Guide Leipzig : Liepzig en 20 mots-clés
Faire
Faire le tri des déchets ménagers. Les Allemands attachent de l'importance à la propreté et à l'écologie, et si l'on ne respecte pas les règles de base en matière de tri des déchets, on risque de provoquer une hostilité certaine.
Rester calme face aux conduites routières un peu vives. La plupart des Allemands, de fait, sont des gens très pressés. Arriver vite sur l'autoroute en faisant des appels de phare pour qu'on laisse la place de doubler est devenue chose commune. Il ne faut donc pas le prendre contre soi ; les codes locaux sont simplement parfois un peu " speeds ".
Donner un pourboire dans les cafés et les restaurants est une tradition en Allemagne. Ce "trinkgeld", souvent très attendu par les serveurs, correspond environ à 5 à 10 % du prix de la note. Contrairement à la France, il faut savoir qu'on ne laisse pas de monnaie sur la table. On donne en effet le pourboire de la main à la main, en payant le serveur lorsqu'il se présente à nous. Par exemple, s'il vous demande 9 €, vous pouvez dire, en tendant un billet de 10 € : " Es stimmt so " (C'est bon ainsi), ou bien sur un billet de 20 € : " Machen Sie 10 " (Faites 10).
Ne pas faire
Se vexer si les gens ne vous affichent pas une politesse marquée dans les services. Les codes allemands imposent moins de sourires que les codes français, et il n'est pas du tout impoli en Allemagne de ne pas en esquisser. Une certaine froideur ne signifie pas pour autant de l'hostilité, et les signes extérieurs de cordialité sont simplement un peu différents.
Plaisanter sur le nazisme. Dans ces moments-là, les Allemands n'ont pas d'humour. Le poids de l'histoire est traumatique et on comprendra que ce sujet les mette évidemment mal à l'aise.
Tenter le coup de se garer sans payer (les auxiliaires de stationnement passent de façon assez systématique), de rouler au-dessus de 50 km/h en ville (les radars sont omniprésents) ou de traverser ostensiblement un passage piéton au rouge (n'importe quel agent de la loi vous verbaliserait). On ne plaisante pas avec la circulation !
Voilà le mot rêvé pour tout un pan de la jeunesse allemande, et tout particulièrement celle de Leipzig : celle qui a solidement pris pied depuis les années 1990 dans les quartiers sud et ouest, étudiante, sorteuse, politisée, veut être alternative ! Il s'agit de tourner le dos à l'Allemagne travailleuse, industrielle, consommatrice, celle des supermarchés et des autoroutes, des centres commerciaux et des vacances aux Baléares, qui roule en Mercedes ou en Audi et qui élit la CDU et même la SPD. Cette " Allemagne à papa ", issue des Trente glorieuses, pourtant très présente aussi à Leipzig, cette jeunesse-là, si visible dans la ville, qu'elle soit bobo ou véritablement marginale, veut de l'alternatif. Plus tout à fait une jeunesse, d'ailleurs, puisque ceux qui ont construit ce mode de vie à la chute de la RDA peuvent avoir 50 ans aujourd'hui, mais peu importe : c'est le style qui compte. Aimer le " multi-kulti ", l'international, préférer le bio ou les bouis-bouis indiens à la culture traditionnelle, siffler l'équipe d'Allemagne de football, aménager des bars dans les anciennes usines, aimer les esthétiques destroy et post-industrielles, les graffitis, écouter du punk-rock, apprécier la présence des gothiques, l'art contemporain déconstructiviste, soutenir les squatteurs... Petit à petit, l'Alternativ est pratiquement devenue la mode majoritaire à Leipzig et c'est pour elle que vibrent le Südvorstadt, Connewitz et Plagwitz. Ne pas aller trop souvent dans le centre-ville, couvert de centres commerciaux et de symboles de la consommation de masse -avec l'exception de la Moritzbastei, toujours un favori de la jeunesse qui bouge -, préférer les boutiques du Feinkost, l'ambiance de la Karli et plus encore aujourd'hui de la Karl-Heine-Strasse, écouter le soir des Dj's cool, rouler en vélo ou avec des carburants alternatifs, comme l'huile de colza... (quoique !) Comme à Berlin ou à Hambourg, l' " Alternativ " est devenu à Leipzig synonyme de hype, de trendy, de cool, versus le langweilig, l'ennuyeux que colporte le mode de vie classique des " Allemands moyens ". Vous trouverez dans la ville différents pôles de l'Allemagne alternative : politisée, engagée à l'extrême-gauche à Connewitz, plus consommatrice et bobo dans le Südvorstadt, plus artiste et branchée à Plagwitz. De la Südplatz aux canaux de Plagwitz, vous vous ferez une idée !
