Guide Bonn : Mode de vie

Vie sociale
Caractère et identité

La Rhénanie est connue pour son cosmopolitisme, sa tolérance et sa cordialité. Faire la fête et s'amuser est une partie importante de la vie. Le carnaval représente le mieux la célèbre gaieté et la joie de vivre rhénanes. Les habitants se sentent attachés à leur ville, sachant que les villes de Cologne, Bonn et Düsseldorf se distinguent nettement l'une de l'autre, du fait de leur histoire, de leur population, de leurs traditions et de leur propre bière.

Éducation

L'éducation en Allemagne est du ressort des Etats fédérés. Il existe certaines différences entre les Länder, pourtant il y a des points communs. Comme dans toute l'Allemagne, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie l'école est obligatoire de 6 à 18 ans. Entre 3 et 6 ans, les enfants ont la possibilité d'aller à l'école maternelle (Kindergarten), avant d'entrer à l'école primaire (Grundschule) où ils restent pendant quatre ans. Après l'école primaire, il existe différents types d'écoles secondaires à choisir, selon les goûts et aptitudes de l'élève.

Les élèves qui vont à la Hauptschule (établissement secondaire du premier degré orientant sur la vie active) ou à la Realschule (collège) peuvent ensuite effectuer un apprentissage et entrer dans une Berufschule (lycée professionnel) pour trois ans. Pour ceux ayant obtenu un brevet des collèges, il y a aussi la possibilité de poursuivre le parcours scolaire au lycée. Le Gymnasium (collège et lycée d'enseignement général, à partir de la cinquième année scolaire) accueille les meilleurs élèves et les prépare à l'Abitur (baccalauréat), qui permet d'étudier à l'université. Les Allemands passent généralement leur baccalauréat à l'âge de 18 ou 19 ans et achèvent ainsi leurs études supérieures. La première langue étrangère étudiée est l'anglais, enseignée depuis l'école primaire.

Natalité

Avec 1,5 enfant par femme, le taux de natalité en Allemagne est inférieur à la moyenne de l'UE (1,58 enfant). Pourtant, il y une nette hausse de naissances. En 2016, 792 000 enfants sont nés en Allemagne, soit 7,4 % de plus qu'en 2015.

En 2015, le taux de natalité en Rhénanie-du-Nord-Westphalie est de 1,52 %, donc légèrement plus élevé que la moyenne allemande. En 2016, 3,7 millions de personnes, c'est-à-dire un cinquième de la population de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie, avaient 65 ans ou plus.

Niveau de vie

L'Allemagne est un des pays les plus riches au monde, ce qui n'empêche pas le fossé entre riches et pauvres de se creuser toujours plus. Le revenu moyen net des ménages est d'environ 30 000 € à l'Ouest et 23 000 € à l'Est : il existe donc bien, encore, une différence notable entre l'ex-RFA et l'ex-RDA.

Depuis 1973, la pauvreté ne cesse d'augmenter en Allemagne. Les populations les plus exposées à la pauvreté sont les chômeurs, les personnes à faible qualification, les familles monoparentales, les familles nombreuses et les immigrés qui sont menacés d'exclusion sociale. En ex-RDA, les disparités villes-campagnes ont atteint le même niveau qu'en ex-RFA.

Quant aux nombres des bénéficiaires de l'aide sociale, il a quadruplé depuis 1973 dans les anciens Länder et doublé en ex-RDA depuis 1991 : 2,88 millions d'individus répartis sur 1,5 million de ménages, reçoivent une aide (3,5 % de la population). Plus de 1 million de jeunes de moins de 18 ans vivent de l'aide sociale.

En revanche près de deux millions de ménages ont gagné le double du revenu moyen. Et le nombre des millionnaires représente 0,043 % de l'ensemble des contribuables...

Habitat

La très grande majorité des Allemands (88 %) vit en zone urbaine : 29,1 % des ménages vivent dans une maison individuelle, le reste en appartement. Enfin, un ménage d'actifs sur deux est propriétaire de son logement.

