Guide de la Côte Est Etats-Unis : Histoire
Il y a environ 23 000 ans, le continent nord-américain et l'Asie étaient reliés par un pont terrestre, la Béringie (à l'emplacement du détroit de Béring), qui permit à des chasseurs nomades venus de Sibérie de s'implanter. Au fil des siècles, ils se répartirent sur l'ensemble du territoire de l'actuel Alaska et s'y adaptèrent. Plusieurs ethnies distinctes par leur physique, leur langue, leur mode de vie en descendirent et se répartirent sur tout le continent.
D'autres théories expliqueraient le peuplement du continent américain par la voie de migrations côtières par le nord ou par le sud (hypothèse dite du " kelp highway " ou " autoroute de varech ", théorie de la migration australoïde vers les Amériques, etc.). Mais d'après la plus récente étude parue dans la revue Nature en janvier 2018 et portant sur des ossements d'une petite fille enterrée il y a 11 500 ans découverts en Alaska en 2013, le peuplement du continent se serait bien fait il y a plus de 20 000 ans via la Béringie, ce pont terrestre qui existait jadis au niveau de l'actuel détroit de Béring.
Une autre vague d'immigration émane aux environs de 3000 av. J.-C. des îles du Pacifique. À ce jour, les historiens sont partagés quant aux liens des différentes communautés autochtones avec l'une ou l'autre de ces provenances.
- 23 000 ans> Début du peuplement du continent nord-américain par des chasseurs nomades venus d'Asie par le détroit de Béring gelé.
Début du XIe siècle> Leif Eriksson est le premier Européen à fouler le sol du continent américain.
9 novembre 1620> Les Pilgrims arrivent à bord du Mayflower, à Cape Cod.
1624> Installation des premiers colons sur le site de New York.
17 septembre 1630> Installation des premiers colons sur le site de Boston.
1632> Création de la colonie du Maryland.
1636> Création de la colonie de Rhode Island. Création de l'Université d'Harvard.
1638> Création de la Colonie du Delaware.
1643> Création de la Confédération de Nouvelle-Angleterre.
1676> Fin de la guerre du Roi Philip suite à la mort de Metacom, chef de guerre Wampanoag à l'origine du conflit opposant les Indiens Wampanoag et Narragansett aux Anglais. La puissance indienne en Nouvelle-Angleterre décline.
1681> Installation des premiers colons sur le site de Philadelphie. Création de la Colonie de Pennsylvanie.
1692> Procès des sorcières de Salem, dans le Massachusetts.
25 octobre 1701> Création officielle de la ville de Philadelphie.
16 décembre 1773> La Boston Tea Party (révolte contre le Parlement britannique) marque le début de la guerre d'Indépendance américaine.
4 juillet 1776> Les 13 colonies signent la Déclaration d'Indépendance des États-Unis à Philadelphie. Cette année-là, le New Hampshire ratifie la première constitution d'un État.
21 septembre 1776> Grand incendie de New-York.
3 septembre 1783> Le traité de Paris ratifie l'indépendance des États-Unis.
4 mars 1789> George Washington est élu premier président des États-Unis.
16 juillet 1790> Décision du Congrès de créer la ville de Washington.
1791> La République indépendante du Vermont rejoint les États-Unis.
24 août 1814> Incendie de Washington par les troupes britanniques.
4 mars 1822> Création officielle de la ville de Boston.
6 novembre 1860> Abraham Lincoln devient le 16e président des États-Unis.
12 avril 1861> Début de la guerre de Sécession.
1-3 juillet 1863> Bataille de Gettysburg.
9 avril 1865> Fin de la guerre de Sécession.
14 avril 1865> Assassinat d'Abraham Lincoln.
24 mai 1883> Ouverture du pont de Brooklyn.
1898> Création officielle de la ville de New York.
24 octobre 1929> Krach boursier à Wall Street.
7 novembre 1929> Ouverture du Museum Of Modern Art (ou MoMA) à New-York.
7 décembre 1941> Attaque de Pearl Harbor par la flotte japonaise.
16-28 octobre 1962> Crise des missiles de Cuba.
28 août 1963> Discours de Martin Luther King à Washington.
22 novembre 1963> Assassinat de John F. Kennedy.
2 juillet 1964> Signature du Civil Rights Act, rendant illégale la ségrégation raciale.
2 août 1964> Début de la guerre du Vietnam.
21 février 1965> Assassinat de Malcolm X à Harlem.
20 juillet 1969> Mission Apollo 11.
1973> Scandale du Watergate.
2 août 1990> Début de la guerre du Golfe.
Septembre 1998> L'ouragan Hugo s'abat sur la côte Est.
Novembre 2000> Nouveau président des Etats-Unis, George W. Bush succède à son adversaire démocrate Bill Clinton.
11 septembre 2001> Attentats terroristes contre les tours du World Trade Center à New York, et le Pentagone à Washington.
7 octobre 2001> Les États-Unis entrent en guerre contre le régime taliban en Afghanistan.
20 mars 2003> Les États-Unis entrent en guerre contre l'Irak.
2005 > Ouragan Katrina ; la ville de la Nouvelle-Orléans est ravagée.
15 septembre 2008> Faillite de Lehman Brothers et début de la grave crise financière mondiale.
4 novembre 2008> Barack Obama devient le premier président afro-américain des États-Unis.
Octobre 2012> L'ouragan Sandy s'abat sur la côte est et engendre plus de 50 milliards de dollars de dégâts.
6 novembre 2012> Obama est réélu à la tête du pays.
14 décembre 2012> Tuerie de masse à Newtown, dans le Connecticut. Un jeune déséquilibré tue 26 personnes, dont 20 enfants dans l'école primaire du village de Sandy Hook.
8 novembre 2016> Donald Trump devient le 45e président des États-Unis.
1er juin 2017> Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l'accord de Paris sur le climat.
1er octobre 2017> Tuerie de masse à Las Vegas, dans le Nevada, perpétrée par un déséquilibré. Avec 51 victimes, elle devient la fusillade la plus meurtrière de l'histoire moderne des Etats-Unis.
6 novembre 2018> Suite aux midterms elections (élections de mi-mandat), les démocrates prennent le contrôle de la Chambre des représentants tandis que les républicains conservent le Sénat.
22 décembre 2018> Faute d'accord sur le budget entre le Congrès et Donald Trump, le pays entre dans le plus long shutdown de son histoire, qui durera 35 jours.
2020> Les Etats-Unis fêtent les 400 ans de l'arrivée du Mayflower et ses Pères Pèlerins. La ville de Plymouth et le cap Cod, dans le Massachusetts, sont au centre des manifestations.
De nombreuses tribus autochtones peuplent la totalité du continent nord-américain à l'arrivée des premiers explorateurs Européens. Dans la région Nord-Est, ce sont entre autres les Iroquois, Delawares, Mohicans, Wampanoags ou encore les Algonquins, qui se partagent le territoire qui s'étend du Maine à la Virginie. Toutes ces tribus ont des langages et des structures sociales différents même si elles comportent quelques similitudes. Ces premières nations dépendent totalement de la richesse de leurs terres d'où la déification et la vénération de la nature dans la plupart des cultures autochtones. Les premiers Américains se disputent donc les territoires les plus riches avant l'arrivée des Européens. Lorsque ces derniers arrivent et colonisent une terre qui ne leur appartient pas grâce à un avantage technologique certain (le métal, les textiles ou encore les livres) et une culture agressive et cupide de la croissance, s'ensuit alors un conflit perpétuel qui encore aujourd'hui laisse des traces indélébiles. A l'arrivée des Européens, certaines de ces tribus s'allient ou forment des confédérations afin de se renforcer et de préserver leur culture.
Les principales tribus de la Nouvelle-Angleterre sont les Abenaki, les Massachusett, les Mohicans, les Nipmuc, les Wampanoag et les Passamaquoddys. Ces tribus font partie de la famille des algonquins, elles partagent un héritage commun et parlent sensiblement la même langue, bien que des nuances existent au sein de chaque tribu. Leur mode de vie repose sur l'exploitation des ressources naturelles de leur région. Ces Amérindiens pratiquent la chasse, la pêche, la cueillette et l'agriculture, cultivant notamment le maïs ainsi que certains légumes secs et courges. Malgré quelques rivalités entre tribus voisines, la paix règne généralement entre les Amérindiens de la Nouvelle-Angleterre, qui s'allient face aux ennemis iroquois au sud-ouest.
