Guide Gothenburg : Politique et économie
Une monarchie parlementaire. La Suède est une monarchie parlementaire. Le roi Charles XVI Gustave, héritier des Bernadotte, est souverain depuis 1973. Son rôle, nullement politique, est défini par la Constitution du 1er janvier 1975 et se limite à des fonctions représentatives symboliques.
Le gouvernement. C'est le Premier ministre qui compose son gouvernement. Les élections générales ont lieu tous les quatre ans et ont pour but d'élire la nouvelle Chambre du Parlement dont le président nommera le nouveau Premier ministre. Comprenant 349 députés, le Riksdag est élu au suffrage universel direct et ne compte depuis 1971 qu'une seule Chambre (contre deux par le passé). Pour obtenir un siège au Parlement, un parti politique doit obtenir 4 % des suffrages au niveau national ou 12 % dans une circonscription.
La décentralisation. La Suède est divisée en 21 départements (län) et en 289 communes (kommun). Chaque commune, présidée par un conseil municipal élu par la population, a la responsabilité d'une large gamme de services : voirie, logement, aide sociale, distribution et assainissement de l'eau.
Les départements sont dirigés par des préfectures (länsstyrelse), avec à leur tête un préfet nommé par le gouvernement, et par des conseils généraux. Les préfectures agissent, par exemple, sur les questions d'occupation des sols et de circulation routière, et les conseils généraux gèrent quant à eux les services de santé, certains types d'enseignements, et interviennent sur des questions culturelles ou relatives au développement régional.
Les partis actuellement représentés au Parlement, et jusqu'aux prochaines élections de 2014, sont : le Parti social-démocrate (Sveriges Socialdemokratika Arbetarepartiet, gauche, 112 sièges), le Parti des Modérés (Moderaterna Samlingspartiet, droite, 107 sièges), les Verts (Miljöpartiet de Gröna, écologistes, 25 sièges), le Parti libéral (Folkpartiet Liberalerna, droite libérale, 24 sièges), le Parti du Centre (Centerpartiet, centre, 23 sièges), les Démocrates suédois (Sverige Demokraterna, extrême-droite, 20 sièges), le Parti démocrate-chrétien (Kristdemokraterna, droite, 19 sièges), le Parti de la Gauche (Vänsterpartiet, gauche communiste, 19 sièges). Les forces de l'Alliance, victorieuses aux législatives de 2006, regroupent 4 formations de centre et de droite modérée : Parti des Modérés, le Parti libéral, le Parti démocrate-chrétien et le Parti du Centre.
De 1994 à 2006, le Parti social-démocrate a régné sur le pays. Son leader d'alors, Göran Persson, s'est pourtant vu fragilisé en 2004 par le refus populaire d'adhérer à la monnaie unique européenne, adhésion qu'il avait soutenue et pour laquelle il avait demandé un reférendum.
Le 17 septembre 2006, la coalition de centre-droit remporta les élections législatives. Ce fut une rupture profonde dans le paysage politique suédois. Ces résultats mirent fin à douze ans de règne social-démocrate, et à la carrière de Göran Persson. Il fut remplacé au poste de ministre d'Etat par un quadragénaire de tendance libérale : Fredrick Reinfeldt, qui avait su fédérer les différentes formations politiques suédoises. Le Parti social-démocrate demeurait le premier parti suédois, mais s'était retrouvé isolé face à la coalition. Reinfeldt s'est affirmé plus porté vers la construction européenne et l'OTAN que son prédécesseur, même si la question de l'euro n'est pas encore revenue à l'ordre du jour.
A la présidence de l'UE en 2009, la Suède a plutôt bien maîtrisé son sujet et, après un mandat qui sans surprise a mené une société traditionnellement " providence " sur la voie d'un libéralisme décomplexé, Reinfeldt a été reconduit dans ses fonctions en septembre 2010 après des élections tourmentées. Une fois de plus, le Parti social-démocrate reste le parti majoritaire à l'assemblée mais, comme quatre ans auparavant, la coalition de droite l'a emporté de peu et a gagné la majorité, bien que non absolue, sur les bancs du Riksdag. Mais c'est l'entrée du parti d'extrême droite Sverige Demokraten (Démocrates suédois) au Parlement, dans une position inespérée d'arbitre, qui a retenu l'attention du pays, provoquant de grandes manifestations de contestation et une onde de choc dans tout le pays. Le " modèle suédois " vient de prendre un coup et l'arrivée de 20 députés ultra-nationalistes sur les bancs de l'assemblée prouve que la démocratie suédoise présente aussi ses faiblesses. Ni la gauche ni la droite n'ont pourtant accepté un quelconque compromis avec le parti nationaliste. Mais cette montée des ultra-nationalistes ne se reproduira peut-être pas lors des prochaines élections législatives, en 2014, en raison des attentats d'Oslo en 2011 qui ont profondément choqué toute la Scandinavie et entraîné une réelle défiance à l'égard des parties d'extrême droite dans l'opinion publique.
