Guide Lybia : Les personnalités célèbres : Libye

Ahmed Fakroun

L'auteur-compositeur Ahmed Fakroun est l'un des pionniers d'une musique arabe métissée d'apports occidentaux. En 1970, il crée son premier groupe dans sa ville natale, Benghazi, où il joue pour un public d'étudiants. Ce précurseur mêle la batterie, la basse, la guitare, le piano, voire le synthétiseur, et des instruments traditionnels comme le oud ou la mandoline. Or, à cette époque des premières années de la Révolution, les instruments de musique occidentaux sont interdits, et même quelquefois brûlés, au nom du combat contre l'impérialisme occidental. Parti poursuivre ses études en Angleterre, Fakroun y enregistre ses premières chansons et forme un second groupe avec des musiciens anglais. Il revient en Libye avec deux tubes qui connaîtront un grand succès dans le monde arabe, Awedny (Promets-moi) et Noujoum el-lil (Les étoiles de la nuit). De retour en Europe, il signe des contrats avec un label italien. En France, il enregistre en 1984 avec Jean-Baptiste Mondino un vidéoclip intitulé Soleil Soleil, dans lequel Coluche tient un petit rôle. L'artiste vit actuellement à Tripoli. On peut écouter ses chansons sur le site culturel Libyana - www.libyana.org

Ayman al-Atar

La Libye possède sa star de téléréalité ! A 22 ans, Ayman al-Atar, natif de la petite ville de Janzour (à l'ouest de Tripoli), a gagné la version arabe de Super Star tournée à Beyrouth en 2004, où concourraient de jeunes chanteurs venant de tous les pays arabes. Lors de la finale de l'émission qui l'opposait à un Palestinien, pas moins de 3,2 millions de téléspectateurs ont voté pour le jeune Libyen. Le soir de l'événement, la place Verte à Tripoli a été le théâtre de l'enthousiasme de ses fans. Sa carrière, qu'il mène depuis Beyrouth, est de la même veine que celle des stars du petit écran français, mais pour une Libye médiatiquement peu connue, Ayman al-Atar est une véritable icône.

Ibrahim el-Kony

Ibrahim el-Kony, Libyen de culture touareg né en 1948 dans le désert, est sans conteste l'un des plus célèbres écrivains contemporains du monde arabe. Il apprend l'arabe à l'âge de 12 ans, puis suit des études de littérature comparée à Moscou et soutient une thèse sur Dostoïevski. Il travaille à l'ambassade de Libye à Moscou.

Sa carrière d'écrivain débute par un premier recueil de nouvelles paru en 1974, intitulé La Prière hors du cadre des cinq moments de prière. Il écrit en langue arabe, ce qui lui vaudra une diffusion dans l'ensemble du monde arabe. Cet écrivain très prolifique a signé 53 nouvelles ou romans.

Dans l'oeuvre d'Ibrahim el-Kony, le désert constitue le noyau central d'une prose dense et onirique, riche de références littéraires et mythologiques que la grande culture de l'écrivain lui permet d'introduire au service d'une quête spirituelle et existentielle.

Ibrahim el-Kony vit en Suisse depuis 1993 et bénéficie aujourd'hui d'une reconnaissance internationale concrétisée par de nombreuses récompenses en Suisse, en France et en Allemagne. La Libye l'a célébré à son tour lors d'une conférence donnée en son honneur en 2005.

Parmi ses romans traduits en français : Poussière d'or (Gallimard, Paris 1998), Le Saignement de la pierre (L'Esprit des péninsules, Paris 1999), Un oeil qui jamais ne se ferme (Aphorismes du Désert, Sebe, Paris 2001), L'Herbe de la nuit (L'Esprit des péninsules, Paris 2001) et L'Oasis cachée (Phébus, Paris 2002).

Sortie en 2005, la traduction française de son roman-fleuve (615 pages), une grande fresque saharienne, Les Mages, offre au public francophone une des meilleures introductions à l'oeuvre de cet auteur libyen et à son univers.

Moammar Kadhafi

L'image très médiatique de Moammar Kadhafi (escorté de ses célèbres gardes féminines !) ainsi que ses prises de position ont souvent tenu lieu d'explication sur la Libye contemporaine dans son ensemble. Il est vrai qu'avec Kadhafi a commencé l'histoire de la Libye moderne, édifiée grâce aux pétrodollars et pour partie façonnée par les orientations politiques, économiques et sociales de son principal dirigeant, dont le discours fortement idéologisé a souvent caché une realpolitik à la libyenne, fondée sur un jeu d'alliances tribales.