Dans l'Etat de New York, les peuples dont on a les premières traces sont les ancêtres des Iroquois et Algonquins, qui se sont installés vers 900 apr. J.-C. Là où l'île de Manhattan est peuplée d'Algonquins aux nombreux dialectes, les alentours et notamment le nord de New York sont habités par les Iroquois, d'où des tensions récurrentes entre les deux nations, mais aussi entre les différentes tribus qui composent ces deux nations. Ce n'est qu'en 1570 par exemple que les différents peuples de la région qui s'étend du sud du lac Ontario jusqu'aux Adirondacks arrivent à faire la paix pour former la puissante Confédération iroquoise, également appelée Iroquoisie ou Ligue des Cinq-Nations, et regroupant les Seneca, Cayuga, Onondaga, Oneida et Mohawks, rejoints par les Tuscaroras en 1722.
On estime que 20 000 Amérindiens Lenapes (qui seront appelés Delaware par les Britanniques) peuplent l'ensemble de la côte Est, dont plusieurs milliers d'entre eux habitent la vallée du Delaware qui comprend une partie de la Pennsylvanie, du New Jersey, du Delaware et du Maryland. Les autochtones dépendent entièrement de la richesse des terres pour subvenir à leurs besoins. Ils pratiquent l'agriculture et survivent grâce aux ressources naturelles de la région. Les rivières regorgent de poissons, les forêts sont riches en gibiers et en fruits rouges.
L'essentiel de la région qui s'étend du Maryland à la Virginie est partagé entre les Monacan, les Nanticoke, les Doeg, les Shawnees et les Lenapes. Néanmoins, c'est la puissante Confédération des Powhatans, à laquelle appartient Pocahontas, qui domine. Les rivières Potomac et Anacostia ainsi que les forêts alentour leur fournissent de quoi se nourrir. Les Amérindiens pratiquent aussi l'échange de biens avec des tribus lointaines. Dans la région de la capitale fédérale, le village de Nacotchtank, qui correspond à l'actuel quartier d'Anacostia, est alors un important centre où se pratiquent ces échanges.
Autour de l'an 1000, ce sont des Vikings islandais ayant déjà colonisé le Groenland et menés par Leif Eriksson (fils d'Erik le Rouge) qui foulent les premiers, les terres de l'actuelle côte Nord-Est des États-Unis et du Canada. Erik le Rouge fonde la première colonie européenne au Groenland en 982, où Leif grandit. L'explorateur suit les traces de son père et décide d'emmener ses hommes plus à l'ouest pour y découvrir d'autres contrées.
Christophe Colomb, navigateur gênois au service de la couronne d'Espagne, avec plus de 400 ans de retard, croit avoir découvert l'Inde et ses fabuleuses richesses en 1492. Les Espagnols délaisseront rapidement le Nord-Est, car l'or qu'ils recherchent avidement y est quasiment absent. Cependant c'est à lui que revient le record du nombre d'indigènes décimés puisqu'à peine une décennie après son arrivée, déjà la moitié des natifs des États-Unis est décédée, majoritairement à la suite de la contamination avec les maladies européennes comme la variole, la grippe ou la peste. À la fin du XVIIe siècle, il ne restera que 9 millions d'Amérindiens sur les 30 millions qui peuplaient les États-Unis avant l'arrivée du conquérant. 10 % des pertes humaines seraient dues au combat, le reste incombant aux maladies.
Après quelques explorations restées sans lendemain, comme celles de Jean Cabot en 1497 pour le compte de la couronne d'Angleterre, ou de Verrazano en 1524 sous l'autorité de François Ier, ce n'est qu'au XVIIe siècle que les Européens s'intéressent véritablement à la côte Nord-Est, attirés par la présence d'importants bancs de poissons.
Les Français, puis les Hollandais et les Suédois, s'installent autour de l'embouchure de l'Hudson, non loin de l'actuel emplacement de New York. D'abord attirés par la pêche, les colons découvrent vite les avantages du commerce de fourrure, qui devient le moteur de l'économie des colonies, et conduit au développement d'accords avec les tribus des Hurons, des Algonquins, et des Delawares. En 1609, Henry Hudson fonde à l'extrémité de la presqu'île de Manhattan la colonie de New Amsterdam. Une colonie hollandaise s'y implante bientôt, après son rachat aux Algonquins pour une poignée de dollars. Reprise par les Anglais sans résistance en 1664, New Amsterdam sera rebaptisée New York par le gouvernement britannique.
C'est sous le règne d'Elisabeth I que se développe réellement la colonisation de la côte Est des Etats-Unis. Alors que l'Espagne et la France, arrivées les premières, négligent cette région qui manque de ressources naturelles, l'Angleterre y voit un emplacement stratégique dans sa rivalité avec l'Espagne. Les premiers colons, envoyés par la couronne d'Angleterre à la fin du XVIe siècle, disparaissent mystérieusement, probablement décimés par les tribus indiennes. L'arrivée la plus emblématique, qui marquera l'histoire de toute l'Amérique du Nord, est celle des 102 pèlerins qui débarquèrent du Mayflower en 1620 sur le cap Cod, dans le Massachusetts, après un voyage de 65 jours au départ de Londres. Le vaisseau transporte les Pères pèlerins, 35 protestants très pieux fuyant l'Angleterre et ses persécutions, et d'autres Européens à la recherche d'un lieu où pratiquer librement leur religion. Les passagers du Mayflower sont considérés comme les pères de la nation car ils constituent l'une des premières vagues d'immigration vers le Nouveau Monde, et parce qu'ils sont à l'origine de la colonie de Plymouth, la seconde colonie permanente anglaise après Jamestown (au sud de la Virginie), fondée en 1607 qui disparaît à la fin du XVIIe siècle. La région où choisissent de s'installer les nouveaux arrivants, parmi lesquels se trouvent les ancêtres des présidents John Adams et Ulysses S. Grant, est déjà peuplée par la tribu autochtone des Wampanoags. Ces derniers sont habitués, depuis plus de cent ans, à voir les Européens débarquer sur leurs terres mais jamais, jusqu'alors, avec l'intention de s'y installer durablement. Les Amérindiens apportent une aide vitale aux colons, leur offrant de la nourriture et leur apprenant à cultiver le maïs, à pêcher et à tirer profit de cet environnement inconnu. En 1621, le chef de la tribu des Wampanoags, Massasoit, forme une alliance avec John Carver, l'un des Pères pèlerins devenu le premier gouverneur de la colonie de Plymouth. Tous deux signent un traité de paix et de protection mutuelle, que les deux peuples honoreront pendant plus de cinquante ans. Pour remercier les Amérindiens de leur bienveillance et de leur aide, qui permet une bonne récolte d'automne en 1621, les colons organisent un grand festin auquel sont conviés 91 membres de la tribu Wampanoags, dont Massasoit. Des dindes, du maïs et du gibier sont partagés. Ce repas est aussi l'occasion pour les pèlerins, très religieux, de remercier Dieu des bénédictions reçues depuis leur arrivée sur le continent américain. Trois jours d'action de grâce sont déclarés par William Bradford, devenu gouverneur après la mort de Carver. C'est ainsi qu'est née la tradition de Thanksgiving, l'une des plus importantes aux Etats-Unis, célébrée le quatrième jeudi de novembre.
La fondation de la colonie de Jamestown, en Virginie, inaugure la colonisation anglaise en Amérique. Avec l'arrivée des Pères pèlerins en 1620, la colonie de Plymouth est fondée ; puis en 1630, avec l'accord de Charles I, la colonie de la Baie du Massachusetts voit le jour, et la ville de Boston est fondée la même année. Après la Virginie et le Massachusetts, sont fondées les colonies du Maryland (1632), de Rhode Island (1636), du Connecticut (1636) du Delaware (1638), du New Hampshire, dont fait alors partie le Maine (1638), de la Caroline du Nord (1653) et de la Caroline du Sud (1663). Les protestants, persécutés en Angleterre mais aussi dans toute l'Europe occidentale, viennent grossir les rangs de ceux qui cherchent un nouveau départ. Les possessions suédoises et hollandaises sont petit à petit reprises par les colons anglais, qui se rendent maîtres de la totalité de la côte à la fin du XVIIe siècle. En 1664, les Anglais chassent les colons hollandais qui, après avoir acheté aux Indiens l'île de Manhattan pour une bouchée de pain en 1625, avaient fondé la Nouvelle-Amsterdam. La colonie est rebaptisée New York par les Britanniques, et le New Jersey, qui y était jusqu'alors intégré, devient sa propre colonie la même année. En 1681, William Penn, un jeune quaker anglais, obtient du roi Charles II le droit de fonder une nouvelle colonie sur ce grand territoire, en échange de l'annulation d'une dette que le gouvernement devait à son père. Il fonde Colonie de Pennsylvanie et la ville de Philadelphie, dont le nom signifie, en grec, ville de la fraternité. Bien plus, tard, en 1732, la treizième et dernière colonie anglaise est fondée : celle de Georgie, qui doit jouer le rôle de rempart face aux colons espagnols installés en Floride.
