Guide Moldova : Mode de vie
La culture moldave est un patrimoine national qui se transmet par la famille de génération en génération. L'importance des liens familiaux, et des traditions perdurent de nos jours et sont très ancrées dans la vie des moldaves quelque soit leur âge. Les manifestations qui regroupent les familles se distinguent en deux catégories, celles qui sont liées au traditions purement familiales tel que le baptême, le mariage, les enterrements, et celles d'ordre publique, concernant les manifestations culturelles et folkloriques qui scandent l'année en cours.Ces repères et célébrations familiales sont traitées avec beaucoup de soin, elles sont de véritables spectacles et subliment le quotidien.
Le baptême (botez). Même si les églises chrétiennes ne reconnaissent qu'un seul et même baptême entre catholique, protestants et orthodoxes, les rites sont un peu différents. Le baptême orthodoxe se déroule en trois phases distinctes (1er, second et troisième sacrements) et contrairement aux catholiques, l'enfant est baptisé par immersion totale. Le premier sacrement correspond au moment ou on donne son prénom à l'enfant, 8 jours après sa naissance. Il n'est pas rare d'attendre ce moment pour que le bébé ait un nom. Le second sacrement se déroule le 4e jour : l'enfant est de nouveau amené à l'église, porté par sa mère et accompagné de son parrain. Puis l'enfant sera immergé 3 fois dans l'eau. Quand la cérémonie du baptême est achevée les parents embrassent les mains de la marraine ou du parrain et chacun présente ses voeux aux parents, en souhaitant " longue vie à l'enfant ". La cérémonie fait suite à un grand repas de fête nommée " Cumatrie ", les parrains, les parents et la famille est réunie, c'est un moment très important, et il se doit d'être célébré autour d'un grand repas. Six jours plus tard, l'enfant reviendra au temple pour le dernier sacrement, au cours duquel le prêtre asperge l'enfant une dernière fois, lui coupe quelques cheveux sur la nuque, le front et de part et d'autre de la tête.
Le mariage (nunta ou căsătorie). Les moldaves, attachés aux traditions, pratiquent en majorité le mariage religieux, et la cérémonie du mariage orthodoxe est ponctuée de différentes étapes le jour de la cérémonie. Les parents des mariés bénissent une icône que les mariés conserveront chez eux, elle symbolise la sagesse des parents transmise aux enfants. Les fiançailles sont symbolisées par l'échange des anneaux dans le fond de l'église, puis, vient le moment ou les mariés sont couronnés, tels rois et reines devant l'autel. Cet ornement n'est pas sans rappeler les souffrances du christ et le sacrifice de soi même. Après la lecture du Nouveau Testament, les mariés partageront une coupe de vin, puis feront trois fois le tour de l'église, symbolisant la plénitude infinie perpétrée par le mouvement circulaire. Le mariage civil est enregistré à la mairie de la localité concernée et, à la sortie, il est d'usage que les mariés aillent déposer un bouquet de fleurs sur un monument dédié aux héros tombés pour le pays. À Chişinău, c'est Stefan cel Mare, à l'entrée du parc, qui reçoit des dizaines de bouquets par semaine... D'un point de vue traditionnel et populaire le mariage est ponctué d'une multitude de petites actions, symbolisant la connaissance des deux époux, leur amour, et leur réunion autour du mariage. Ainsi, avant la cérémonie, toute une série de mises en scène s'enchaînent, de la demande symbolique en mariage aux parents au rite de l'habillement de la future épouse pendant lequel les soeurs et amies " pleurent " la fin de la vie de jeune fille, en passant par l'enlèvement de la mariée par le mari ou le don de celle-ci à son fiancé... Tous ces rites sont ponctués d'humour, mais sont suivis avec sérieux. Les futurs maris expriment en chants et en poésie leur amour et la volonté de marier leur promise.
