Guide du Brésil Nordeste : Le Nordeste et l’Amazonie en 25 mots-clés
Cette petite baie noire connaît aujourd'hui le même destin national que son fameux cousin, le guaraná (tous deux sont originaires d'Amazonie). Si les populations amazoniennes connaissent depuis longtemps les vertus nutritives de l'açai (pas loin de 250 calories pour 100 grammes), dans le reste du Brésil sa consommation fait l'objet d'une mode depuis les années 1980-1990. On en trouve facilement dans les lanchonetes (snacks) de Salvador, Recife ou Manaus, servi na tijela (dans un bol) ou no copo (dans un verre), souvent glacé, mais pas toujours. C'est très sucré, mais on n'hésite pas à l'agrémenter généreusement de céréales et/ou de miel. Avec ça on a fait son repas !
Spécialité de Bahia, c'est un délicieux beignet fourré de vatapa (sorte de pâte faite de crevettes séchées, d'épices, de noix de cajou, de cacahuètes et d'huile de dendê), de salade de tomates et oignons en morceaux et encore garni de crevettes et fortement assaisonné.
Proposée par tous les vendeurs à la sauvette et même dans les bars, l'eau de la noix de coco verte est la boisson omniprésente. Très rafraîchissante et riche en minéraux elle est parfaite pour une journée de chaleur torride ou après une soirée bien arrosée.
Les baianas sont les femmes nées à Bahia. Mais c'est aussi un personnage de la culture de Salvador. En arrivant au centre de la première capitale du pays, il est très facile de voir ces femmes tout habillées en blanc, avec des robes en dentelles composées de jupes de plusieurs épaisseurs, un turban sur la tête, sandales ou tongs aux pieds et ornées de plusieurs colliers et bijoux, dans un look très soigné. Ces femmes, sont aussi de bonnes cuisinières et préparent toutes sortes de gourmandises et plats typiques de la cuisine baiana, tels les acarajés (beignets garnis et bien épicés) et les cocadas. Les baianas sont le symbole d'une culture mixte, faite d'influences africaines, orientales et occidentales qui composent la culture brésilienne.
Lors d'un séjour en Amazonie ou au Nordeste du Brésil vous serez surement amené à prendre le bateau au moins une fois. Et il y en a de toutes sortes ! Grand ferry pour la traversée de Salvador à Itaparica, bateau-bus assez lent circulant de Valença jusqu'à Morro de São Paulo, navires en bois sur les fleuves du Nord ou de São Luis jusqu'à l'île d'Alcântara, bateau rapide pour connaître les alentours des Lençois Maranhenses, bateaux de croisière sur l'Amazone, ou encore jangadas, ces voiliers en bois traditionnels des côtes du nord du Brésil avec leur voile triangulaire caractéristique...
Institution et art de vivre, vous en verrez partout sur la plage. Au Brésil, il est hors de question pour ces dames de montrer leur poitrine que l'on ne saurait voir... en revanche, nul ne critiquera les minuscules brins de fibre (joliment appelés fio dental ou " fil dentaire ") qui ne cachent pas grand-chose.
Littéralement, " bistrot ". Ce sont plutôt de petits bars, avec souvent un comptoir central et quelques tables et chaises pliantes disposées sur la chaussée. On les appelle aussi boteco, pé-sujo (pied sale) ou barzinho (petit bar). On en trouve à chaque coin de rue, chacun a le sien et ses habitudes. C'est le lieu de rendez-vous des Brésiliens à toute heure, mais particulièrement le week-end et pour prendre un verre en début de soirée. Informel ou branché, il sert boissons et en-cas sur le pouce à petits prix. Ainsi, plutôt que de se résigner à la froideur d'un fast-food, on optera pour le très authentique botequim et son bolinho de bacalhau (beignet de morue) ou sa coxa de galinha (beignet de poulet). Après quelques heures sur la plage et la peau bien brûlée, on consommera debout quelques bières glacées en discutant avec les clients présents.
Le caboclo est un habitant de l'Amazonie. Le terme (qui n'est pas péjoratif) désigne un métis d'Indien et d'Européen. Il peut être citadin ou vivre en forêt, en général aux abords d'un cours d'eau, dans de petites communautés. Les caboclos vivent de la pêche, de la cueillette, et d'une agriculture de subsistance (manioc, fruits et légumes) pratiquée dans la roça (équivalent du jardin potager). Mais aussi des échanges avec les villes, puisque ce sont eux qui approvisionnent les marchés de Manaus, Santarém ou Macapá. On les voit arriver tôt le matin sur des bateaux qui viennent parfois d'assez loin, chargés de tout ce que la forêt peut fournir : poissons, fruits, artisanat, plantes médicinales, bois...
