Guide Turkmenistan : Économie
La fin de l'Union soviétique a laissé la plupart des républiques d'Asie centrale désemparées sur le plan économique. Leurs structures étaient étroitement liées aux besoins de l'URSS, et l'économie planifiée devait être réformée afin de permettre une rappropriation des ressources et l'insertion dans l'économie internationale. Deux facteurs ont été déterminants dans leur rebond économique : la présence (ou l'absence) de pétrole et de gaz. Depuis 2008, la crise mondiale frappe plus durement certaines républiques que d'autres. Le Turkménistan et l'Ouzbékistan s'en sortent relativement bien, leurs économies n'ayant jamais été réformées et donc en dehors des circuits internationaux, alors que le Kazakhstan s'est retrouvé beaucoup plus exposé par ses nombreux contacts avec les grandes firmes internationales. Le Tadjikistan, où près d'un tiers du PIB provient des revenus des tadjiks travaillant en Russie, a également gravement souffert de la crise lorsque la main-d'oeuvre expatriée s'est retrouvée au chômage.
L'effondrement de l'Union soviétique prive le Kazakhstan de ses industries lourdes, qui ne vivaient que par et pour Moscou. Les premières années d'indépendance s'accompagnent d'une sévère récession économique, qui culmine en 1994. Dès 1995, un programme de réformes et privatisations est lancé, qui permet au pays de renouer avec une croissance à deux chiffres en 2000 et 2001, avant de se stabiliser à 9 % de croissance. Le Kazakhstan bénéficie de la manne pétrolière, qui attire les investissements étrangers et est d'autant plus lucrative que les prix internationaux des matières énergétiques plafonnent. Depuis quelques années, le gouvernement s'est lancé dans une stratégie de réappropriation de ses ressources naturelles, marquée notamment par la remise en cause des accords d'exploitation du pétrole et du gaz accordés aux entreprises étrangères dans les années suivant l'indépendance. Cette stratégie provoque de nombreuses tensions économiques et une inquiétude généralisée des investisseurs étrangers. Mais ces derniers ne peuvent résister à l'attrait du pétrole et du gaz kazakhs et le pays en profite pour s'ouvrir vers ses voisins, en diversifiant ses voies d'exportation. En 2001, l'ouverture d'un pipeline reliant les gisements de Tengiz à la mer Noire a permis une augmentation sensible des exportations. Deux pipelines en direction de la Chine sont actuellement en construction. Le Kazakhstan est le pays d'Asie centrale le mieux doté en pétrole et gaz. Le pays produit à l'heure actuelle 1,3 million de barils de pétrole par jour, et ses réserves prouvées se montent à 26 milliards de barils. Sa production de gaz naturel atteint 18,5 milliards de mètres cubes par an, avec des réserves de 3 trillions de mètres cubes. Les exportations pétrolières représentent 58 % des exportations totales du pays. Grâce à cette manne pétrolière, le produit intérieur brut par habitant du Kazakhstan est le plus élevé d'Asie centrale : 8 200$.
Le Kirghizistan reste à l'heure actuelle une économie essentiellement agricole (coton, tabac, laine et viande), bien que le pays dispose de ressources minérales qui contribuent à son développement industriel (or, mercure, uranium). Le gouvernement kirghiz s'est très vite lancé dans des réformes visant à la libéralisation et à l'ouverture de son économie : le Kirghizistan est la première des anciennes républiques soviétiques à être rentrée dans l'OMC. Le pays a connu une récession économique assez marquée entre 1991 et 1995, juste après l'indépendance, mais les réformes lui ont permis de renouer rapidement avec la croissance, qui a atteint des taux records de 8% en 2006 et 2007, avant le déclenchement de la crise économique mondiale.
Moins bien doté en ressources naturelles que la plupart de ses voisins d'Asie centrale, et toujours caractérisé par une économie essentiellement rurale et en partie nomade, le Kirghizistan peine cependant à décoller sur le plan économique. Sa structure industrielle reste très limitée. Sa seule ressource exportable et rentable est l'électricité, dont la grande majorité est générée par les barrages hydroélectriques qui poussent comme des champignons sur toutes les rivières du pays. Ses exportations sont très largement inférieures à ses importations et un peu plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.
L'Ouzbékistan, qui s'est imposé comme le pays moteur de la région, est également celui qui est le moins avancé dans le processus de libéralisation. Le gouvernement contrôle toujours de larges pans de l'économie, ce qui n'a pas empêché les écarts de niveau de vie de se creuser au sein de la population : un tiers des ouzbeks vit sous le seuil de pauvreté.