Puis vient la fête du soir, et quelle fête ! On mange beaucoup, on boit aussi, et tout le monde participe, des plus jeunes aux plus anciens. La première partie de la soirée est organisée autour du repas, qui se traduit par une multitude de plats posés sur les tables de mets traditionnels uniquement (le menu des mariages est toujours le même). Pendant le repas, chants traditionnels et danses folkloriques rythment l'ambiance festive. Démonstrations de danseurs habillés en costume traditionnels ou danses circulaires ou chacun se lève et participe dans un rythme effréné et rapide. La soirée sera encore ponctuée d'une série de petites mises en scène symboliques, comme celle de casser le pain entre les époux pour savoir qui aura le plus gros morceau et donc " qui sera le chef "...ou encore la tradition qui veut que la jolie épouse en robe de princesse enfile un tablier et un fichu sur la tête, symbole du passage vers la femme au foyer... En général, on donne de l'argent aux mariés, les cadeaux ne sont pas de mise ou alors ils sont encore symboliques. Dans ce cas, il s'agit toujours de présents se rapportant au lit nuptial, tels qu'oreillers, couvertures, linge de maison. Le lit symbolise bien sûr la base pour fonder une famille. Touts ces rites, même traités avec humour, sont touchant et finalement beaux à regarder. Les mariés passeront de table en table, accompagnés de leurs témoins. Les témoins représentent un couple " modèle " : mariés depuis au moins 5 années, ils chaperonnent les mariés, les aident et les conseillent. Leur rôle est très important le jour du mariage, mais aussi par la suite, cette fonction de " témoin " étant prise très au sérieux. À chaque table, tous ceux qui le désirent feront un discours pour les mariés, les mariés répondront, entre temps on chantera encore et on dansera. Il faudra arriver vers 2 heures ou 3 heures du matin pour déguster la gâteau de mariage, pour que des musiques plus modernes se fassent entendre, et que le mariage prenne l'allure que nous lui connaissons. Vous serez très chanceux si vous êtes invités à une telle fête, ce sont des moments magnifiques et très poétiques, peut être encore plus pour nous qui avons beaucoup perdu nos traditions. Aussi, n'oubliez pas de venir avec une enveloppe de billets, c'est en quelque sorte votre contribution à la soirée. Renseignez vous sur le montant minimum que vous devez donner !
L'enterrement (înmormântare)
Les enterrements ont lieu trois jours après le décès, le temps que l'âme se sépare du corps, car pour les orthodoxes, la mort est une renaissance spirituelle. Ainsi, le rapport à la mort est très différent que celui que nous connaissons, le corps est visible, depuis l'église jusqu'à l'arrivée au cimetière. Une dernière célébration est donnée à l'endroit ou vivait le défunt, (ce peut être en extérieur, devant le hall de l'immeuble ou la cour s'il s'agit d'un environnement urbain) comme un ultime au revoir à son quartier, à ses voisins, à ses proches. Le corps est absolument couvert de fleurs, à tel point que seul le visage du défunt est visible.
Puis le corps est transporté vers le cimetière, et chacun se restaure d'un petit morceau de pain et d'un verre de Ţuică pour trinquer en l'honneur de l'âme du décédé.Un repas fait suite à cette cérémonie, chaque convive aura a sa place une bougie qu'il devra allumer et un pain torsadé symbolisant l'âme et le corps du disparu. Tous se succèdent pour prendre la parole et raconter une anecdote, une histoire en mémoire du défunt, à ce moment les familles sont très réunies et une grande solidarité et accompagnement pour supporter la perte se fait sentir.
Le système éducatif moldave bénéficie encore de nos jours d'une certaine notoriété eu égard à l'héritage d'un système soviétique, reconnu pour la qualité de ses enseignants formés dans les grandes écoles de Moscou. Mais depuis l'indépendance du pays en 1991, la structure éducative moldave en tenu à se moderniser, afin de consolider son potentiel culturel et économique d'une part, et depuis quelques années d'envisager une intégration dans la communauté européenne. L'enseignement public en Moldavie est laïc et " gratuit ", dans une certaine mesure. En effet, à cause de la faiblesse des financements publics dans le système éducatif, les admissions dans les universités sont possible avec des étudiants qui seront admis " sur contrat " ce qui veut dire qu'ils paieront leurs études tout au long de leur(s) cycle(s). Un tel contexte amène à se poser des questions quant à l'objectivité des universités moldaves, et au-delà, il est socialement très pénalisant. En effet, les parents mettent un point d'honneur à offrir à leurs enfants une éducation convenable, et c'est bien souvent ce qui les motivera pour migrer illégalement à l'étranger afin d'assumer les études de leur progéniture...
D'un point de vue général, l'éducation est dispensée par le biais d'une large diversité de structures, formes, contenus et technologies éducationnelles, et le taux d'alphabétisation de la population moldave se chiffre à 96,4 %. L'éducation est structurée par un enseignement général obligatoire, un enseignement secondaire, professionnel et supérieur. L'enseignement préscolaire et scolaire concerne les enfants de 3 à 7 ans, l'enseignement gymnasial (collège) dure 10 ans (de 7 ans à 16 ans) et à l'issue de cette étape, les étudiants reçoivent un certificat de fin d'études délivré par le ministère de l'éducation suite à des examens. Puis, vient l'enseignement supérieur censé préparer les élèves à l'entrée dans les universités. L'admission au lycée se fait sur la base d'examens d'entrée. Au bout de 3 ans, les élèves sortent du lycée munis d'un diplôme de baccalauréat. Enfin, en fonction de la spécialisation, les études universitaires pourront durer de 4 à 6 ans.
