Guide Paraguay : Mode de vie
Le Paraguay est un pays jeune. La moyenne d'âge est de 25 ans et plus du tiers de la population a moins de 14 ans ! On est surpris de voir des garçons ou filles de 20 ans déjà journalistes dans les plus grands quotidiens d'informations, ou des chefs d'entreprises à peine plus âgés. La plupart continuent d'étudier en suivant les cours du soir à l'université. On se marie jeune aussi, à l'église, et les enfants n'attendent pas. Les familles sont nombreuses mais le nombre d'enfants par femme a bien baissé ces dernières années. 3 aujourd'hui, 4 il y a dix ans et près de 7 dans les années 1960 (données de la Banque mondiale).
C'est une population en majorité urbaine (60 %) mais les villes ne sont jamais très denses. On vit à l'occidentale, dans la société de consommation, tout en conservant ses traditions et le sens de la communauté. On apprécie de se retrouver le dimanche en famille ou entre amis, autour d'un asado. Les Paraguayens croient en Dieu mais respectent aussi les mitos, ces personnages de la culture populaire qui pour beaucoup n'ont rien d'un mythe et existent réellement...
Ce sont souvent les femmes qui dirigent le foyer. Elles sont très protectrices avec leurs progénitures, jusqu'à des âges avancés, surtout avec leurs fils ! Les filles sont souvent plus indépendantes et le mariage est souvent l'occasion de quitter le foyer familial.
Beaucoup de Paraguayens possèdent un, deux ou trois téléphones portables (un de chaque opérateur pour réduire le coût des communications !), tchatent sur les réseaux sociaux et se baladent à moto (sans casque). On vit au jour le jour, avec le sourire et une certaine insouciance, malgré les difficultés financières. Beaucoup de Paraguayens revendiquent ce " slow life " et ne supportent pas le stress. Vous verrez très rarement des rapports agressifs entre les gens, et les conflits, d'une manière générale, surtout en public, sont à éviter. Usez de diplomatie ! L'improvisation est souvent la règle, y compris au travail. La ponctualité n'est pas non plus de mise, il faudra vous faire à la hora paraguaya...
Le Paraguayen est très patriote et fait beaucoup de place aux héros du passé. Mais il montre paradoxalement une sorte de complexe d'infériorité pour son pays (" pourquoi diable êtes-vous venus au Paraguay ? "). Pourtant, il adore sa terre guarani et ne la quitte que contraint et forcé, le plus souvent pour des raisons économiques. Il n'est pas méfiant et très curieux envers l'étranger qu'il accueille chaleureusement mais parfois aussi avec une légère timidité. Il lui pose souvent des questions gênantes (" quel âge as-tu ? ", " pourquoi tu n'as pas d'enfant ? ", " Combien gagnes-tu ? "). Il aime aussi taquiner le touriste avec quelques chistes (" blagues ") bon enfant, et lui apprendre des mots en guarani. Ces mots ont souvent un double sens qui provoque de grands fous rires !
Vous l'aurez compris, il s'agit de grands clichés. Mais en règle générale, les Paraguayens ont de grandes qualités et sont très attachants.
