Guide Syria : Survol de la Syrie
Avec une superficie de plus de 185 000 km², la Syrie occupe une place centrale au sein du Moyen-Orient, entre le Liban (359 km de frontières communes) et le Golan annexé par Israël (74 km) à l'ouest, la Turquie au nord (845 km), l'Irak à l'est (596 km) et la Jordanie au sud (356 km). Le pays possède un accès à la mer Méditerranée par 183 km de côtes.
Issues du découpage opéré par les puissances européennes à la fin de la Première Guerre mondiale, les frontières officielles du territoire syrien ne correspondent que très peu aux frontières naturelles. Leur tracé au nord épouse celui de la voie ferrée turque qui conduit d'Alep à Mossoul et Bagdad, tandis que les frontières avec l'Irak à l'est et la Jordanie au sud semblent tracées à la règle. En revanche, la séparation à l'ouest d'Israël et du Liban est marquée naturellement par les massifs du Golan et de l'Anti-Liban. Schématiquement, la Syrie se divise en quatre régions distinctes : le littoral, le rebord montagneux, les plaines centrales et les déserts.
Le littoral n'est en fait qu'une modeste façade maritime (183 km de longueur sur 5 km de largeur), lieu de transit et d'échange avec le Bassin méditerranéen. Epices et étoffes soyeuses, blé et huile, autant de produits qui, à l'époque mythique de la route de la soie, transitèrent par ces côtes.
Une imposante chaîne montagneuse vient se dresser derrière la bande côtière. Le djebel Ansarié au nord se prolonge avec l'Anti-Liban au sud ; 1 500 m et 2 814 m, ce sont respectivement les hauteurs maximales des deux massifs. Situé dans le Golan, le mont Hermon n'est plus le point culminant de la Syrie depuis 1967, début de l'occupation de la région par Israël. Les Syriens considèrent toujours que le mont Hermon est syrien et l'honorent du noble surnom de Cheikh, pour sa ressemblance avec la coiffure des notables locaux lorsqu'il est enneigé en hiver.
Une fois dépassé cette bande montagneuse d'à peine plus de 30 km de largeur s'ouvre alors le croissant fertile. Ce domaine des terres irriguées englobe plusieurs régions : la vaste dépression du Ghab, gagnée contre les marécages au prix d'une politique volontariste, la haute vallée de l'Oronte irriguée encore aujourd'hui par les norias, le bassin d'Alep qu'arrose le discret Qouwaik, ainsi que celui de la Djézireh au nord de l'Euphrate. Sans oublier évidemment l'oasis de Damas qui, vaste coin de désert à l'origine, s'est transformée grâce au Barada en un superbe verger : c'est le miracle de la Ghouta, la ceinture verte de Damas.
Le désert occupe plus de 60 % du territoire syrien. Il s'agit d'un désert de pierre, un prolongement du grand désert arabique, une vaste plate-forme légèrement inclinée vers le nord et au relief peu marqué. Quelques oasis, parmi lesquelles l'illustre Palmyre, marquent les points de jonction indispensables des pistes caravanières. Ce désert peu hospitalier est relayé dans sa périphérie par une steppe (la badia) plus propice à l'élevage : c'est le domaine des nomades ou Bédouins. Désert toujours, dans le sud du pays, au-dessus de la steppe, une couche de noir basalte élève le relief. Le vaste plateau basaltique du Hauran et le djebel Arabe sont des lieux de culture où l'on exploite les céréales et le blé en particulier.
Le climat se révèle aussi diversifié que les reliefs. A l'ouest de la bande montagneuse, vers le littoral, le climat méditerranéen prévaut, chaud et un peu moite en été, doux et humide en hiver, tandis qu'à l'est le climat de type continental domine.
Les hivers sont rigoureux dans presque tout le pays, à l'exception de la côte, et la neige n'est pas rare même à Damas ou Alep. La saison des pluies s'étend de novembre à mars et culmine en janvier, il pleut alors jusqu'à 16 jours dans le mois à Lattaquié.
