l'hippocampe. Ce mystérieux animal vit au coeur de l'étang de Thau, il vit en groupe de 8 à 12 individus et reste toute l'année dans la lagune. Il nage rarement en pleine eau et préfère se cacher dans les herbiers ; les plus patients pourront admirer ce cheval des mers en pleine balade si la chance et le temps clair le permettent. Ils restent près de substrats rocheux et se nourrissent de zooplanctons et de petits crustacés, des nutriments présents en grande quantité au sein du bassin. L'espèce présente majoritairement sur la lagune est l'hippocampe moucheté, il s'agit d'ailleurs d'un des " hot spot " pour cette variété.
La végétation du Pays de Thau est de type méditerranéenne, donc relativement sèche et aride. A l'exception des pinèdes, les végétaux sont souvent bas et se présentent plus sous la forme de buissons ou, dans l'arrière-pays, de chênes verts. Les herbes hautes de nature de graminées y sont nombreuses mais assez sèches également. Si ces plantes sont l'apanage du Midi, elles ne sont pas rares pour autant, car on peut les retrouver dans d'autres régions, comme en Camargue par exemple. Les murs de vieilles pierres se parent de pariétaires, mousses et autres lichens adaptés à des précipitations relativement rares et à des températures estivales élevées. De fait, seule la côte peut, comme à Sète, se permettre quelques palmiers. La végétation la plus intéressante reste celle qui entoure les étangs, avec ses herbes hautes et sèches et ses joncs, ainsi que la végétation sous-marine et ses nombreuses algues.
Les herbiers, le trésor de lagune de Thau
La classification de la lagune en Site d'Intérêt Communautaire trouve sa justification dans la présence d'un vaste herbier mixte de zostère en bon état de conservation, couvrant près de 15 % de la surface globale de la lagune. Ce sont de vastes prairies sous-marines qui servent de refuge favori pour les animaux. Ils abritent l'une des nurseries sous-marines les plus productives d'Europe.
En clair, ces herbiers sont des plantes aquatiques qui se développent comme du chiendent et deviennent des zones de reproduction importantes. C'est dans ces zones que l'on retrouve souvent les hippocampes. Le développement des herbiers nécessite une eau de bonne qualité. Ce sont donc des indicateurs de bonne santé de la lagune et des espaces prisés par les pêcheurs.
L'oyat est une plante herbacée, qui se développe essentiellement dans le sable. Ses longues racines s'étendent et s'ancrent à plusieurs mètres de profondeur. Elle joue un rôle essentiel dans la stabilisation du sable des dunes.
La salicorne. Cette plante grasse pousse en milieu salé, et peut rester immergée jusqu'à 9 mois en hiver. Elle est notamment très présente autour des étangs.
Les roseaux, qui sont pléthore dans le Pays de Thau, peuvent atteindre jusqu'à 3 m. Très résistants, ils représentent par contre le problème de se développer très vite et très facilement, ce qui peut à forte dose déséquilibrer l'écosystème.
Le territoire de Thau compte pas loin d'une vingtaine d'habitats naturels à conserver. Quatre grands types de milieux ont pu être ainsi identifiés :
Les milieux aquatiques littoraux, composés de la lagune et des eaux oligo-mésotrophes (faiblement à moyennement chargées en éléments nutritifs), c'est le type de milieu principal du site puisqu'il occupe 6 934 ha sur les 8 320 ha du périmètre Natura 2000.
Les milieux dunaires, ils sont présents sur le Lido, côté façade maritime et s'étendent entre Sète et Marseillan.
Les milieux humides littoraux et milieux prairiaux, ces deux types de milieux naturels sont combinés. Ils sont présents dans les zones humides bordant la lagune avec une forte présence sur le Lido côté lagune.
Les galeries de peupliers provenço-languedociennes et galeries et fourrés riverains méridionaux que l'on retrouve au niveau de la Vène et des prés du Baugé principalement.
Le site des salins de Villeroy est situé aux portes de Sète sur la rive sud-est de la lagune de Thau et couvre une superficie de 163 hectares. Il correspond à la première partie du vaste lido qui s'étend de Sète à Marseillan (12 km de long). Le site acquis entre 2000 et 2003 par le Conservatoire du littoral a été confié en gestion en 2005 à Thau agglo.
Un paysage magnifique
Entrer sur les salins équivaut à découvrir un univers mêlant sel, eaux, végétation et faune. Cette friche salinière est en effet largement influencée par la présence immédiate au nord et au sud du vaste étang de Thau (plus grande lagune de l'Occitanie avec 7 500 ha) et de la mer Méditerranée. Le site est situé sur un important axe migratoire entre l'Afrique et l'Europe du nord. Les couleurs y sont très changeantes que ce soit au fil des saisons ou même des heures, on peut voir les eaux des anciennes " tables salantes " virer du bleu turquoise au rouge. Enfin le site offre un panorama assez exceptionnel sur l'arrière-pays héraultais, il s'étend du Pic Saint-Loup au Mont Saint-Baudille (848 m).