Ce sont les vendeurs à la sauvette qui envahissent littéralement la plupart des grandes villes brésiliennes. Souvent tolérée, quelquefois combattue par certaines équipes municipales, cette activité permet à toute une frange du petit peuple de maintenir un lien social, certes fragile, avec la société.
Figure emblématique du banditisme social qu'a connue la région Nordeste et son arrière-pays aride, le sertão, de la fin du XIXe siècle au début du XXe, le cangaçeiro est un homme violent en quête de justice sociale. Opposés aux grands propriétaires terriens, les cangaçeiros ont l'appui de la population la plus pauvre qui les voit comme des " Robin des bois " tout en craignant leur grande violence. Les vêtements typiques en cuir, le chapeau et le fusil à la main les rendent vite reconnaissables. Lampião (1898-1938) fut le grand leader de ce mouvement, le Cangaço, et tout un folklore s'est développé pour célébrer ces héros du Far West brésilien.
Ces trois mots à la consonance douce résument bien le Brésil d'hier et d'aujourd'hui. Le premier a été à l'origine du deuxième cycle économique du pays et a profondément marqué sa société et son territoire, créant les coroneis - littéralement les " colonels ", terme qui ne se réfère pas à la hiérarchie militaire, mais sociale, puisqu'il désigne les grands propriétaires terriens - et faisant disparaître la forêt atlantique. Le second est le nom local de l'alcool de canne à sucre. La légende dit qu'il doit son goût âpre à l'utilisation de sucre non raffiné. Comme le rhum, la cachaça est souvent fabriquée dans de petites exploitations agricoles et servait autrefois de monnaie d'échange contre les esclaves. Elle est la base du troisième : la mythique caipirinha (petite paysanne), entre également dans la composition des cocktails avec d'autres fruits, appelés caipifrutas. Certains bars en servent aussi avec la mangue ou le kiwi, à tester absolument. Avec les souvenirs, c'est assurément une recette à rapporter dans ses valises.
Ainsi trouve-t-on au Brésil plus d'une centaine de cachaças différentes, des grands crus onéreux comme des piquettes bon marché, des jeunes comme des vieilles, des ambrées comme des diaphanes... Qu'importe le flacon...
Ce sont les bidonvilles brésiliens. C'est un élément important de l'imagerie populaire locale, expression des inégalités " horizontales " et " verticales " de la société, alimentées par les secas du Nordeste (phénomène climatique - et même sociopolitique disent certains - répandant une longue et pénible sécheresse pour l'activité agroalimentaire) et l'absence de réforme agraire. À Salvador, Recife ou Fortaleza, les favelas se fondent dans le paysage. On ne devra les visiter qu'accompagné par des Brésiliens qui y résident. Ici comme ailleurs, on n'aime pas le voyeurisme. Contrairement aux idées répandues, la grande majorité des habitants des favelas sont des gens parfaitement intégrés dans la société, travaillant dans les entreprises et vivant une existence tout à fait normale, même si la présence de puissants gangs de trafiquants, qui les contrôlent, est une vérité ubiquiste. Les favelas, villes spontanées, se muent peu à peu en quartiers sous l'impulsion d'un grand projet d'urbanisme, le " Favela Bairro ", avec des écoles, des magasins, des réseaux d'eau et d'électricité, des rues et des codes postaux, pour procurer également une adresse aux habitants. La favela, bien que les Brésiliens aisés s'en défendent, a joué et joue encore un rôle culturel important dans l'histoire du Brésil et marque le chemin à accomplir dans une perspective de développement et d'intégration. On dit volontiers que le Brésil est le seul pays ayant ses colonies à l'intérieur de ses frontières.
La musique du Nordeste par excellence. Le terme recouvre un ensemble de styles différents : xaxado, baião, chamego, coco ou encore xote. L'orchestre comporte trois instruments principaux : l'accordéon, le tambour (ou zurdo) et le triangle, et on danse à deux, parfois de façon très lascive (parfait pour " socialiser "). Très populaire dans tout le Nordeste, on peut l'écouter partout et en permanence.
Si vous rêvez déjà des goyaves, mangues, ananas et papayes, attendez de découvrir les fruits de l'Amazonie et du Nordeste du Brésil. Vous aurez l'opportunité de goûter au cupuaçu, au caja, à l'umbu, à l'açai et tant d'autres. Ne manquez pas non plus l'opportunité de déguster une pomme cajou fraiche, très savoureuse et charnue (attention aux taches sur les vêtements !) et sa fameuse noix.