En été, une chaleur accablante attend le voyageur. Simple rappel : la Syrie, c'est 60 % de désert, avec des pics en juillet et en août (37 °C en moyenne à Alep et Damas en août). La visite de Palmyre dans de telles conditions est éprouvante. A Damas même, la sieste s'impose. Sur la côte, les températures sont plus supportables (30 °C à Lattaquié).
Le printemps comme l'automne durent peu, à peine quelques semaines. Ce sont pourtant les saisons les plus propices au voyage. Ni trop chaudes ni trop froides, de mars à juin et de septembre à novembre, ces périodes sont sans aucun doute les plus adaptées au tourisme. Les journées sont plus courtes qu'en France et leur durée varie peu pendant l'année. Compte tenu de la latitude, ne vous attendez pas à de longues soirées crépusculaires en été. En avril comme en septembre, le jour se lève aux alentours de 6h et il fait nuit à 19h30.
La Syrie est riche de sa diversité écologique, mais l'alimentation en eau y est un problème. Une question cruciale qui en conditionne beaucoup d'autres (électricité, cultures, élevage...). D'après un rapport publié en juin 2010 par un cabinet d'étude spécialisé sur les questions d'environnement (Maplecroft), le pays est un des dix premiers au monde qui devrait manquer d'eau.
L'Euphrate, le Khabour, l'Oronte sont les principaux fleuves du pays. La création des frontières modernes prive toutefois le pays de la pleine maîtrise de ces eaux. Les ressources en eau, l' " or bleu ", deviennent l'enjeu de querelles entre Etats voisins, auxquelles viennent se mélanger des contentieux politiques et territoriaux, opposant le pays à la Turquie ou à Israël.
Ainsi, légitime aux yeux des Turcs, le Projet du Sud-Est anatolien (GAP) turc, qui prévoit la création de 22 barrages sur le Tigre et l'Euphrate et de plus de 7 000 km de canaux d'irrigation, effraie les Syriens. Le barrage Atatürk, inauguré en 1992 ensemble avec les autres ouvrages hydrauliques turcs, est soupçonné de réduire de 40 % le débit de l'Euphrate en Syrie. Un accord conclu entre les deux pays en 1987 oblige la Turquie à relâcher 500 m3 en moyenne par seconde sur l'Euphrate. L'accord semble respecté, mais les Syriens ont trouvé un autre motif de mécontentement, la pollution des eaux.
Les eaux de la rivière Jelab notamment, qui finit son cours dans le Belikh, affluent de l'Euphrate, provenant de la ville turque de Sanliurfa, sales, sont grossies d'eaux de drainage dont le taux de salaison s'avère si élevé que les cultures en territoire syrien deviennent impossibles. Les négociations syro-turques sur l'eau pâtissent d'une autre question qui empoisonne les relations bilatérales, la question kurde. Ankara accuse le gouvernement syrien de soutenir le PKK, en lutte armée contre le gouvernement central depuis 1984, tandis que la Syrie pourfend les visions hégémoniques de la Turquie dans la région. Le différend qui oppose la Syrie à Israël porte sur le Haut-Jourdain et le lac de Tibériade. Il remonte à 1923, lorsque le traité de Sykes-Picot attribue les deux territoires à la Palestine mandataire. En 1948, la Syrie s'en empare pourtant, mais c'est finalement un accord de paix un an plus tard qui démilitarise la zone. En 1967, la même année que le Golan, elle retombe sous la bannière israélienne.
Selon Damas toutefois, les eaux du Baniyas, le Golan et le lac de Tibériade demeurent syriens. Lors des négociations de 1999-2000, les deux pays campent sur leurs positions. Israël se dit prêt à se retirer du Golan, mais en vertu des frontières du traité de 1923, tandis que la Syrie exige la reconnaissance de la ligne du 4 juin 1967. Cette ligne lui donnerait le droit de revendiquer les territoires démilitarisés par le traité de paix, territoires qu'elle occupait de facto depuis 1948. Cette série de litiges déteint également sur le voisin jordanien puisque la Syrie, privée de ses cours d'eau, augmente son prélèvement sur le Yarmouk, au grand dam d'Amman. L'enchevêtrement des peuples, des Etats, de l' " or bleu " et les tensions qui en résultent accentuent les divisions régionales.