Depuis quelques années, on enregistre une nette augmentation de la taille des logements. Un ménage vit sur un espace de 83,6 m² en moyenne, c'est-à-dire sur plus de 2,2 m de plus que 10 ans auparavant. Chaque habitant dispose en moyenne de presque 38 m², mais il y a de nettes différences entre les nouveaux et les anciens Länder.

Familles

En Allemagne, les célibataires représentent 37 % de la population, les personnes mariées 45 %, et les veufs ou divorcés 18 %. L'âge du premier enfant pour les mères est de 29,7 ans, en recul constant depuis plusieurs années. Les couples sans enfants et les familles monoparentales représentent un tiers des ménages. 14,17 % ont un enfant, 11,14 % deux et seulement 4,22 % en ont trois ou plus.

Place des femmes

Contrairement à ce qu'on pourrait croire, l'Allemagne est loin d'être un pays paritaire... Certes le machisme n'est pas flagrant dans la rue, et les Allemandes peuvent compter sur les acquis du virulent féminisme des années 1960 et 1970 dans les rapports homme-femme. Mais la structure de la société est foncièrement patriarcale, et le modèle ouest-allemand traditionnel, soutenu encore aujourd'hui par la CDU, est fondé sur l'image d'un foyer impliquant un homme à salaire important et d'une femme s'occupant des enfants et de la maison. Le manque de politique de soutien des naissances en Allemagne force bien souvent les femmes à choisir entre la maternité et leur carrière. Les inégalités sur le marché du travail, et notamment en terme de salaires, sont importantes, au détriment des femmes.

Dans la sphère politique, le pays a pourtant fait beaucoup d'efforts ; 30,9 % du personnel politique est féminin, ce qui est une bonne moyenne pour l'Europe (mais loin d'être la meilleure). Un système de quotas en ce sens a été introduit par la plupart des partis ; l'ascension d'Angela Merkel est la preuve que la réussite d'une femme en politique est bien possible en Allemagne. Reste que globalement et en dehors du politique, le pays est encore loin de s'être constitué les outils de l'égalitarisme, ce malgré la combativité de beaucoup d'Allemandes.

La situation des Allemandes de l'Est est assez particulière : elles sortent d'un système en principe égalitariste et doivent affronter le modèle patriarcal ouest-allemand, certes en évolution. Elles ont en outre été plus que les hommes frappées par le chômage qui sévit en ex-RDA.

A noter que la prostitution est reconnue par l'Etat allemand depuis le 1er janvier 2002. Les prostituées ont depuis le droit à la couverture sociale et peuvent prétendre aux prestations chômage, maladie et retraite. De plus, elles ont le droit de signer un contrat de travail leur permettant le libre choix de la clientèle et des services fournis.

Santé et retraites

Voilà deux domaines situés au coeur des préoccupations politiques depuis l'époque Schröder.

Jusqu'à nos jours, la tradition sociale en Allemagne était forte : un système de protection sociale assurait la prise en charge des malades et le remboursement des médicaments. Or, devant l'explosion des dépenses publiques, creusant un déficit déjà supérieur aux taux autorisés au sein de l'UE, une profonde réforme a été adoptée par le gouvernement Schröder. En 1996, la réforme Seehofer introduit la concurrence entre les caisses maladies et développe un mécanisme de compensation. Des forfaits par pathologie participent également au financement des hôpitaux. En 2002 le déficit des caisses maladies était toujours élevé à 3,4 milliards d'euros. En 2004 des tickets modérateurs comme un forfait de 10 € maximum par trimestre font leur apparition. Mais il n'est pas dû lorsque le patient consulte préalablement son médecin traitant. Ce forfait vise à réduire le nomadisme des patients. Les tickets modérateurs sur les médicaments et sur le forfait d'hospitalisation reste à la charge des patients. Enfin le taux de cotisation des retraités est aligné sur celui des actifs. En 2005 la réforme exclut de l'assurance minimum les prothèses dentaires, les lunettes et les indemnisations d'hospitalisation pour maladie comme pour maternité. Les caisses maladies se voient obligées d'équilibrer leur compte en contractant des emprunts si nécessaires. Enfin le financement de l'assurance maladie s'appuiera désormais sur une cotisation conforme au salaire, à parité entre le salarié et l'employeur. La concurrence n'est donc pas introduite au niveau de l'assurance maladie. Les mécanismes collectifs de financement sont renforcés et les services couverts obligatoires définis au niveau national.

