Guide de la Côte Est Etats-Unis : Politique et économie

Politique
Structure étatique

Les Etats-Unis sont une République fédérale de régime présidentiel réunissant 50 Etats. Une Constitution (la première date de 1787, l'actuelle fut adoptée en 1894) régit les institutions américaines. Il y a séparation entre le pouvoir exécutif (le président), le pouvoir législatif (le Congrès) et le pouvoir judiciaire (la Cour Suprême).

Pouvoir exécutif

Le pouvoir exécutif revient au président des Etats-Unis. Il est élu au suffrage universel indirect pour 4 ans. Depuis 1960, son mandat ne peut se renouveler qu'une seule fois. Le président actuel est Barack Obama, élu en novembre 2008 puis réélu en novembre 2012, succédant à George W. Bush, lui aussi élu deux fois. Le président propose les lois, est chef des armées et chef de la diplomatie. C'est lui qui choisit les ministres de son cabinet, qui ne sont responsables que devant lui. Il a droit de véto face aux mesures adoptées par le Congrès (lequel à son tour a droit de vote sur ce véto présidentiel).

Le cabinet présidentiel (Bureau de la Maison Blanche) est directement rattaché à la Maison Blanche. Il se compose principalement d'un chef d'état-major, de la Central Intelligence Agency pour les affaires d'espionnage, du National Security Council pour la défense nationale et la politique étrangère, du Council of Economic Advisers pour la politique économique du pays, et de l'Office of Management and Budget pour les affaires budgétaires.

Pouvoir législatif

Le Congrès vote les lois initiées par le président. Il est divisé en deux entités : le Sénat, dont les membres sont élus pour 6 ans au suffrage universel (il y a deux sénateurs par état), et la Chambre des représentants, dont les membres (435 députés) sont élus pour 2 ans.

Pouvoir judiciaire

C'est la Cour Suprême qui détient le pouvoir judiciaire, ayant pour mission de faire appliquer la loi. Elle comporte neuf juges nommés à vie par le président. Elle arbitre les litiges entre les Etats, les citoyens et l'Etat fédéral, etc., et veille à la conformité de la constitution des lois votées par le Congrès et des décisions prises par le président.

Gouvernement fédéral et Etats : leurs pouvoirs respectifs

Aux Etats-Unis, chaque état détient des pouvoirs propres qui sont indépendants du pouvoir fédéral. Alors que le gouvernement fédéral est en charge des tâches globales, comme l'émission de la monnaie, les taxes et impôts, ou encore la politique étrangère, les états sont de manière autonome responsables du droit civil, pénal, et de l'administration locale.

Partis

La vie politique américaine est centrée autour de deux grands partis. Le parti démocrate est traditionnellement assimilé à un parti de gauche, même si dans les faits il serait plus juste de qualifier ses idées de centristes. Il prône la justice sociale, une intervention mesurée de l'Etat, et est tourné majoritairement vers la politique intérieure. Le Parti Républicain qui lui fait face, dont est issu le président actuel Donald Trump, est situé beaucoup plus à droite sur l'échiquier politique, et est considéré comme conservateur. Il s'est illustré dans les dernières années par une politique extérieure agressive, et croit en une intervention la plus faible possible de l'Etat en matière d'économie. A ces deux mastodontes s'ajoutent quelques petits partis qui ne font que très peu pencher la balance électorale, dont le parti vert ou le parti communiste.

Enjeux actuels

Les médias pariaient sur une victoire de la candidate démocrate Hillary Clinton, mais le 8 novembre 2016, les urnes ont choisi Donald Trump. Ces résultats marquent la fin d'une campagne présidentielle d'une violence sans précédent, ponctuée de scandales qui ont ébranlé les candidats des deux grands partis. Donald Trump, phénomène politique qui aura davantage fait parler de lui pour ses nombreux dérapages que pour ses prises de position sur les sujets de fond, ne fait plus rire lorsqu'il accède à la plus haute fonction. Si les résultats surprennent et provoquent des réactions indignées à travers tout le pays, ils mettent surtout à jour le clivage entre les deux faces de l'Amérique : les Américains diplômés, vivant principalement dans les grandes villes, parfois qualifiés " d'élite ", et les Américains des classes moyenne et ouvrière, nationalistes et majoritairement blancs, surtout installés dans les campagnes. Ces derniers représentent la majorité silencieuse, celle qui se sent oubliée. Les cols bleus sont durement éprouvés par la naissance des nouvelles industries et les fermetures à tour de bras des usines et des mines, que le candidat républicain promet de rouvrir. Avec l'élection de Donald Trump, l'Amérique profonde tient sa revanche.

