Guide Eritrea : Mode de vie

Pour de nombreux Erythréens, le mode de vie est rural et traditionnel, la grande majorité de la population (81 %) vivant de l'élevage, de façon sédentaire ou nomade (35 %), ou de l'agriculture (cultures de céréales notamment).

Les habitants des trois principales grandes villes du pays, Asmara, Massawa et Keren, se consacrent au commerce ou bien travaillent dans les bureaux (administration, banques, etc., où se concentre la partie de la population ayant fait des études). Et, ici comme à la campagne, la journée est rythmée par la cérémonie du café.

Vie sociale

Education. L'école est obligatoire en Erythrée et le gouvernement soutient la scolarisation de tous les enfants, encourageant notamment les parents à scolariser leurs filles. En 2009, un hommage a d'ailleurs été rendu à plusieurs enseignantes lors d'une cérémonie à Asmara organisée par le ministère de l'Education avec le soutien de l'Unicef. Douze enseignantes, issues de chaque région du pays, ont ainsi reçu un dictionnaire et un chèque en remerciement de leur travail, et ont été saluées pour leur expérience, leur motivation et le soutien apporté aux élèves plus en difficulté.

La scolarisation des populations rurales. L'accès à l'école est cependant difficile pour les enfants habitants dans les zones rurales isolées : les écoles y sont peu nombreuses et les distances à parcourir pour s'y rendre à pied sont longues. Pour les familles pauvres, envoyer ses enfants à l'école est un luxe ; on attend plutôt qu'ils apportent leur aide aux travaux utiles et que les filles se marient jeunes. De plus, dans le cas des familles nomades, les déplacements à la recherche de nouveaux pâturages et de nouveaux points d'eau pour la survie de leur bétail ne permettent que des temps courts de scolarisation, insuffisants pour qu'ils puissent acquérir une formation élémentaire.

D'autre part, trouver des enseignants disposés à partir vivre et travailler dans ces régions isolées, dans des conditions plus que modestes, est une véritable gageure. Pour toutes ces raisons, le gouvernement érythréen, conscient du défi que représente la scolarisation de ces enfants, souhaite développer une politique éducative en leur faveur. En vue d'un tel objectif, il a notamment collaboré en 2009 avec l'Unicef à la définition d'un plan d'action prévoyant le développement et l'expansion d'écoles pilotes, ainsi que des programmes de formation d'enseignants.

Mœurs et faits de société

Le mariage. La constante pour les orthodoxes est la monogamie et l'indissolubilité du mariage religieux ; les prêtres, quant à eux, peuvent se marier mais une fois seulement. En revanche, la polygamie est couramment pratiquée par les musulmans et les tribus animistes. Pour les animistes, l'idée de virginité n'a rien d'une valeur et la sexualité est libre dès l'adolescence, le mariage seul entraînant des obligations de fidélité (surtout pour la femme). L'importance du bétail dans les unions est une constante chez les peuples nomades ou semi-nomades ; seul un homme ayant constitué un troupeau conséquent peut prétendre au mariage et c'est l'abondance de son cheptel qui lui permettra de prendre plusieurs épouses.

La famille. Les couples ont en moyenne six enfants et la plupart des mariages sont arrangés, à l'exception des mariages entre jeunes dans la capitale. Ces derniers peuvent choisir leur partenaire, mais doivent tout de même obtenir l'accord du patriarche de la famille. Car l'organisation de la société est de type patriarcal et les personnes qui ont l'autorité dans la famille sont les plus âgées, les grands-pères. Cependant, les femmes ont conquis une certaine égalité des droits depuis leur participation à la guerre.

Dans les régions rurales vivent sous le même toit les membres de la famille élargie : non seulement parents et grands-parents, mais également oncles et tantes, cousins et cousines.

Les « aînés »

Les " aînés " sont les personnes les plus respectées de la société érythréenne. Cela s'explique d'abord par le fait que les personnes âgées sont censées détenir la sagesse de toute une vie. Mais, par extension, le terme d' " aîné " est accordé en dehors de tout critère d'âge aux personnes ayant un statut supposé leur conférer une sagesse particulière : ce peut être la position sociale, un rôle religieux ou également le statut de grand-parent... En effet, être grand-parent suppose que l'on détienne tout un savoir sur les dates d'anniversaires, de mariage, etc.