Comme pour le domaine de la santé, celui des retraites est confronté à un vieillissement de la population qui remet en cause la pérennité du traditionnel " contrat entre générations " (Generationenvertrag). Jusqu'alors, la population active assurait la retraite des personnes âgées. Ce système, qui a fait ses preuves en période de prospérité économique, est aujourd'hui au bord de l'effondrement. L'Allemagne souffre en effet d'une telle crise de la natalité que, pour sauver le système actuel des retraites, il faudrait doubler le taux de cotisation. Le plan de réforme des retraites, avec notamment le relèvement de l'âge de la retraite de 65 à 67 ans, est comme en France au coeur d'un vif débat. La réforme doit être définitivement entérinée au cours de la prochaine décennie.

Est et Ouest

Malgré les énormes transformations, il est encore trop tôt pour parler aujourd'hui d'une Allemagne véritablement unie.

Il n'est pas " politiquement incorrect " de parler " d'Est " et " d'Ouest ", même si la séparation physique entre les deux régions n'existe plus. Les différences entre l'Est et l'Ouest persistent, si bien que certains affirment que " le mur existe encore dans les têtes ".

Certes, peu d'Allemands de l'Est souhaitent sérieusement un retour en arrière, malgré quelquefois un sentiment " d'Ostalgie " - jeu de mots, exprimant une certaine nostalgie vis-à-vis de la RDA.

Vous rencontrerez rarement une personne qui remette en cause les libertés acquises avec la réunification. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les Allemands de l'Est étaient bien plus disposés à la réunification du pays que les Allemands de l'Ouest.

Mais, l'isolement aidant, on s'imagine toujours que tout est tellement mieux ailleurs et que le paradis est " de l'autre côté ". Pour bon nombre d'Est-Allemands, le choc culturel et économique a été grand. Guère préparés à la compétition qui règne dans le monde capitaliste, beaucoup trouvent le système actuel particulièrement dur et regrettent parfois la sécurité de l'emploi et le système social de la RDA. Le sentiment d'avoir été systématiquement " colonisés " par l'Ouest, sans pouvoir aussi donner des éléments positifs de l'Est au nouveau système, avec en outre un remplacement systématique des élites locales par du personnel de l'Ouest, est bel et bien présent.

En Allemagne de l'Est, les grands " perdants " sont finalement les femmes et les individus appartenant aujourd'hui à la tranche d'âge des 35-50 ans. Les premières sont aujourd'hui massivement touchées par le chômage, alors qu'autrefois 96 % d'entre elles avaient un travail.

Quant aux seconds, ils se sont fréquemment retrouvés après la réunification avec des expériences professionnelles et des diplômes généralement non reconnus et dévalorisés sur le nouveau marché du travail.

Ils ont bien souvent dû mettre à jour leurs connaissances en suivant diverses formations aux résultats plus ou moins fructueux. D'ailleurs, une migration du travail, mal endiguée par les élites politiques, a été un fléau poussant d'immenses régions au dépeuplement. 4 des 16 millions d'Allemands de l'Est travaillaient à l'Ouest à la fin des années 1990.

Les grands " gagnants " au changement sont les retraités - qui perçoivent aujourd'hui de généreuses pensions de retraite - et les jeunes générations qui, de manière générale, ont bien su s'adapter au nouveau système. Chez eux, la distinction Est/Ouest est d'ailleurs de moins en moins présente...