Curieusement, dans cette ville au passé modeste dans la sphère des arts plastiques, l'art est devenu un atout, voire l'atout majeur pour son image ! C'est au nom de sa prestigieuse école d'art contemporain que Leipzig assoit sa réputation, son hype, son image de ville tendance. Cela tient à très peu de choses, à vrai dire cela ne tient au départ qu'à une école, et même à un artiste de cette école. L'oeuvre de Neo Rauch, disciple de la Leipziger Schule des années 1960-70 qui mêlait réalisme et monumentalisme préconisés par les standards de la démocratie populaire et expressionnisme, est apparue aux yeux des galeristes américains en quête de nouveauté comme la synthèse parfaite entre l'expérience communiste et le post-modernisme qui va dans le (bon) sens de l'Histoire. Quasiment du jour au lendemain, ses productions, et dans son sillage, celles de ses élèves à la Hochschule für Grafik und Buchkunst, sont devenues de l'or. Un mélange de pop-art, de surréalisme, et de réalisme socialiste, si exotique aux yeux de ces vendeurs d'art occidentaux. Devant le dynamisme d'artistes de sa génération et de la génération suivante, qui ont su établir des espaces de création aussi merveilleux que la Baumwollspinnerei, le Westwerk ou le Tapetenwerk, et le succès des toiles de Rauch, le mélange détonnant était là : Leipzig est une ville d'art, propice à la création, un univers stimulant. Pour les amateurs d'art contemporain comme pour ses artisans, c'est un fait : la Messestadt saxonne est devenue un incontournable du genre.
Ne cherchez pas trop les ruelles dans la grande cité saxonne ! Leipzig est une ville de grandes avenues, de plans à angle droit, presque à l'américaine. La plupart des quartiers de la ville sont bâtis sur un plan rectangulaire, planifié (héritage du XIXe siècle rationnaliste), autour d'une immense avenue centrale : le Südvorstadt autour de l'axe Petersteinweg / Karl-Liebknecht-Strasse ; Plagwitz autour de la Karl-Heine-Strasse, le Waldstrassenviertel autour de la Waldstrasse, Gohlis autour de la Gohliser Strasse, les quartiers de l'Est autour des axes Eisenbahnstrasse, Dresdner Strasse et Prager Strasse. Même la vieille ville a un plan assez régulièrement rectangulaire, qui s'articule autour de la Grimmaische Strasse. Parfois, les distances à parcourir sont importantes, et rectilignes, d'où l'utilité du tramway, qui permet d'évoluer à bonne vitesse le long de ces avenues, et d'où aussi l'affection des Leipzigois pour le vélo. Dans les deux quartiers phare de sortie, ce sont les avenues centrales qui sont aussi les centres de la vie : la " Karli " et la Karl-Heine-Strasse, où les établissements se succèdent en longueur plutôt qu'en concentré. Une dimension à avoir en tête pour arpenter la Messestadt !
Voilà une mémoire schizophrène à Leipzig plus encore qu'ailleurs : celle du communisme. D'un côté, les pouvoirs publics semblent vouloir effacer toute trace de l'époque, si récente, où Leipzig était la plus grande ville de RDA après Berlin-Est. Destruction jusqu'à la dernière brique de l'université communiste pour ériger un complexe typiquement occidental, démolition des bâtiments d'apparence typiquement communiste dans le centre (sur le Ring), relookage très occidental de la City-Hochhaus, développement de la mémoire critique envers le régime de la RDA (musée de la Stasi, Zeitgeschichtliches Forum), transformation des lieux névralgiques de la ville en centres commerciaux, Leipzig a cumulé les " gommages " des traces du communisme. Si bien qu'en dehors de quelques bâtiments incontournables (les massifs immeubles staliniens de la Rossplatz, l'Opéra et la Gewandhaus), les traces évidentes du pouvoir communiste sont assez faibles dans la Messestadt. Elles se retrouvent plutôt en dehors des quartiers centraux, comme sur l'ancien espace de foire avec le pavillon soviétique et son étoile rouge, ou dans l'architecture hyper-réaliste de certains quartiers faits de " blocs " bien communistes : Grünau, la rue du 18 octobre. Mais si vous parlez aux Leipzigois de souche, et de plus de 30 ans, ils vous parleront souvent avec une certaine nostalgie de leur ville d'avant, enfouie à jamais. Les habitants " alternatifs " du Südvorstadt se sont par exemple organisés pour préserver le Feinkost, ancienne usine agro-alimentaire, et son emblème, la publicité très RDA de la " Famille cuiller ", Löfelfamilie, chère aux mémoires locales. On vous parlera sans doute de l'aspect plus bon enfant des rapports sociaux, de la solidarité, plus présente, de la place des femmes, sécurisée par une parité plus importante et par une aide décisive à la petite enfance, de la délinquance minime, de l'inexistence du problème du chômage et des disparités sociales... Dans cette ville ou tant d'Allemands de l'Ouest ont afflué dès les années 1990 pour y mener leurs vies, les Leipzigois d'origine tiennent souvent, tout en formulant eux-mêmes les critiques légitimes au régime dictatorial de l'Est, à valoriser aussi les aspects positifs de la société dont ils sont issus, trop souvent niés par le nouveau pouvoir. Malheur aux vaincus...
