Guide Hanoi : Arts et culture
A la fin du XIXe siècle, Hanoi est une ville largement ruralisée où la zone densément bâtie est celle qui se niche entre la Citadelle, le fleuve Rouge et le lac Hoan Kiêm. Les paillotes constituent encore 80 % des bâtiments. Les autorités coloniales s'efforcent d'éradiquer ce type d'habitat considéré comme dangereux et insalubre. Autre type d'habitation traditionnelle dans le collimateur des autorités, car également considéré comme insalubre, avant que le point de vue ne se retourne : le compartiment (ou " maison tube " [Nha ong : maison en tube de bambou]), caractérisé par la succession de cours et de bâtiments. Typique du Vieux quartier, il est large de 2 à 3 m, et peut s'allonger perpendiculairement à la rue sur une soixantaine de mètres. Le bâtiment donnant sur la rue est utilisé pour le commerce, avec une mezzanine pour le stockage. Les autres bâtiments sont destinés aux ateliers de production et à l'habitation.
Selon l'architecte Christian Pédelahore de Loddis, qui a consacré de nombreux travaux à la ville de Hanoi, " le compartiment prend son origine vraisemblable dans les cités marchandes du sud de la Chine, pour devenir par la suite un modèle spatial de grande diffusion en Asie du sud-est, porté comme il le fut par les diasporas commerçantes dans leur essaimage historique, faisant souche urbaine tout autour de la mer de Chine. Dans son essence générique, le compartiment est étroitement lié à un principe de découpage foncier qui détermine des parcelles en étroites lanières, s'établissant toujours de façon perpendiculaire aux voies. Ainsi, c'est la voie qui porte le compartiment, tel un rameau ses feuilles ". Aujourd'hui, la municipalité s'efforce de protéger ce patrimoine menacé par la spéculation foncière.
La caractéristique des maisons tubes est l'alternance d'éléments bâtis et de cours. La hauteur des
bâtiments est limitée. Cette configuration présente des avantages indéniables pour la qualité et
l'hygiène de vie des habitants :
L'alternance de cours permet une meilleure ventilation naturelle, réduisant ainsi l'utilisation des climatiseurs.
Les pièces de la maison bénéficient d'un éclairage naturel, plus confortable que l'éclairage artifciel.
Les cours sont aussi un espace privilégié pour les activités quotidiennes des habitants.
Leur maintien est d'autant plus important que les espaces ouverts sont très limités dans le quartier.
Les matériaux utilisés traditionnellement présentent aussi de nombreux avantages, par exemple :
L'utilisation de la chaux naturelle sous forme d'enduit, de mortier ou de peinture :
Elle permet d'expulser l'humidité contenue dans la maçonnerie.
Elle est imperméable aux eaux de ruissellement.
Elle a des vertus bactéricides.
Elle s'adapte à tous les supports, avec une grande souplesse, ce qui limite les fissures dans les enduits.
Extrait de Reconnaître une maison patrimoniale, brochure réalisée par le Comité populaire de Hanoi et la mairie de Toulouse dans le cadre d'un projet de coopération sur la protection et la restauration du patrimoine du Vieux quartier. Disponible sur : www.toulouse-hanoi.org/IMG/pdf/exposition_conseil_architectural-fr_viet.pdf
Le 1er octobre 2010, dans le cadre des célébrations du millénaire de Thang Long-Hanoi, l'Espace-Centre culturel français de Hanoi (24, rue Trang Tiên [quartier Central]) inaugurait l'exposition " Traits d'architecture : Hanoi à l'heure française ". L'exposition, grâce à des documents d'archives (plans, photographies...), permettait de revisiter un patrimoine aujourd'hui pleinement approprié par les habitants de la capitale. Dans cette histoire de l'architecture de Hanoi à l'heure française, trois étapes peuvent être distingués :
Entre 1875 et 1900. Les Français prennent pied à Hanoi en 1873. Nombre de bâtiments sont élevés en lieu et place de monuments vietnamiens qui sont alors détruits dans l'intention d'affirmer la supériorité de la culture française. L'exemple le plus connu est celui de la cathédrale Saint-Joseph qui se substitue à la pagode Bao Thiên (" Gratitude envers le ciel "). A travers la construction d'édifices monumentaux, il s'agit pour les Français de témoigner de la puissance de l'autorité coloniale ainsi que de leur volonté de s'installer durablement au Viêt Nam. A cet effet, ils appliquent une méthode d'urbanisation à l'européenne (organisation géométrique des rues, généralisation du modèle de la caserne...) et ont recours à des matériaux nouveaux qui modifient la physionomie de la ville : ciment, béton armé, ardoise, verre...
Entre 1900 et 1920. Dans cette seconde période, Hanoi se redéfinit comme capitale de l'Indochine, avec l'installation des organes centraux du gouvernement général. Les choix architecturaux sont minutieusement étudiés afin d'aller au-delà de l'impératif fonctionnel qui prévalait lors de la période précédente.