Une lagune issue de la formation du lido
L'histoire géologique du bassin versant de l'étang de Thau s'explique essentiellement par les périodes de régression et de transgressions marines, conditionnant les dépôts sédimentaires marins alternant avec périodes d'érosion. Il y a moins de 6 000 ans se créent les lidos du Languedoc, via la remontée de la mer qui pousse devant elle les sédiments fluviaux. Au fil des siècles et des courants marins le lido se consolide entre le Mont Saint-Clair de Sète et le Mont Saint-Loup à Agde, formant ainsi la vaste lagune de Thau.
Des anciens salins
La création des salins remonte à la fin du XVIIIe siècle. Ils furent acquis ensuite par la compagnie de Salins du Midi. Le sel qui était alors produit n'était pas consommable car non lavé, il était destiné aux tanneries, à l'élevage et à l'industrie chimique. L'exploitation du sel était manuelle, les conditions de travail étaient très difficiles, notamment l'été. Le sel était transporté par des barques et des bateaux puis par la voie ferrée. La production salinière, très irrégulière et généralement maigre, étant devenue de moins en moins rentable, l'exploitation a cessé en 1968.
Une flore impressionnante
Si le cortège des oiseaux est ce qui attire au premier coup d'oeil, il n'en reste pas moins qu'avec un regard plus attentif on pourra découvrir ici une richesse floristique impressionnante. C'est ainsi 382 espèces de plantes qui ont pu être inventoriées en 2009 lors de la réalisation du plan de gestion. Parmi ces espèces certaines sont patrimoniales (8 au total). On peut citer la buplèvre glauque (petite annuelle typique des milieux sableux ouverts), le Ficoïde à cristaux (qui doit son nom aux tubercules cristallins spectaculaires qui le parsèment) ou encore les saladelles qui se développent sur des milieux très salés (notamment Saladelle en baguette ou Saladelle annuelle dites plantes halo-nitrophiles). Cette richesse floristique s'explique notamment par la diversité d'habitats présents : des prés salés aux sansouires en passant par les fourrés de Tamaris et de pins parasols ou les eaux salées...
Un paradis pour les oiseaux
Les salins de Villeroy étant constitués de près de 90% de plans d'eau salés, le site attire un cortège d'oiseaux d'eau méditerranéen. Des canards en migration ou en stationnement hivernal, des hérons et des aigrettes trouvant ici un garde-manger illimité (petits crustacés, poissons et autres vers aquatiques...) en passant par les fameux laro-limicoles (mouettes, sternes, avocettes et autres) qui se reproduisent chaque année sur les îlots créés depuis peu, sans oublier les fameux flamants roses stationnant ici en grand nombre, image si typique de la Méditerranée. L'hiver de nombreux bécasseaux et autres chevaliers ou courlis viendront peupler ces riches vases du littoral pour s'y alimenter ou faire une halte durant leur long périple.
En dehors des oiseaux quelques curiosités ont pu être inventoriées sur le site telles que le Criquet migrateur (dont il s'agit ici d'une sous-espèce dite " forme de Palavas " en raison de sa taille plus forte) ou encore le papillon Petit-Monarque et enfin le Pasammodrome d'Edwards (petit lézard des sables méditerranéens, extrêmement craintif et agile).
Les actions de suivis écologiques qui ont été menées ont permis le retour des larolimicoles nicheurs en masse sur des îlots créés par Thau agglo avec respectivement 500 et 600 couples de Sternes (caugek, naine et pierregarin), des Mouettes rieuses et des Avocettes.
Pour accéder aux salins de Villeroy rejoindre Sète et le quartier du Pont-Levis. (Carte IGN Top 25)
Perdu entre les lagunes de Vic et d'Ingril, le site présente un caractère original par son boisement naturel situé à proximité immédiate du littoral. Le Conservatoire du littoral acquiert le site en 1980 et le protège ainsi définitivement.
Un paysage entre terre et mer
La végétation et les habitats naturels sont ici largement influencés par la présence toute proche de la mer : la pinède succède à la lagune en passant par une courte zone de steppes et de prés salés à salicorne (localement appelé sansouires). Le paysage y est saisissant : des points de vue sur les étangs depuis les pistes traversant la pinède et rejoignant la lagune d'Ingril, sans oublier l'impression de " forêt vierge " tant la végétation y est dense et impénétrable.
L'histoire du lieu
Le domaine appartenait autrefois à une communauté religieuse qui l'a probablement mis en valeur dès le Moyen Age. Au début du XIXe siècle, il est racheté par un particulier pour conduire diverses expérimentations agricoles. L'activité agricole se poursuit jusque dans les années 70 avec la culture de la vigne. S'ensuit une période de plantation de pins et de non gestion qui a conduit au boisement actuel.
