Guide Sudan : Le Soudan en 25 mots-clés
Voici quelques conseils utiles pour séjourner au Soudan :
Religion. Les Soudanais, musulmans ou chrétiens, sont très ouverts et, en même temps, religieux pratiquants. Portez des vêtements décents, ne faites la bise à personne en public (surtout pas à une femme) et montrez de la tolérance envers vos interlocuteurs à propos de la religion. En effet, on ne plaisante pas à ce sujet, et surtout pas à propos du prophète Mahomet. Pour rappel, on doit se déchausser pour entrer dans une mosquée ou pour marcher sur un tapis de prière. Toutes ces marques de respect seront appréciées à leur juste valeur par vos hôtes.
Alcool. Il est officiellement interdit dans le nord du pays mais très présent dans le Sud. Si les nuits sont très (parfois trop) calmes à Khartoum, à Juba la forte consommation d'alcool engendre nombre de violences et d'accidents. Ne traînez pas trop longtemps, ni surtout trop tard, dans les bars et dans les rues au sud du pays.
Politique. Les Soudanais sont très politisés et aiment discuter politique, entre eux ainsi qu'avec les étrangers. Evitez cependant de trop grands débats contradictoires sur le Darfour, le Sud-Soudan, les Etats-Unis ou encore Israël, au risque de finir par heurter la susceptibilité de vos interlocuteurs.
Politesse. Les Soudanais sont affables et expansifs quand ils se rencontrent. Ils se saluent longuement, demandent force nouvelles de la vie de leurs interlocuteurs, de leurs familles... Au nord, les amis se tapent mutuellement l'épaule avant de se serrer la main. Dire bonjour en arabe (salam a'lékoum) ou merci (choukrane) est une preuve de politesse toujours très bien accueillie ! On refuse poliment une invitation par un sourire de regret et la main droite portée sur le coeur. Toutefois, sachez qu'on ne dit pas facilement "non" à un Soudanais ! La convivialité est au Soudan autant un mode de vie qu'une vision du monde.
Sécurité. Les Soudanais sont des gens honnêtes qui attachent plus de valeur à la personne humaine qu'à l'argent. Ce qui ne vous dispense nullement de faire tout de même attention à vos effets personnels. Le niveau de criminalité est très bas dans une grande partie nord du pays (sauf au Darfour), mais le sud ne suit pas cette tendance. Aussi, au Sud-Soudan, évitez de mettre en évidence des objets de valeur et restez toujours discret. En revanche, les routes sont partout dangereuses !
Gestion du temps. Le Soudan peut parfois paraître stressant aux Occidentaux, habitués à consulter souvent leur montre. Ici, personne n'est maître de son temps, qui ne dépend que de Dieu. Soyez toujours patient, quelle que soit la situation, et évitez d'avoir l'air pressé avec vos interlocuteurs. Chaque instant de vie est un cadeau à savourer !
Difficile de bien savoir ! La dualité de l'identité soudanaise rend ce pays unique. Une chose est sûre, tous les Soudanais se sentent africains, mais la culture arabe domine. Le mélange culturel crée une richesse d'ambiances qui séduit souvent et déroute parfois les visiteurs.
C'est un facteur qu'il faut automatiquement intégrer au Soudan : il y fait très chaud. Pour certains, Khartoum passant même pour la capitale la plus chaude du globe ! Les déserts libyen et nubien sont encore plus concernés par le phénomène d'ensoleillement. Prévoir vêtements et équipement adaptés.
Située à la frontière avec le Tchad, cette région fait à peu près la superficie de la France et son nom reste largement connoté. Les Soudanais s'y réfèrent plutôt en évoquant "l'ouest". En 2004, les médias internationaux ont abondamment commenté les massacres de population opérés au Darfour et l'émigration de centaines de milliers d'habitants. Bien que les choses se soient bien calmées depuis, la zone reste plutôt le territoire des ONG que des backpackers.
Pas moins d'une vingtaine, pour plus de 120 langues ! Les Arabes, majoritaires au nord, mais aussi les Dinka, les Nuer, les Shilluk, les Béja, les Four, les Nubiens... Au fil des siècles, cette mosaïque ethnique a favorisé une tolérance à l'égard de l'autre, qui se traduit aujourd'hui par une belle ouverture d'esprit envers les étrangers.