Mœurs et faits de société
Le concept de Nation

Couleurs du drapeau national : noir, rouge et or en bandes horizontales.

Hymne national : la troisième strophe du " Chant des Allemands ", texte d'August Heinrich Hoffmann von Fallersleben (1798-1874), musique de Joseph Haydn (1732-1809).

Fête nationale : 3 octobre, jour de l'unité allemande.

La nation allemande n'est une et unie que depuis peu : la question du sentiment d'identité nationale s'est reposée avec acuité après la réunification allemande dans les années 1990. Le peuple allemand était vu, pour la première fois depuis des décennies, comme une entité unique, à la fois politiquement, économiquement et socialement. Pourtant, aujourd'hui encore, les Allemands cultivent avant tout une identité régionale : ils se sentent bavarois, hessois, berlinois, etc., avant d'être allemands. De plus, une distinction est encore souvent établie entre Ossis et Wessis (allemands de l'Est et de l'Ouest). Car les inégalités persistent, et les parcours personnels si différents, les vies au sein de deux systèmes politiques opposés, ne peuvent s'oublier si vite.

Les Allemands sont-ils fiers de leur identité nationale ? Depuis 50 ans, cette question récurrente dans les débats nationaux soulève des réactions très émotionnelles, à la fois de la part des politiques et des citoyens. L'Allemand moyen est déchiré entre la honte des actes perpétrés sous le régime nazi et la fierté de la culture allemande, de ses découvertes et ses réussites.

Selon une enquête réalisée récemment, seuls 30 % des Allemands se déclarent " fiers de l'être ", 35 % s'en réjouissent sans en être particulièrement fiers. Mais ils font une distinction nette entre ce dont ils peuvent être fiers ou non : " de notre système politique et de notre Constitution " affirment 70 % des Allemands, " de nos réussites économiques " déclarent quelque 80 % d'entre eux, " de l'art et de la littérature en Allemagne " pensent 75 % des personnes interrogées.

La honte des Allemands d'avoir le nazisme et l'holocauste comme héritage collectif (et souvent familial) explique l'extrême réticence à exposer leur fierté pour leur pays et à exprimer un sentiment national. Mais de nouvelles générations naissant, la réussite économique aidant, les drapeaux allemands ressortent de plus en plus d'année en année, sans complexe et avec de moins en moins de crainte d'être amalgamé avec le nationalisme nazi. La coupe du monde de football de 2006, jouée en Allemagne, a été une étape importante pour cette nouvelle " décomplexion ".

Valeurs

Les Allemands sont très pointilleux au sujet du racisme. Leur vigilance est à l'image du sentiment de culpabilité qui les habite après soixante ans de démocratie exemplaire côté RFA et de devoir de mémoire dans les deux Allemagnes. Malgré certains débordements d'une marge " nostalgique " du IIIe Reich (notamment envers la communauté turque), Adolf Hitler représente, pour la quasi-totalité des Allemands, l'incarnation du mal absolu.

L'un des traits socioculturels les plus représentatifs des Allemands est leur sens civique et leur respect des règles. Ainsi, l'obligation du tri sélectif des déchets ménagers a été très vite et tout naturellement acceptée.

Les Allemands sont convaincus de l'importance de l'écologie. Les organisations comme Greenpeace sont très populaires : les " commandos verts " sont souvent actifs, notamment lorsqu'il s'agit d'empêcher le transport des déchets nucléaires pour leur traitement dans les usines françaises (ils s'allongent alors sur les rails de chemins de fer), ou quand il faut protéger la forêt. Cet intérêt se traduit aussi par la prise en considération de l'écologie dans les institutions politiques. Ainsi, l'Allemagne entend développer l'énergie géothermique pour assurer les besoins d'une société moderne : de l'eau est envoyée dans le sous-sol à bonne profondeur pour avoir une température adéquate et la vapeur remonte à la surface faisant ainsi tourner des turbines génératrices d'électricité. Cela n'empêche pas que peu d'Allemands soient prêts à renoncer à leur automobile, élément sacro-saint de la vie nationale...