S'il est vrai de dire que Leipzig est une ville de l'alternatif et des contre-cultures, il est tout aussi indéniable que la Messestadt s'est faite un véritable temple de la consommation ! D'où peut-être son attrait, compensatoire, pour les alternatives ? En tout cas, Walter Ulbricht, le dirigeant de la RDA des années 1960, se retournerait probablement dans sa tombe s'il pouvait voir combien, en l'espace de 25 ans (et même en 10 ans), les autorités municipales et le nouveau pouvoir ont réussi à transformer un centre-ville entier en un gigantesque centre commercial ! Dans toute l'enceinte du Ring, à l'exception du petit quartier de la Nikolaikirche, Leipzig n'est qu'un grand magasin à ciel ouvert. En plus des nombreux magasins, dont des chaînes, alignés dans les rues Petersstrasse, Hainstrasse, Brühl et Grimmaische Strasse, la vieille ville de Leipzig multiplie les centres commerciaux : Städtisches Kaufhaus, Höfe am Brühl, Petersbogen, sans oublier l'immense gare, transformée en gigantesque centre commercial sur deux étages, Hauptbahnhof Promenaden. Le samedi, toute la région afflue dans Leipzig centre pour faire du shopping. La ville, aujourd'hui mercantile au possible, rattrape bien son absence de capitalisme des décennies précédentes...
Parmi toutes les subcultures qui rayonnent à Leipzig, le mouvement Gothic est peut-être celui qui se distingue le plus à Leipzig. Non seulement parce que ses adhérents y sont nombreux et visibles, mais aussi parce que la cité saxonne a su s'emparer du phénomène et le fédérer en mettant sur pied le plus grand rassemblement gothique d'Europe, le festival Wave-Gotik-Treffen. Dark, Darkwave, culture sombre, les gothiques se font communément appeler en ex-RDA Gruftis, du mot allemand Gruft, la tombe ; " ceux de la tombe, les tombelards " ou quelque chose d'approchant. Né autour des mouvements punks et new wave au début des années 1980 en Angleterre, le mouvement gothique a vite trouvé des adhérents dans la jeunesse contestataire d'Allemagne de l'Est, plus encore qu'à l'Ouest. A Berlin-Est comme à Leipzig, cette culture urbaine gravitant autour de formes de rock sombre, de l'idée de mise en scène de soi avec un imaginaire de la mort, des vampires, des fantômes, mais aussi un délire autour d'univers historiques comme le médiéval-fantastique, le baroque ou le " fin de siècle ", s'est rapidement rendue très visible dans la rue. A Leipzig, elle a particulièrement eu la dent dure, et une Szene grufti très établie connait aujourd'hui encore un grand essor, avec magasins, bars, lieux de rencontre, évènements. Bien entendu, à Pentecôte chaque année, c'est l'apothéose, car les gothiques de toute l'Europe voire du monde entier affluent dans la Messestadt pour se rassembler, festoyer, participer aux concerts et aussi parader avec leurs costumes excentriques dans toute la ville !
Ce concept typiquement allemand est une valeur dans tout le pays, mais il s'applique tout particulièrement à Leipzig. Gemütlich signifie confortable dans un sens large qui définit plus une qualité de vie, un bien-être découlant de bonnes conditions matérielles, qu'un sens plus réduit que connote le mot français de confort. Les Allemands, et tout particulièrement les Leipzigois, ont envie de se sentir bien dans leur espace de vie, en évoluant dans un cadre en conformité avec leurs aspirations, et donc veulent garantir cela par un confort matériel. Un café gemütlich, ce sera un établissement où l'on peut s'installer confortablement, mais aussi dans la tranquillité, la paix, sans être pressé, dans un environnement accueillant et chaleureux. La Gemütlichkeit passe alors par une attitude des hôtes : mettre des canapés confortables, de la musique agréable, laisser aux clients le temps de se détendre ; au fond, le gemütlich allemand rejoint quasiment le cosy anglais. A Leipzig, les établissements de sortie, mais aussi les infrastructures urbaines sont pensés en ce sens. De larges trottoirs, beaucoup d'espaces verts, des endroits où se poser, des appartements spacieux, des jardins nombreux, l'aspiration au confort passe par beaucoup de moyens. A final, Leipzig est une ville agréable à vivre, pas trop saturée par les voitures, où nombreux sont les lieux pour sortir, se mettre au vert, où le tempo est détendu. Loin des métropoles occidentales stricto sensu travailleuses, bruyantes, pressées, embouteillées, aux havres de paix peu présents, Leipzig arbore, même si on la compare à beaucoup de grandes villes allemandes, une qualité de vie très visible même pour le visiteur. Qui pourra alors s'installer tranquillement dans un Biergarten, consommer ce qu'il veut à son rythme et prendre son temps pour prendre le pouls de la Messestadt. C'est ça, la Gemütlichkeit !