L'Amérique du Nord britannique est ainsi formée de 13 colonies. Au nord, le New Hampshire, le Massachusetts, le Connecticut et Rhode Island forment la Nouvelle Angleterre, un ensemble de petits territoires peuplés d'entrepreneurs, gérés en communautés locales et vivant essentiellement de l'artisanat, de la pêche et du commerce maritime. L'organisation politique de la Nouvelle Angleterre préfigure la démocratie qui suivra. Au sud, le Maryland, la Virginie, la Caroline du Nord, la Caroline du Sud et la Géorgie sont des regroupements de grandes plantations gérées par un système politique autoritaire, basé sur l'esclavage. Entre les deux, New York, le New Jersey, le Delaware et la Pennsylvanie constituent un melting-pot de cultures et de traditions diverses. Chacune des colonies est administrée de manière autonome, sur le modèle du régime britannique. Elles possèdent toutes une constitution et un gouverneur, qui exerce un pouvoir exécutif au nom du roi. Cependant, un courant fédérateur n'est pas long à se mettre en place, devant la nécessité de combattre deux ennemis communs : les Français, qui possèdent l'ensemble des terres entourant les 13 colonies, à l'ouest, mais surtout les Indiens. Les peuples natifs, déjà moins nombreux que les colons, sont décimés. Ceux qui ont survécu aux maladies et aux conflits sont enclavés dans des réserves, à l'ouest, à partir des années 1630. Ces réserves envahissent peu à peu d'autres territoires de tribus indigènes, ce qui mène à d'autres batailles entre tribus.
Lorsque les colons Anglais s'installent en Nouvelle-Angleterre aux XVIIe siècle, la région est déjà occupée par diverses tribus amérindiennes, notamment les Wampanoags dont la population a dramatiquement chuté au contact des Européens. Le chef de tribu Metacom, fils de Massasoit qui a aidé les Père pèlerins à survivre à leur arrivée au Nouveau-Monde, tente tout d'abord de faire perdurer l'harmonie entre son peuple et les colons. Bien qu'il refuse de se convertir au christianisme, il adopte le nom européen de Philip et accepte, en 1671, de céder une grande partie de l'armement de la tribu. Mais les injustices et le traitement réservé aux Indiens par les colons créent un climat de tension qui atteint son apogée en 1675. Par ailleurs, l'expansion vers l'Ouest des Anglais et de leurs alliés Iroquois force d'autres tribus amérindiennes à se replier vers l'Est, sur les territoires des Wampanoags, situation qui jette de l'huile sur le feu. Résolus à se débarrasser des envahisseurs anglais, des guerriers wampanoags attaquent les colons le 25 juin 1675. Le conflit s'étend rapidement dans la région et les Wampanoags, soutenus par plusieurs tribus, prennent d'assaut plusieurs dizaines de villages anglais. C'est la bataille de Mount Hope, le 12 août 1676, qui marque la fin du conflit. Aidés de leurs alliés Iroquois, rivaux historiques des Algonquins dont font partie les Wampanoags, les colons parviennent finalement à capturer et tuer Metacom. Il est décapité et sa tête est exhibée sur un pic à l'entrée de la colonie de Plymouth, tandis que sa femme et sa fille sont vendues en esclavage. La mort de Metacom marque le déclin de la puissance amérindienne en Nouvelle-Angleterre. Cette guerre a entraîné la mort de 3 000 des 20 000 Amérindiens de la région, soit 15 % de leur population. Avec cette victoire, les Britanniques assoient encore un peu plus leur domination dans le Nouveau-Monde.
Alors que les grandes puissances européennes se disputent la domination coloniale de l'Amérique du Nord, la guerre de Sept Ans éclate en 1756. Si ce conflit prend racine en Europe, la couronne britannique y voit l'occasion de régler la question des colonies en assurant sa domination sur tout le continent nord-américain. Au Nouveau-Monde, les prémices de la guerre de Sept Ans se font ressentir dès 1754, avec la bataille de Jumonville Glen menée par le jeune officier George Washington pour revendiquer la vallée de l'Ohio, alors partiellement occupée par les Français. C'est ainsi que débute la Guerre de la Conquête (1754-1763), connue aux États-Unis sous le nom de " French and Indian War " (guerre contre les Français et les Indiens). Les années suivantes, les escarmouches entre les deux camps se multiplient et tournent tout d'abord à l'avantage des Français. Si les Britanniques sont en supériorité numérique, les Français se font les alliés de la quasi totalité des nations amérindiennes (à l'exception de la Confédération iroquoise) qui combattent à leurs côtés. Parmi elles, citons les Abénaquis, les Algonquins, les Hurons-Wendat, les Outaouais, les Lenapes (ou Delaware) ou encore les Shawnees.
En 1757, le marquis de Montcalm, lieutenant-général des armées françaises, parvient à rallier 2 000 Indiens à ses 6 000 soldats pour affronter les Anglais lors de la bataille de Fort William Henry (État de New York). C'est une victoire, mais en 1758, le vent tourne en faveur des Britanniques. L'Angleterre envoie 27 000 soldats pour soutenir les colons britanniques et les Iroquois, leurs seuls alliés amérindiens. Les Français sont en difficulté et les Anglais s'emparent de Fort Duquesne (actuelle ville de Pittsburgh), renommé Fort Pitt, puis prennent Québec et Montréal en 1759 et 1760. Les Britanniques dominent le conflit mais accumulent une dette colossale qui les pousse à débuter les négociations de paix avec la France en 1760. Le traité de Paris, signé en 1763, met fin à la guerre de Sept Ans. La France, qui obtient de garder sa mainmise sur les Antilles, cède le Canada à la Grande-Bretagne et se retire en grande partie du continent.
A la fin de la guerre de Sept Ans, les Anglais prennent le contrôle de la totalité des territoires anciennement français du Canada et du Midwest. Il considèrent les Amérindiens comme un peuple conquis et les pensent incapables de faire valoir leurs droits sans l'appui de leurs alliés Français. Le chef Pontiac, de la tribu des Ottawa dans la région de Detroit, mène alors une rébellion contre l'occupant anglais pendant deux ans, en faisant le siège de places fortes anglaises dans toute la région des Grands Lacs. De nombreuses tribus indiennes forment une alliance avec le chef Pontiac et se soulèvent contre les colons. C'est le cas de certaines tribus originaires du Nord-Est, notamment les Shawnees et les Delawres, qui ont migré dans les territoires de l'Ohio au début du siècle afin d'échapper à l'envahisseur européen dans leurs territoires de l'Est, ainsi qu'à la domination des Iroquois ennemis. En 1763, le général Amherst a l'idée de distribuer aux tribus rebelles des couvertures infectées de la variole. Si l'efficacité du stratagème reste difficile à établir, il montre que les Anglais sont prêts à tous les subterfuges pour exterminer les Amérindiens hostiles à leur domination. En 1765, les Anglais parviennent à reprendre le contrôle de la région et mettent fin à la rébellion.
Pour éviter un nouveau soulèvement, la couronne britannique décide de créer une nouvelle frontière afin de délimiter le territoire des treize colonies et celui appartenant aux indiens. Le traité de Fort Stanwix est signé en 1768 par les Anglais et par six nations amérindiennes, qui cèdent une partie de leur territoire dans l'espoir de stopper l'expansion vers l'Ouest des Britanniques. Mais l'avancée des colons, qui cherchent en réalité à repousser la limite de la frontière établie par la Proclamation Royale de 1763, n'est en rien ralentie. Dès 1774, les conflits reprennent dans la vallée de l'Ohio avec la guerre de Dunmore, qui oppose la colonie de la Virginie aux Indiens Shawnees et Mingos et à l'issue de laquelle, une nouvelle fois, les Britanniques gagnent du terrain.
Après ces événements, cependant, les Anglais prennent conscience qu'ils ne peuvent pas contrôler la région sans développer de meilleures relations avec les nations amérindiennes. Cette stratégie portera ses fruits lors de la révolution américaine, quand toutes les nations indiennes s'allient avec les Anglais contre les Américains. Ces derniers sont craints par les Amérindiens car ils cherchent à s'approprier leurs terres.