Ici, c'est une religion, les clubs du Nord ne sont hélas pas souvent en haut de l'affiche (les meilleures équipes du pays sont à Rio et à São Paulo). Manaus au Nord et Salvador, Fortaleza, Natal et Recife au Nordeste ont été de villes sièges durant la coupe du monde de 2014 et ont vibré avec les supporteurs venus du monde entier. Leurs stades ont été construits ou reconstruits selon les normes strictes de la Fifa et désormais il faut les faire vivre pour qu'ils ne deviennent pas des éléphants blancs...
C'est vous. Est gringo celui qui n'est pas brésilien, soit, par définition, tous les touristes. Il n'y a pas de mal à se faire appeler de la sorte, ce n'est pas péjoratif du tout car les Brésiliens ont une vision amicale des étrangers. On dit quelquefois gallego pour un étranger à la peau blanche.
Le Brésil aime les superlatifs. Superficie, Amazonie, ressources minières, villes, ouvrages hydrauliques, etc., tout au Brésil est grand et les Brésiliens ont conscience de vivre dans le pays maior do mundo. Il est vrai qu'après avoir parcouru le Brésil en bus, péché un pirarucu de plus de 80 kg et s'être fait voler une tong par un anaconda de 8 m, on admettra la pertinence des superlatifs en usage au Brésil (en réalité, le pirarucu était un gobie et l'anaconda était un boa en plume... Maudite cachaça !).
Un séjour dans le Nord ou le Nordeste du Brésil vous emmènera sûrement en plein milieu de la nature. Que ça soit à l'intérieur de la jungle, sur une plage bordée de cocotiers ou encore sur un bateau naviguant sur les plus grands fleuves du monde, vous serez sans doute comblé. La végétation tropicale est exubérante. En débarquant à São Luis ou à Belém, on sera surpris par la chaleur étouffante et le paysage verdoyant.
Le premier feuilleton télévisé a été diffusé au Brésil en 1951 et depuis leur popularité n'a pas cessé de croître. Les créneaux se sont multipliés et plusieurs chaînes télévisées investissent dans ce filon. Mais la grande reine des telenovelas reste la chaîne TV Globo, qui se différencie par la qualité des décors et de la production. Avec des diffusions à 17 h, 18 h, 19 h et 21 h, il est difficile d'y échapper ! Les thématiques sont les plus variées possibles, fictives, loufoques ou d'actualité et touchent tout le type de public, du plus jeune au plus âgé, du plus pauvre au plus riche. On y parle de tout et de rien, des problèmes sociaux, des problèmes de santé, de la criminalité, etc. Souvent ce sont les novelas qui aident à briser la glace et soulèvent des débats de société sur la sexualité ou la maltraitance des personnes âgées, par exemple. Le lendemain de la diffusion, pendant la pause-café, il y a toujours quelqu'un pour commenter l'épisode de la veille. La fièvre des novelas est telle qu'il arrive souvent que dans les restaurants on y trouve souvent la télé branchée et les clients qui y regardent une novela !
Ce sont les dieux du candomblé et de la Umbanda, religions d'origine africaine, très populaires à Bahia. Le syncrétisme religieux entre divinités yorubas et chrétiennes est très populaire parmi les descendants d'esclaves, mais de nombreux Brésiliens de toutes origines fréquentent également, bien qu'occasionnellement, les terreiros (lieux où se déroule le candomblé) et demandent à la " Mère des saints " ou au " Père des saints " de lire leur avenir dans les coquillages (jogo do buzio). Les rites et la culture qui leur sont associés sont d'une grande richesse et permettent de percevoir une des plus anciennes facettes du multiculturalisme brésilien.
Non, on ne risque pas sa vie à chaque coin de rue au Brésil ! Pour n'avoir pas d'ennuis, il suffit de respecter quelques règles simples. Ne pas se promener dans les endroits sans éclairage ou déserts, surtout la nuit, adopter des tenues simples, n'exhiber aucun objet de valeur, chaîne en or, gourmette ou bijoux.
Également, laisser tous ses papiers (passeport, billets d'avion, permis de conduire...) à l'hôtel et n'utiliser que des photocopies, n'emporter les cartes de crédit que si l'on décide de faire des achats importants et avoir toujours un peu d'argent liquide sur soi au cas où. Enfin, si l'on se fait braquer, donner tout sans aucune hésitation, aucun marchandage, aucune tentative de résistance, plutôt passivement, comme le fataliste devant l'inévitable. Ainsi on ne subira aucune violence, si l'on accepte de sacrifier quelques malheureux reais. En revanche, si l'on joue les héros, on risque bien de se faire tuer.
