Guide Kinshasa : Politique et économie
Carte des 26 provinces
Depuis son accession à l'indépendance, le 30 juin 1960, la République démocratique du Congo a connu diverses fortunes. Confronté à des crises politiques récurrentes, le pays a traversé des moments aussi exceptionnels que dramatiques, ponctués de rebellions, sécessions et coups d'Etat, suivis d'une longue période de dictature mobutiste, à partir du 24 novembre 1965.
Suite à la vague démocratique qui émerge en Afrique à la fin des années 1980, la RDC s'est résolument engagée dans des nouveaux chantiers institutionnels. De la conférence nationale souveraine (1991-92) à la guerre de Libération (1997), une longue période de transition et d'instabilité s'est installée au pays.
A partir de 2003, un nouvel ordre politique transitoire est mis en place pour conduire le pays vers la Troisième République. Une nouvelle Constitution est adoptée fin 2005 par référendum populaire. Cette Constitution s'articule autour de :
- l'Etat et la souveraineté
- les droits humains, les libertés fondamentales et les devoirs du citoyen
- l'organisation et l'exercice du pouvoir
Affirmant que la RDC est un Etat de droit, indépendant, souverain, uni et indivisible, social, démocratique et laïc, dans les limites de ses frontières du 30 juin 1960, la nouvelle Constitution a favorisé l'organisation et la tenue des élections législatives et présidentielles en 2006 et en 2011.
Sur le plan institutionnel, trois pouvoirs distincts et indépendants sont mis en place : l'exécutif assuré par le président de la République et le gouvernement, le législatif assuré par un Parlement bicaméral comprenant l'Assemblée nationale et le Sénat, le judiciaire constitué des cours et tribunaux sous la supervision du Conseil supérieur de la magistrature.
L'Assemblée nationale est composée de 500 députés élus au suffrage universel direct. Chaque député est élu avec deux suppléants. Il représente la nation et est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable.
Le Sénat est composé de 108 sénateurs élus au second degré par les assemblées provinciales, pour un mandat de cinq ans. La Constitution garantit aux anciens présidents de la République élus un siège de sénateur à vie.
Elu au deuxième tour en 2006 lors des premières élections générales de la Troisième République, Joseph Kabila Kabange a été réélu en 2011 à l'issu de la présidentielle à un tour pour un nouveau mandat de cinq ans.
Le gouvernement est composé du Premier ministre, de ministres, de vice-ministres, de ministres d'Etat et de ministres délégués. Depuis avril 2012, le gouvernement est dirigé par Augustin Matata Ponyo dont le mandat a été reconduit (Matata II) en décembre 2014.
Le pouvoir judiciaire est indépendant du pouvoir législatif et du pouvoir exécutif.
La justice est rendue sur l'ensemble du territoire national au nom du peuple. Les arrêts et les jugements ainsi que les ordonnances des cours et tribunaux sont exécutés au nom du président de la République, même si sur le terrain et bien que des efforts soient entrepris en ce sens, le souci d'une justice éthique, équitable et efficace au Congo n'est pas encore totalement rencontré, faute de moyens notamment et de formation adaptée, développant comme dans d'autres secteurs des pratiques quelque peu clientélistes. La mise en place de la Cour constitutionnelle est en cours en remplacement de la Cour suprême de justice qui en faisait office depuis l'adoption de la Constitution de 2006.
Depuis l'adoption et la promulgation de la loi sur l'organisation et le fonctionnement des partis politiques, on assiste à une prolifération impressionnante... La plupart de ces partis reflètent généralement les ambitions de positionnement de leurs leaders et ne sont généralement que des partis " alimentaires ". Le multipartisme étant de mise depuis 1990, ces partis politiques ont aligné plus de 18 000 candidats aux élections législatives de 2011 pour 500 sièges à pourvoir à l'Assemblée nationale.
Après les premières élections de la Troisième République tenues en 2006, quelques partis se sont détachés pour s'affirmer avec des programmes plus complets. Parmi ceux-ci :
L'UDPS, l'Union pour la Démocratie et le Progrès Social. Le parti cher à Etienne Tshisekedi est l'un des plus anciens. Créé au début des années 1980 en pleine dictature mobutienne, l'UDPS s'est imposée comme le socle de l'opposition interne. Au fil des années, plusieurs responsables ont quitté le parti pour former des partis politiques hybrides afin de composer avec le pouvoir en place. Absent aux élections de 2006 (boycott), l'UDPS a fait campagne en 2011 mais son leader, Etienne Tshisekedi, est arrivé second à la présidentielle. Depuis, certains députés élus sur la liste de l'UDPS ont refusé de siéger à l'Assemblée nationale en guise de contestation aux résultats de cette élection présidentielle.