Les causes de la guerre. Éloignés de la Mère Patrie et de plus en plus indépendants, du moins dans l'esprit, les colons ont cependant un grand besoin de la couronne anglaise, et surtout de son armée, pour la défendre contre l'ennemi français. Mais lorsque la France perd la majorité de ses terres et devient inoffensive sur le continent américain, la présence de l'armée britannique devient une gêne. L'augmentation massive des taxes vient jeter de l'huile sur le feu de ces quelque 1,5 millions de colons, qui se verraient bien mieux sans le joug de la couronne. La Boston Tea Party met le feu aux poudres le 16 décembre 1773. Les colons se rebellent contre la couronne britannique en déversant dans le port le chargement de thé de trois navires arrivés à Boston. Voté quelques mois plus tôt dans un contexte déjà tendu, le Tea Act exemptait la Compagnie des Indes Orientales (mandatée par l'Angleterre) de taxes sur les ventes de thé dans les colonies, lui donnant le monopole et entraînant la ruine des marchands indépendants. Le Tea Act est vécu comme une injustice par les Américains qui décident de boycotter la Compagnie des Indes Orientales. Lorsque trois navires de cette compagnie arrivent à Boston, le 16 décembre 1773, les colons empêchent le déchargement de la marchandise. Le soir venu, soixante Américains costumés en Amérindiens s'infiltrent à bord des navires et déversent les 342 caisses de thé par-dessus bord. Organisé par les Sons of Liberty (Fils de la Liberté), une organisation secrète composée de patriotes américains, cet évènement devint le symbole de la rébellion contre les Britanniques et le prélude à ̀ l'indépendance du pays.
La guerre éclate. La bataille de Lexington, le 19 avril 1775, marque le début de la Guerre d'indépendance. George Washington est nommé commandant en chef de l'armée continentale. Dotée d'une force navale bien supérieure, la couronne britannique capture et occupe les villes côtières, notamment avec le siège de Boston qui durera 11 mois, tandis que l'armée américaine étend ses troupes dans les terres. Alors que la guerre bat son plein, les Pères Fondateurs se réunissent et Thomas Jefferson rédige, avec l'aide d'un comité dont fait partie Benjamin Franklin, la Déclaration d'indépendance qui est ratifiée par le congrès le 4 juillet 1776. C'est la victoire de l'armée des colonies lors des deux batailles de Saratoga dans l'État de New York en septembre 1777, qui finit de convaincre la France de s'allier aux Américains contre l'empire britannique. Une alliance décisive qui inscrit le conflit dans une nouvelle ère et pousse l'Espagne et la Hollande à soutenir à leur tour les colons américains. Malgré cette précieuse coalition, certaines étapes s'avèrent particulièrement difficiles pour l'armée des colonies, notamment l'hiver 1777 passé à Valley Forge qui a vu mourir près de 2 500 soldats de froid, de faim et de maladies.
Fin du conflit. En 1781, après huit années de guerre, l'armée des colonies, bien qu'en infériorité numérique, défait définitivement l'armée anglaise à Yorktown (Virginie) sous le commandement de George Washington. La bataille de la baie de Chesapeake, pour laquelle la France a déployé 36 navires de guerre sous le commandement du lieutenant-général des armées navales François Joseph Paul de Grasse, aura contribué de manière décisive à la victoire des colons à Yorktown. Ce n'est qu'en 1783, avec le traité de Versailles, que les Anglais s'avouent vaincus et que la déclaration d'indépendance rédigée par Thomas Jefferson devient effective. En 1787, la Constitution voit le jour et organise les institutions du nouveau pays.
À la fin de la guerre, George Washington renonce à son commandement militaire et abandonne toute ambition politique pour retrouver sa demeure paisible de Mount Vernon. Sa retraite est néanmoins de courte durée. En 1789, on fait appel à lui pour présider à la commission de rédaction de la Constitution.
Samuel Adams (1722-1803). Le père fondateur des Etats-Unis est un Bostonien pur souche ! Il naît et meurt dans la cité et termine sa carrière comme gouverneur du Massachusetts, fonction qu'il quittera en 1797, soit six années avant sa mort. C'est depuis la Old Scholl Church, à Boston, sur Copley Square qu'il lance la fronde anti-britannique, peu de temps avant l'épisode de la Boston Tea Party. Brillant orateur et philosophe, il impose sa verve dans les discours politiques tout au long de la révolution américaine, devenant l'un des principaux signataires de la Déclaration d'indépendance des Etats-Unis. A Boston, la statue de Samuel Adams trône en plein centre-ville, juste en face du Faneuil Hall.
Benjamin Franklin (1706-1790). A 17 ans, cet intellectuel qui fut physicien, inventeur et écrivain, quitte sa ville natale de Boston pour gagner Philadelphie (où il finira ses jours). Quelques années plus tard, il crée son imprimerie et édite son journal, la Pennsylvania Gazette. En 1743, il fonde la société américaine de philosophie à Philadelphie, ville qui s'attache à diffuser les idées des Lumières. A 42 ans, Franklin a assez d'argent pour prendre sa retraite. Il se consacre désormais aux sciences naturelles et aux inventions (dont l'harmonica). Sa curiosité est insatiable. Il aura passé 26 ans de sa vie en Europe. Cultivé, éclairé, ce franc-maçon est un des pères de la révolution américaine. En 1776, il est reçu à Versailles par Louis XVI, qui accepte de signer un traité d'alliance et d'amitié avec les 13 colonies américaines. Quand, en 1783, l'Angleterre est défaite à la suite de la guerre de Sécession, Benjamin Franklin retourne à Philly où il est accueilli en héros par la population. Un de ses mantras était " Parler peu, faire beaucoup. "
Ulysses S. Grant (1822-1885). Grant est sans conteste l'un des acteurs majeurs de la Guerre de Sécession. Bien qu'il soit né dans l'Ohio, sa famille est originaire de Pennsylvanie. Capitaine au début de la guerre civile, il gravit rapidement les échelons et devient colonel le 17 juin 1861, puis général de brigade le 7 août. Il donne à l'Union (les états du Nord) sa première victoire, le 6 février 1862, en prenant Fort Henry (Tennessee). Il enchaîne bientôt les victoires pour devenir en quelques mois un héros aux yeux des habitants de l'Union. Sa hargne au combat et ses succès impressionnent le président Lincoln, qui cherche depuis longtemps une personnalité d'envergure pour rivaliser avec le chef d'état-major des armées confédérées, le général Lee. Il est ainsi nommé lieutenant-général le 2 mars 1864, et devient le chef suprême de toutes les armées de l'Union. S'ensuivent des combats acharnés contre les armées du général Lee, qui mèneront, au prix de lourdes pertes d'un côté comme de l'autre, à la victoire de l'Union. Ses actions lors de ses deux mandats présidentiels sont beaucoup plus controversées, et marquées par de nombreux scandales de corruption, dans une période troublée post-Lincoln.
Thomas Jefferson (1743-1826). Rédacteur et signataire de la Déclaration d'indépendance, le 3e président des Etats-Unis (1801-1809) fut aussi un diplomate d'envergure et l'instigateur de l'achat de la Louisiane (2,1 millions de km2) qui allait doubler la taille du pays. Il fut également et tour à tour philosophe, agronome, inventeur, architecte (on lui doit notamment la célèbre université de Charlottesville ainsi que sa belle demeure de Monticello en Virginie).
John Fitzgerald Kennedy (1917-1963). C'est donc JFK, le deuxième fils, qui devra accomplir les desseins paternels. John Fitzgerald Kennedy est natif de Brookline, une ville huppée de la proche banlieue nord de Boston. John Fitzgerald Kennedy fit toutes ses études dans les prestigieuses universités de la région. D'abord à Wallingford dans le Connecticut, puis à l'université de Princeton, et enfin à Harvard. C'est à Hyannis Port, sur la baie de Cape Cod, que le jeune John passait ses vacances, accompagné de ses huit frères et soeurs. L'été venu, tous pratiquaient le football, la voile (le bateau familial se nommait d'ailleurs " Honey Fitz ") et la natation. L'histoire veut que leur père encourageait hautement la compétition qui régnait dans la fratrie et tout particulièrement entre les trois garçons de la famille.