Malgré des atouts et des résultats plutôt positifs et encourageants, le système éducatif est néanmoins en crise et cela est du à 2 éléments essentiels : D'une part, la population des bons professeurs ayant reçu leur formation dans les grandes écoles de l'ex-union soviétique est vieillissante et amenée à disparaître ; s'ajoute à cela la vague massive de " la fuite des cerveaux ", ayant pour conséquence de priver la Moldavie de ses bons éléments, ceux-ci préférant exercer dans un pays ou ils seront rémunérés à leur juste valeur...
L'état offre la possibilité de choisir sa langue d'éducation et d'instruction, à savoir le roumain ou le russe. Rappelons que selon la Constitution moldave, la langue officielle de la République est la langue " moldave " (roumain), alors que la langue russe, a le statut de " langue de communication inter-ethnique ". En 2006/2007, environ 2/3 des étudiants suivaient leurs études en roumain, le reste en langue russe, et ainsi, selon la langue d'enseignement choisie, les étudiants se voient divisés en deux groupes tout au long de leur scolarité.
Voici un des fléaux dont souffre la Moldavie, le départ de sa population adulte en mal de trouver du travail, à la recherche d'une vie meilleure à l'étranger. En 2015, on compte plus d'un quart de la population en dehors du pays, partie vers l'Europe, la Russie et l'Ukraine. La Moldavie craint réellement de voir son pays se dépeupler et les Moldaves entreprenant sur leur territoire déplorent une main-d'oeuvre déjà partie. C'est dès les années 1990, après le retrait de l'URSS, que l'exode a commencé, en s'amplifiant sous les années Voronine ; augmentation du chômage, énormes arriérés de salaires, retraites impayées ou système corrompu ont favorisé la fuite de la population active.
Aujourd'hui, l'argent de la diaspora assure en grande partie le budget du pays en atteignant 38 % du PIB en 2013, et avec ces chiffres, la Moldavie arrive en tête des pays bénéficiaires de ces transferts. Au-delà de la difficulté que rencontrent ces populations, les migrants qui la composent se trouvent dans l'obligation de laisser leur famille, vieillards et enfants qui se retrouvent livrés à eux-mêmes.
La conséquence de cet état de fait, ce sont des milliers d'enfants moldaves, en bas âge, adolescents ou étudiants qui grandissent avec un seul de leur parent quand il ne s'agit pas d'aucun. Les plus petits sont dispersés dans les familles restées au pays, ou élevés par des frères et soeurs plus grands, obligés d'assumer des responsabilités qui les dépassent, celles de chefs de famille avant l'heure. D'autres moins bien lotis seront pris en charge par des institutions, des associations, quand ils ne s'essaient pas eux aussi à fuir vers la Russie ou l'Ukraine pour travailler. Ceux-ci bien vite se retrouvent souvent dans des situations dangereuses ou face à des personnes profitant de leur innocence et de leur vulnérabilité. Le thème de ces orphelins sociaux est un problème très important et caractéristique de ce pays, et les chiffres parlent d'eux même. On compte environ 9 000 enfants qui vivent en institutions, privés des soins familiaux. Selon les données du Centre d'Information et de Documentation sur les Droits de l'Enfant en Moldavie, le nombre d'enfants sans surveillance parentale est en croissance constante. Alors qu'en 2006 il y avait 94 000 enfants dont au moins un parent était à l'étranger, en 2009 ce chiffre est estimé à 135 000. Au niveau national, les ministères de l'Education, de l'Intérieur, et de la Santé tentent d'agir. Dans les localités et les campagnes ce sont les médecins et les enseignants qui, le plus souvent aux côtés d'assistants sociaux et des autorités locales, prennent la responsabilité de ces enfants. Malgré une ordonnance émise par le gouvernement qui oblige les migrants en possession d'un contrat de travail légal vers l'étranger à présenter un document confirmant que leurs enfants sont mis sous tutelle, ces cas sont rarissimes car malheureusement la plupart sont contraints à passer les frontières illégalement.
Ces familles disloquées souffrent grandement de ces situations qui les séparent souvent pour plusieurs années, sans pouvoir se voir ni se rencontrer.
Il faut malheureusement avouer, que dans un pays très porté sur la famille, les traditions et la religion, la communauté homosexuelle n'est pas vraiment assumée, ni appréciée.