Religion
Homme musulman à l'entrée de la Grande Mosquée.
Homme musulman à l'entrée de la Grande Mosquée.

Les deux religions les plus pratiquées en Erythrée sont la religion catholique orthodoxe, pour moitié de la population, et la religion musulmane sunnite, pour l'autre moitié. A la marge, des pratiques animistes existent également dans certaines ethnies, notamment chez les Kunama. Géographiquement et schématiquement, les chrétiens orthodoxes se retrouvent en majorité dans les hauts plateaux tandis que les musulmans habitent majoritairement les basses terres de l'ouest et la région côtière. Quelle qu'elle soit, la religion est d'une grande importance dans le mode de vie des Erythréens et accompagne tous les grands événements de leur vie (mariages et naissances, notamment).

La religion chrétienne orthodoxe. Le christianisme a été introduit dès l'Antiquité par des marchands romains chrétiens, très présents en mer Rouge, et s'est développé durant la période de l'empire d'Axoum. Son extension va alors de pair avec les conquêtes territoriales du royaume et, surtout, avec l'arrivée de missionnaires du Proche-Orient, parmi lesquels les " neuf saints syriens " si chers à la tradition éthiopienne (Za-Mikael, Pantaleouom, Isaac, Afsé, Gouba, Alef, Mata, Liqanos et Sehma). La doctrine de l'Eglise orthodoxe copte est le monophysisme, qui entraîna la scission des Eglises coptes égyptienne, arménienne, syrienne et éthiopienne au concile de Chalcédoine en 451, en raison de leur adhésion à la nature unique du Christ contre les tenants de deux natures distinctes (humaine et divine).

Toute la liturgie orthodoxe est chantée et la musique religieuse demeure une matière fondamentale de l'enseignement religieux. Des chantres-professeurs font partie du clergé et reçoivent une éducation très poussée, passant parfois plus de dix ans dans les écoles spécialisées en musique, hymnologie et exégèse. Selon la tradition, tout le corpus de musique sacrée fut composé par saint Yared au VIe siècle. Le chant est exécuté debout et accompagné de mouvements de corps lents. Le bâton de prière est utilisé à la fois pour battre la mesure et atténuer la fatigue de ces longues heures de station debout faisant le plus souvent suite à une période de jeûne. Deux instruments seulement rythment la liturgie des jours de fête : le tambour, pouvant peser jusqu'à 15 kg, et le sistre.

Au-delà des neuf fêtes majeures et neuf mineures, toutes liées à des événements de la vie du Christ, les apôtres, les martyrs et les saints (spécialement saint Georges, saint Jean-Baptiste et saint Michel) sont célébrés au cours de commémorations mensuelles. Pour la Vierge Marie, qui fait l'objet d'une vénération spéciale, on ne compte pas moins de 33 jours qui lui sont spécialement dévolus. Toutes les grandes fêtes sont précédées de jeûnes spécifiques de 3 à 55 jours. Ainsi, un fidèle observe-t-il en moyenne 180 jours de jeûne et le clergé quelque 250 jours par an. De plus, durant les jours saints, le croyant est censé cesser ses activités manuelles. Cultiver, forger ou tisser sont par exemple des activités déconseillées...

L'islam sunnite. L'arrivée des musulmans en Erythrée remonte à la naissance de l'islam au VIIe siècle après Jésus-Christ, à l'époque où les premiers disciples de Mahomet, persécutés dans la péninsule arabique, viennent se réfugier sous l'autorité bienveillante du royaume d'Axoum.

Les sunnites sont des musulmans " orthodoxes " revendiquant une origine qui les rattache directement à leur prophète Mahomet. La " sunna " en effet - d'où est tiré le nom de leur courant religieux - désigne la ligne de conduite de Mahomet et, par extension, la tradition prophétique. Le sunnisme est l'expression majoritaire de l'islam à travers le monde : aujourd'hui, de l'Afrique noire à l'Indonésie, neuf musulmans sur dix sont sunnites.

Au quotidien, ce sont évidemment les appels à la prière qui marquent l'empreinte de l'islam, mais aussi la forte fréquentation des salles de prière : les mosquées se remplissent le vendredi, de la même manière que les églises le dimanche.

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