Entre 1920 et 1945. Dans cette dernière période, l'esthétique trouve à s'épanouir, grâce en particulier à l'action de Maurice Long, gouverneur général de l'Indochine (1919-1923), qui fait venir de France des architectes porteurs de visions nouvelles. Arthur Kruze ou Ernest Hébrard, grand prix de Rome (1904), créateur du " style indochinois " qui vise au syncrétisme entre influences occidentales et orientales, sont les plus connus d'entre eux. On observe également au cours de cette période un engouement pour le style Art-Déco.
Né à Nantes, le 2 février 1902, G-A Trouvé obtient son diplôme d'architecte en 1926. Sa carrière coloniale débute en 1929, comme conseiller technique pour le Crédit foncier de l'Indochine. Très vite, il donne sa mesure en dessinant la façade de la Banque de l'Indochine (aujourd'hui la banque d'État du Viêt Nam) et celle de l'Imprimerie d'Extrême-Orient, rue Trang Tiên (ex-rue Paul Bert), immeuble qui abrite aujourd'hui l'Espace, centre culturel français. Il construit également le bâtiment qui fait l'angle de la rue Dinh Tiên Hoang (ex-boulevard Francis-Garnier) et de la rue Trang Tiên, au bord du lac Hoan Kiêm, et qui appartient aujourd'hui au ministère des Finances. Il est nommé membre temporaire de l'école française d'Extrême-Orient en avril 1931.
G.A Trouvé change alors d'horizon et se rend au Cambodge où il mène des fouilles archéologiques sur le site d'Angkor. Nommé conservateur, il travaille à la restauration du Bayon et est à l'origine de plusieurs découvertes archéologiques et épigraphiques d'importance. Il met notamment à jour, dans le célèbre temple d'Angkor-Vat, un bloc de latérite contenant deux larges plaques d'or, situé dans un dépôt sacré à plus de 23 m au-dessous du dallage du sanctuaire. Ses travaux sont brutalement interrompus par une mort tragique à Siem Reap, le 18 juillet 1935.
Source : Bulletin de l'école française d'Extrême-Orient, 1935.
Plus de 500 villages de métier spécialisés dans la fabrication encore souvent artisanale d'objets d'art et de culte, de vanneries, de céramiques, de laques sont recensés à Hanoi et dans sa périphérie. Les villages de métier ont émergé dès le XIe siècle dans les alentours de Thang Long afin d'assurer l'approvisionnement en produits de première nécessité et d'objets nécessaires au fonctionnement de la capitale impériale. Grâce à l'octroi de monopoles, ces villages pouvaient se spécialiser dans la production d'objets sacrés ou de luxe - céramiques, statuaire, bijoux, broderies, soieries, papier pour les édits impériaux - destinés aussi bien à la Cour impériale et à la clientèle aisée de la capitale qu'à des marchés beaucoup plus lointains comme la Chine et le Japon. Plus prosaïquement, il existait aussi une production tournée vers les besoins de la vie quotidienne d'une société villageoise : cotonnades, céramiques, outillage agricole et hydraulique, vannerie, nattes... La grande variété de matières premières végétales et animales disponibles pour l'artisanat permettait la fabrication de nombreux articles.
Ces villages de métier étaient reliés à la capitale à travers le Quartier des 36 rues et corporations (Vieux quartier). Celui-ci s'est progressivement constitué avec l'installation d'artisans travaillant dans la même branche et qui se sont regroupés en villages-urbains, tout en continuant à faire la navette avec leur village d'origine. Du fait de la densification urbaine, les villages-urbains se sont transformés en rues spécialisées : rues du Chanvre, des Eventails, des Peignes... On en comptait une centaine, l'appellation de 36 rues ayant été choisie pour le caractère supposé faste du chiffre.
Sylvie Fanchette est géographe, chargée de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD). Pendant plusieurs années, elle a étudié les activités et l'histoire de plusieurs dizaines de villages de métier situés dans les provinces limitrophes de Hanoi. Ces enquêtes ont donné lieu à la publication d'un bel ouvrage (disponible à Hanoi dans les librairies de la rue Trang Tiên [quartier Central]) : À la découverte des villages de métier au Viêt Nam. Dix itinéraires autour de Hanoi (Hanoi, IRD Editions, Thê Gioi, juin 2009), à la fois beau livre, magnifiquement illustré, travail savant mais écrit dans une langue limpide, et guide pratique. " [... ] Jusqu'à présent, écrit S. Fanchette, peu de touristes s'aventurent dans ces villages, dont certains sont perdus dans un dédale de routes au milieu des rizières. Leur histoire et leurs savoir-faire sont peu connus du public. Mal signalés sur les routes, ces villages abritent pourtant l'essentiel du patrimoine architectural, technique et religieux du haut delta. [... ] Ce livre, fruit de plusieurs années de recherches par des spécialistes du Viêt Nam [... ] est l'occasion de rencontrer ces artisans anonymes, aux savoir-faire traditionnels, dont les oeuvres s'exposent dans les nombreuses boutiques du quartier des 36-rues à Hanoi et dans les capitales occidentales. "
Le cinéma vietnamien est aujourd'hui en plein éveil. Son essor a commencé lorsque le ministre de la Culture et de l'Information signa, le 30 décembre 2002, une décision autorisant la création de compagnies privées de production de films, ce qui a constitué un premier pas vers une libéralisation du secteur.