Donald Trump remporte la majorité des grands électeurs et devient le 45e président des États-Unis. Son arrivée au pouvoir met des sujets brûlants au coeur de l'actualité. Son cheval de bataille, avec lequel il a séduit une grande partie de son électorat : ses réformes anti-immigration. Quelques jours après son investiture, Donald Trump signe un premier décret anti-immigration rapidement surnommé " Muslim Ban ", qui vise 6 pays majoritairement musulmans dont l'Iran, l'Afghanistan, la Somalie ou encore le Yémen. Les ressortissants de ces pays se voient alors interdire l'accès aux États-Unis pour une durée indéterminée, de même que les réfugiés syriens qui fuient la guerre. Le décret est finalement bloqué par un juge fédéral une semaine après sa mise en place, mais il est assez révélateur de la prise de position du président américain sur la question de l'immigration. Autre sujet migratoire épineux : la construction du mur le long de la frontière avec le Mexique pour faire diminuer l'immigration illégale, l'une des promesses de campagne de Trump les plus populaires. Des prototypes du mur sont bel et bien réalisés fin 2017 mais, dans les faits, aucune construction n'a véritablement été entreprise. Lors de l'attribution du budget fédéral de 2019, Trump réclame 5 milliards de dollars de financement pour la construction de son mur, et refuse tout projet de dépenses ne l'incluant pas. Le clan démocrate ne cède pas, c'est l'impasse et le pays entre en période de shutdown. Les institutions fédérales sont partiellement bloquées, privant 800 000 fonctionnaires de leur salaire, jusqu'à ce qu'un compromis provisoire, n'incluant pas le financement du mur, soit trouvé. Ce shutdown, le plus long de l'histoire des Etats-Unis, aura duré 35 jours.

Sur bien des sujets, les prises de position de Donald Trump semblent aux antipodes de celles de son prédécesseur, que ce soit en matière d'écologie, de santé (Trump ayant tenté, sans succès, de faire abroger Obamacare), ou de contrôle des armes à feu. Depuis une dizaine d'années, le pays est marqué par des fusillades de masse de plus en plus nombreuses et meurtrières. Citons la tuerie de l'université Virginia Tech en 2007, celle de Newtown en 2012, celle d'Orlando en 2016 et, encore plus récemment, celle de Las Vegas en 2017, qui a fait 59 morts et est devenue la fusillade la plus meurtrière de l'histoire moderne du pays. Trump, en fervent défenseur de la NRA (National Rifle Association) et du second amendement de la Constitution américaine, est formellement opposé au contrôle des armes à feux, il y a donc peu de chance pour que la situation évolue sous son mandat.

Au nombre des réussites du gouvernement Trump, on peut citer l'entrée à la Cour Suprême de deux juges conservateurs, Neil Gorsuch ainsi que le très polémique Brett Kavanaugh, faisant basculer la majorité de cette éminente institution dans son camp politique (5 juges conservateurs pour 4 juges progressistes). En revanche, si l'administration Trump a eu tous les pouvoirs pendant deux ans, le parti démocrate a récupéré la Chambre des représentants lors des élections de mi-mandat (Midterms) en novembre 2018. Les Républicains, eux, conservent le Sénat, l'équilibre des pouvoirs est par conséquent restauré.

Économie
Principales ressources

Industrie. Comme la plupart des pays occidentaux, les Etats-Unis orientent de plus en plus leur économie vers les services, mais le secteur industriel demeure prépondérant. A Boston, les hautes technologies représentent une grande partie de l'emploi. Des entreprises informatiques (DEC, Data General, etc.) se sont installées le long d'une trentaine de communes de l'agglomération. La ville est aussi un des principaux foyers d'édition et d'imprimerie d'Amérique du Nord. Le tissu industriel de Boston se trouve complété par des usines de confection, d'agro-alimentaire et de fabrication de machines. New-York est aussi un grand centre industriel. La ville jouit d'une position de leader national dans des secteurs comme le textile et l'habillement (la portion de Midtown sur la 7th Avenue et les trentièmes rues porte le nom de " Garment District " en raison des nombreux ateliers de fabrique et de boutiques de vêtements destinés aux grossistes), l'alimentation industrielle, la bijouterie, le bois, le papier, les métaux, la mécanique, l'industrie chimique et biomédicale. Pendant la crise industrielle qui surgit au cours des décennies 1960 et 1970, Philadelphie fut contrainte de fermer les portes de ses prospères industries textiles. Les classes moyennes quittèrent le centre qui se délabra progressivement. Aujourd'hui, Philadelphie a entamé son renouveau économique en diversifiant ses activités. Le secteur agro-alimentaire, notamment, est un des moteurs de son économie. Quant à la capitale fédérale, elle est particulièrement dynamique dans le secteur de l'armement (comme Northrop Grumman) et de l'informatique.

Commerce. Orientée vers l'Atlantique, l'Amérique du Nord-Est a longtemps fondé son économie sur le commerce et les échanges, qui restent des domaines importants. La position géographique de New-York et l'excellent réseau de ses voies de communication ont considérablement facilité le développement du commerce de la ville : présence de trois aéroports (La Guardia, John F. Kennedy et Newark dans le New Jersey), d'un port gigantesque (Port Authority New York, dans le New Jersey, avec ses 238 km² et une capacité d'accueil de 391 navires, est le plus grand port du monde), ainsi que d'un réseau routier et ferroviaire important. Toutes ces infrastructures permettent à un nombre considérable de commerces d'exister, qu'il s'agisse de grossistes ou de détaillants, et favorisent la multiplication des services. L'équipement industriel et informatique, l'électronique, les équipements électriques, le matériel de transport et d'instrumentation sont les principaux secteurs en matière d'exportation. Le Canada, le Japon, la Suisse et la Grande-Bretagne sont les quatre clients majeurs de l'Etat de New York, suivis par l'Allemagne, Hong Kong, la Corée et, enfin la France.