Dans son faciès, chaque ville est plus ou moins marquée par une époque phare, celle de son essor ou de son expansion urbaine. Leipzig, définitivement, est une ville du Gründerzeit, cette époque de l'unification allemande, du triomphe de la bourgeoisie industrielle et de la prospérité économique de l'Allemagne, qui va des années 1870 à 1914. Cette époque, qui correspond plus ou moins à la Belle-Epoque française, a vu triompher de nombreux styles architecturaux très tournés vers le travail des façades, vers l'apparat, l'élégance et la traduction en pierre du pouvoir bourgeois : l'Art nouveau, le néo-clacissisme, l'historicisme déclinant ses néo (néo-gothique, néo-baroque, néo-renaissance), le monumentalisme. A Leipzig, elle a vu se développer et se structurer en parts intégrantes de la ville, débordant le cadre naturel de la vieille ville et du Ring aménagé un siècle plus tôt, des quartiers très grands et très étendus. Aujourd'hui, on peut compter 20 km du nord au sud et pareil d'est en ouest, d'aire urbaine aménagée de manière quasiment continue à cette époque. Et c'est sous cet angle que Leipzig apparait de la manière la plus évidente : des avenues, des rues au plan perpendiculaire, bâties au tournant des XIXe et XXe siècles, dans une architecture unie et élégante. Que ce soit pour des immeubles bourgeois ou ouvriers, pour des usines ou pour des monuments d'apparat, la Messestadt présente une très belle unité Gründerzeit. Particulièrement harmonieuse et Art nouveau dans le Waldstrassenviertel, industrielle à Plagwitz, bourgeoise et néo-classique dans le Südvorstadt. Malgré le passage de la guerre, des aménagements " communistes " et une substance historique plus ancienne, Leipzig est restée ancrée à la Belle-Epoque. Ce qu'elle doit peut-être au fait que la ville ait atteint son apogée démographique à cette période et n'a depuis que stagné voire régressé en terme de nombre d'habitants, ne se trouvant ainsi pas dans la nécessité d'accroître son parc immobilier, se devant même au contraire d'entretenir l'existant et se trouvant dans certains quartiers face au problème du dépeuplement des logements !
Elle est peu visible dans l'activité contemporaine (Leipzig s'est massivement reconvertie dans le tertiaire), mais en revanche, son Histoire est lisible dans des pans entiers de la ville ! L'aventure industrielle a entièrement conditionné le développement de Leipzig depuis le XIXe siècle, ainsi que sa physionomie. Il y a un siècle, Leipzig était l'un des grands centres industriels de ce pays qui a pris le train de l'industrialisation avec quelques décennies de retard par rapport à ses voisins de l'Ouest, mais avec sérieux et abondance. Mécanique, construction, textile, production en rapport avec le livre, agro-alimentaire, extraction minière, chimie, Leipzig a été une grande ville d'industrie polyvalente et diversifiée. Celle qui fut la reine du commerce avec ses foires fut ensuite un vivier d'entrepreneurs, aidés par des initiatives comme celle de Carl Heine à Plagwitz qui créa une véritable zone d'activité industrielle avec usines, voies de transport par chemin de fer et par canaux et main-d'oeuvre à proximité. Dans la seconde moitié du XXe siècle, le régime communiste exploita jusqu'à épuisement le secteur industriel, en transformant tout le sud du bassin leipzigois en un immense terrain d'extraction du lignite et la région entre Leipzig et Halle en une couronne de la chimie absolument hallucinante. Dans la ville, Reudnitz, Lindenau, Plagwitz ou le quartier de l'Eisenbahnstrasse furent des quartiers ouvriers très industrialisés jusque dans les années 1990. On trouve dans la grande cité saxonne des vestiges d'industries de différentes époques, de Plagwitz, quartier emblématique du XIXe siècle aux usines préservées et classées aux monuments historiques, au BMW-Werk, usine automobile implantée depuis 2005 à côté de la Neue Messe, en passant par les nombreuses usines léguées par la RDA aux quatre points cardinaux de la ville. Dans cette cité si tournée vers les commerces et les services aujourd'hui, l'industrie est une marque de fabrique paysagère et génère chez les Leipzigois une véritable Industrieromantik, romantisme industriel.