L'école est gratuite et en principe obligatoire de 6 à 14 ans. La maternelle commence vers 3 ans ; la primaire vers 6 ans et dure normalement 9 ans, du primer au noveno grado. La classe a lieu le matin, de 7h à 11h, ou l'après-midi, de 13h à 17h. On s'y rend habillé d'un uniforme propre et repassé ! L'équivalent du lycée (secundaria) dure 3 ans et s'achève par le bachillerato (" baccalauréat "). Ceux qui le peuvent vont ensuite à l'université. Le système universitaire est assez pratique quant à la liberté laissée aux étudiants de choisir des cours du matin ou du soir (après 19h), afin de permettre aux jeunes actifs d'étudier. Un cours peut par ailleurs être étalé sur plusieurs semestres ou plusieurs années. Le pays compterait 250 000 étudiants répartis dans une quarantaine d'universités. Les plus prestigieuses sont l'Universidad Nacional et l'Universidad Católica, qui ont des antennes dans les grandes villes du pays. Seul 3,2 % du PIB est consacré à l'éducation, le Paraguay est l'un des pays qui dépensent le moins dans ce domaine. Même si la situation s'est améliorée ces dernières années, il y a toutefois de grandes disparités quant aux moyens et à la qualité des cours, entre les zones urbaines et rurales. Une étude récente de l'Unesco révèle que plus d'un élève sur cinq fréquente une école sans eau courante, et qu'un sur deux est scolarisé dans une école sans téléphone ou sans un ordinateur à usage administratif. Les écoles les moins bien dotées sont évidemment situées en zones rurales.
Depuis quelques années, l'enseignement au Paraguay est donné dans les deux langues officielles. Le Plan d'éducation bilingue date de 1994 mais a réellement commencé il y a peu et n'est pas encore appliqué partout. Les enfants apprennent dans leur langue maternelle mais la deuxième langue est progressivement introduite dans l'enseignement. L'objectif est de lutter contre l'analphabétisme et l'illettrisme dans les campagnes, tout en valorisant la langue guarani.
Plus de 220 000 enfants de moins de 15 ans ne savent ni lire ni écrire, environ 5 % de cette classe d'âge. Les deux tiers vivent en zone rurale et 40 % sont issus de communautés indigènes du Chaco, région où souvent on ne parle ni espagnol, ni guarani...
Depuis plusieurs années, le Paraguay affiche des données macroéconomiques parmi les meilleures au monde, avec régulièrement une croissance à deux chiffres, tirée par les exportations de soja, maïs et bovins notamment. Paradoxalement, le Paraguay reste l'un des pays les plus pauvres d'Amérique du Sud. 2,2 millions de Paraguayens (soit un tiers de la population) étaient considérés en 2014 comme en situation de pauvreté, et 1,2 million, soit 19,4 % de la population, en situation d'extrême pauvreté. Et ce niveau de pauvreté, tout comme les inégalités entre riches et pauvres, est en augmentation constante malgré la croissance économique du pays. Ce phénomène s'explique facilement : le Paraguay est un pays traditionnellement agricole qui est passé, depuis une vingtaine d'années, d'un système de production de petits paysans, qui disposaient chacun de 10 ou 20 hectares de cultures vivrières, à un système de concentration de la terre destinée à la monoculture de soja ou de maïs transgénique, recouvrant des milliers d'hectares, et nécessitant très peu de main-d'oeuvre car ultra-mécanisée. Obligées de vendre leurs terres et poussées à rejoindre les grands centres urbains, les populations rurales, souvent sans formation, ne trouvent pas d'emploi en ville et tombent dans une pauvreté urbaine encore plus dure : en perdant leurs terres ils perdent aussi leurs racines, la vie sociale et communautaire qu'ils avaient à la campagne. L'Etat de tendance néolibérale (avant et après le mandat du président Lugo) ne propose pas d'alternative, et au contraire encourage les entreprises multinationales étrangères (brésiliennes surtout) à s'installer sur son territoire, sans payer d'impôts. Si le Paraguayen est digne et dissimule comme il peut sa situation, il vit souvent à crédit et dans la débrouille. On voit toutefois se développer depuis peu une petite classe moyenne, une jeunesse instruite et travailleuse, celle-là même qui actuellement demande des comptes aux politiques corrompus (les manifestations étudiantes de 2015), qui rêve de modifier ce modèle oligarchique hérité de l'époque coloniale, pour le transformer en un modèle plus équitable de distribution des fruits de la croissance, avec des investissement beaucoup plus conséquents dans l'éducation et la santé.