Plusieurs réalisateurs vietnamiens ont su séduire la critique lors de festivals internationaux.
Bui Thac Chuyen : son court-métrage Course de nuit a reçu le 3e prix de la sélection Cinéfondation lors de l'édition 2000 du festival de Cannes.
Dang Nhat Minh, réalisateur de Nostalgie à la campagne, qui avait obtenu plusieurs prix dans des festivals à l'étranger en 1996 et en 1997, a également été primé pour un film intitulé La Saison des goyaves, au festival de Locarno (2000).
Viêt Linh, pour L'Immeuble, et Vuong Duc, pour Les Coupeurs de bois. Ces deux films ont été sélectionnés pour l'édition 1999 du festival des 3 Continents de Nantes.
Le Hoang, pour Retour à Van Ly, La Clé d'or, et Luu Trong Ninh, pour Le Quai des femmes sans maris. Ces films ont été présentés dans plusieurs festivals internationaux, notamment au festival des 3 Continents de Nantes (1997) et au festival de Berlin (2001).
Réalisateurs en vue :
Nguyên Vô Minh
Gardien de buffles est le premier film de Minh Nguyên-Vô, docteur en physique devenu réalisateur. Le film a été récompensé dans de nombreux festivals : festival de Locarno (prix spécial jeune public), festival d'Amiens (Licorne d'or), festival de Chicago (New director Silver Hugo Award), festival d'Amazonie (prix spécial du jury), etc.
Il raconte l'itinéraire d'un adolescent à qui revient la charge de mener deux buffles loin des terres inondées du sud du Viêt Nam. Le film a pu être apprécié par les spectateurs français, avant qu'il ne sorte au Viêt Nam. En octobre 2004, lors de sa visite à Hanoi, le président Chirac l'a même évoqué pour défendre l'exception culturelle.
Dans un entretien avec Eurasie - www.eurasie.net -, Minh Nguyên-Vô dit s'être inspiré pour le scénario d'un recueil de nouvelles de Son Nam, un écrivain vietnamien originaire de la région de Ca Mau (à l'extrême sud du Viêt Nam), un pays de mangroves et de terres inondées. L'eau infiltre d'ailleurs l'écran : " En écrivant le scénario, il est devenu de plus en plus clair que l'eau n'était pas seulement un élément naturel en toile de fond, mais que c'était un personnage omniprésent du film. Dans plusieurs cultures, l'eau est un symbole de la purification et de la vie, elle est ici associée plutôt avec la mort et la pourriture. En même temps, les poissons et le riz, deux sources de nourriture les plus importantes viennent de cette eau. La vie, la mort se côtoient à chaque instant. Et l'eau devient dans ce film une métaphore de la vie et de la mort, qui sont opposées mais inséparables ", indique le réalisateur. Bien avant sa sortie au Viêt Nam, fin mai 2005, Gardien de buffles a reçu dans le pays des critiques extrêmement positives.
Phan Dang Di
En 2008, alors que son court-métrage Khi toi 20 (Quand j'ai 20 ans) avait été retenu dans la sélection officielle de la 65e édition de la Mostra de Venise, Phan Dang Di préféra ne pas se rendre à Venise. Son film, jugé trop cru par les autorités de Hanoi, fut en effet censuré au Viêt Nam. Quand j'ai 20 ans raconte une histoire d'amour dans le Viêt Nam d'aujourd'hui, celle d'un jeune couple dont la femme se prostitue, au su de son compagnon, pour vivre et faire vivre sa grand-mère. Censuré, parce qu'allant " à l'encontre des coutumes, des traditions et du mode de vie vietnamiens ", le film, du fait de ses évidentes qualités, avait néanmoins pu être diffusé auprès d'un public restreint de professionnels. Loin des scènes " grossières " dénoncées par la censure, le réalisateur franco-vietnamien Tran Anh Hung trouve à ce court-métrage une " grande sensualité " : " Il y a un charme incroyable dans les personnages et la façon de filmer ", estime-t-il. (Source : Hélène Favier - www.Europe1.fr - 29 août 2008.)
L'année 2009 fut celle de la revanche de Phan Dang Di, qui confirma que la censure ne réussit toujours pas à étouffer le talent. Sur un scénario de Phan Dang Di, le film du réalisateur Bui Thac Chuyên Cho voi (A la dérive) a en effet remporté le prix du meilleur film de la 66e Mostra de Venise. D'une durée de 110 minutes, le film conte une histoire d'amours enchevêtrées, qui bouscule les repères traditionnels de la société vietnamienne.
Et, en 2010, Phan Dang Di a présenté son premier long-métrage Bi, dung so (Bi, n'aie pas peur !), lors de la semaine internationale de la critique au festival de Cannes. Récompensé par plusieurs prix, le film fait la part belle à l'intime et au non-dit, et s'efforce selon Phan Dang Di " de percer les secrets notamment, les secrets liés aux désirs sexuels et au sentiment amoureux ".