Un cliché avéré : le sens pratique est une valeur importante, et le fait de savoir construire son environnement quotidien est quelque chose d'apprécié et de recherché. Ainsi, les Allemands (hommes et femmes) sont souvent bricoleurs, ils aiment construire leur propre maison ou arranger leur appartement ou leur jardin à leur goût, décorer, pratiquer la mécanique, la menuiserie... Les métiers d'artisanat sont souvent bien considérés, et le maître à bord sera souvent le Hausmeister, l'homme à tout faire qui répare les soucis matériels du quotidien... Tout ceci a sans doute une origine, car les Allemands ont été historiquement recrutés dans les différents Etats où ils ont vécus comme artisans, agriculteurs, constructeurs, colons... Et la complexité des métiers allemands dès le Moyen Âge s'est véhiculée jusqu'à nos jours.

Courtoisie

Les codes de politesse en Allemagne sont sensiblement moins formels qu'en France. Ainsi, nul besoin de faire des tonnes de sourires et de courbettes, ni de rechercher des dizaines de formules de politesse. Simplement, les Allemands se saluent (sans se faire la bise, connotée " amoureux ", les amis se serrent dans les bras) et peuvent assez variablement se dire Guten Tag ou Hallo, voire se tutoyer même dans les rapports d'inconnu à inconnu, notamment entre personnes d'une même génération. En revanche, la notion d'intimité est plus développée que dans des pays plus méridionaux, aussi les Allemands sont sensibles à ne pas être dérangés dans leur sphère, ni par le bruit, ni par une présence physique trop proche, ni par des questions trop indiscrètes. De même, les contacts directement visuels dans la rue sont moins appuyés que dans les cultures latines.

Rapport au corps et vie matrimoniale

S'ils sont peut-être un peu plus discrets et moins démonstratifs que d'autres sur leur vie sexuelle, les Allemands sont très décomplexés de ce côté-là. La sexualité n'est plus ni un tabou, ni dépendante, si ce n'est dans certains milieux très religieux, d'institutions sociales comme le mariage ou l'approbation de la famille. Les jeunes Allemands sont libérés, ils sont souvent célibataires jusqu'à 30 ans environ. Puis, nombre d'entre eux se marient, en partie pour alléger leurs impôts, très élevés pour les célibataires. Les mariages se font à la mairie et à l'église, avec la famille et les amis.

La vente de la pilule est bien sûr autorisée, et des distributeurs de préservatifs sont installés dans les rues, les bars ou dans les lieux de passage. Les Français ont en Allemagne la réputation d'être de sacrés dragueurs... Les Françaises ont également la cote, et l'accent de la langue de Molière fait craquer bien des coeurs...

Bien des visiteurs sont étonnés par la décontraction affichée par beaucoup d'Allemands vis-à-vis du corps, héritée des mouvements de libération du corps et de culture physique des deux derniers siècles. Les Allemands ont souvent un rapport naturaliste décomplexé (et souvent moins sexuel qu'on pourrait le penser) à la nudité. Les plages FKK (nudistes) abondent sur la côte, et, au bord d'un lac, personne ne s'émoustillera à en voir certains se déshabiller entièrement pour nager. Dans les villes thermales, de nombreux bains publics imposent la nudité... Pour beaucoup de Français, il faudra faire un effort d'adaptation culturelle !