L'âge de la retraite est fixé à 60 ans, aussi bien pour les hommes que pour les femmes, ayant cotisé 1 250 semaines (environ 24 ans), mais on peut partir à la retraite dès 55 ans si l'on a cotisé au moins 1 500 semaines (29 ans). La pension minimum est fixée à 33 % du salaire minimum légal mensuel qui était en 2015 de 1 824 055 Gs soit environ 280 euros. Malheureusement, beaucoup de Paraguayens ne touchent pas de retraite car ils ont travaillé toute leur vie dans l'informalité, parfois dès l'âge de 10 ans...
Selon la CEPAL (Commission Economique Pour l'Amérique Latine et les Caraïbes), l'OMS et l'OPS (Organisation Panaméricaine de la Santé), le Paraguay est le pays d'Amérique du Sud qui investit le moins dans les dépenses sociales et de santé, seulement 3 % de son PIB. Environ 40 dollars par an par personne, contre 1 000 dollars au Brésil, Chili ou Uruguay ! Les indices de santé publique sont terribles, notamment en ce qui concerne la mortalité infantile (34 ‰, contre 12 ‰ en Argentine ou en Uruguay). Le gouvernement de Fernando Lugo a réalisé une petite révolution en instituant en 2010 l'attention médicale gratuite, mais les centres de santé sont aujourd'hui saturés et souffrent de carences en médicaments de base et en équipements fonctionnels, surtout à la campagne.
La sécurité sociale est financée grâce à des cotisations sur les salaires versées à l'Institut de Prévision Sociale (IPS) mis en place en 1943, par les employeurs (16,5 %) et les employés (9 %). Elle repose essentiellement sur le système de prévoyance orienté vers les travailleurs de l'économie formelle. Mais la portée et l'efficacité de la protection sociale sont limitées sachant que la moitié des travailleurs se trouve dans l'informalité au Paraguay, surtout dans l'agriculture ou le travail domestique. On estime que 7 habitants sur 10 n'ont pas d'assurance maladie et que 8 habitants sur 10 ne bénéficient d'aucune prestation vieillesse... Heureusement des programmes destinés aux foyers les plus défavorisés reposant sur des prestations non contributives ont été mis en place ces dernières années, dans le but d'éradiquer l'extrême pauvreté. Parmi ces programmes sociaux, Tekopora (" bien vivre " en guarani) fournit une aide aux familles les plus démunies et aux personnes handicapées. Son objectif est de rompre la transmission transgénérationnelle de la pauvreté. Plus de 100 000 familles bénéficient du programme, dont beaucoup de communautés indigènes du Chaco.
Ce personnage légendaire sert, depuis des lustres, aux parents à faire peur aux enfants désobéissants. L' " Homme au sac " est un personnage grand et maigre, barbu et en loques. Il marche en portant un grand sac sur l'épaule, accompagné d'un vieux chien sur les chemins de campagne. La légende veut que Karaí Vosa cherche les enfants qui vagabondent à l'heure de la sieste. Quand les enfants ne veulent pas se coucher par exemple, les parents les avertissent que s'ils ne rentrent pas immédiatement, Karaí Vosa les attrapera et les emportera dans son sac... On ne peut échapper à Karaí Vosa, d'un regard il peut vous paralyser ! C'est pourquoi souvent les enfants, à la vue d'un mendiant, s'enfuient en criant Karaí Vosa, Karaí Vosa ! aayyyyyy !
Le 13 août 2015, la petite Mainumby a accouché de Milagros (Miracle), 3,5 kg. Mainumby est une fillette de 11 ans, qui avait été violée par son beau-père, duquel elle était tombée enceinte. L'affaire a fait grand bruit car le ministre de la Santé refusait l'avortement, arguant que la jeune fille avait dépassé de quelques jours le délai autorisé par la loi (20 semaines) pour faire sa demande... L'avortement est interdit au Paraguay, même en cas de viol, sauf s'il y a un risque pour la vie de la mère. La fillette a donc dû poursuivre sa grossesse jusqu'au terme, malgré les demandes de nombreuses associations qui jugeaient cette grossesse à risque pour la mère-enfant. L'affaire "Mainumby", relayée par Amnesty International, a déclenché un vif débat dans la société paraguayenne et au Parlement. Selon l'Unicef, en 2014, 650 fillettes de 10 à 14 ans ont accouché au Paraguay, et 20 000 jeunes filles de 15 à 19 ans sont tombées enceintes, une grande majorité de ces grossesses précoces étant des conséquences de sévices sexuels.