Dang Nhât Minh est né à Huê en 1938. Après des études en ex-URSS de 1955 à 1956, il débute sa carrière comme documentariste. ll réalise son premier long-métrage en 1980 : La Ville à portée de main. Son oeuvre ne cesse de s'étoffer, essentiellement consacrée à l'exploration de la société vietnamienne, et ses films rencontrent la reconnaissance de la critique : Nostalgie à la campagne (1996, couronné de divers prix dont celui du public au festival des 3 Continents de Nantes), La saison des goyaves...
En 2009, il réalise Ne le brûle pas ! (Dung Dôt). Le film s'inspire du journal de la doctoresse Dang Thuy Trâm, morte en service à 28 ans en pleine guerre " américaine ". Publié en 2005, le journal a passionné les lecteurs vietnamiens. Les circonstances de sa publication sont émouvantes. Trâm est tuée en 1970, lors d'un bombardement américain. Dans les décombres encore fumants de l'hôpital, Frederic Whitehurst, officier de renseignement américain met la main sur le journal de Dang Thuy Trâm. Il allait le jeter au feu quand son subordonné, le sergent Nguyen Trung Hieu (Armée de la République du Viêt Nam engagée aux côtés des États-Unis contre les Nord-Vietnamiens et les forces du Viêt Công), qui en avait lu les premières pages, l'arrête pour lui dire : " Ne le brûle pas ! Il y a du feu dedans ". F. Whitehurst n'aura l'occasion de restituer le journal à la famille de Dang Thuy Trâm que 35 ans plus tard. Le journal a été traduit en anglais ainsi qu'en français sous le titre Les carnets retrouvés (1968-1979), aux éditions Picquier.
Comment le journal est-il devenu un film ? " C'est par pur hasard, répond Dang Nhât Minh. La lecture des mémoires et l'histoire extraordinaire de leur survie m'ont fortement ému. Elles m'ont rappelé la mort tragique et héroïque de mon père, le docteur Dang Van Ngu, fameux spécialiste du paludisme, qui est tombé aussi dans le Sud quand il organisait la lutte anti-paludéenne dans une région libérée. Je me suis dit que j'avais une dette morale à payer. Mais c'est l'odyssée transpacifique et émouvante du journal qui m'a décidé à mettre la main à la pâte. " Tourné en partie aux Etats-Unis, le film a reçu le prix du public du festival de Fukuoka (Japon, 2009).
Source : d'après Huu Ngoc, " Ne brûle pas ! : un film, une époque ", Le Courrier du Vietnam, 30 août 2009.
Le point de vue de la critique
Doan Cam Thi est traductrice et critique littéraire. Elle enseigne la littérature vietnamienne à l'université Paris VII-Denis Diderot. Dans un article intitulé " Vingt ans de littérature vietnamienne : 1986-2006 ", elle témoigne du renouveau de la littérature vietnamienne à la faveur des débats qui ont animé la société vietnamienne pendant le Doi Moi, mouvement du renouveau lancé par le parti communiste vietnamien en 1986. " La littérature était directement interpellée : pouvait-elle continuer à fermer les yeux sur les réalités de son époque ? Devait-elle servir le parti ou l'homme ? Comment rendrait-elle à la vie ses formes, ses couleurs et ses vibrations ? "
" La littérature vietnamienne, écrit Doan Cam Thi, n'a pas toujours été une arme au service de l'idéologie ; elle se meut, malgré une étroite surveillance des autorités. Sans critiquer ouvertement le parti ni ses principes marxistes-léninistes, les écrivains réclamaient les changements et abordaient les questions " tabous ". Vers 1986-1987, des textes comme Un général à la retraite ou La Messagère de cristal se sont démarqués du réalisme socialiste pour dénoncer la misère de l'homme ou le questionner dans les domaines du rêve et de l'inconscient. "
Deux tendances de la littérature contemporaine, relevées par Doan Cam Thi :
Les femmes vietnamiennes prennent aujourd'hui massivement la parole. " Elles expriment, par le biais de leur art, des sentiments et des pensées que l'éducation confucéenne les obligeait à taire. Elles jouent un rôle capital dans le renouvellement de la littérature grâce à la richesse de leur imaginaire et à la variété de leurs thèmes. "
La prédominance de la nouvelle sur la scène littéraire depuis une quinzaine d'années. " Quel genre traduit mieux l'immédiateté et l'instantanéité qui caractérisent le Viêt Nam contemporain en proie aux crises ? La nouvelle est de surcroît adaptée au support que constitue une presse en pleine expansion depuis le Doi Moi. Les textes courts paraissent souvent aux côtés des chroniques et des faits divers. "
Romans vietnamiens traduits en français
Phan Huy Duong est traducteur et responsable de la collection " Viêt Nam " chez l'éditeur Philippe Picquier. On lui doit notamment une très belle traduction du roman de Bao Ninh, Le Chagrin de la guerre. Il a également traduit Terre des oublis de Duong Thu Huong (Editions S. Wespieser).