On connaît ensuite sa carrière fulgurante - il fut d'ailleurs le plus jeune Président des Etats-Unis - et aussi sa vie personnelle, avec sa rencontre avec Jackie Kennedy. Son engagement en faveur des droits civiques, sa volonté de développer la politique spatiale américaine, sa gestion de la " crise des missiles de Cuba " puis son célèbre discours " Ich bin ein Berliner " durant la Guerre froide, etc. jusqu'à son assassinat tragique à Dallas en 1963 font de lui l'un des personnages les plus populaires de l'Histoire américaine et internationale du XXe siècle.
Abraham Lincoln (1809-1865). Seizième président des Etats-Unis, Abraham Lincoln est une figure indissociable de l'abolition de l'esclavage et de la Guerre de Sécession. Candidat républicain lors de l'élection de 1860, ses positions abolitionnistes sont connues dès son élection au Congrès, en 1854. Son élection à la présidence des Etats-Unis provoque la sécession de sept états avant même son investiture, et conduit à la guerre civile. Son but premier est la préservation de l'union des états, esprit avec lequel il mène la lutte contre les Confédérés. Il conduit lui-même les opérations au début de la guerre, avant de confier le commandement au Général Grant, qui deviendra président des Etats-Unis à sa suite. Il est assassiné par un sympathisant sudiste au début de son second mandat, en 1865.
George Washington (1732-1799). Père fondateur des Etats-Unis, George Washington fut le premier président du pays, de 1789 à 1793. Né en Virginie (alors colonie britannique) en 1732, il est l'un des propriétaires terriens les plus prospères des années de la colonisation. Célèbre pour son engagement dans la Guerre d'indépendance, il devient chef d'état-major de l'Armée continentale pendant ce conflit qui oppose les Colonies à l'Empire britannique. Après la guerre, il est un des principaux rédacteurs de la Constitution américaine. Il donne son nom à la capitale, dont il choisit lui-même l'emplacement, proche du Potomac. Administrateur habile pendant ses deux mandats présidentiels, il a contribué à la mise en place de nombreuses institutions et marqua de ses idées toute l'histoire des Etats-Unis.
Les premiers pas. La Grande-Bretagne retire ses dernières troupes de New York en novembre 1783. Les Etats-Unis ont gagné leur indépendance mais, livrée à elle-même, la jeune nation entre en période de crise et doit faire face à des défis de taille. Devenues des Etats, les treize anciennes colonies coexistent sous les Articles de la Confédération rédigés en 1777. Ces derniers garantissant l'indépendance et la souveraineté de chaque Etat, il n'existe pas de gouvernement véritablement centralisé pour fédérer la nouvelle nation. Le Congrès de la Confédération est instauré mais son pouvoir est faible car il est incapable de créer des lois à l'échelle nationale. La division règne jusque dans le système monétaire, certains Etats restant fidèles à la livre britannique et d'autres utilisant la nouvelle monnaie américaine, le dollar, sans se mettre d'accord sur sa valeur. Vu d'Europe, les Etats-Unis sont au bord de l'anarchie.
Pourtant, dès la fin de la guerre, trois "Pères fondateurs", Washington, Hamilton et Madison, plaident pour la mise en place d'un gouvernement centralisé. Il faut attendre 1787, après la révolte sociale de Shays menée par les paysans du Massachusetts, pour voir naître les prémices d'un gouvernement fédéral avec l'élaboration de la Constitution américaine. Celle-ci jette les bases du système gouvernemental des Etats-Unis tel qu'on le connaît aujourd'hui et instaure la séparation des pouvoirs et le régime présidentiel. Le 4 mars 1789, le collège électoral vote à l'unanimité en faveur de George Washington, qui devient le premier président des Etats-Unis. Se pose alors la question du choix de la capitale du nouveau pays. Les Etats du Sud prônent la création d'un site à côté de la rivière Potomac, alors que ceux du Nord la voient plutôt vers la rivière Susquehanna, en Pennsylvanie. Finalement, le 17 juillet 1790, le président George Washington décide que la capitale sera située à côté du Potomac, terre qu'il affectionne particulièrement depuis son enfance. Le Maryland et la Virginie cèdent chacun un peu de leur territoire pour fonder la nouvelle capitale. Quatre ans plus tard, George Washington est une nouvelle fois élu à la tête du pays à l'unanimité, malgré son désir de se retirer de la vie politique. Tout au long de ses mandats, ce héros de guerre devenu président oeuvre à unifier les Etats-Unis d'Amérique. En 1797, il termine sa présidence fatigué des affaires politiques et refuse de se présenter pour un troisième mandat, instaurant ainsi la tradition présidentielle de ne pas exercer plus de deux mandats, seulement rompue par Franklin Roosevelt qui, dans le contexte singulier de la Seconde Guerre mondiale, en fera quatre.
La guerre anglo-américaine de 1812. Le pays devient une victime collatérale du conflit franco-anglais, qui atteint son apogée avec les guerres napoléoniennes, et va rapidement connaître une "seconde guerre d'indépendance". Les Britanniques imposent un embargo sur les alliés de la France, empêchant les Etats-Unis de commercer librement avec les pays d'Europe. En 1812, dans un climat de fortes tensions commerciales, les Etats-Unis déclarent la guerre aux Britanniques, qui occupent toujours le Canada voisin. Ces derniers, avec une armée préparée aux guerres napoléoniennes, sont bien plus puissants que la troupe de douze mille soldats américains. En 1814, après deux ans de guerre sur plusieurs fronts mais aucune prise territoriale ni d'un côté ni de l'autre, les Etats-Unis en sortent avec une image internationale grandie par l'opposition valeureuse de ses troupes contre l'Empire britannique. Le traité de Ghent, qui met fin aux hostilités en assurant le statu quo, est signé entre les deux parties en décembre 1814. Les hostilités ne prendront fin que quelques mois plus tard, en raison de la lenteur des communications internationales.
La guerre amérindienne du Nord-Ouest (1785-1795). Les Britanniques sont tenus, par le Traité de Paris de 1783, de céder leurs territoires du Nord-Ouest aux Etats-Unis indépendants, qui en font une région administrative en 1787, baptisée Territoire du Nord-Ouest, et qui court au sud des Grands Lacs, à l'ouest et au nord de la rivière Ohio et à l'est du Mississippi. Les Britanniques ne quittent cependant pas immédiatement la région, où ils conservent leurs forts, et soutiennent les nations amérindiennes (Lenape, Shawnee, Miami, Hurons, Illinois, etc.) qui se revendiquent propriétaires du territoire et qui constituent la Confédération de l'Ouest. Afin d'écraser la résistance, d'imposer la souveraineté américaine et de favoriser la colonisation vers l'Ouest, George Washington envoie un millier d'hommes dans l'Ohio, qui essuient une défaite cuisante face à autant d'Amérindiens rassemblés. Les Américains ne parviennent à prendre le contrôle du Territoire du Nord-Ouest qu'en août 1794, avec la bataille décisive de Fallen Timbers, au cours de laquelle une armée de 4 600 soldats sous les ordres du général "Mad" Anthony Wayne est envoyée à Fort Washington (actuelle Cincinnati, Ohio) et remonte vers le nord. Les Américains sortent victorieux et, en 1795, est signé le Traité de Greenville, dans lequel les Amérindiens cèdent le territoire de l'actuel Ohio aux Américains. Le Territoire du Nord-Ouest se subdivise : l'Ohio devient un Etat en 1803, tandis que plus à l'ouest, le territoire de l'Indiana a vu le jour en 1800. Un semblant de paix s'installe dans la région mais des tensions sont toujours palpables.
La guerre de Tecumseh (1811-1813). En 1811, une nouvelle guerre éclate. Tecumseh, chef de la tribu des Shawnees qui avait participé à la bataille de Fallen Timbers, veut unir une nouvelle fois les nations amérindiennes pour lutter contre l'avancée des colons sur leurs terres. Il s'oppose au traité de Greenville parce que les Shawnees ne l'ont pas signé et parce que, selon lui, les terres ne se marchandent pas. Le point culminant du conflit est la bataille de Tippecanoe, dans le Territoire de l'Indiana, en novembre 1811, remportée par les Américains sous le commandement de William Henry Harrison, qui détruisent le village. Les violences se poursuivent malgré tout, s'inscrivant dans le contexte de la guerre anglo-américaine de 1812. Tecumseh, qui s'allie aux Anglais dans l'espoir de défaire l'armée américaine, perd la vie en 1813 au cours de la bataille de la rivière Thames. Sa mort marque la fin de la résistance amérindienne dans la zone de l'ancien Territoire du Nord-Ouest.