La dictature est bien finie mais les droits de l'homme ne sont pas toujours respectés au Paraguay, en particulier envers les minorités (homosexuels, indigènes...). Depuis des décennies, les droits des peuples autochtones sont ouvertement bafoués par les autorités. La situation était pire durant la dictature, mais les abus envers les minorités indigènes que l'on chasse de leurs terres à coup de bulldozer continuent. La Cour interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) tente de protéger les droits des indiens mais l'application de ses arrêts prend parfois des années. C'est le cas pour les Sawhoyamaxas qui purent enfin retrouver leurs terres ancestrales dans le Chaco 8 ans après l'arrêt de la CIDH. La signature de la loi du 11 juin 2014 marqua une belle victoire pour ces quelque 160 familles qui revendiquaient leurs droits depuis plus de 20 ans en vivant dans des conditions de grande marginalité, dans des campements en bord de route. Quant à la liberté de la presse, elle est plutôt bien respectée au Paraguay mais 7 journalistes ont tout de même été assassinés entre 2014 et 2015, en toute impunité. Ces derniers enquêtaient sur des hommes politiques soupçonnés de corruption et de collusion avec des narcotrafiquants. Le massacre de Curuguaty le 15 juin 2012, où furent tués 11 paysans et 6 policiers, montra encore que le droit de manifester sans risquer sa vie n'était pas vraiment garanti au Paraguay, surtout quand cela touche aux intérêts financiers de grands propriétaires terriens.
Les homosexuels ont été durement persécutés durant la dictature de Stroessner (voir le documentaire Cuchillo de Palo de Renate Costa sorti en France en 2011). Les homosexuels étaient inscrits sur une liste, la liste des "108", arrêtés et torturés. L'homosexualité est encore un sujet tabou et les Paraguayens restent en majorité intransigeants concernant l'idée d'une union civile entre deux personnes de même sexe. Le débat médiatique au Paraguay, qui a fait suite à l'adoption, en 2010 en Argentine, d'une loi autorisant le mariage gay, a clairement montré que la société n'était pas prête à entendre une telle proposition. Mais on remarque toutefois de plus en plus de lieux ouvertement gay friendly à Asunción et les associations LGBTI sortent de l'ombre. En juillet 2015, lors de sa visite au Paraguay, le pape François a montré un vrai signe d'ouverture. Il a rencontré pour la première fois un représentant de la cause LGBTI, Simón Cazal, le directeur de l'association Somos Gay. "La diversité est nécessaire. La richesse de la vie est la diversité. Le bien commun se vit en célébrant les différences" déclara-t-il. Le désormais célèbre "Quien soy yo para juzgarlos ? " ("Qui suis-je pour les juger ? ") fut même affiché par l'organisation sur de grands panneaux, sur la route de Caacupé où se rendait le souverain pontif.
Dans la rue, les publicités géantes vantant le dernier téléphone portable glissé au milieu d'une poitrine généreuse sont courantes et illustrent bien une certaine image de la femme, qui doit être avant tout belle et sexy. La femme paraguayenne est par ailleurs souvent considérée uniquement comme femme au foyer, alors qu'elle est souvent plus instruite que l'homme. Elle continue à percevoir un salaire inférieur pour un travail égal et occupe beaucoup moins de positions de cadres. De nombreux efforts ont été faits depuis les années 1990 pour améliorer la condition de la femme et promouvoir sa participation dans la vie politique, mais il faut du temps pour changer les mentalités. La femme est souvent à l'initiative d'une séparation ou du divorce, de plus en plus courant dans ce pays très catholique. Les raisons en sont souvent un mari un peu trop volage, un mariage trop jeune suite à une grossesse non désirée, ou encore la migration de l'un des époux parti chercher du travail à l'étranger.