Le PPRD (Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie). Premier parti en termes d'élus, le PPRD se qualifie de parti présidentiel dont Joseph Kabila est " l'autorité morale ", en dépit du fait que ce dernier se soit présenté en indépendant lors des élections de 2006 et de 2011. Plusieurs partis politiques, notamment le MSR, le CCU et le PSD, se sont alliés au PPRD pour former une majorité présidentielle.
Le PALU (Parti Lumumbiste Unifié). Se réclamant de l'héritage spirituel de Patrice Lumumba, ce parti est incarné par Antoine Gizenga (vice-Premier ministre de Lumumba sous la Première République) qui s'est rallié à Joseph Kabila depuis 2006 pour constituer une force politique de pouvoir. Il a exercé les fonctions de Premier ministre de 2006 à 2008. Le PALU fait partie du gouvernement Matata.
L'UNC (Union pour la Nation Congolaise). Un des derniers-nés du microcosme politique à la congolaise, le parti de Vital Kamerhe (président de l'Assemblée nationale de 2006 à 2009) s'est imposé comme parti d'opposition à Kabila et à son ancien parti, le PPRD, qu'il a quitté suite à des divergences profondes. A l'élection présidentielle de 2011, Vital Kamerhe a été en troisième position, derrière Tshisekedi et Kabila.
Organisation administrative
Les structures administratives comprennent des entités territoriales autonomes, semi-autonomes, décentralisées et déconcentrées. Différentes lois régulent ces entités. Depuis la promulgation de la loi du 28 février 2015 déterminant les modalités d'installation de nouvelles provinces, le territoire congolais est divisé désormais en vingt-six provinces, dont l'entité urbaine de Kinshasa qui conserve son statut de province.
En dépit de résistances diverses, la nouvelle loi confirme que le processus du découpage territorial est devenu effectif.
Les provinces et les entités territoriales décentralisées de la RDC sont dotées de la personnalité juridique et sont gérées par les organes locaux. Ces entités territoriales décentralisées sont la ville, la commune, le secteur et la chefferie. Elles jouissent de la libre administration et de l'autonomie de gestion de leurs ressources économiques, humaines, financières et techniques.
Depuis l'accession du pays à l'indépendance le 30 juin 1960, plusieurs réformes ont été opérées tant sur le plan de l'organisation politique que de l'organisation administrative dans le sens de la décentralisation du pays. Suite aux accords de Pretoria, la Constitution du 18 février 2006 fut adoptée par référendum : elle consacre la décentralisation territoriale en vue de consolider l'unité nationale mise à mal par des guerres successives, et de créer des centres d'impulsion et de développement.
Cela nécessita des réformes politiques complexes, dont la plus importante est celle relative à l'organisation administrative et territoriale, basée sur la décentralisation comme nouveau mode de gestion des affaires publiques. Il y eut beaucoup de résistances idéologiques qui rendaient difficile la mise en route de cette décentralisation.
Ces réformes liées à la décentralisation s'articulent autour de trois axes principaux :
-Le nouveau découpage du territoire national, dont le nombre de provinces passe de 11 à 26.
-Le partage des responsabilités entre le pouvoir central et la province, en transférant à celle-ci les compétences exclusives et concurrentes pour accroître son autonomie dans la gestion administrative et dans celle de ses ressources.
-La décentralisation administrative classique, conférant à la ville, à la commune, au secteur et à la chefferie la personnalité juridique ainsi que le statut d'Entité Territoriale Décentralisée.
A l'origine, en 2006, il était question d'installer les vingt-six provinces dans les trente-six mois qui suivaient. Mais les difficultés rencontrées dans la mise en oeuvre de cette disposition constitutionnelle ont poussé les instances de décision à procéder par étapes. Cette installation étant devenue un défi majeur, le gouvernement a fait de la relance et de la poursuite de la réforme de décentralisation une des priorités de son programme d'action 2012-2016.