Leipzig est une ville de sortie, et plus particulièrement, une ville de " Kneipen ". Kneipe renvoie au départ à l'idée de bistrot populaire, simple, en Allemagne ; mais dans la nouvelle tendance qui s'est popularisée depuis Berlin dans les années 1990, le Kneipe des villes allemandes post-modernes est un lieu de vie urbaine assez polyvalent : on y petit-déjeune, on y prend le café, on y déjeune, on y dîne, on y passe la soirée. Parfois, on y danse, on y visionne des films, des séries, ou du football... A la fois café, bar et resto, le Kneipe permet de passer des heures sans souci ; du matin à tard le soir, on y trouve son compte. Souvent, la déco découle d'un concept, d'une idée originale : rétro, industrielle, design, rock, destroy, cosy, thématique (à l'effigie d'Eric Cantona !), ce sont rarement des lieux neutres ; bien au contraire, ils cherchent à obtenir des atmosphères uniques, personnalisées. Les rues des quartiers de sortie, de la Karl-Liebknecht-Strasse à la Karl-Heine-Strasse en passant par la Gottschedstrasse, rivalisent d'établissements juste gemütlich, confortables, où l'on peut manger de bons plats ou bavarder pendant des heures dans une ambiance spécifique. Dans ce pays où la déco intérieure est si importante, l'investissement des bars dans ce domaine est très heureux : vous irez de découverte en découverte et, comme les Leipzigois, vous pourrez choisir les ambiances qui vous correspondent le mieux pour vos moments de sortie.
Le livre a été l'un des éléments phare de l'histoire de la ville, aussi bien d'un point de vue économique que pour son rayonnement culturel. Ville d'imprimerie et d'édition depuis la Renaissance, la Buchstadt Leipzig s'est fait de ce secteur une spécialité, jusqu'à régner sur un quasi-monopole à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. Un quartier entier était à cette époque consacré à cette activité, le Graphisches Viertel (quartier graphique), concentrant imprimeries, maisons d'éditions et industries secondaires du secteur. La majorité des ouvrages de langue allemande, pendant presque deux siècles, a été imprimée dans le " Klein-Paris " saxon. L'association de l'économie du livre allemande y a été fondée ; Reclam, Breitkopf ou Baedeker, qui comptent parmi les éditeurs les plus illustres de l'Histoire allemande, étaient des maisons leipzigoises. Mais la guerre et la séparation des deux Allemagne a porté un coup fatal au secteur du livre qui en Allemagne de l'Ouest a été déplacé dans d'autres villes, comme Francfort-sur-le-Main, et en Allemagne de l'Est n'a pas résisté à la faillite économique du pays symboliquement. Certains éditeurs historiques ont renouvelé des antennes à Leipzig après la Réunification, mais ces démarches ont été insuffisantes pour ramener le livre dans la Buchstadt Leipzig. Néanmoins, Leipzig peut encore témoigner d'un lien fort avec cette histoire récente, par la tenue de la deuxième plus grande Foire du livre du pays tous les ans au mois de mars, la Buchmesse, et par la présence de la Deutsche Bücherei, grande bibliothèque nationale qui officie désormais en binôme avec Francfort. On lira aussi grandeur nature cette histoire sur les bâtiments du Grahpisches Viertel, dans le musée des Arts imprimés à Plagwitz ou dans le musée du Livre de la Deutsche Bücherei.
C'est ainsi que Leipzig aime se faire appeler : Messestadt, ville de foires. C'est de son privilège de foires acquis au Moyen-Âge que Leipzig a tiré son essor, sur elles qu'elle a fondé son Histoire. Leipzig est par essence une ville de marchands, de commerce, d'échanges. Les plus grandes foires d'Europe s'y déroulaient à l'époque où cette activité était le cadre principal des échanges économiques. D'abord tenue dans la vieille ville, sur le Markt et dans les différentes cours marchandes avoisinantes, sortes de caravansérails saxons, la Leipziger Messe a ensuite obtenu un immense espace attitré, l'Alte Messe ; elle fut l'une des premières villes d'Europe à se doter d'une telle infrastructure. L'activité commerciale minée par le régime communiste, Leipzig a ensuite mis les moyens pour tenter de reconquérir sa place dans son activité historique ; la Leipziger Messe, moderne, vaste, efficace, compte aujourd'hui parmi les grands parcs des expositions du pays. Devancée par des rivales de taille en matière de foires comme Hanovre ou Francfort, la cité saxone a pourtant réussi de belles reconquêtes. Elle accueille la plus grande foire du livre du pays, ainsi qu'un nombre important de salons de premier plan, dans des secteurs divers (automobile, informatique, nouvelles technologies, médias...). Le " M " pour Messe (foire) qu'affiche la ville un peu partout n'est pas une marque de fabrique usurpée.