L'économie ouzbèke reste tirée par la production de coton, autrefois imposée par les planificateurs soviétiques : le pays en est à l'heure actuelle le cinquième producteur et le deuxième exportateur mondial. Le coton représente la moitié du montant des exportations du pays, qui vend également à l'étranger de l'or (9,6 % de ses exportations) et des produits énergétiques (9,6 %). L'Ouzbékistan dispose de réserves de pétrole et de gaz naturel moins importantes que le Kazakhstan ou le Turkménistan (152 000 barils par jour, 600 millions de barils de réserves prouvées ; 55,8 milliards de mètre cubes de gaz naturel produits par an, réserves de 1,87 trillion de mètre cubes). Mais ces produits énergétiques viennent en complément d'autres activités dans une économie plus équilibrée et diversifiée que celle de ses voisins. L'Ouzbékistan est également le pays d'Asie centrale qui a le plus de liens économiques et commerciaux avec la Russie : près du quart de ses exportations partent vers Moscou, et un tiers de ses importations en viennent. En novembre 2005, un accord de coopération économique et commerciale a été signé entre Moscou et Tachkent, prévoyant des investissements russes dans les secteurs minier et pétrolier, dans les télécommunications et dans le gaz. Le rapprochement politique avec la Russie après les événements d'Andijan entraîne forcément avec lui un rapprochement économique.
Le Tadjikistan est la plus pauvre de toutes les anciennes républiques soviétiques. Le produit intérieur brut par habitant n'atteint que 1 200$ et plus de 60 % de la population vit sous le seuil de pauvreté. La guerre civile qui a ravagé le pays entre 1992 et 1997 est évidemment l'une des principales causes de ce bilan économique catastrophique : la production industrielle a chuté en flèche, les infrastructures ont été laissées à l'abandon, alors que la production agricole était largement réduite durant toute la période de troubles. Le Tadjikistan est en outre l'un des pays les plus mal dotés de la région : seuls 6 % de son territoire offrent des terres arables, ses ressources minérales sont nombreuses mais en quantité très limitée. La seule richesse du pays est finalement l'eau (troisième pays au monde pour les ressources en eau par habitant), mais celle-ci reste pour l'instant difficilement monnayable.
L'économie tadjike a renoué progressivement avec la croissance à partir de 1997, mais elle a connu une nouvelle récession (relative) en 2005. Alors que le taux de croissance était de 10,6 % l'année précédente, il est retombé à 8 % en 2005. Des efforts nationaux et internationaux ont pourtant été faits pour relancer l'économie locale, mais la crise a sévèrement interrompu ce processus. Le pays a néanmoins entamé un programme de privatisations des entreprises publiques. Et la Russie a accepté en décembre 2002 d'annuler 250 millions de dollars sur les 300 millions de dette que le Tadjikistan a contracté à son égard. Le Tadjikistan reçoit également une aide internationale pour sa reconstruction. En 2005, les seuls États-Unis ont injecté 67 millions de dollars dans l'économie tadjike. Mais, sans l'aide internationale, le Tadjikistan, sans aucune ressource naturelle, n'a pas de solution de développement à long terme. Selon le programme alimentaire mondial : 1 million de tadjiks, 15 % de la population, sont directement menacés de famine chaque hiver.
Le Turkménistan n'est jamais avare d'extravagances : les statistiques économiques du pays sont considérées comme des secrets d'État ! On ne dispose donc que d'évaluations plus ou moins fiables quant à la situation économique du pays. À titre d'exemple : la croissance annuelle officielle est de 25 %, alors qu'elle n'est évaluée qu'à 4 % par le Fonds monétaire international...
Les principales ressources du pays sont énergétiques : pétrole et gaz (réserves prouvées de 273 milliards de baril pour le pétrole, et de 2 trillions de mètre cubes pour le gaz). Mais le pays souffre du manque de voies d'exportations, et se retrouve contraint pour l'instant à vendre sa production à la Russie et à l'Ukraine (45 % des exportations du Turkménistan vont vers l'Ukraine). Malheureusement, les revenus du pétrole et du gaz sont gérés de manière irrationnelle, et la redistribution vers la population locale reste limitée, voire inexistante. Près de 58 % de la population vit encore sous le seuil de pauvreté, et le chômage toucherait près de 60 % de la population !
L'économie nationale est en majeure partie entre les mains de la famille et du clan du président. Le pays est de ce fait peu enclin aux réformes économiques, et à l'ouverture internationale. Il se maintient grâce à la hausse des prix pétroliers, mais sa dette extérieure reste extrêmement lourde, augurant bien mal du futur du pays si aucune réforme des structures économiques n'est entreprise.
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