Depuis lors, plusieurs lois portant sur la décentralisation ont été adoptées notamment sur les principes fondamentaux relatifs à l'autonomie des provinces. La décentralisation se matérialise ainsi par l'apparition d'organisations de type nouveau, essentiellement de participation populaire à la vie économique, sociale, politique et culturelle, dont l'un des corollaires est l'émergence de véritables élites choisies par les populations elles-mêmes pour animer la vie de la collectivité. Elle permettra de " rapprocher les dirigeants des citoyens, de promouvoir la participation locale, de mobiliser les ressources locales, de mieux coordonner les activités de développement, de rendre les gouvernants plus responsables, de mieux répondre aux exigences de l'équité et, finalement, de garantir la stabilité politique ". Beau et vaste programme bourré de bonnes intentions et qu'il ne reste plus... qu'à appliquer.
Dans cette perspective, la CENI (Commission électorale nationale indépendante) a mis en place un nouveau calendrier en vue de parachever ce qu'elle qualifie d'arriérés électoraux. Certains bourgmestres et administrateurs de territoires sont en place depuis les accords de Pretoria en 2002... Depuis un certain temps, l'autre débat houleux porte sur la fin constitutionnelle du second et dernier mandat du président. Plusieurs tentatives de modification de la Constitution et de la loi électorale ont été orchestrées, sans succès, par les membres de la majorité présidentielle, ce qui a provoqué manifestations et soulèvements à travers le pays en janvier 2015. Plusieurs tentatives de modification de la Constitution et de la loi électorale ont été orchestrées, sans succès, par les membres de la majorité présidentielle, ce qui a provoqué de régulières manifestations et soulèvements depuis janvier 2015. A l'heure de mettre ce guide sous presses (octobre 2016), la date des élections présidentielles est officiellement toujours prévue pour le 27 novembre 2016...
En tant que capitale politique, administrative, économique et culturelle du pays, Kinshasa est bel et bien le centre du pays. La grande majorité des entreprises congolaises ont soit leur siège social à Kinshasa soit au moins un bureau de représentation, de même que toutes les entreprises privées internationales, les associations humanitaires, les banques, les partis politiques, les églises, etc.
Quant au Kongo Central qui a accès à la mer, la province est depuis toujours l'une des plus dynamiques du pays. Elle reste plus que jamais indispensable dans la mesure où c'est par elle que sont acheminés la plupart des produits importés venant de Matadi ainsi qu'une grande parties des denrées agricoles produites localement et destinées à ravitailler les Kinois (manioc, arachides, fruits et légumes...).
La République démocratique du Congo est un pays de superlatifs. Sa superficie de 2,3 millions de km² équivaut aux trois quarts de l'Europe pour une population évaluée à 70 millions d'habitants, dont moins de 40 % vivent en milieu urbain et 10 % ont accès à l'électricité. Avec ses 80 millions d'hectares de terres arables (15 % à peine sont exploités) et plus de 1 100 minéraux et métaux précieux répertoriés, la RDC a le potentiel de devenir l'un des pays les plus riches du continent africain et l'un de ses moteurs de croissance. Mais pour y parvenir, quelques paramètres indispensables ne sont toujours pas au programme. Et certains de ces paramètres semblent dépendre moins des Congolais eux-mêmes que de décisions prises hors du pays.
Après un ralentissement à 2,8 % en 2009 dû à la crise financière mondiale, le pays a enregistré une croissance économique sans heurts avec une moyenne de 7,6 % par an entre 2010 et 2015, soit un niveau bien supérieur à la moyenne de l'Afrique subsaharienne. Ce sont l'industrie minière et les gros investissements dans ce secteur qui ont été à la base de cette performance, en dépit du ralentissement de l'économie mondiale et de la baisse des prix des minerais bruts que le pays exporte. La Banque mondiale et le FMI prévoient pour 2016 une croissance comprise entre 5,1 et 5,3 %. Les investissements publics ont aussi contribué à stimuler la croissance. Pour 2016, le gouvernement a diminué de 22 % les dépenses de l'Etat. L'inflation, qui affichait un taux vertigineux de 53 % en 2009, est tombée à 10 % en 2010 et à 3 % en 2012, avant de se maintenir autour de 1,5 % sur la période 2013-15. Elle pourrait remonter à 2,5 % d'ici à 2018.
L'économie du Congo devrait évoluer à un rythme soutenu avec un taux de croissance estimé à environ 7 %, mais cela dépend aussi du cours des matières premières, de l'économie mondiale et du contexte politique intérieur avec des élections présidentielles qui ont un peu de mal à se mettre en place.