Flamants roses et autres oiseaux
Régulièrement fréquenté par le public, le site n'abrite pas d'espèces animales particulièrement rares. Aux alentours du bois, à la frontière avec la lagune, on peut néanmoins observer flamants, tadornes, aigrettes, échasses et autres oiseaux littoraux... L'été éveille les sens du promeneur avec le chant intense des cigales et l'odeur persistante de résine de la pinède.
Une flore remarquable
Le site est en revanche remarquable pour sa flore ; une nouvelle espèce protégée y a été découverte récemment : la Buplèvre glauque. Une quinzaine d'espèces ont ainsi été inventoriées comme rares ou menacées. En mai-juin, on pourra observer avec respect l'Ophrys des Corbières qui est une endémique méditerranéenne, ou encore des annuelles comme la Bugrane sans épine et sa cousine la Bugrane visqueuse dont les feuilles collantes émanent une odeur de fromage de chèvre. Le bois des Aresquiers constitue probablement le site le plus important pour la conservation de ces espèces en Languedoc et Roussillon.
En allant plus à l'ouest vers les Salins de Frontignan s'étend l'univers des steppes salées : sols squelettiques et dalle calcaire affleurante (les pierres difformes sont ici appelées " têtes de mort ") avec leur cortège de saladelles. Au-delà de la grande Saladelle de Narbonne, des taxons plus patrimoniaux sont bien représentés : saladelles de Girard, en baguettes ou à feuille de pâquerette.
Accès : depuis Sète rejoindre Vic-la-Gardiole et le Pont des Aresquiers (au sud de Vic). Au nord du pont il existe une aire de stationnement mitoyenne à l'entrée du Bois. Un sentier entretenu par le Conseil départemental 34, dans le cadre des PDIPR, permet en 8 km de découvrir l'ensemble des facettes du site.
Imaginez : une lagune sur plusieurs hectares, séparée de la mer par un fin lido sableux et dominé au nord par les garrigues du Massif de la Gardiole.
Un paysage hors norme
Ici les couleurs, les perspectives et la quasi absence de reliefs sont surprenantes : du bleu turquoise de l'étang aux dunes du lido des Aresquiers en passant par les sansouires... sans oublier le canal du Rhône à Sète qui, sur plusieurs kilomètres rectilignes, ceinture le sud de l'étang. Le regard du promeneur se perd au loin sur ces surfaces planes.
L'histoire du lieu
L'aménagement du canal du Rhône à Sète remonte à la fin du XVIIe siècle.
L'étang et ses zones humides périphériques sont un lieu d'activités professionnelles et de loisirs, dans tous les cas traditionnelles : pêche aux petits métiers avec les fameuses capétchades (filets) ou encore la chasse qui se pratique ici majoritairement de nuit dans les " gabions " (affuts).
A noter qu'à la demande de la société de chasse locale une réserve de chasse a été créée sur les terrains du Conservatoire à partir de 1983 afin de mieux préserver les populations d'oiseaux sur les zones les plus sensibles.
La flore
La richesse floristique du site de l'étang de Vic est surtout localisée dans les dunes du lido des Aresquiers en ce qui concerne les espèces rares ou protégées. On peut citer l'Euphorbe peplis, cousine de l'Euphorbe maritime, mais qui est annuelle et rampante, visible en juillet sur les ourlets de sables et galets de la zone de haut de plage (dite " banquette "). Ou encore le Diotis blanc, qui est une magnifique astéracée qui se développe dans les dunes mobiles. Sans oublier l'élégant Lys de mer, avec ses fragiles mais imposantes floraisons visibles en juillet. Enfin le Chardon des dunes, symbole du Conservatoire vient rajouter un peu de " piquant " à l'inventaire botanique du secteur.
La faune
Au niveau faune, mis à part le rare Psammodrome d'Edwards présent dans les dunes ce sont plutôt les milieux lagunaires qui sont à l'honneur.
En effet au fil des mois c'est un véritable ballet d'oiseaux qui se met en place : des canards et flamants hivernants ou limicoles migrateurs en passant par les sternes nicheuses (naine, caugek, pierregarin). Il s'agit également du deuxième site après l'étang de L'Or à avoir accueilli une importante colonie de Goélands railleurs.
A noter que le site sert de zone de stationnement et de passage pour quelques raretés en Méditerranée comme le Bécasseau maubèche ou encore la Sterne caspienne.
L'étang de Vic abrite une faune piscicole riche, composée d'espèces sédentaires (jol, gobie, blennie, syngnathe etc.) et d'espèces migratrices qui transitent entre la mer, le canal et la lagune (anguille, loup, daurade, sole, sar, mulet...).
Accès : le meilleur moyen de découvrir le site de l'étang de Vic est de rejoindre en voiture le Pont des Aresquiers et de cheminer ensuite soit sur le lido des Aresquiers pour découvrir le milieu dunaire et les lagunes périphériques ou de longer à pied le canal du Rhône à Sète vers Palavas pour le côté étang.
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