Plus à l'est, et rayant en diagonale le pays du nord au sud, l'Euphrate, véritable Nil syrien, s'épanche sur environ 600 km. Au nord-est, entre le Tigre et l'Euphrate, enfants du Taurus, le Balikh et le Khabour viennent compléter l'apport de l'Euphrate. Si une savante utilisation des possibilités du fleuve a permis l'émergence d'une belle zone fertile, celle de la Djézireh (" l'île " en arabe), c'est également grâce au fleuve que les premières civilisations humaines ont pu se développer. Comme pour domestiquer ce ruban d'eau large et fluide, les habitants de la région ont façonné canaux d'irrigation et digues de terre. La découverte du tracé d'un canal d'adduction à Mari prouve leur acharnement à dompter Al-Fourat. Le fleuve, un temps navigable, est aujourd'hui retourné à sa fonction première, nourricière et créatrice de vie. En 1975, l'édification du barrage de Tabqa, 2 500 m de longueur, suivi du remplissage du lac Asad, redonne un souffle à la région. Les 11 milliards de mètres cubes d'eau retenus par le lac permettent depuis l'irrigation de 400 000 ha de terre. Un exploit pour les Syriens, mais un exploit qui, à l'époque, manque pourtant de déboucher sur un conflit avec l'Irak. Le remplissage du lac a en effet réduit de moitié le débit du fleuve et provoqué une sécheresse catastrophique en Irak.
Pour voir la diversité de la faune, il faut prendre son temps ou avoir tout simplement de la chance. Le plus souvent, le touriste croisera une faune domestique : chevaux, ânes et mulets utilisés pour le portage ou encore vaches, moutons (les plus réputés dans le monde arabe pour leur qualité de viande), brebis et chèvres dont la très belle chèvre chamiyé, une race syrienne, possédant de très longues oreilles tombantes de chaque côté.
En outre, le désert regorge d'une centaine d'espèces sauvages : dromadaires (parfois plus d'une centaine sur la route entre Palmyre et Deir ez-Zor), gazelles, scorpions, hyènes, loups... ainsi que de nombreux oiseaux, surtout au printemps : faucons, chouettes, huppes faciées, guêpiers, rolliers d'Europe... et le très rare et protégé ibis chauve.
Steppique sur le plateau en partie désertique, méditerranéenne sur le littoral, la végétation accuse parfois un caractère alpin lorsqu'on atteint les montagnes.
3 500 espèces végétales au total sur le territoire syrien. Les grands arbres se trouvent au nord de Lattaquié : chênes, tamaris, eucalyptus, châtaigniers, pins, cyprès d'Alep ainsi que cèdres du Liban. Vous remarquerez également plusieurs essences d'arbres.
En matière d'arbres fruitiers, l'olivier (zeitoun) reste le plus répandu. Pour le reste, figuiers, orangers, pistachiers (foustokh), amandiers (louze), abricotiers (michmich), grenadiers (rouman), néfliers vous deviendront familiers. Autant de beaux fruits à déguster en fonction des saisons, tout comme les pommes (toffah), poires ou pêches... Par contre, le palmier (dattier) est rare. Bien qu'il ait donné son nom à la ville de Palmyre, vous ne le trouverez guère que dans cette oasis. Partout ailleurs, l'hiver est trop rigoureux pour sa culture.
Le coton et le pois chiche (hommos) sont largement cultivés. L'exploitation des vignes permet la production de vins, en particulier à Souweida d'où proviennent également les cargaisons d'arak. Quant au tabac, il pousse autour de Lattaquié et dans le massif calcaire. L'usine de transformation nationale se trouve en plein coeur de Lattaquié.
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