Le maintien d'une politique monétaire restrictive et de la discipline budgétaire est indispensable pour contenir l'inflation en dessous de l'objectif de 5 %. Les estimations de la Banque mondiale confirment que la stratégie de soutien aux investissements dans les projets d'infrastructure menée par les autorités pourrait accompagner la croissance de manière significative, à condition que la priorité soit donnée aux projets à rendement élevé (transport, énergie).
Sur le plan des réformes, le gouvernement s'est engagé depuis 2010 à mettre en place un mécanisme d'amélioration systématique de la gouvernance économique avec un dispositif capable de suivre la mise en oeuvre des réformes. L'objectif de ces réformes est de renforcer la gouvernance et la transparence dans les industries extractives (secteurs forestier, minier et pétrolier) et d'améliorer le climat des affaires. Au cours des deux dernières années, des progrès significatifs ont été observés dans l'application de ces mesures. Presque tous les contrats signés par le gouvernement dans les secteurs pétrolier, minier et forestier ont été rendus publics. Le pays respecte les exigences de transparence en publiant régulièrement des rapports dans le cadre de sa participation à l'Initiative de Transparence dans les Industries Extractives (ITIE). Toutefois, des efforts supplémentaires doivent être faits pour généraliser la mise en concurrence pour l'attribution des contrats miniers, pétroliers et forestiers.
Comme dans la plupart des pays à moindre revenu, une forme d'économie parallèle se développe parmi la population. Au Congo, cette économie informelle est une réalité quotidienne. Pour la plupart des Congolais, cet échange d'argent qui ne dégage aucune marge pour l'Etat est souvent la seule vraie source de revenus. Pour d'autres, comme les fonctionnaires, c'est une sorte de second boulot qui leur permet de nouer les deux bouts du mois, le salaire officiel étant soit trop bas, soit très irrégulièrement payé. De nombreux petits boulots se développent dans la rue, depuis le vendeur ambulant de toutes sortes, le serveur, le chauffeur de taxi, l'artisan...
Entrée en vigueur en janvier 2012, la TVA remplace l'ancien impôt sur le chiffre d'affaires (ICA). Son lancement a été vivement contesté par une partie des opérateurs économiques du pays qui n'arrivaient pas à intégrer cette notion. Elle entre petit à petit dans les moeurs mais a contribué à une certaine surchauffe des prix des biens et des services. Le taux est de 16 % pour la consommation intérieure et les importations et de 0 % applicable aux exportations. A l'exception du prix de l'eau, de l'électricité et du carburant fixé par l'Etat, les commerçants fixent librement le prix de vente de leurs produits sans dépasser les limites des marges bénéficiaires imposées par la législation.
Ou "débrouille-toi". Expression kinoise bien connue faisant l'apologie, ou le constat, de la débrouillardise, comme seul moyen d'émancipation au quotidien, sans compter sur les politiques... Sans que l'on connaisse très bien l'origine de cette expression, elle serait attribuée au 15e article du règlement des boy-scouts dans les années 1950, lequel invite les patrouilles perdues dans la jungle à se débrouiller. Ce système de débrouille a pris de l'ampleur après les pillages de 1991 et 1993, dits "révolte des ventres creux", qui ont fini de mettre à terre le tissu économique du pays.
Cette réalité de débrouille concerne surtout ces jeunes fiers et vaillants Kinois - valorisés par L.-D. Kabila qui voyait en eux en immense potentiel - qui se lèvent à l'aube de leurs quartiers périphériques pour s'en aller au centre-ville vendre tout et n'importe quoi, avec leurs marchandises perchées sur la tête, et sous le cagnard... On les appelle aussi les "chailleurs" (petits vendeurs), et ils officient en différentes catégories : "bana vernis" (manucures et pédicures "artisanales"), "bana cirage" (cireurs), "bana mayi" (vendeurs d'eau)... Mais aussi dans les "services" : "bana matiti" (éboueurs), etc. Bana signifiant enfants.
Comme le résume bien Jacques Fumunzanza Muketa, l'auteur de l'inspirant Kinshasa, société et culture : "le Kinois, malgré sa pauvreté, reste jovial, relativement bien habillé, et face au chômage, il développe son génie créateur". Tout l'art d'être Kinois et débrouillard face à l'adversité. Ou pour citer le rappeur Baloji : "j'admire ton courage et ton sens de la débrouille, ton coeur est trempé dans le zinc, il résiste à la rouille". Chapeau bas ! En attendant des lendemains meilleurs...