Le Paraguay a une importante population métisse de descendance hispano-guarani. L'Indien, de quelque ethnie qu'il soit, est souvent traité avec condescendance et sa culture est peu valorisée. Les enquêtes nationales sur les ménages indigènes mettent en évidence de profondes disparités socioéconomiques entre les populations indigènes et le reste de la population paraguayenne. Leur revenu mensuel moyen serait 30 % inférieur à celui du reste de la population et le taux d'analphabétisme serait 8 fois plus élevé.
D'après les données officielles, 7 Paraguayens sur 10 ne sont pas reconnus à la naissance par leur père ! Au Paraguay, n'est inscrit sur le registre des naissances que le nom de la personne qui accompagne l'enfant. Or, beaucoup de pères ne souhaitent pas assumer leur rôle (ou parfois ne sont pas au courant qu'ils ont des enfants). De nombreuses mères célibataires assument donc seules les charges du foyer. Elles seraient plus de 25 % dans cette situation. Le sujet est moins tabou depuis que l'ancien président de la République lui-même, Fernando Lugo, a avoué être le père d'un enfant qu'il n'avait jamais reconnu. L'ancien évêque a même dû se soumettre à des tests de paternité à la demande d'autres femmes prétendant avoir donné naissance à des fils du président... Certains expliquent que ce phénomène est né il y a très longtemps. Au XVIe siècle, la région était surnommée le " Paradis de Mahomet " en raison des harems que s'étaient octroyés les conquistadores avec les femmes indigènes. Dans les années 1870, le Paraguay était surnommé le " Pays des femmes " car l'essentiel de la population masculine avait été exterminé durant la guerre de la Triple Alliance. Il fallait repeupler le pays et la polygamie était tolérée par l'Eglise. Une culture machiste s'est développée et la femme était (et est parfois toujours) éduquée pour procréer. Aujourd'hui, les procès de reconnaissance de paternité se multiplient mais les tests ADN coûtent cher et la résignation prend souvent le dessus. Des réformes législatives pour une paternité responsable ont été proposées mais n'ont jamais vu le jour. Le Congrès est en effet majoritairement composé d'hommes à qui une telle loi pourrait, un jour ou l'autre, porter préjudice...
Comme dans toute l'Amérique latine, l'âge de quinze ans est considéré comme le plus important moment de la vie d'une femme. La célébration en grande pompe de cet anniversaire traduit le passage de l'enfance à l'âge adulte. Une belle fête, réunissant famille et amis, est organisée pour l'heureuse princesse d'un jour. Les familles économisent parfois des mois, quitte à s'endetter, pour offrir la plus belle robe et le plus beau banquet qui soient.
Ne soyez pas surpris si votre chauffeur de taxi se signe tout en conduisant, c'est que vous venez de passer devant une église ! On va probablement vous demander, à un moment ou à un autre de votre voyage, à quelle confession religieuse vous appartenez. Si vous répondez que vous ne croyez pas en Dieu, c'est votre interlocuteur qui aura du mal à vous croire ! Les Paraguayens y compris les jeunes sont de fervents croyants et se pressent en masse lors des grands pèlerinages.