Le Soudan ne sort que lentement de son isolement international. Depuis 1997, les Etats-Unis lui ont imposé un embargo qui a dissuadé de nombreux investisseurs occidentaux. En conséquence, pour tout visiteur, il est inutile de se munir d'une carte bancaire ou de travellers chèques, ils n'ont pas cours. Cela dit, on peut espérer une levée du blocus pendant la durée de vie de ce guide.
Le plat incontournable ! Des fèves cuites à petit feu avec de l'huile d'olive, des herbes, et servies avec du pain. Très nourrissant et complet, c'est un plat qui transcende les clivages sociaux au Soudan. Il faudra vous y habituer, quelle que soit sa forme. Avec une salade, des épices ou encore du fromage, c'est toujours délicieux, et la cuisine soudanaise est suffisamment variée pour éviter la monotonie !
Le vêtement masculin traditionnel au nord du Soudan. Composé d'une chemise blanche à
manches larges descendant jusqu'au mollet, il s'oppose à l'élégante toube, la robe des femmes. Pas forcément pratique pour les longues excursions, il s'avère néanmoins très bien adapté à la forte chaleur.
Région située au sud de Khartoum, la Gezira (" l'île " en arabe) rassemble historiquement les terres comprises entre les Nil Blanc et Bleu jusqu'à leur confluence. L'ancien sultanat de Sennar, qui régna sur le centre du Soudan du XVI° au XIX° siècle, y avait son coeur politique. Il s'agit aussi du grenier du pays, producteur de gomme arabique, de coton et de sucre notamment.
Peut-être ce que vous retiendrez le plus du Soudan ! La chaleur du climat ne diminue nullement celle des habitants, qui seront toujours prêts à vous aider et curieux de vous parler lors de chacune de vos pérégrinations !
Le Soudan est le pays le plus vaste d'Afrique. Cinq fois la France ! Frontalier de neuf pays, dix en comptant la frontière maritime ! La prévision des itinéraires se doit obligatoirement d'intégrer une marge dans les temps de déplacement entre les villes et sites concernés. Un bon livre ou de la compagnie s'avéreront nécessaires contre la lassitude. L'avion reste une alternative (trop) facile.
" Etranger ". Un mot qui vous entendrez souvent dans la bouche de vos interlocuteurs. Il s'accompagnera le plus souvent d'un sourire curieux ou amusé. Le moment idéal d'entamer la conversation !
En 2009, elle défraie la chronique pour le port d'un pantalon... Condamnée à 50 coups de fouet pour "indécence" puis graciée, elle souhaite attirer l'attention du monde sur la situation des femmes au Soudan, soumise au régime de la sharia, la loi islamique. Historiquement, les femmes ont toujours eu un rôle important dans la société soudanaise. Cette journaliste témoigne, aussi et surtout, de la vigueur nouvelle de la société civile et des mouvements de réforme dans le pays.
On pourrait le traduire par "désolé" ou bien "tant pis ! ". Ma'alech, qui vient d'une contraction de termes arabes signifiant à peu près "Rien pour toi", est un petit mot magique bien commode pour exprimer les petits regrets. Chaque fois que les choses ne se passent pas comme prévu, vous entendrez "ma'alech". Et comme il est difficile de prévoir et de planifier au Soudan, vous l'entendrez très, très souvent !
Héros national, Muhammad Ahmed al-Mahdi a brièvement fondé un empire soudanais, dans les années 1880, de la mer Rouge au coeur de l'Afrique, en tenant tête aux Egyptiens et aux Anglais. Se considérant comme le Sauveur de l'islam annoncé par les Ecritures, son influence reste forte sur la scène politique locale. Son tombeau est l'étape incontournable de la visite du souk d'Omdourman.
Du deux en un ! Les Nil Bleu et Blanc, venus d'Ethiopie et d'Ouganda, se rejoignent à la
hauteur de Khartoum avant de traverser le désert de Nubie jusqu'à la frontière égyptienne en un
long ruban de verdure. Du sud au nord du pays, le fleuve demeure l'axe vital autour duquel se réunit la population et sur lequel elle se déplace, depuis maintenant des millénaires. A Khartoum, la capitale aux trois pôles, le Nil fait partie intégrante de l'identité de la ville.