Leipzig affiche de longue date un amour profond pour les superlatifs. Cela se traduit dans son architecture : la grande cité marchande a mis une énergie folle à afficher son pouvoir et sa puissance dans des grands bâtiments monumentaux, recherchant le volume, la place, la hauteur. Elle arbore une série de réalisations puissantes en quête du " plus ". Son vieil hôtel de ville est l'un des plus grands bâtiments civils Renaissance d'Allemagne et arbore sur son pourtour la plus longue inscription en latin du pays. Pour ne pas dépareiller, son nouvel hôtel de ville, réalisé en 1905, est aussi l'un des plus grands et des plus massifs du genre. La bourgeoisie leipzigoise, enrichie par les foires, a toujours voulu poser sa ville parmi les grandes d'Europe ; elle a ainsi fait construire ce qui fut en son temps la plus grande gare de tête au monde, avec ce monument immense et écrasant qu'est la Hauptbahnohf. Le monument de la Bataille des Nations est aussi l'un des plus grands mémoriaux du pays, gigantesque ! La liste des oeuvres monumentales de la Messestadt est longue : le Tribunal administratif fédéral d'Allemagne siège à Leipzig dans l'ancien tribunal d'Empire, colossal, la Deutsche Bücherei, bibliothèque géante, unique à l'époque de sa construction. L'Augustusplatz, la place centrale de la ville, multiplie aussi les bâtiments imposants : la tour City-Hochaus qui, lorsqu'elle fut inaugurée en 1972, était la plus haute d'Allemagne, l'Université, construite récemment et qui poursuit cette tradition monumentale, l'Opéra et la Gewandhaus, sans parler des bâtiments staliniens qui bordent la Rossplatz. Du XVIe siècle à nos jours, Leipzig voit grand, et à défaut aujourd'hui de compter parmi le peloton de tête des métropoles allemandes, elle cherche encore à s'y hisser de par son faciès marqué par ses impressionnants bâtiments représentatifs !
Elle se présente souvent comme étant la Bachstadt. S'il y a une chose dont Leipzig peut bien se vanter, c'est d'être une ville centrale dans l'Histoire de la musique classique européenne. On n'est pas la ville de choix du plus grand compositeur baroque allemand pour rien. Grand centre intellectuel et artistique depuis le XVIIIe siècle, Leipzig a été une ville d'orgue et de baroque, habitée par Bach et Telemann, puis elle fut le théâtre de l'ascension prodigieuse de Felix Mendelssohn, l'un des plus grands compositeurs classiques du pays. Elle fut plus encore une ville du romantisme, à l'heure de sa fille géniale Clara Wieck-Schumann, grande pianiste qui y amena son mari Robert Schumann et son admirateur Johannes Brahms. Les deux maîtres du romantisme allemand y composèrent certaines de leurs oeuvres. Enfin, Leipzig vit naître celui qui révolutionna la musique au XIXe siècle, Richard Wagner. Combien de villes de 500 000 habitants peuvent se targuer de tant de prestige musical ? Leipzig ne doit pas décevoir sa réputation. Tout d'abord, elle est le siège d'un orchestre brillant, celui du Gewandhaus, dirigé jusqu'il y a peu par Kurt Masur, et d'autres grands ensembles comme l'orchestre symphonique de la MDR ou celui de l'Opéra. Elle abrite deux grandes orgues, dans la Nikolaikirche et dans la Thomaskirche, généreuses en concerts. Les Festival Bach et Mendelssohn produisent des concerts d'une grande qualité chaque année ; les musées consacrés aux deux Leipzigois d'adoption sont des incontournables pour les amateurs de musique classique. Enfin, débordant le cadre du classique, Leipzig multiplie les salles de concerts accueillant les meilleurs, de la Schaubühne Lindenfels à la Moritzbastei en passant par le stade Arena Leipzig où les Rolling Stones ou U2 comptent parmi les belligérants... Et les festivals, avec le Wave-Gotik-Treffen ou le festival de rock alternatif Highfield.
Ils sont nombreux, très nombreux à Leipzig, et surtout très vastes ! Ils constituent une vraie bonne raison pour beaucoup de ceux qui passent par Leipzig de vouloir s'y établir. L'arsenal d'espaces verts de la ville de Bach est plus qu'une série de parenthèses aérées au milieu de la ville, mais une véritable dimension de la cité à part entière. Entre l'artère verte qui sépare la ville en deux du nord au sud et ces parcs si accueillants entre les pans nord et sud de la forêt de l'Auenwald, et les immenses parcs aménagés dans l'est de la ville, c'est tout un art de vivre que permettent les grands carrés verts de Leipzig. On s'y rencontre, on y pique-nique, on y déjeune, on y boit des bières, on y fait du sport, on y dort, on y joue... En été, les barbecues sont aussi de sortie et des évènements festifs comme projections de films en plein air, concerts ou évènements dansants y sont organisés. Lors d'une visite de la ville, certains de ces parcs sont des incontournables du décor Leipzigois : le Clara-Zetkin-Park, avec le canal de l'Elster, les étangs, le kiosque à musique, la Glas-Haus, le Johanna-Park, un beau parc paysager tout près du centre, le Rosental à Gohlis, avec son immense pelouse... Certains confinent au décor insolite, comme le Lene-Voigt-Park de Reudnitz, érigé en lieu et place d'une gare, avec ses pipelines de gaz en plein air, d'autres plus classiques, comme le Friedenspark, avec ses grandes allées. Grande contribution à la qualité de vie leipzigoise, les parcs de la ville sont des unités urbaines à part entière, à arpenter et à apprécier.