Donc, pour résumer, en cas d'agression, ne regardez pas votre attaquant, ne lui parlez pas, ne tentez pas de le poursuivre. Pas de gestes brusques, montrez-lui que vous comprenez la situation, laissez-le vous fouiller et partir, c'est la seule attitude sûre à adopter.
Au Nordeste vous serez très bien servi au niveau des plages, urbaines ou désertiques, il y en a pour tous les goûts. En partant du littoral sud de Bahia, jusqu'aux Lençóis Maranhenses, le choix s'avère difficile. Si vous aimez voir les gens circuler et boire votre bière les pieds dans l'eau avec le confort d'un bar de plage, restez plutôt sur les plages urbaines, situées dans les capitales ou assez proches. La Praia do Futuro à Fortaleza est une bonne option. Par contre, si vous aimez plutôt le calme et la nature sauvage, n'hésitez pas à prendre la route et à vous éloigner des centres urbains. Itacaré (Bahia), Jericoacoara (Ceará) ou encore Japaratinga (Alagoas) ne vous décevront pas. Bon à savoir également, certaines stations balnéaires offrent un bon compromis entre l'animation nocturne et une nature surprenante, c'est le cas de Pipa (Rio Grande do Norte) ou encore de Morro de São Paulo (Bahia). Bien sur, l'agitation varie beaucoup partout selon la saison.
Cette qualité-là n'est pas très répandue au Brésil. Aussi, si vous avez un rendez-vous, prévoyez une marge. Personne n'arrive à l'heure prévue. Si vous êtes invité, surtout ne vous pressez pas, sinon, vous serez à coup sûr le premier arrivé. L'avantage, c'est que les commerces, les banques et les restos fonctionnent sans interruption, justement pour ne pas obliger les Brésiliens à respecter les horaires.
Littéralement " tout (va) bien ", le " ça va ? " " ça va ! " local. On l'utilise aussi pour dire bonjour, pour saluer quelqu'un rencontré à l'improviste ou pour demander des nouvelles. Oi, tudo bem ? ou " Salut, ça va ? "
Ne vous lancez pas dans un résumé de votre dernière semaine, il faut juste répondre Tudo bem ! ou Tudo bom et passer à autre chose. L'expression s'accompagne invariablement du geste de la main qui consiste à tendre le pouce vers le haut en repliant les autres doigts. Ce geste signifie également " bonjour ", " merci " ou " OK ", selon le contexte.
L'un des plus grands marchés de l'Amérique Latine se trouve à Belém, au bord du fleuve. Le mouvement est constant durant toute la journée et même la nuit quand les bateaux arrivent, apportant poissons frais et autres produits venus des îles environnantes. Son ambiance marchande, les bouis-bouis et tous les produits typiques de l'Amazonie font du Ver-o-Peso une visite incontournable.
Rester discret. Pour éviter tout problème, ne pas exhiber montres, grands sacs à main et autres objets de valeur. Dans les grandes capitales, lors d'une visite dans le centre-ville, emportez avec vous le strict minimum et habillez-vous de manière simple.
Demander des renseignements : les Brésiliens sont très ouverts aux demandes de renseignement et à la conversation en général. Ils auront grand plaisir à vous aider.
Désigner un Noir en utilisant le terme preto. C'est très mal vu, on utilise pour cela le terme negro (qui désigne le genre, quand preto est une couleur).
Se promener seul dans une favela ou encore dans les rues désertes même durant la journée. Pour éviter les mauvaises surprises mieux vaut demander des renseignements directement à l'hôtel.
Topless : Pour les filles, il faut savoir que la pratique d'enlever le haut du bikini n'est pas du tout dans les habitudes brésiliennes.
Retrait d'argent : préférez les distributeurs à l'intérieur des banques ou d'autres bâtiments, restez attentif à votre entourage et n'effectuez pas de retraits le soir ou dans les lieux isolés. Dans le doute, demandez à l'hôtel le distributeur le plus sûr.
Objets de valeur : gardez vos objets de valeur et vos documents dans le coffre de l'hôtel. Lors de vos balades emportez uniquement des photocopies et une quantité limitée d'argent et ne mettez pas tous vos billets dans une même poche.
En dehors de cela, la liberté est la norme. Et, compensation d'un certain manque de cartésianisme, la tolérance est plus grande. Tel illuminé peut faire des mouvements de gymnastique cosmique sur les plages de Salvador, personne ne va l'ennuyer ni s'en moquer.
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