En attendant, les Modérés de Reinfeldt, qui ont obtenu 30 % des voix du pays, continuent donc leur politique de privatisation et de libéralisation d'une société qui, anciennement symbole européen de l'Etat providence et de la social-démocratie, a bel et bien tourné la page.
Göteborg exporte principalement des automobiles (Volvo) et des roulements à billes (SKF), deux industries dont elle est la ville de naissance et qui ont leur siège en périphérie du centre-ville, sur l'île d'Hisingen qui est devenue un pôle industriel majeur de Göteborg.
Les importants chantiers navals, auparavant installés sur l'île de Hisingen, ont fermé au début des années 1980 et c'est essentiellement Volvo qui a pris le relais, en devenant un vrai poumon économique pour la ville. Un quart des habitants de la ville tireraient leurs revenus, de façon directe ou indirecte, de cette industrie automobile.
SKF est de son côté leader mondial dans le domaine du roulement mécanique. Présent dans près de 70 pays, SKF emploie près de 43 000 personnes à travers le monde, pour un chiffre d'affaires de 61 milliards de couronnes suédoises en 2010 (soit 6,7 milliards d'euros).
C'est grâce à ses industries florissantes que Göteborg est aujourd'hui la ville de Suède la plus puissante au niveau industriel et commercial.
Son port, malgré la fin des chantiers navals, n'en demeure pas moins le plus important port du pays et c'est par là que transite l'essentiel du pétrole importé par la Suède.
Enfin, Göteborg est le siège d'un grand nombre de compagnies de design suédoises comme Nudie Jeans, Velour ou Stylein, ce qui donne à la ville une image vraiment tendance.
Si ce sont avant tout les industries Volvo et SKF qui permettent à Göteborg de prospérer économiquement, le tourisme est aussi un levier important pour l'économie locale.
Il est en plein progrès depuis plusieurs années. Le nombre de nuitées dans les hôtels de Göteborg et de sa région est ainsi passé de 3 211 723 en 2008 à 3 487 000 en 2011. 73,8 % de ces touristes sont suédois et 26,2 % sont étrangers. Les principaux touristes étrangers viennent des pays nordiques, avec la Norvège en tête. Les Français ne réprésentent que 1 % de ces touristes, mais ce chiffre est en constante augmentation. Göteborg espère attirer de plus en plus de touristes étrangers dans les années à venir et devenir une destination à part entière, tout comme Stockholm.
La Suède n'a pas adhéré à l'Euro en 2003 et a failli le payer cher lors de la crise mondiale de 2009. Le pays est alors entré en grave récession (-4,9 %) et la valeur de la couronne a plongé. Largement dépendant de ses exportations de biens d'équipement (notamment les automobiles Volvo, dont le siège est à Göteborg) le pays a connu une période difficile lors de laquelle, toutefois, la consommation des ménages n'a que peu fléchi grâce à une baisse des taxes sur les salaires, et des taux d'intérêt extraordinairement bas.
Courant 2010, la Suède laisse cependant derrière elle cette période de doute pour inverser la tendance, retrouver une croissance honorable (+3,7 %) au deuxième trimestre 2010) et renforcer son marché de l'emploi.
La Suède affiche désormais des finances publiques excellentes (retour à l'excédent public dès 2011 à 0,7 %, dette publique inférieure à 36,3 % du PIB) et se place dans le peloton de tête en Europe, en compagnie du Luxembourg et de la Lettonie.
L'opinion publique suédoise, devenue favorable à l'Euro (à une faible majorité) au plus profond de la crise de fin 2008/début 2009, lorsque la couronne suédoise enregistrait une glissade par rapport à l'euro de près de 20 %, est redevenue majoritairement opposée à l'entrée dans la zone euro (crise grecque). Dans ce contexte, le Premier ministre suédois ainsi que le chef de l'opposition ont d'ores et déjà indiqué qu'il n'y aurait pas de référendum sur une éventuelle appartenance à la zone euro au cours de l'actuelle législature (2010-2014).
Enfin, le point noir de l'économie suédoise reste le chômage élevé des jeunes, généralement suite à un échec scolaire. Le chômage chez les moins de 24 ans en Suède est de 24,2 %, soit près de trois fois le taux de chômage national qui est de 7,5 %. Même s'il est généralement de courte durée, ce chômage des jeunes est très médiatisé en Suède. La plupart des jeunes sans emploi de Göteborg n'hésitent donc pas à s'exiler à Oslo, qui n'est qu'à 3 heures de route, pour trouver du travail (généralement en restauration et en hôtellerie), car, en Norvège, l'économie est plus prospère et les salaires plus élevés.
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