Francophilie

La guerre avait laissé des cicatrices profondes. L'inimitié et le ressentiment étaient vifs entre les deux pays. On se traitait de " sale boche " et de " franzmann " (aussi péjoratif que " schleu "). Pour des générations encore, l'Allemand s'incarnait dans un officier SS cynique, brutal et froid popularisé par le cinéma. Il faut attendre les années 1960 avec de Gaulle et Adenauer pour que naisse une politique de coopération culturelle et d'échanges. Au milieu des années 1980, l'apprentissage de l'allemand a le vent en poupe, le français tient tête à l'anglais dans les classes allemandes. Des sociétés franco-allemandes se créent un peu partout. Aujourd'hui l'Allemand s'agace de certains traits de caractère bien français mais on envie notre légèreté et notre faculté à jouir de la vie sans se rendre malade pour trois gnons sur la carrosserie de la voiture ! Certaines universités sont courues (Montpellier par exemple) et les coins où le français ne pullule pas, beaucoup de commerçants se pâmeront devant votre charmant accent ! Là-bas, on appelle parfois la France, la " Grande Nation ". Ironique pensez-vous ? Pas toujours...

Et kölsche Jrundjesetz - La Constitution de Cologne

Une Constitution pas comme les autres. Loin de la législation, il s'agit plutôt d'un code de conduite édicté tous les ans en patois local lors du carnaval et il reflète bien la mentalité et le mode de vie des habitants de la ville, un étrange mélange entre fatalisme et optimisme.

1. Et es wie et es.

C'est comme ça (Faites face aux faits).

2. Et kütt wie et kütt !

Ça va comme ça va ! (N'ayez pas peur de l'avenir).

3. Et hätt noch immer jot jejange !

Ça finissait toujours bien ! (Ne vous en faites pas, ça va aller).

4. Wat fott es es fott !

Ce qui est parti est parti ! (Ne croyez pas ce qui est parti pour de bon).

5. Et bliev nix wie et wor !

Rien ne reste tel quel ! (Soyez ouvert à de nouvelles choses).

6. Kenne mer nit, bruche mer nit, fott domet !

Nous ne l'avons pas, nous n'en avons pas besoin, c'est parti ! (Gardez votre esprit quand les choses changent rapidement).

7. Wat wellste maache !

Que vas-tu faire ! (Acceptez votre destin).

8. Mach et jot ävver nit ze off !

Faites-le bien, mais pas trop souvent ! (Gardez toutes les choses en équilibre).

9. Wat sull dä Quatsch ?

De quoi s'agit-il ? (Poser des questions stupides ?).

10. Drinkste ene met ?

Viens boire un verre ! (Soyez toujours hospitalier).

11. Do laachste dech kapott !

Tu ris jusqu'à ce que tu pleures ! (Gardez toujours votre sens de l'humour).

Religion

Dans la société allemande, le rôle joué par la religion est beaucoup plus important qu'en France. Les moyens financiers des Eglises allemandes sont également supérieurs. La séparation de l'Eglise et de l'Etat n'existe pas. Depuis la Réforme, Eglise catholique et Eglise évangélique (luthérienne) se partagent l'influence sur la société, à part à peu près égale, très variablement selon les régions. Après une histoire difficile, les Eglises s'entendent et ont un statut égal de droit.

Chaque citoyen doit déclarer à l'administration allemande son appartenance religieuse et, s'il en a une, payer un impôt spécial prélevé par l'Etat, qui le reverse ensuite à l'Eglise concernée.

Les Eglises disposent d'une presse indépendante (le plus vieil organe de presse allemand est le service de presse évangélique), et entretiennent des jardins d'enfants, des écoles, des orphelinats, et des hôpitaux. Grâce à quoi elles exercent une forte influence sur la vie citoyenne des Allemands.

La population allemande rassemble environ 24 millions de catholiques et 22 millions de protestants. Pour schématiser, le nord du pays est protestant et le sud catholique (la Bavière en premier lieu), avec un certain nombre de régions mixtes ; mais les deux Eglises sont présentes partout. En ex-RDA, on retrouve principalement le protestantisme traditionnel, avec la Saxe et la Thuringe en partie catholiques ; mais l'héritage communiste a fortement déraciné la religion, et la population est en grande majorité athée.

En outre, on compte en Allemagne environ 4,5 millions de musulmans, principalement des Turcs, et environ 99 000 juifs ainsi qu'une assez forte communauté orthodoxe, composée d'immigrés de Russie et d'autres pays d'Europe de l'Est.

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