Pourtant depuis 1995, l'homosexualité n'est plus un crime en Moldavie (sauf en Transnistrie, où elle est toujours illégale...), et aujourd'hui, si la législation moldave est comparable à celle des Pays-Bas, de l'Espagne et de l'Allemagne (l'âge légal pour l'activité quelle soit homosexuelle ou hétérosexuelle est de 14 ans), la communauté homosexuelle est toujours victime de discrimination, et les mariages sont impossibles. Un Plan National des droits de l'homme visant entre autre à interdire cette discrimination (élaboré en 2003) en Moldavie est finalement largement ignoré. En effet, les homosexuels, bisexuels et transsexuels restent un des groupes les plus exclus de la société moldave, en proie à des ségrégations et parfois de violences, aussi bien de la part des autorités publiques, parfois dans le discours des politiques, que des forces de l'ordre, voire même au sein de leur propre famille. En 2008, la Gay Pride a été annulée la veille de la manifestation pour cause de problèmes de sécurité..., et les 5 années qui ont précédé les défilés avaient été tout simplement interdits. Jusqu'en 2012, quand quatre conseils locaux adoptent des mesures discriminatoires visant à interdire toute forme de promotion des lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres et intersexués. Malgré tout, une activité gay et militante persiste contre la discrimination. La deuxième Gay Pride de l'histoire moldave s'est déroulée à Chişinău en août 2014, et le défilé a montré un large éventail de personnes, de différentes organisations et institutions qui soutenaient la marche.
Le 17 mai 2015, le Festival des communautés LGBT de Moldavie s'est achevé, dans la capitale, par une Gay Pride sous l'oeil vigilant d'une imposante présence policière ; défilé mouvementé, mais réussi.
Ci-après, retrouvez quelques rendez-vous des gays et lesbiennes dans les clubs et discothèques :
Le Grey Goose, 76 strada Pulii (mixte gay, lesbien et hétéro)
Le Blue Lagoon, 5 strada Curului (un des premiers clubs gays de la capitale)
Le Jaguar, strada Mesager 1/1 (premier club gay de la capitale)
Le City Club, 115 strada 31 August 1989
Vladimir Lortchenkov, est né en 1979 à Chişinău, il est journaliste et écrivain, et
" 1000 et une façons de quitter la Moldavie ", est son premier roman traduit en français.
Il y relate avec fantaisie et beaucoup d'humour le drame que vivent des milliers de moldaves chaque année, qui est celui de quitter leur pays en quête d'un eldorado. Vladimir Lortchenkov se penche ici sur le phénomène social désastreux de désertification du territoire, dont le pays souffre actuellement et ce depuis plusieurs années.
Le roman est loufoque, pétrit d'histoires extraordinaires, de personnages fantastiques et clownesques. Grâce à cet angle inattendu, le livre tourne en dérision des situations dramatiques pour les rendre plus cocasses donc plus humaines, dénonce l'absurdité des situations, et créé ainsi une empathie.
Au cous de leurs péripéties, ces moldaves prêts à tout pour rejoindre l'Italie, rencontreront de bien drôles de personnes, des passeurs malhonnêtes bien entendu, un pope quitté par sa femme pour un marchand d'art athée, un mécanicien qui veut faire voler son tracteur, ou un président de la République qui se rêve pizzaiolo...
"1000 et une façons de quitter la Moldavie" aux éditions Mirobole (2014)
De par sa Constitution, la Moldavie est un état laïc. Cependant, la très grande majorité des citoyens moldaves est chrétienne orthodoxe. Cette importante communauté religieuse coexiste avec les autres religions (pentecôtistes, musulmans, juifs...) d'une façon qui illustre la richesse culturelle du pays.
L'Eglise orthodoxe n'est pourtant pas homogène en Moldavie. L'autorité religieuse, au sein de l'Eglise orthodoxe, repose dans les mains de la métropolie. A l'origine, les métropolies sont les autorités régionales suprêmes, qui répondent à un réseau de " super-métropolies " plus grandes encore. La Moldavie fait l'objet d'une guerre d'influence religieuse qui est aussi et, surtout, politique. En effet, traditionnellement, la Moldavie dépend de la métropolie de Bessarabie (nom ancien de la Moldavie), qui répond à l'Eglise orthodoxe roumaine. Cependant, à l'arrivée des Russes, qui séparèrent la Bessarabie de la Roumanie en 1812, les conquérants s'armèrent d'un arsenal de conquête culturelle qui devait parachever la conquête militaire. L'Eglise orthodoxe de Russie réclame donc, à cette occasion, l'influence sur la métropolie de Bessarabie. Il s'agit surtout d'un conflit politique, et pour les croyants locaux, cependant, il y a peu de différences concrètes.