Lousiana Purchase et expédition de Lewis et Clark. Parallèlement à sa mainmise sur le Territoire du Nord-Ouest, le jeune pays indépendant va trouver une nouvelle occasion d'étendre son territoire. La conquête de l'Ouest prend en effet un nouveau tournant lorsque la France vend la Louisiane aux Etats-Unis en 1803 (c'est la Louisiana Purchase en anglais) pour 15 millions de dollars. A l'époque, la Louisiane était une immense région qui occupait tout le centre du pays, à l'ouest du Mississippi. Incluant presque tout le territoire des Rocheuses actuel et les Grandes Plaines du centre, elle s'étendait du golfe du Mexique jusqu'aux grands lacs du Canada. La Louisiane fut finalement vendue à l'Espagne par le Traité de Paris de 1763, qui, suite à la guerre de Sept Ans, scellait la fin de la présence française en Amérique du Nord (la France cède aussi le Canada à la Grande-Bretagne). Mais lorsque Napoléon Bonaparte arriva au pouvoir, il souhaita récupérer la colonie. Il négocia avec l'Espagne en secret par le traité de San Ildefonso de 1800 la rétrocession du territoire contre des terres en Italie. Cette rétrocession est effective en 1803, mais, craignant que ne se rouvre le conflit avec l'Empire britannique, qui cherchait à étendre ses territoires à l'ouest de ses colonies américaines, la France revendit 10 jours plus tard la Louisiane aux Etats-Unis.
Devenus les heureux propriétaires de ce territoire tant convoité par les Anglais et autres colons, les Etats-Unis firent de l'exploration de l'Ouest une priorité. Thomas Jefferson, président de l'Union des Etats-Unis, convainquit le Congrès d'allouer un budget à la recherche d'un passage vers l'Ouest. Il chargea son secrétaire personnel, le capitaine Meriwether Lewis, d'explorer les nouveaux territoires et de trouver une voie vers l'océan Pacifique. Accompagné de son ami William Clark et de quarante hommes et femmes, Lewis parcourut, entre 1804 et 1806, près de 6 500 km. Si l'expédition atteignit la côte Ouest, elle ne découvrit aucun passage aisé vers le Pacifique. Elle servit toutefois à évaluer l'étendue du territoire et à observer, à la demande de Jefferson, la flore, la faune, le climat et les autochtones et la présence des trappeurs et chasseurs à la fois britanniques et canadiens. Les nouvelles terres restèrent sous le giron du gouvernement fédéral, jusqu'à ce qu'une population suffisante et un système de gouvernement leur permettent d'être admises dans l'Union comme nouveaux Etats.
La Conquête de l'Ouest. Les cinq décennies qui suivent sont marquées par la création de nouveaux Etats, une série de conflits avec les populations amérindiennes et, entre 1846 et 1848, une guerre avec le Mexique. Avec la nouvelle Constitution, les Treize Etats fondateurs abandonnent les Territoires de l'Ouest (qui s'étendent jusqu'au Mississippi) à l'Etat fédéral. Dès qu'ils atteignent 60 000 citoyens, ils deviennent des Etats et rejoignent les treize fondateurs. L'Ohio devient un Etat en 1803, l'Indiana en 1816, l'Illinois en 1818, etc. Dès le début des années 1820, les Américains migrent vers l'Ouest, au-delà du Mississippi, alléchés par les rumeurs de terres disponibles et poussés par leur croyance en une " Destinée Manifeste " (Manifest Destiny), qui prône l'inévitable expansion territoriale des Etats-Unis. Ce concept implique que l'esprit divin insuffle croissance et prospérité sur la nation. La croyance en ce but commun justifie alors la prise de l'Oregon, du Texas et du Sud-Ouest des Etats-Unis, et coûte le prix d'une guerre contre le Mexique. Les Etats-Unis, qui sortent vainqueurs du conflit, récupèrent la moitié du territoire mexicain, notamment la Californie, qui devient le théâtre d'une ruée vers l'or historique entre 1848 et 1855. Des centaines de milliers de personnes viennent du monde entier pour goûter au rêve américain. Parallèlement, de nombreuses guerres indiennes se succèdent au fur et à mesure de l'avancée des colons vers l'Ouest, des Grandes Plaines jusqu'au Pacifique, et du nord au sud des montagnes Rocheuses.
En 1860, Abraham Lincoln est élu président des Etats-Unis. Le pays est sur le point de s'embourber dans le conflit le plus meurtrier de son histoire.
En 1860, les États-Unis comptent 4 millions d'esclaves, appartenant pour la plupart aux planteurs des États du Sud qui représentent plus de 75 % de la production mondiale de coton. L'économie non seulement de ces États, mais du pays tout entier repose en grande partie sur la pratique de l'esclavage, et beaucoup redoutent que les États-Unis ne s'effondrent avec son abolition. La Guerre de Sécession puise son origine dans la nature même du régime politique et économique des 13 colonies. Les États du Sud, autonomes, esclavagistes et libre-échangistes, sont opposés dans leur vision du pays depuis ses débuts aux États du Nord, protectionnistes, unionistes et abolitionnistes. Cette opposition de pensée économique et politique, présente dès l'apparition des premières colonies, va se cristalliser durant la guerre civile.
En 1860, Abraham Lincoln est élu président des États-Unis. Son opinion très favorable à l'abolition de l'esclavage provoque la sécession de sept États du Sud avant même sa prise de fonction. L'Union est composée de 25 États fidèles à Lincoln et aux États-Unis, parmi lesquels tous les États du Nord-Est présents dans ce guide, à l'exception de la Virginie : Delaware, Maine, Maryland, Massachusetts, New Hampshire, New Jersey, New York, Pennsylvanie, Rhode Island, Vermont, et bien sûr le District de Columbia. Tout d'abord favorable à l'Union, l'État de Virginie se prononce pour la Sécession en avril 1961, lorsque Lincoln demande aux États unionistes de déployer des hommes pour faire face aux États du Sud après la prise de Fort Sumter, en Caroline du Sud. Refusant d'affronter ses frères esclavagistes, la Virginie rejoint la Confédération avec, pour conséquence, le déplacement de la capitale confédérée à Richmond, en Virginie. Le 12 avril 1861, avec la bataille de Fort Sumter, débute le conflit le plus sanglant qu'aient subi les États-Unis sur leur sol : une guerre civile meurtrière opposant les États de l'Union aux États confédérés.
Durant 4 ans, des combats acharnés opposent les forces confédérées du général Lee aux forces de l'Union du général Grant. Souvent considérée comme la dernière des grandes guerres de style napoléonien avant l'arrivée des guerres modernes du XXe siècle, le conflit est une succession de batailles terrestres meurtrières. Avec plus de 50 000 morts, la bataille de Gettysburg est ancrée dans la mémoire collective américaine, et son champ de bataille proche de Philadelphie est visité par des dizaines de milliers de touristes chaque année. Près de 400 batailles principales sont répertoriées, dont les 10 plus sanglantes, comme à Antietam ou Chickamauga, ont toutes fait plus de 20 000 morts. Après 4 ans de lutte acharnée, le général Lee signe la reddition de son camp face au général Grant à Appomatox, dans une Virginie qui fut le théâtre des dernières grandes manoeuvres et batailles sanglantes de ce terrible conflit, qui coûta la vie à 620 000 hommes. La plaie béante ainsi ouverte mettra des décennies à se cicatriser, et marque un tournant majeur dans l'histoire politique des États-Unis, qui prirent alors le chemin d'une union cette fois solide, qui a perduré jusqu'à nos jours.
Libérés du poids de leurs dissensions internes, les États-Unis peuvent désormais se concentrer sur la fondation d'un État fort et uni.
La fin de la Conquête de l'Ouest. La fin du XIXe siècle est une période d'extension territoriale rapide. Des premières colonies du Nord-Est, le pays s'étend à l'ouest du Mississippi et progressivement jusqu'au Pacifique. C'est aussi une des pages sombres de l'histoire de l'humanité, puisque cette extension se fait au prix du massacre et au placement dans des réserves des tribus autochtones, qui bien qu'opposant une farouche résistance, ne peuvent se battre contre les incursions des colons - souvent à la recherche d'or - sur leur territoire, contre la puissance de l'armée américaine qui les protège, contre les maladies importées par les Blancs et contre le massacre du bison, principal moyen de subsistance pour les Indiens des plaines. Privés de leur liberté de culte et de langue, affamés et déportés, les peuples natifs survivent tant bien que mal, à l'écart. Le chemin de fer joue un rôle crucial dans l'appropriation par les colons des terres, de l'Atlantique au Pacifique. Le 29 décembre 1890, le massacre de Wounded Knee, perpétré dans le Dakota du Sud, marque la fin des guerres indiennes, et la fin de la frontière avec les territoires " sauvages " de l'Ouest est déclarée ; le pays s'étend désormais entre les deux océans. Il faut attendre 1924 pour que le gouvernement américain se rende compte de l'injustice et de l'inégalité et du racisme affectant les minorités autochtones. L'Indian Citizenship Act sera ainsi ratifié et permettra aux Amérindiens de devenir citoyens, en reconnaissance de leur aide pendant la Première Guerre mondiale.