Signalons, toujours chez Philippe Picquier, une petite anthologie de la littérature vietnamienne contemporaine parue en 2005 : Au rez-de-chaussée du paradis : Récits vietnamiens 1991-2003 (nouvelles choisies, traduites et rassemblées par Cam Thi-Doan).
Les Editions de l'Aube ont, quant à elles, publié A nos vingt ans de Nguyên Huy Tiêp, dans une traduction de Sean James Rose (2005). En 2009, dernière publication de la jeune génération, avec Chinatown de Thuân (Seuil, 2009), auteur vietnamienne prometteuse, traduit par Doan Cam Thi.
S'ils ne relèvent pas à proprement parler de la littérature vietnamienne, les contes et légendes qui constituent la trame du roman de Minh Tran Huy, La Princesse et le Pêcheur (Actes Sud, 2007), jeune auteur française d'origine vietnamienne, constituent un excellent prélude à la découverte du pays. Ru de Kim Thuy (Editions Liana Levi), écrit en français, est paru en 2010. En vietnamien, ru signifie " berceuse ". Née à Saigon, l'auteur quitte le Viêt Nam à dix ans et retrace dans ce roman son destin de boat people transplanté à Québec. Le Bateau de Nam Le, né au Viêt Nam, grandi en Australie, est un magnifique recueil de nouvelles cosmopolites, qui a reçu la consécration de la critique américaine (désormais traduit en français chez Albin Michel, 2010).
Une multitude de journaux paraissent au Viêt Nam. On trouve également, dans les kiosques, des hebdomadaires scientifiques, techniques, commerciaux et même de plus en plus de magazines féminins. Une version de Elle en vietnamien a même fait son apparition.
Principaux quotidiens : Nhan Dan (" Le Peuple "), journal du parti communiste vietnamien à Hanoi ; Quan Doi Nhan Dan (Journal de l'Armée à Hanoi), Tuoi Tre (Journal de la jeunesse à Saigon). Hebdomadaires en anglais traduits du vietnamien : Viêt-Nam News, Viêt-Nam Investment Review.
Tendance la plus récente en matière de presse écrite et qui n'est que la conséquence de l'intégration du Viêt Nam à l'économie internationale, l'essor de journaux en langue anglaise : journaux généralistes, comme Outlook, magazine mensuel, ou encore journaux spécialisés, comme Financial Review. Pour le visiteur non vietnamophone, ils constituent une mine d'informations facilement accessible, où s'affichent les dernières tendances du tourisme.
En juillet 2006, un nouveau décret sur la presse est entré en vigueur au Viêt Nam prévoyant des sanctions contre quiconque publie des " secrets " ou des informations " nocives ". Le texte du décret permet de sanctionner par de très fortes amendes des informations qui " violent les traditions culturelles ", contiennent des éléments " nocifs ", " superstitieux " ou " réactionnaires ". Le texte vise aussi ce qui " déforme la vérité historique, dénie les acquis révolutionnaires, porte atteinte à la Nation, aux grands hommes et héros nationaux, calomnie et porte atteinte au prestige des services et organisations ". Sont également visés les cafés Internet dont les gérants portent désormais la responsabilité des sites visités par les utilisateurs.
Sources : AFP et site Internet de Reporters sans frontières - www.rsf.org
Un attroupement autour d'une fenêtre de rez-de-chaussée, trente personnes assises le regard rivé vers la télévision... Ici, la télévision est reine. Vieynam Television (VTV) est sous l'autorité du cabinet du Premier ministre et du comité central du parti communiste vietnamien. En 2013, VTV diffuse neuf chaînes de télévision nationales : VTV 1 (chaîne généraliste : informations, politique...), VTV2 (chaîne éducative : apprentissage des langues étrangères...), VTV3 (la plus populaire, divertissements, football...), VTV 4 (généraliste, avec une vocation internationale puisqu'elle est reprise par câble et par satellite dans le monde entier), VTV 5 (minorités ethniques), VTV 6 (jeunesse), VTV 7 (éducation), VTV 8 (généraliste, en anglais) et VTV 9 (généraliste). VTV diffuse également 5 chaînes régionales : VTV Hue, VTV Da Nang, VTV Phu Yen, VTV Can Tho 1 et VTV Can Tho 2. VTV dispose de sa propre société de production, Vietnam Television Film Center, qui réalise des téléfilms, des séries ou des programmes courts.
Il est également possible de capter environ 70 chaînes étrangères par voie satellitaire (possibilité de regarder TV5 dans les hôtels équipés). La télévision du Viêt Nam diffuse quotidiennement un journal d'information en français, en direct à 15h sur VTV2 et en différé vers 23h15 sur VTV1. Les films chinois et les matchs de football sont regardés à des heures très tardives ou très matinales.