Services. Vers la fin du XXe siècle cependant, certaines activités du secteur secondaire ont perdu peu à peu de l'importance au profit des services, actuellement première source d'emplois : les technologies de pointe, la publicité, la communication, la mode et le marché de l'art. A Boston, les universités de renom et les centres de recherche ont la part belle. Dans les années 1980, ces universités, qui ont beaucoup recruté, ont permis la reconversion industrielle de l'agglomération. L'industrie pharmaceutique est bien représentée (Millenium Pharmaceuticals, Millipore Corp., Biogen Idec, etc.). Le secteur de la santé est aujourd'hui le premier employeur de la commune, en liaison avec les instituts de recherche et le principal hôpital de la ville (le Massachusetts General Hospital). Vient ensuite le secteur tertiaire, avec notamment l'enseignement supérieur. Enfin, les services bancaires et financiers se déploient dans le quartier des affaires, avec Fidelity Investments ou bien le siège régional de Bank of America.

Finance. La finance a toujours occupé une place prépondérante dans l'économie new-yorkaise. Une situation qui remonte à 1792, année où des courtiers s'entendent pour fonder le premier marché de valeurs organisé (prédestiné, il se trouvait dans ce qui deviendra Wall Street). Vingt-cinq ans plus tard, devenu la Bourse américaine la plus importante, ce marché porte le nom de New York Stock & Exchange Board pour, en 1882, prendre son nom actuel : le New York Stock Exchange (NYSE). Il s'y effectue quotidiennement plus de 1 trillion de dollars de transactions. Outre le NYSE, le Financial District du Lower East Side de Manhattan abrite l'United States Federal Reserve Bank, et sur ll'autre rive s'érige un des plus gros centres financiers et commerciaux du monde : le World Financial Center.

Washington D.C. est en outre doté d'une particularité dû à son statut de capitale : la politique constitue un aimant à entreprises. En effet, de plus en plus d'entreprises et des lobbys s'y installent pour être proches des décideurs et les influencer. Les grands employeurs non gouvernementaux sont les hôpitaux (Washington Hospital Center) et les principales universités (George Washington et Georgetown).

Place du tourisme

Le tourisme est prépondérant à Boston, Philadelphie et dans la capitale fédérale américaine. Washington est d'ailleurs l'une des destinations les plus populaires aux Etats-Unis. La plupart des musées de la Smithonian Institution sont gratuits et on compte de nombreux lieux de mémoire qui reviennent sur des moments importants de l'histoire qui ont impliqué l'Amérique et d'autres pays. Qu'ils soient américains ou pas, les touristes se retrouvent principalement autour du National Mall, un vaste rectangle où se trouvent les musées, les mémoriaux et les monuments. A noter : d'autres quartiers de la capitale (Dupont Circle, Georgetown et U Street) valent aussi le coup ! Toutefois, de toutes ces villes de la côte Est, New York est la plus populaire. Depuis 9 ans, année après après, elle bat son propre record de fréquentation touristique. En 2017, New York est devenue la première destination touristique des Etats-Unis (Américains et étrangers confondus) avec 62,8 millions de visiteurs, avant de se surpasser une nouvelle fois en 2018 en atteignant 65,2 millions de visiteurs.

Enjeux actuels

La crise des subprimes a été le déclencheur d'une crise majeure qui a commencé à toucher les États-Unis dès 2007, avec des répercussions dramatiques en octobre 2008, dans le pays puis dans le monde entier. Les turpitudes de Wall Street, à partir de l'automne 2008, ont matérialisé la récession dans laquelle le pays est entré. Envolée du taux de chômage (jusqu'à 10 % en 2009), consommation des ménages au plus bas, absence de progression des salaires... Le pays traverse la plus grande récession qu'il ait connu depuis 1930. Il faut attendre fin 2015 pour voir les premiers signes de reprise économique. En octobre 2016, les États-Unis perdent leur statut de première économie mondiale face à la Chine. Toutefois, Trump peut se targuer d'un bilan économique encourageant. La croissance bat des records et atteint 3,5 % au troisième trimestre 2018, le taux de chômage est descendu sous les 4 %, les profits des grandes entreprises sont au plus haut et la bourse de Wall Street se porte très bien. Ces bonnes nouvelles sont les conséquences du boom économique déjà amorcé sous Obama, et que Trump a renforcé notamment grâce à sa réforme fiscale, adoptée par le Congrès fin 2017, particulièrement avantageuse pour les entreprises. Les salaires et la consommation des ménages sont en hausse, toutefois, ces résultats encourageants ne reflètent qu'une partie de la réalité, et les détracteurs de Trump craignent un alourdissement de la dette et déplorent une augmentation des inégalités sociales.

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