Globalement, le climat des affaires change et semble séduire de plus en plus d'investisseurs. Il n'est plus rare de rencontrer des Congolais issus de la diaspora qui ont rapatrié au pays leurs économies, leur dynamisme et leurs idées, estimant que la conjoncture était favorable pour entamer un retour définitif. Tous les indicateurs ne sont pas encore au vert mais une volonté politique semble aller dans le sens de réformes profondes en vue de réduire la corruption, alléger les tracasseries administratives et fiscales, et garantir la protection de la propriété privée. Le Congo semble donc connaître un contexte économique favorable, tel qu'il n'en a pas connu depuis bien longtemps : une croissance économique de 8 %, une monnaie stable, les salaires des agents de l'Etat payés régulièrement par voie bancaire, une classe moyenne qui s'accroît.
A Kinshasa, les grands axes routiers ont été entièrement refaits, l'aéroport a été enfin modernisé. De plus en plus de boutiques et de supermarchés apparaissent, y compris des enseignes de luxe.
Cet excellent site Internet a pour objectif d'informer les entreprises sur le climat des affaires et sur les possibilités d'investissements dans le pays.
⇒ un bulletin d'information bimensuel, Beltrade Info, propose une synthèse des faits importants de l'actualité économique de la RDC : conjoncture macroéconomique, le Congo et les relations internationales, actualité des secteurs de production, échos des provinces et appels d'offres.
⇒ des cahiers sectoriels qui, en présentant les potentialités d'un secteur, cherchent à décrire ce qu'il y a à faire secteur par secteur.
⇒ le "Beltrade Contacts Congo" qui présente les acteurs clés d'un secteur sur toute sa chaîne de valeur et pour chaque province.
⇒ le "Beltrade Contacts Belgique" qui présente le savoir-faire belge dans un secteur donné.
Le pays reste marqué par la longue période d'instabilité économique et sociale des années 1990 et 2000. Et comme pour les autres secteurs, des obstacles importants empêchent un développement franc du tourisme (infrastructures défaillantes, administration tatillonne et peu efficace, réseau routier peu étendu et mal entretenu, déficit de sécurité, peu de formation aux métiers du tourisme...). Si ces faiblesses sont perceptibles, on observe en revanche des initiatives privées de la part de Congolais du pays, de jeunes issus de la diaspora et même d'investisseurs étrangers, principalement à Kinshasa, dans la province du Kongo Central, au Katanga et dans l'est du pays. Des opérateurs se mettent en place et établissent des circuits, réaménagent ou construisent des hôtels, des lodges, des chalets ou des camps de tentes, réhabilitent des sites touristiques.
L'Etat se mobilise également via son ministre du Tourisme et l'ONT pour faire avancer les choses et attirer l'attention sur le potentiel exceptionnel du pays. Le tourisme reste une matière fragile qui évolue dans un contexte international extrêmement concurrentiel. Il est a priori impensable et non souhaitable d'envisager un tourisme international de masse qui risquerait de détruire plutôt que de préserver et d'innover. La RDC doit se positionner sur le marché du tourisme comme une destination africaine originale aux possibilités très diverses, en préservant à tout prix le patrimoine naturel autant que l'héritage culturel lié à l'identité des populations. Plus qu'une fin en soi, le tourisme doit être un moyen pour les Congolais de se réapproprier leur pays d'une part, et de se relier avec le monde d'autre part. Dans ce cas, le tourisme pourra être le moteur d'une redynamisation en lien avec l'éducation, la santé, l'agriculture, l'économie, l'industrie, la culture, les transports, et l'environnement.
L'écotourisme est de plus en plus attractif et certains pays l'ont particulièrement bien compris. Ils récoltent aujourd'hui les fruits de cette volonté d'attirer des visiteurs tout en préservant leur environnement. L'écotourisme est particulièrement adapté aux pays dotés de grands espaces naturels. De plus, il ne nécessite pas d'infrastructures hyper modernes et énergivores, ce qui est très intéressant pour le pays, où le taux d'électrification n'atteint pas 8 % et où la distribution d'eau est plus qu'aléatoire. Bien pratiqué, l'écotourisme sera complémentaire et non substitutif aux activités traditionnelles (élevage, pêche, agriculture). Il peut se développer au sein du monde paysan de manière communautaire et combiner rentabilité économique, épanouissement social et durabilité environnementale.
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