Pendant l'entre-deux-guerres, la Moldavie revient dans le giron roumain, et sa métropolie passe sous l'autorité de Bucarest. La diversité ethnique et religieuse est, avant la Seconde Guerre mondiale, très forte dans la région. A l'issue du conflit, la communauté juive est décimée, et les nombreuses déportations ont changé le visage ethnique de la Moldavie. Alors que reprend la domination russe, l'URSS tente d'imposer le russe en tant que langue nationale et ordonne que le moldave - en fait du roumain, écrit en alphabet latin - s'écrive à présent en cyrillique. Cela concerne également les célébrations liturgiques, à tel point que certains religieux célébrent l'office en roumain, en guise de résistance.
Aujourd'hui, la reconnaissance de l'Eglise orthodoxe de Bessarabie par la Cour européenne des Droits de l'homme a été une victoire politique, et les deux Eglises coexistent à présent. En Transnistrie, zone séparatiste à l'est de la Moldavie, l'Eglise orthodoxe russe domine de façon écrasante et, tandis que de nombreuses sectes protestantes s'installent, les croyants roumanophones sont souvent l'objet de discriminations.
La Moldavie compte énormément d'églises et de monastères. Un grand nombre a été construit à l'initiative du héros national Stefan cel Mare, qui désirait par dessus tout le soutien de l'Eglise orthodoxe ; et la tradition de ces constructions a perduré après lui. Sous la domination soviétique, tous les monastères et églises ont été l'objet de " reconversions " ciblées. Entrepôts, hôpitaux spécialisés, prisons et même boîtes de nuit ont remplacé les lieux de prières et de recueillement, tandis qu'une grande partie des livres et objets de cultes ont été détruits ou volés. Aujourd'hui, d'importants travaux de reconstruction tentent de réparer les dégradations subies, mais nombre de bâtiments sont irrémédiablement ruinés.
Les juifs sont présents dans l'histoire moldave dès les premiers temps de la principauté de Moldavie. Principalement installés dans les zones métropolitaines, les juifs de Moldavie s'occupent surtout d'activités commerciales, sans pour autant y rencontrer de succès majeurs, ce qui est notamment dû aux déportations orchestrées par les dirigeants locaux lorsqu'ils parvenaient à construire des monopoles commerciaux. A compter du XVIIIe siècle, les juifs s'installent en plus grand nombre en Moldavie, avec une nouvelle vague d'importance lors des guerres russo-turques (1806-1812). En 1897, pour une population de près de deux millions d'habitants, la communauté juive compte plus de 225 000 personnes.
Si la situation des juifs de Moldavie est déjà celle d'une population opprimée avant l'avènement de l'ère moderne, le XXe siècle sera la période durant laquelle ils seront la cible des pires atrocités. En 1903, alors que la Moldavie - connue sous le nom de Bessarabie - est une province de l'Empire de Russie, se tient dans la capitale régionale de Chişinău un pogrom, connu sous le nom de " pogrom de Chişinău ", durant lequel une cinquantaine de juifs seront tués (120 selon le reportage du New York Times de l'époque), une centaine gravement blessés, et 700 maisons et échoppes incendiées ou détruites. Cet événement connaît un retentissement international et cristallise pour la communauté juive la nécessité qu'il y a d'émigrer vers Israël. Un second pogrom de moindre ampleur (on dénombre 19 morts et 56 blessés) a lieu en 1905. La place du pogrom de Chişinău est importante dans la culture juive, et les atrocités qui se sont déroulées à cette occasion transparaissent dans les oeuvres de nombreux artistes juifs, ainsi que sous la plume des écrivains russes : ainsi Tolstoï et Gorky condamnèrent l'influence russe derrière ces événements.
Durant la Seconde Guerre mondiale, Ion Antonescu, autoproclamé " le Pétain roumain ", allié à l'Allemagne, appela avec ferveur à la déportation des juifs de Bessarabie. Quelque 10 000 juifs furent massacrés sur place en juin et juillet 1941 et 200 000 (également issus de Bocuvine) furent déportés en Transnistrie. Dans les camps de Transnistrie, la faim ou le manque d'hygiène firent de nombreuses victimes, tandis que certains furent assassinés par les nazis avant la reprise du territoire par la Russie en 1944. Les archives, lacunaires, parlent de 59 392 morts dans les camps en 1943. Le nombre exact de victimes à la fin du conflit reste inconnu.
Des quelque 100 000 juifs dénombrés en Moldavie soviétique, seuls 15 000 restaient en 1993. La communauté des juifs de Moldavie a très majoritairement émigré en Israël.
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