Croissance économique et révolution industrielle. D'est en ouest, les États-Unis deviennent une terre d'élevage, puis les fermiers s'installent pour en faire une grande contrée agricole. En quelques années, le pays devient le premier producteur mondial de coton, de céréales et de bovins. Territoire immense beaucoup moins peuplé que les Etats d'Europe, les États-Unis entrent dans une ère d'industrialisation intensive. Du fait du manque de main d'oeuvre, l'innovation technologique est le préalable indispensable à une création de richesses suffisante pour nourrir une population toujours plus importante. Dès la fin du XVIIIe siècle, les usines de textile fleurissent en Nouvelle-Angleterre, qui devient le point de départ de la révolution industrielle. Celle-ci est amorcée par la création en 1813 de la Boston Manufacturing Company, première usine de grande ampleur. Philadelphie devient la principale ville industrielle du pays pendant la première moitié du XIXe siècle. Des milliers d'immigrants venus d'Europe viennent travailler dans ses usines, mais aussi de nombreux Afro-Américains ayant quitté le Sud, où l'agriculture s'industrialise elle aussi. Les industries de Philadelphie sont très diversifiées : textile, confection, métallurgie, construction navale, etc. C'est également le cas à New York, qui exerce par ailleurs une domination commerciale sans égale grâce à son port. La ville se distingue aussi dans le domaine des transports ferroviaires et maritimes. Pittsburgh, enfin, devient l'épicentre des activités sidérurgiques. Surnommée Steel City (ville d'acier), elle commence à produire de l'acier en 1875 grâce à l'industriel Andrew Carnegie et, en 1910, elle est à l'origine de la moitié de la production du pays.
La croissance économique et l'industrialisation sont tirées par le chemin de fer, qui s'étend sur le territoire, et dont la farouche concurrence entre les compagnies dynamise l'économie. Cette croissance n'est pas sans engendrer de dégâts, notamment pour les firmes les moins compétitives dont un grand nombre périclite lors de la crise économique de 1873. A la fin du XIXe siècle, la concentration des entreprises est le moyen le plus répandu de maîtriser le marché et d'augmenter les profits. De grands conglomérats voient le jour, que la loi anti-trust va tuer dans l'oeuf. Entre 1860 et 1890, la production du pays est multipliée par 11, et les États-Unis deviennent entre autres le premier producteur mondial de charbon. La côte Nord-Est, qui concentre 75 % de la production industrielle nationale, profite particulièrement de cette période faste. C'est à cette époque que les États-Unis commencent à incarner un rêve pour les classes laborieuses des pays d'Europe qui vivent alors une crise sans précédent. Les autorités américaines accueillent à bras ouverts des immigrants allemands, irlandais, scandinaves, italiens ou juifs, qui deviennent une main d'oeuvre bon marché, peu prompte à faire valoir ses droits. Le dommage collatéral de la révolution industrielle est l'émergence d'une élite formée de grands barons de l'industrie, qui maîtrisent l'appareil productif, dirigent la politique et créent une sorte d'oligarchie dans laquelle la démocratie n'a que peu voix au chapitre. Les classes ouvrières, tout en bas de l'échelle, ne parviennent pas à s'organiser en syndicats et sont exploitées sans mesure.
Un poids politique international. La fin du siècle voit aussi se dessiner les grandes lignes de la politique extérieure américaine. D'abord concentrée sur ses problèmes internes, l'Amérique renforce petit à petit ses défenses nationales. Sa marine, notamment, est développée pour atteindre le niveau des principales puissances européennes. Le pays s'affirme par des actions à l'extérieur de ses frontières, comme l'annexion d'Hawaï, ou une guerre éclair contre l'Espagne qu'elle gagne haut-la-main, raflant au passage les territoires de Porto Rico et les îles Guam. Mais les États-Unis ne participent pas à l'aventure coloniale, préférant se concentrer sur leurs ressources internes.
L'âge d'or profite tout particulièrement aux grands barons de l'industrie qui contribuent de manière considérable à la puissance du pays. La création de trusts réunissant plusieurs entreprises et exerçant un monopole leur permet de s'enrichir à une vitesse folle. La loi anti-trust fut votée en 1901 pour briser les monopoles, mais l'héritage de ces empires menés par des capitaines d'industrie devenus millionnaires perdure.
John D. Rockefeller. Le plus connu et le plus riche des industriels de l'époque est sans aucun doute John D. Rockefeller, qui fonda en 1870 la Standard Oil Company, conglomérat de cinq grandes sociétés de raffinage.
Andrew Carnegie, immigrant écossais, bâtit quant à lui un empire dans l'industrie de l'acier, avec la Carnegie Steel Company, qu'il fonda en 1892 à Pittsburgh. Le très riche financier J.P. Morgan la lui racheta en 1901 pour 250 millions de dollars, et la fusionna avec la Federal Steel Company pour fonder la U.S. Steel Corporation.
John Pierpont Morgan. Ce natif de Hartford, dans le Connecticut, est l'un des grands financiers américains du XIXe siècle. Son empire ne s'arrêtera toutefois pas à la finance, puisqu'il s'étend à d'autres domaines tels que le chemin de fer, la navigation ou encore l'acier. Il s'affirme ainsi comme l'un des piliers de l'Amérique industrielle. Il est notamment le propriétaire de la White Star Line, et donc du Titanic. C'était également un grand collectionneur d'art, qui a légué une grande partie de ses acquisitions au Met de New York.
Cornelius Vanderbilt. Dans le secteur des transports, en particulier des chemins de fer, c'est le New-Yorkais Cornelius Vanderbilt qui bâtit une fortune colossale. On lui doit notamment la création de la gare Grand Central à New York.
Thomas Edison. Durant l'âge d'or, certains inventeurs surent aussi tirer profit de leurs découvertes. Ce fut le cas de Thomas Edison, qui déposa plus de 1 000 brevets et inventa, entre autres, l'ampoule à incandescence et le phonographe. Il cofonda en 1889 l'Edison Electric Light Company, firme aujourd'hui connue sous le nom de General Electric.
Déjà en passe de devenir une des grandes puissances occidentales à l'aube de la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis sortent de la guerre renforcés. Dans le camp des vainqueurs, ils n'ont pas subi les pertes dont la vieille Europe doit maintenant se relever. Avec l'explosion des échanges maritimes, le pays assure sa position hégémonique sur l'économie mondiale. New-York devient le plus grand centre financier du monde, supplantant Londres. La prospérité dont jouit l'Amérique pendant les Années folles n'est cependant pas égale. Les classes laborieuses ont toujours du mal à tirer leur épingle du jeu et les mouvements sociaux s'intensifient. Géographiquement, les villes du Nord-Est sont les principales bénéficiaires de ce redoux économique. La crise de 1929 vient cependant porter un coup d'arrêt brutal à cette embellie. Le jeudi 24 octobre 1929 (jour qui sera par la suite surnommé le " jeudi noir "), les cours de la bourse de Wall Street s'effondrent, et des millions d'actions sont liquidées en l'espace de quelques jours. Alors que la bulle spéculative éclate, le chaos s'installe entre les murs du New York Stock Exchange. Le plus long Krach boursier de l'histoire dure vingt-deux jours. Le monde entier rentre dans une dure récession, qui remet en cause tout le modèle économique américain, et par extension le modèle mondial. La crise financière laisse place à la crise économique, et les grandes puissances sont précipitées dans la Grande Dépression des années 1930. L'Amérique devra attendre le second conflit mondial pour renouer avec la croissance, et la bourse ne retrouvera son niveau qu'à partir de 1954, soit 25 ans plus tard. Le modèle capitaliste a été mis à mal, et une profonde réforme des marchés financiers est amorcée à partir des années 1930, dans le but de surveiller les excès des banques et protéger les investisseurs contre les abus des sociétés. A l'échelle mondiale, la Grande Dépression provoque un bouleversement politique. Les pays d'Europe, en adoptant des mesures protectionnistes, se replient sur eux-mêmes, ouvrant ainsi la voie aux régimes totalitaires.