K+/Canal+
La compagnie VSTV, coentreprise entre la Télévision du Viêt Nam (VTV) et le groupe Canal+, leader de la télévision payante en France, ont lancé en 2010 une nouvelle offre de télévision numérique par satellite au Viêt Nam sous la marque K+. La lettre K pour le mot vietnamien Kênh qui veut dire " chaînes ". Il s'agit de la première joint-venture (JV) franco-vietnamienne dans le domaine de l'audiovisuel. Cette JV comporte deux actionnaires : VTV - la chaîne publique vietnamienne - (51%) et Canal+ Overseas (49%). Canal+ a le management opérationnel de la société, bien que minoritaire. K+ est un bouquet composé de chaînes vietnamiennes et internationales et couvre toutes les thématiques : cinéma, sport, jeunesse (chaînes enfants), style de vie, documentaires, information, etc. Outre la diffusion de plus de 80 chaînes en numérique, K+ édite 3 chaînes de divertissement de haute qualité : K+1, K+ Nhip Song, K+ Phong Cach. Les chaînes ont bien entendu l'aval de la VTV qui est en charge du contrôle éditorial. K+ distribue ses chaînes sur tout le Viêt Nam, par le satellite Vinasat. K+ peut donc être reçu partout, dans les villes comme dans les campagnes, et dans les endroits les plus reculés, grâce à une simple parabole et à un décodeur. En 2013, le prix de l'abonnement varie, selon les formules de 65 000 VND/mois (Access, 3US$), 190 000 VND/mois (Premium, 9US$), à 270 000 VND/mois (Premium HD, 13US$). K+ s'est déjà fait des ennemis. Les Vietnamiens ne comprennent absolument pas pourquoi ils devraient payer pour regarder les matches de foot...
Depuis le 15 mai 2013, un nouveau décret, la Décision 20/2011/QD-TTG, impose à 4 catégories de chaînes de télévision étrangères la traduction intégrale et simultanée de leurs programmes. La société K+, co-créée par le groupe français Canal +, a immédiatement cessé la diffusion de 21 chaînes, parmi lesquelles CNN, la BBC et Star World. Les 4 catégories concernées par ce nouveau décret sont les chaînes cinématographiques, d'informations, contenant des programmes scientifiques et éducatifs, et consacrées aux documentaires, aux divertissements, au sport et à la musique.
Suite à cette décision, Reporter Sans Frontière (RSF) publiait un communiqué : " Nous réclamons auprès des autorités vietnamiennes le retrait immédiat de ce décret, qui vise clairement à contraindre les chaînes étrangères à se retirer du pays. Se conformer à cette loi provoquerait des coûts trop élevés pour les chaînes, qui ne pourront toutes s'y soumettre. Mais au-delà des frais engendrés, cette mesure, difficile à mettre en oeuvre, ouvre surtout la porte à toutes les censures ".
Sous l'autorité du parti communiste vietnamien, la radio nationale couvre l'ensemble du territoire, y compris les îles de la mer d'Orient. Malgré les progrès enregistrés par la télévision en termes de couverture hertzienne, la radio garde une importance particulière dans certaines zones rurales, où elle est encore parfois diffusée par haut-parleurs. Un programme est diffusé dès 6h du matin. Il y en a pour tous les goûts en matière de variétés... linguistiques, puisque la radio vise à contenter ceux qui parlent l'anglais, le français, le russe, le japonais, le cantonais, le mandarin et le khmer. Cette radio, qui date de 1945, servait alors d'organe de diffusion à la propagande du Parti du Nord Viêt Nam à l'intention du Sud Viêt Nam. Par ailleurs, à certaines heures, il est possible de capter Radio France International (RFI) au Viêt Nam. Pour se renseigner sur les différents modes de diffusion de RFI et notamment sur les fréquences, voir leur site Internet - www.rfi.fr Le site Web de la station est censuré sur le territoire vietnamien.
Le Courrier du Vietnam est le seul journal en français au Viêt Nam. Lancé en 1993, il est publié par l'Agence vietnamienne d'information (AVI). Hebdomadaire, paraissant le jeudi, il propose des informations générales, partagées entre l'actualité vietnamienne et internationale, et plusieurs rubriques (économie, éducation, société, culture, sports, loisirs...). Une rubrique spéciale est dédiée au tourisme, avec des infos pratiques sur les fêtes et les sites pittoresques ou historiques du pays. Vendu 15 000 VND, son tirage se situe autour de 4 000 exemplaires. Il est également disponible en ligne - http : //lecourrier.vn/lecourrier/fr-fr/home/default.aspx
L'émission télévisée " Espace francophone ", produite par Le Courrier du Vietnam et diffusée sur la chaîne VNews de l'AVI les dimanches (13h15, 17h30 et 20h30), reste un lien fort avec la Communauté francophone au Viêt Nam et dans le monde.
Revues françaises : on peut également avoir accès à certaines revues françaises, lesquelles peuvent être achetées aux petits marchands des rues, dans les kiosques des grands hôtels internationaux ou être feuilletées au Centre culturel français de Hanoi.