La religion catholique est largement dominante, avec 88 % de la population, un record en Amérique latine. Mais les représentations évangélistes (pentecôtistes, mormons ou adventistes) prennent de plus en plus d'importance et dépassent les 6 %. Parmi les évangéliques, on trouve les mennonites avec des courants plus ou moins traditionalistes. Le judaïsme, l'islam et le bouddhisme sont également présents au Paraguay, dans les villes les plus cosmopolites. Les indigènes ont leurs propres croyances auxquelles se mélangent souvent des préceptes religieux apportés par des églises de toutes sortes qui tentent de les convertir. Les communautés indigènes du Chaco en particulier sont très sollicitées et changent assez facilement de confessions. Enfin, de nombreuses sectes sont présentes au Paraguay. Les plus puissantes sont les Témoins de Jéhovah et l'Eglise de l'Unification, plus connue sous le nom de secte Moon, qui a acheté 600 000 ha dans le Chaco, à Puerto Casado au bord du Rio Paraguay. La constitution paraguayenne garantit une totale liberté de culte, mais l'influence du catholicisme a toujours été très importante dans la vie politique et notamment sur les questions de société (avortement, mariage gay...). La visite du pape François en juillet 2015, 27 ans après celle de Jean-Paul II, a provoqué une immense ferveur au Paraguay.
A l'origine le monde était un chaos de nuages et de vents. C'est de là qu'apparut, sous forme de plante puis d'arbre, le grand Ñamandú, dont le coeur rayonna pour faire disparaitre les ténèbres. Ñamandú créa Ayvú (la Parole-âme), Mborayu (l'Amour communautaire) et Mba'e a'ã (le Chant sacré à travers lequel les hommes s'adresseront aux divinités).
Pour l'aider à organiser la demeure terrestre, Ñamandú engendra d'autres divinités : Ñanderu py'a guasú (le père de la Parole-âme qui habitera chaque enfant), Karaí Ru Ete (le maître du feu solaire et de la chaleur), Jakairá Ru Ete (le dieu de la brume et de la fumée de pipe des chamans) et Tupã Ru Ete (le maître des mers et rivières).
Ñamandú fait alors surgir Yvy Tenonde (la Terre originelle) avec son bâton sacré. La Terre est posée sur deux bâtons croisés et attachée à cinq palmiers bleus pour empêcher que les vents ne l'emportent. Il crée ensuite la mer, le jour, la nuit, puis commence à peupler la Terre de plantes, d'animaux et d'hommes.
Les divinités, ou Pères véritables, sont chargés d'attribuer des noms aux enfants sur terre. Un enfant sans nom n'est pas encore habité par la Parole et n'est donc pas considéré comme une personne. Le nom est le signe individuel de la présence du divin dans l'être humain. Il est le siège de la Parole-âme et il faut attendre que la décision des dieux soit transmise par le chaman (il est encore courant au Paraguay que les nouveau-nés restent plusieurs jours sans prénom).
Sur cette Terre, les hommes vivaient dans le Teko Porã (bien-être) en harmonie avec la nature et les dieux, sans manquer de rien. Mais un jour un chaman dénommé Jeupie transgressa le tabou de l'inceste : il coucha avec sa tante Tapari. Pour punir cet acte impardonnable, les dieux provoquèrent un grand déluge (Mba'e megua guasu). Parmi les survivants, ceux qui se sont bien comportés ont atteint l'aguyje (état de plénitude) permettant de rejoindre Yvy marãe'y, la Terre sans mal. Ils sont devenus des Tupã Miri, des héros divinisés. Ñamandú transforma les autres survivants en animaux, des êtres inférieurs. Il envoya leur copie sur Yvy Pyau, la Nouvelle Terre, imparfaite, où le mal et les souffrances sont présents. Un endroit qui laisse toutefois la possibilité à certains de rejoindre la Terre sans mal, après de dures épreuves... L'accès à Yvy marãe'y exige un long voyage jonché de sacrifices et d' obstacles, en empruntant le Tapé Avirú (le chemin vers la Terre sans mal passe notamment par les sites de Salto Monday, Itá Letra, Cerro Yaguarón ou Cerro Lambaré...). Dans leur quête, les hommes sont guidés par un Karaí, un chaman supérieur qui communique avec les dieux par les chants sacrés et la fumée de sa pipe...
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