" Bilad as-Sudan " : le Pays des Noirs. Cette couleur est liée au Soudan depuis les temps antiques, durant les VIIIe et VIIe siècles avant J.-C., lorsque dominaient en Basse-Egypte les " Pharaons noirs " venus de Nubie. Pendant la période musulmane, le " Soudan " constituait les terres des musulmans noirs. Par extension, sous la colonisation, ce terme commença à désigner les terres de l'Afrique sahélienne, puis de l'actuel Soudan. Le Soudan dit " français " faisait, lui, référence au futur Mali.
Vous aurez de bonnes chances de le voir sur des affiches ou dans les journaux. Le président soudanais, en place depuis 1989, se veut l'artisan du processus de réconciliation nationale. Depuis 2008, il peut se targuer toutefois du triste privilège d'être l'unique chef d'Etat en exercice inculpé par la Cour pénale internationale pour sa responsabilité supposée dans les agissements sanglants au Darfour. Paradoxalement, cette accusation lui a permis de renforcer localement sa popularité.
C'est au pétrole que le pays doit son développement actuel, que l'on peut notamment constater à Khartoum, la capitale. Découvert en 1978, il n'est exploité qu'à partir de 1999, grâce à un consortium alliant Chinois, Malaisiens et Indiens. Les ressources pétrolières se trouvent essentiellement dans le sud du pays et dans la région disputée d'Abyei. En 2009, plus de 90 % des exportations du pays concernaient l'or noir.
La mer Rouge est connue pour être l'une des zones de plongée les plus prisées par les initiés. Le commandant Cousteau y a écrit une partie de l'histoire océanographique. Plusieurs sites dans les environs de Port-Soudan offrent une escale rafraîchissante à tous les curieux de fonds marins tropicaux. A ne pas manquer !
Elle s'insère partout ! Difficile de garder propres ses vêtements ou la peau nue à l'extérieur. En vadrouille, privilégiez le port d'une écharpe de protection sur le nez et la bouche en cas de haboub (vent de sable) si vous ne voulez pas passer plusieurs jours à récupérer l'usage de vos poumons ! L'importante surface de zones désertiques et le grand nombre de routes non carrossables feront de la poussière le compagnon indésirable de vos excursions.
Imaginez l'Egypte sans les foules de touristes... Le Soudan offre la possibilité d'explorer les richesses des royaumes antiques de Nubie dans un cadre demeuré plus authentique qu'en Egypte contemporaine. Les ruines des deffufas de Kerma ou les pyramides de Méroé restent, entre autres sites, des incontournables pour partir à la découverte du glorieux passé de ces territoires.
Depuis l'indépendance, le sud du pays, majoritairement chrétien et animiste, s'oppose au nord, à dominante arabe et musulmane. Après des années de guerre civile, les accords signés en 2005 ont entamé une transition politique censée mener pacifiquement vers la résolution du conflit. En 2011, après 6 ans d'autonomie politique et de débats passionnés, les habitants du Sud-Soudan choisiront, lors d'un référendum, entre leur indépendance ou leur maintien dans une fédération unie du Soudan.
L'islam au Soudan est encore très influencé par les pratiques et les croyances mystiques traditionnelles. Il reste de fait largement ouvert et tolérant envers les autres religions. Le soufisme est essentiellement représenté dans le pays par les confréries des Ansars mahdistes et de la Khatmiyah, dont le fondateur est enterré à Kassala, dans l'est du pays.
C'est un mot auquel on doit s'habituer au Soudan. C'est le " permis " qu'il faut se procurer pour se rendre dans certaines régions du pays, tels que le Sud ou les monts Nuba. C'est aussi le permis que des fonctionnaires de police suspicieux peuvent réclamer pour un appareil photo. Ce ne sont jamais que des formalités, mais il vaut mieux s'y conformer pour les écourter au maximum.
L'une des façons les plus enrichissants de découvrir le Soudan ! Le pays offre de multiples possibilités de parcours à travers le désert ou la savane. La nature soudanaise encore préservée ravira tous les amoureux du dépaysement, de l'aventure et des grands espaces. Les populations rencontrées vous feront, elles, partager des expériences inoubliables.
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