L'après-guerre est marqué par l'opposition avec l'autre géant de la scène internationale, l'URSS. Jusqu'à la fin des années 1980, la politique des États-Unis, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur de ses frontières, sera marquée par une volonté farouche de stopper l'avancée du communisme. Le plan Marshall, initié par le président Truman, apporte une aide financière sans précédent aux pays ravagés par la guerre sous conditions d'allégeance aux États-Unis et permet ainsi une politique de containment (endiguement), dissuadant les candidats au ralliement à l'Union soviétique. La guerre du Vietnam, dont le pays porte encore largement les séquelles, est également née d'une volonté de barrer la route au communisme. Plusieurs fois, entre la fin de la guerre et la chute de l'URSS, ce combat idéologique mènera le monde aux portes d'une troisième guerre mondiale. Le paroxysme est sans aucun doute la crise des missiles de Cuba (octobre 1962), qui voit un Kennedy déterminé s'opposer à l'installation de bases de lancement de missiles soviétiques à Cuba. La course à l'espace est menée dans le même esprit de compétition, et est remportée par les États-Unis - aux yeux de l'opinion publique du moins, car si le premier homme sur la Lune fut américain, le premier homme dans l'espace ainsi que le premier satellite artificiel furent tous deux soviétiques.
Pendant ce temps, le climat social intérieur est marqué par la lutte des Afro-Américains pour la reconnaissance de leurs droits civiques, notamment dans le Sud ségrégationniste, menés par des figures charismatique comme Martin Luther King ou Malcolm X. À partir des années 1980 et de la chute du mur de Berlin en 1989, la disparition de l'Empire soviétique installe les États-Unis en unique hyperpuissance économique et politique mondiale.
Le 11 septembre 2001, l'Amérique est pour la première fois depuis 1941 attaquée sur son propre sol. Ce matin-là, deux avions détournés par des terroristes talibans s'écrasent contre les tours jumelles du World Trade Center à Manhattan. Peu de temps après, c'est le Pentagone, en Virginie, qui est visé, alors qu'un troisième avion s'écrase sur l'aile sud du bâtiment. Enfin, un quatrième et dernier avion s'écrase à Shanksville, en Pennsylvanie. Les passagers, informés des autres attaques, tentent de reprendre le contrôle de l'avion détourné et l'empêchent d'atteindre sa cible, la Maison Blanche. Au total, 2 996 personnes perdent la vie au cours de cet attentat. Meurtri, le pays se met toutefois instantanément en action. Sur la côte Est, en particulier, on déblaie, on reconstruit, on pleure ses morts, on panse ses blessures. La reconstruction prendra des années, il faudra attendre treize ans pour que la tour du One World Trade Center, symbole du renouveau qui s'élève là où les tours jumelles se sont effondrées, soit terminée et ouvre au public. Les attaques marquent le début d'une nouvelle ère et un tournant dans la position du pays sur la scène mondiale, qui se lance dans la guerre contre le terrorisme. S'ensuit une peur mal définie de l'Occident face à un monde arabo-musulman dont il ignore à peu près tout, avec un George W. Bush lancé dans une guerre contre le terrorisme et une volonté d'expansion de la démocratie face à l'"Axe du mal". Les États-Unis attaquent l'Irak, qu'ils tiennent en grande partie complices de l'agression, après avoir envahi l'Afghanistan, qui abrite le chef présumé des terroristes d'Al-Quaïda et commanditaire des attentats du 11 septembre, Oussama Ben Laden. Si Ben Laden a péri lors d'une opération menée au Pakistan par les États-Unis en 2011, la lutte contre le terrorisme islamiste est encore loin d'être terminée.
Après des années de politique va-t-en-guerre qui voient les Républicains régner en maîtres sur les affaires du pays, Barack Obama, démocrate, est en 2008 le premier président afro-américain à être élu. Il prend les rênes du pays et redonne l'espoir à des millions d'Américains touchés par la crise qui s'est abattue sur le pays en 2007. Mais il est également le champion d'un monde occidental que l'image d'une Amérique guerrière commençait à effrayer, et qui se reconnaît mieux dans ce président plus tourné vers l'action sociale et la justice économique. En 2012, alors qu'Obama est réélu à la Maison Blanche, le monde n'est plus aussi enthousiaste, car son " Yes we can " a montré ses limites. Les Républicains redeviennent majoritaires au Sénat et à la Chambre des représentants en 2014. Sur le plan international comme national, il reste beaucoup à faire pour Obama comme pour ses successeurs. Les sanctions économiques contre la Russie à la suite des évènements de Crimée sont d'actualité bien que relayées au second plan d'une lutte acharnée contre l'État Islamique aux côtés de nombreux pays. La reprise des relations diplomatiques entre Raúl Castro et Barack Obama en décembre 2014 a permis l'assouplissement de l'embargo américain contre Cuba, où les Américains peuvent désormais se rendre librement. Cependant, malgré les promesses échangées, l'embargo n'est pas entièrement levé à l'issue du mandat d'Obama en novembre 2016.
La question du racisme aux États-Unis est toujours un sujet épineux alors que les inégalités subsistent, notamment pour la communauté afro-américaine. Les deux mandats du premier président noir des États-Unis n'auront pas suffi à apaiser les tensions. En 2014, les policiers américains enchaînent les bavures et certaines affaires entraînent affrontements et émeutes dans les rues, notamment à Ferguson (Missouri) après la mort du jeune Michael Brown, abattu par la police alors qu'il n'était pas armé. Le mouvement militant Black Lives Matter (" les vies des Noirs sont importantes ") prend alors forme. Ses membres se mobilisent contre la violence et le racisme systémique envers les Noirs. En 2016, on estime à plus de 250 le nombre d'Afro-Américains tués par la police aux États-Unis.
Le 8 novembre 2016, une onde de choc traverse le pays alors que Donald Trump est élu 45e président des Etats-Unis. Les résultats provoquent des réactions sans précédent, y compris au-delà des frontières américaines. Des manifestations ont lieu quasi quotidiennement dans les grandes villes des États-Unis, devant la Maison Blanche ou au pied de la Trump Tower à New York, où habitait Trump jusqu'à son intronisation. Le 20 janvier 2017, la cérémonie d'investiture du nouveau président a lieu sur le National Mall à Washington DC et réunit quelques 250 000 participants, contre 1,8 million pour Obama en 2009. Le lendemain, à l'occasion de la Women's March, 500 000 personnes se réunissent à leur tour à Washington pour défendre les droits des minorités, souvent malmenées pendant la campagne de Donald Trump. Si la position du nouveau président américain n'est pas claire sur la question cubaine, elle est tout à fait tranchée sur Obamacare, la loi santé mise en place par son prédécesseur qui a permis à des millions d'Américains de bénéficier d'une sécurité sociale abordable. Trump entend supprimer ce système qu'il juge coûteux et trop complexe, mais, en mars 2017, la Chambre des représentants rejette l'abrogation d'Obamacare. D'une manière générale, l'héritage politique d'Obama est mis à rude épreuve dans l'Amérique de l'imprévisible Trump, dont les positions et les tweets à l'emporte-pièce sur des sujets internationaux sensibles, comme le statut de Jérusalem, inquiètent la communauté internationale. Le 45e président a toutefois quelques victoires à son actif, son comportement rentre-dedans permettant de débloquer certains dossiers délicats. Après un démarrage houleux et une escalade des tensions faisant craindre une possible guerre nucléaire, Trump parvient à renouer le dialogue avec la Corée du Nord de Kim Jong-un. Les deux dirigeants se rencontrent à deux occasions, en juin 2018 à Singapour, puis en février 2019 à Hanoi. Aucun accord n'est signé, mais Trump assure que son homologue s'est engagé à ne plus faire d'essais nucléaires. Sur le plan économique, Trump rentre dans un véritable bras de fer avec la puissance économique chinoise, aujourd'hui principale rivale des Etats-Unis et défi majeur pour les décennies à venir. Début 2019, alors que les démocrates essaient déjà de se placer dans la course pour les présidentielles de 2020, avec un nombre record de candidats en lice pour les primaires de leur parti, Donald Trump n'a pas encore dévoilé ses intentions, mais sa mise hors de cause dans l'enquête russe lui ôte un sérieux caillou de la chaussure en vue d'une future candidature.
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