Seul garçon d'un couple de pasteurs bédouins de la région de Syrte, Moammar Kadhafi est né en 1942. Petit garçon, il suit l'enseignement coranique et fait ses études primaires à Syrte. Il a 14 ans lorsqu'il entre au collège à Sebha. C'est là qu'il se politise et adhère au nassérisme. Il est d'ailleurs renvoyé de son établissement en 1961, pour avoir mené une manifestation contre la sécession syrienne de la République arabe unie. Il entre à l'Académie militaire en 1964 où il crée une organisation secrète, les " officiers unionistes libres ", prenant modèle sur ce qu'avait fait Nasser en Egypte. C'est à leur tête qu'il renverse la monarchie par un coup d'Etat, dans la nuit du 31 août 1969. Il a alors 27 ans. Il devient le chef du nouveau pouvoir en tant que président du Conseil de commandement de la Révolution. Pendant ses trois premières années au pouvoir, Kadhafi cherche à oeuvrer dans le sillage de son maître à penser, l'Egyptien Gamal Abdel Nasser, dont il mâtine l'idéologie socialiste et panarabiste de considérations islamiques. Son penchant d'idéologue, qui apparaît lors de son discours à Zouara en 1973, se formalise dans les trois volumes de son Livre vert, véritable condensé de la pensée révolutionnaire que Kadhafi souhaite voir appliquer en Libye. Mais la démocratie directe telle qu'elle est consignée dans le Livre vert est moins l'oeuvre d'un théoricien de formation que celle d'un homme de culture bédouine pour qui l'Etat n'est pas le ciment de la vie publique. Depuis 1977, il est le Guide de la Révolution, titre qui le place au-dessus et à côté des institutions de la Jamahiriya (République des masses), nom officiel du régime libyen. A l'extérieur de la Libye, la " troisième voie " du " bouillant colonel " le conduit à opter dans les années 1970 pour une action subversive qui vaut à son pays d'être mis au ban des nations par la communauté internationale durant la décennie 1990. L'embargo a pris fin, et le colonel Kadhafi a oeuvré dès le début des années 2000 à la réouverture de son pays et à sa réinsertion dans le concert des nations. Affichant toujours son identité bédouine, dont la tente dans laquelle il accueille ses invités est devenue le symbole, il a opté pour l'africanisme à la place du panarabisme, ce qui s'explique notamment par sa déception devant le peu de soutien que lui ont témoigné ses frères arabes durant les années d'embargo.

En même temps que la Libye fait son retour sur la scène internationale, les enfants de M. Kadhafi commencent eux aussi à être médiatisés. Seif el-Islam Kadhafi, le troisième fils du colonel, diplômé de la London School of Economics, est à la tête de la Fondation Kadhafi qui lui permet de jouer un rôle non négligeable dans la politique extérieure de son pays. Il s'est d'abord surtout fait connaître pour son action dans la libération des otages occidentaux de l'île de Jolo, en juillet et août 2000. Il est depuis présent sur de nombreux fronts. Dans son pays, il s'illustre par certaines prises de positions parfois en contradiction avec l'orthodoxie jamahiriyenne, en faveur de l'ouverture, notamment économique. Sur la scène internationale, il se forge le rôle d'interlocuteur privilégié dans de nombreuses négociations de son pays. Son rôle et celui de sa fondation se sont illustrés plus récemment, lors des marchandages et tractations liés à la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien le 24 juillet 2007. Peintre à ses heures, il a exposé à Paris à l'Institut du monde arabe en 2002.

Saadi Kadhafi, deuxième fils du leader libyen et actuellement chef des forces spéciales libyennes, a fait parler de lui dans le milieu footbalistique, surtout dans son pays - en tant que capitaine d'El-Ittihad, l'un des deux clubs de Tripoli, et ancien président de la Fédération libyenne de football - car l'ancien joueur du club italien de Pérouse (en 2003) n'y a pas brillé. Pour compléter la liste, citons encore Mohamed Kadhafi, l'aîné et président des Télécommunications en 2004 ; Motassim Bilal Kadhafi, le fils cadet surtout connu pour ses frasques parisiennes ; et la fille du colonel, Aïsha Kadhafi, à la tête d'une association caritative.

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