Hype, à la mode : c'est vraiment ce qu'est devenue, depuis très peu de temps, celle qui au XVIIIe siècle aimait à se faire appeler " Klein-Paris ". Les années 1980 ont été celles de la grisaille et la dépression. Les 1990, celles des bouleversements, des grands chantiers, des problèmes sociaux aussi. Les années 2000 ont été celles du boom économique et du couronnement de la métamorphose de la ville industrielle de l'Est en une métropole occidentale. Les années 2010 sont celles du hype. En trois, quatre ans à peine, Leipzig est passée de la ville qui se transforme à la ville tendance, à la mode. De manière presque inexplicable. Elle profite, en vérité, de l'image qu'a su construire Berlin à l'international et dont la capitale est désormais arrivée à saturation : celle de tous les possibles dans les friches post-industrielles, de l'underground, de l'art contemporain, du move et du dynamisme dans une ambiance post-moderne, un peu destroy. Une ville de culture et de contre-culture, capable d'attirer des créateurs du monde entier par son émulation et par ses bas-loyers qui permettent d'y vivoter sans beaucoup travailler et en créant beaucoup. Berlin a nagé dans cette idylle pendant vingt ans. Il paraît que, les loyers augmentant et les lieux à découvrir et à construire ou reconstruire se raréfiant, la capitale underground s'est boboïsée, assagie, et que les étudiants progressistes ont des doutes quant à sa capacité à satisfaire leurs envies d'aventure. Il s'est dit que plus au sud, sur les ruines de l'ancien communisme et de l'industrie à haute dose, Leipzig créait des artistes cotés aux States, avait son lot de vieilles usines en friche et d'appartements Belle-Epoque non rénovés coûtant trois fois rien ; sa part de mystère et son deal de bas loyers. Et artistes étrangers, créateurs allemands et étudiants trendy affluent désormais vers celle qui avait fait de la tranquillité, de l'alternative peu énervée son mot d'ordre. Mais qu'on ne s'y trompe pas, quoi que titrent les journaux de toute l'Europe et même les magazines allemands mettant en avant la Baumwollspinnerei, le Feinkost et les Wächterhäuser de Plagwitz. Leipzig n'est pas Berlin. Et pour cause, son boom, ses grands projets pilotés par la municipalité et la rénovation de son parc immobilier ont quasiment déjà eu raison de sa part d'ombre, quand Berlin a des ressources inépuisables en no man's lands, en friches, en mystère. Les loyers ont déjà augmenté terriblement depuis que Leipzig est hype, poussant les autochtones à déjà le haïr. A la gare centrale, un slogan graffité est bien visible : Schwaben zurück nach Berlin : " Souabes (Allemands du sud-ouest, très nombreux à venir à l'Est), rentrez à Berlin ". Leipzig est encore une ville provinciale, aux facettes limitées. Elle n'est pas cosmopolite. Certes, son Ecole d'art contemporain a du succès et certaines de ses initiatives culturelles sont audacieuses. Mais y a-t-il de quoi nourrir une vague internationale comme sa grande soeur du Nord l'a déjà fait ? Et surtout : le hype peut-il rester alternatif alors que les prix de l'immobilier flambe et que la mairie prend en main le sort entier du territoire ? Car l'époque des squatts est déjà loin et les usines de Plagwitz encore dans leur jus en 2005 sont à présent des lofts de luxe. Réponse au hype : Kreuzer, le magazine culturel de Leipzig, fait campagne par ce slogan : " Ja, so ne Scheisse, Leipzig ist so scheisse : Oui, une telle merde, Leipzig est une vraie merde ". Humour local oblige...
On voit des villes où les hommes s'y distinguent sur des bases communautaires, ethniques, religieuses. Mais Leipzig est un exemple extrême d'identifications d'un autre type, répendues dans les grandes villes allemandes, mais particulièrement marquées dans cette cité de l'est où tout était à reconstruire en 1990 et qui a été un terrain d'expérimentation pour des acteurs culturels en quête de no man's land. Vous verrez probablement dans les rues de la ville, surtout dans le sud, plus de gothiques, de punks, de skinheads, de rockeurs que dans la plupart des villes d'Europe que vous aurez arpentées. Dans la perte de repères de la RDA en effondrement, dès le milieu des années 1980, les jeunes se sont énormément identifiés aux " subcultures ", ces courants de contre-culture ou de culture alternative, souvent liés à des mouvements musicaux, venus de Grande-Bretagne. Si la France a aussi connu sa déferlante punk, celle-ci a été éphémère. A Leipzig, elle dure encore. De nombreux Leipzigois, ceux qui ont grandi dans la ville depuis les années 1980, se sont identifiés à des codes culturels bien définis par les subcultures. Goûts musicaux, vestimentaires, lieux de sortie, attitudes : on dirait parfois que la ville est divisée en tribus artificielles ! Pour ceux qui baignent dans ces mouvements, les autres sont des " Stinno, Stinknormal " (normaux qui puent), des " Langweiler ", ennuyeux. Skinheads de gauche, punks, grunges, gothiques, électro-hip-hop, post-hippies, tout ce petit monde qui gravite de Connewitz à Plagwitz en passant par le Südvorstadt saute souvent aux yeux par son excentricité vestimentaire. Hors de la ville, c'est souvent la mode skinhead-hooligan, flirtant avec les mouvances néo-nazies, qui s'est imposée parmi la jeunesse en mal d'identité. Dans les années 1990 et 2000, les affrontements entre les punks à crête et blousons cloutés de la grande ville, et les néo-nazis à bombers et dock Martin's des petites villes alentour, étaient légion. Aujourd'hui, ce clivage a quelque peu diminué, mais les esthétiques et les obédiences sont toujours là. Une drôle d'ethnographie...