Hanoi et sa région sont riches de traditions musicales. Elle sont néanmoins menacées de tomber dans l'oubli même si une poignée de passionnés s'attachent à faire (re) vivre l'une ou l'autre. Citons :
Le hat cheo (chant comique) : il s'agit d'un genre théâtral développé à partir des chants et danses populaires profanes ou religieuses du delta du fleuve Rouge. Il atteint sa maturité entre le XVe et le XVIe siècle. Le cheo est considéré comme la plus ancienne forme d'opéra vietnamien existante. Selon certains auteurs, cheo serait une déformation phonétique de trao qui signifie " rire de ", " se moquer ". Les représentations renferment une forte charge satirique qui n'hésite pas à prendre pour cible le pouvoir en place. Il s'agit d'un art populaire d'essence paysanne et villageoise, qui ne requiert pas de scène de théâtre, pratiqué par des comédiens et chanteurs amateurs dans la cour de la maison communale. La scène était constituée d'une natte étalée devant un rideau, à même le sol, favorisant ainsi un rapport direct entre le public et les acteurs. La musique utilise les flûtes, des instruments à cordes (dan nguyêt, dan tranh, nhi, liu et ho) et des percussions. Au début du XXe siècle, le hat cheo fait son entrée en ville. Il se joue désormais dans des théâtres spécialisés avec une scène et des décors. Le genre évolue en fonction du contexte politique, traite des sujets d'actualité et peut même recourir à la musique occidentale.
Le ca tru : en 2009, le Viêt Nam a demandé à l'Unesco de reconnaître le " ca tru " en tant que patrimoine culturel immatériel de l'humanité à sauvegarder d'urgence. " Le ca tru est une forme complexe de poésie chantée que l'on trouve dans le nord du Viêt Nam et qui utilise des paroles écrites selon des formes poétiques vietnamiennes traditionnelles. Les groupes de ca tru sont composés de trois personnes : une chanteuse qui utilise des techniques respiratoires et le vibrato pour produire des ornementations sonores uniques, tout en jouant des claquettes ou en frappant sur une boîte en bois ; et deux instrumentistes qui l'accompagnent de la sonorité profonde d'un luth à trois cordes et du rythme énergique d'un tambour d'éloge. Certaines représentations de ca tru comprennent également de la danse. Les diverses formes de ca tru remplissent des fonctions sociales différentes : on distingue notamment les chants de dévotion, les chants de divertissement, les chants interprétés dans les palais royaux et ceux interprétés lors des concours de chant. " Ajoutons qu'Aliénor Anisensel, une des rares spécialistes de cet art oublié, est française. Cf. sa page personnelle : www.crem-cnrs.fr/membres/a_anisensel.php A Hanoi, le ca tru dispose d'un théâtre dédié, mais pour une première approche, il est conseillé de se rendre au 42, Hang Bac, au dinh Kim Ngan (maison communale des Joailliers) où des représentations à l'intention du public touristique sont régulièrement organisées.
Le hat xam (chant des aveugles) : son origine remonte à la dynastie des Trân (XIIIe siècle). Selon la légende, sous le règne du roi Trân Nhân Tông (1279-1293), le prince héritier Trân Quôc Dinh aurait été rendu aveugle par son propre frère Trân Quôc Toan, qui, ainsi, s'empara du trône. Trân Quoc Dinh fut abandonné dans une forêt profonde pour servir de proie aux fauves. Emu par ses pleurs déchirants, le Bouddha lui apparut et lui révéla des airs capables d'attendrir les coeurs les plus durs. Sauvé, ce prince aveugle refusa de revenir au palais pour passer le reste de sa vie à enseigner cet art musical, qui, au fil du temps, devint le gagne-pain des malvoyants.
Le hat xâm relève du genre folklorique, dont les phrases mélodiques sont constituées sur le pied de 6-8. Les chansonniers ne sont pas des mendiants, il s'agit de véritables artistes ambulants qui voyagent en groupe de deux à cinq ou en famille. Les airs de xâm parlent du destin et du malheur des pauvres, exaltent les exploits des héros, ou, sur un mode humoristique, critiquent les vices et turpitudes des mandarins. Les instruments de musique utilisés comprennent la viole à deux cordes, les claquettes et cliquettes en bambou et deux tambourins. Le genre connaît son âge d'or au cours des années 1920-1939, dans le nord du Viêt Nam. Il est aujourd'hui tombé en désuétude et reconnu comme un patrimoine immatériel à sauvegarder. Le samedi, des représentations de hat xâm sont organisées à proximité du marché Dông Xuân (Vieux quartier).
La tradition des arts figuratifs a toujours été très vivante au Viêt Nam, ce dont témoignent les nombreuses estampes populaires. En 1925, avec la création de l'école des beaux-arts d'Indochine à Hanoi, succursale de l'école nationale des beaux-arts de Paris, cette tradition est revivifiée au contact de l'art occidental. L'art moderne vietnamien est né, illustré par des peintres comme Nguyên Sang, Nguyên Gia Tri, To Ngoc Van ou Bui Xuân Phai.
Surnommé " le peintre de l'âme de Hanoi ". Diplômé en 1945, il est issu de l'une des dernières promotions de l'école des beaux-arts de Hanoi. Il rejoint le maquis communiste et participe à la Révolution. De retour à Hanoi en 1952, il travaille dans son atelier sur ses thèmes de prédilection, rues de Hanoi, portraits de famille, natures mortes, en décalage avec une peinture militante. Il enseigne à l'école des beaux-arts et donne des illustrations à des journaux. En 1957, il s'engage dans une tentative de libéralisation des arts et lettres qui se heurte à la notion d'art au service du peuple mise en avant par le parti. Le mouvement est réprimé sans état d'âme par le pouvoir. Bui Xuân Phai échappe au camp de travail mais il perd son poste d'enseignant. De 1960 à 1988, diminué physiquement du fait des privations endurées dans le maquis et dépourvu de revenus financiers, Bui Xuân Phai mène une vie difficile mais caractérisée par une fidélité sans faille à sa vocation d'artiste. Bui Xuân Phai connaîtra une gloire posthume. Ses toiles les plus connues, qui représentent les rues de Hanoi baignées d'un sentiment de solitude et de mélancolie, sont très cotées sur le marché de l'art.
L'ancestrale tradition picturale des Vietnamiens s'exprime selon diverses techniques. La plus connue est celle de la laque. Jusqu'à l'introduction des techniques de l'imprimerie occidentale au XIXe siècle, les Vietnamiens avaient recours à la xylographie et utilisaient des planches de bois gravées en relief afin d'imprimer des textes religieux, des documents de Cour et des images populaires. Ces dernières étaient en particulier fabriquées dans le village de Dông Hô (province de Bac Ninh) et rue Hang Trông (rue des Tambours), à Hanoi. Deux techniques de fabrication correspondant à deux styles différents étaient mises en oeuvre.
Art de la laque : C'est une technique qui serait connue depuis plus de deux mille ans. La laque est une matière végétale, le suc laiteux de l'arbre à laque (cây son). Ce liquide est conservé pendant deux à trois mois dans des paniers en bambou imperméabilisé. Le dépôt est ensuite mélangé avec de la résine, de la térébenthine et des colorants pour obtenir une laque colorée. C'est une matière très résistante, aux insectes, à l'eau salée, à la chaleur. Elle peut s'appliquer sur une multitude de supports : bois, cuir, papier, toile, cuir, vannerie... C'est un certain Trân Lu, patron de la corporation des laqueurs, qui au début du XVIe siècle rapporta d'une mission d'ambassade en Chine les techniques de dorure et d'argenterie.
L'art de la laque poncée a vu le jour vers 1932 sur l'inspiration d'un groupe de peintres sortis de l'école supérieure des beaux-arts d'Indochine.
Après composition du dessin, celui-ci était recouvert d'un vernis opaque (canh gian). Ce vernis était ensuite poncé, révélant images et couleurs selon des effets jamais totalement maîtrisés.
Un documentaire de Momoko Seto, La Laque en Asie (2010), retrace l'histoire de cette technique d'excellence présente en Asie depuis plus de 9 000 ans. Sur le site : www.setomomoko.org
Techniques de Dông Hô : À Dông Hô, village situé à environ 40 km à l'est de Hanoi, les estampes étaient imprimées par l'application d'une planche de bois de plaqueminier gravée. Elles représentaient des scènes traditionnelles : vie à la campagne, jeux traditionnels, scènes d'amour gaillard ou courtois, scènes de jalousie... L'estampe utilisait du papier Zo, papier d'origine végétale (rhamnoneuron balansae), enduit de nacre (diêp). Elle était coloriée par applications successives de masses correspondant aux différentes couleurs et gravées sur autant de planches de bois. Quelques rares ateliers maintiennent encore la tradition dans le village de Dông Hô et les estampes, en vente dans les vieilles rues de Hanoi, constituent, pour un prix très modique, de magnifiques cadeaux à encadrer.
Techniques de la rue Hang Trông : Dans la rue Hang Trông (quartier Central, près de la cathédrale), le dessin imprimé sur du papier industriel était colorié au pinceau. Les estampes de Hang Trông représentaient surtout des images cultuelles (Tigre blanc, saints) et trahissaient une influence chinoise plus marquée. Ces estampes étaient surtout fabriquées pendant le 11e et le 12e mois lunaire afin d'être vendues pendant le Têt où elles étaient l'ornement des foyers.
La rue Hang Trông est désormais vouée à d'autres commerces mais quelques artisans dépositaires de ce savoir-faire maintiennent la tradition. Les estampes dites de Hang Trông sont vendues dans les boutiques des vieilles rues de Hanoi.
Cher voyageur, nous vous prions de faire une halte
Admirer le paysage et mettre fin à votre tristesse.
Veuillez acheter nos estampes aux couleurs vives
Représentant des scènes chaleureuses de coqs et de cochons.
Chanson populaire citée in FANCHETTE Sylvie et STEDMAN Nicholas. À la découverte des villages de métier au Vietnam. Dix itinéraires autour de Hanoi, IRD et Thê Gioi. Hanoi, juin 2009.
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