Voilà l'activité favorite de la ville : aménager, construire, agrandir, transformer ! Depuis la réunification allemande, mais aussi au-delà dans l'histoire de la Messestadt, la municipalité n'a eu de cesse de mener des politiques de grands travaux ! Ne serait-ce que dans l'Histoire récente : la construction du stade central, celle du musée des Beaux-Arts, l'aménagement des centres commerciaux du centre-ville, Petersbogen puis des Höfe am Brühl, l'Université flambant neuve, la construction gigantesque du City-Tunnel et de ses stations de métro, et tout dernièrement le réaménagement de la Karl-Liebknecht-Strasse : Leipzig est perpétuellement en travaux ! Cela ne tient pas seulement au fait qu'à l'issue de 45 ans de pénurie économique sous le communisme, tout était à rénover ou transformer pour faire de Leipzig une ville moderne : l'aménagement et les travaux sont vraiment ancrés dans l'ADN de la cité. Plus encore qu'ailleurs, la municipalité veut faire briller sa ville, la mettre au goût du jour, la souhaite même à l'avant-garde. Ne soyez pas étonné(e) si tel quartier ou tel monument est un chantier intégral lorsque vous viendrez visiter : Leipzig ne tient pas en place. Leipzig bâtit, refait, et veut donner à voir. Le chantier n'est jamais terminé : lorsqu'un travail d'Hercule s'achève, un autre débute. Leipzig bouge constamment !
Ils sont sacrément nombreux, et le visiteur qui vient d'un pays où ce n'est pas le cas sera parfois dérouté par leur tempo, leur attitude, leur omniprésence. D'abord, la plupart des trottoirs leipzigois sont divisés en section piétonne et piste cyclable ; souvent, les vélos partagent leurs voies avec les piétons, plus qu'avec les voitures. Avis aux piétons : les vélos arrivent souvent vite, sur leur section de trottoir réservé, il faut avoir conscience de leur présence potentielle. Dans cette ville plate, étendue, un peu éclatée (peu de monde habite dans le centre, et de nombreuses activités ont lieu dans d'autres quartiers, dans le sud et l'ouest notamment), avec ses grands espaces verts, le vélo est un mode de transport idéal. Les vélos sont habituels, et sûrs d'eux : ils sont habitués à foncer. Et à entamer des bras de fer avec les automobilistes. Vous verrez le vélo omniprésent, sur la voierie, mais aussi à la présence de nombreux magasins de réparation, d'achats d'occasion... Louer un vélo pour visiter Leipzig est une excellente idée, mais là aussi, il faudra vous faire au tempo imposé par ces nombreux cyclistes quotidiens qui évoluent sur leur voie, sans concession.
Le philosophe Elias Canetti avait prouvé en 1960 à quel point la forêt, Wald, tenait une place centrale dans l'identité des Allemands. Que dire alors de Leipzig, dont le centre géographique est précisément occupé par une vaste forêt, axe central qui, entre ses pans sauvages et ses pans transformés en parcs paysagers, coupe carrément la ville en deux ? En interrogeant les Leipzigois sur les avantages et les qualités de leur ville, ils le diront presque tous, à l'unanimité : Leipzig abrite un poumon vert, un bout de nature qui rend son urbanisme si humain. Tant de choses tournent autour de cet Auenwald, cette forêt primitive du bassin leipzigois qui ne survit pratiquement que dans la ville ! Ici, et c'est le comble, ce sont les campagnards et les habitants de la région qui vont dans Leipzig pour se mettre au vert ! Les quartiers bourgeois du Waldstrassenviertel, de Gohlis, de l'ouest du Südvorstadt ou de Schleussig ont bâti leurs villas adossées à la forêt ; la vie au dehors, quand viennent les beaux jours, se passe sur les pelouses, au bord de l'eau ; les sportifs s'en donnent à coeur joie à travers bois. Penser Leipzig sans tenir compte du rôle central que joue sa ligne verte, ce serait mécomprendre son attrait et le rythme de vie de tant de ses habitants. Une ville verte, non seulement de parcs, mais de vraie forêt, de nature pure, voilà l'un des atouts, si rares, de la Grande cité saxonne ! A défaut d'avoir des beautés naturelles à ses portes (contrairement à sa rivale Dresde, voisine de la magnifique Suisse Saxone), Leipzig a préservé la nature dans ses murs. Une autre manière de faire.
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