Guide Bonn : Arts et culture
Aachener Printen. Ce délice typiquement aixois coupé en carrés est tellement populaire qu'il y a même une glace avec cet arôme. On trouve le célèbre pain d'épices aixois dans beaucoup de pâtisseries et bien sûr chez Lampertz dans la vieille ville. Le nom Henry Lambertz est indissociablement lié avec la fabrication des Printen d'Aix-la-Chapelle. C'est l'un des leader allemands sur le marché des pâtisseries et des gâteaux, et le leader mondial des biscuits de Noël.
Bière. La Kölsch (Früh, Gaffel, Päffgen, Sion, etc.), la bière traditionnelle de Cologne, l'Altbier (Füchschen, Kürzer, Schlüssel, Uerige, etc.), la bière typique de Düsseldorf, ou bien, peut-être le Bönnsch qui se réjouit d'une grande popularité à Bonn ? Pourquoi pas plusieurs ? Et à la maison, vous inviterez vos amis à faire une dégustation de bières rhénanes.
Eau de Cologne. La maison Farina à Cologne est la plus ancienne maison de parfum du monde et le berceau de l'Eau de Cologne. Dans la boutique au rez-de-chaussée du musée du parfum, il y a toute une sélection de parfums différents, y compris l'Eau de Cologne originale de 1709. Un petit flacon se laisse facilement ranger dans la valise, et surtout c'est un beau souvenir d'outre-Rhin.
Killepitsch. Cette liqueur à base de plantes, avec 42 % vol. d'alcool, composée de 98 herbes, baies et fruits, inventée à Düsseldorf il y plus de 50 ans, est l'un des cadeaux-souvenirs les plus populaires de la ville. Elle est vendue, entre autres, à Et Kabüffke en plein centre de la vieille ville de Düsseldorf.
Au niveau architectural, la région a plus d'une corde à son arc. Il y a des maçonneries romaines, des chefs-d'oeuvre de l'époque gothique ou baroque ainsi que des créations contemporaines.
Cologne est non seulement un véritable trésor en matière d'architecture gothique, avec sa merveilleuse cathédrale, mais également une ville où se concentrent beaucoup de vestiges romains. Devant la cathédrale de Cologne se trouve une des portes latérales de la grande porte septentrionale de l'ancienne ville romaine. On trouve aussi une tour de guet presque entièrement préservée et richement décorée d'ornements, ainsi que les fondements du Praetorium, le palais du gouverneur romain. En outre, Cologne dispose de douze églises romanes. Düsseldorf est célèbre pour son plus ancien édifice religieux, la basilique Saint-Lambert, avec sa tour penchée.
Sur une distance d'à peine 100 kilomètres se trouvent trois des cinq sites du patrimoine mondial de l'UNESCO de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie : la cathédrale de Cologne, un chef-d'oeuvre de l'architecture gothique, puis la cathédrale d'Aix-la-Chapelle, un ensemble harmonieux qui abrite le tombeau de Charlemagne, et finalement les somptueux châteaux d'Augustusburg et de Falkenlust au style rococo, qui se trouvent à Brühl, ville voisine de Cologne. A ne pas manquer à Bonn et à Düsseldorf : le château de Benrath au sud de Düsseldorf ainsi que la façade splendide de l'hôtel de ville de Bonn. Ce sont de véritables bijoux rococo et baroques.
Pour les passionnés d'architecture contemporaine, les anciennes zones portuaires de Cologne (Rheinauhafen / Port de Rheinau) et de Düsseldorf (MedienHafen / Port aux médias) sont des incontournables. Un mélange réussi entre tradition et modernité.
Et il y a beaucoup d'autres édifices à découvrir. En Rhénanie, les amateurs d'architecture ne vont pas s'ennuyer !
Fort de l'héritage des années 1920, sous l'égide de l'Universum Film Aktiengesellschaft (UFA), et des années 1970 dotées du Nouveau cinéma allemand, le cinéma allemand est d'une grande qualité générale et connaît dans les années 2000 un renouveau riche en productions à la fois populaires et de qualité.
Dans les années 1920, des cinéastes allemands ont créé l'expressionnisme cinématographique, si emblématique avec ses images muettes pleines de contrastes, d'ombres, de décors extravagants ; ainsi Nosferatu le vampire (1922) de Friedrich Wilhelm Murnau, Le Docteur Mabuse (1922) et Metropolis (1925) de Fritz Lang, ou encore Le Cabinet du Docteur Caligari de Robert Wiene, qui illustrent de manière éclatante la richesse du cinéma allemand des années 1920.
La veine expressionniste se tarissant, elle sera remplacée par un courant réaliste, caractérisé notamment par les films de Georg Wilhelm Pabst (Loulou, 1929) et de Joseph von Sternberg (L'Ange bleu, 1930). L'avènement d'Hitler en 1933 provoque l'exil de l'élite culturelle. Le cinéma n'est pas épargné, et seuls les films qui, d'une manière ou d'une autre, font l'apologie du régime ont droit de cité. Les deux exemples les plus significatifs en sont Le Juif Süss (1940) de Veit Harlan et Les Dieux du Stade (1938) de Leni Riefenstahl, ce dernier ayant été tourné au moment des Jeux olympiques de Berlin.
Après la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne est séparée. Bien que soumis à la censure et à la commande idéologique, le cinéma est-allemand donne des productions souvent d'une grande qualité, comme les films de Wolfgang Staudte (Les Assassins sont parmi nous, 1946), de Frank Beyer, qui parvint même à réaliser des critiques du régime comme La Trace des pierres (1966), ou de Konrad Wolf (Le Ciel partagé, 1964). Les années 1970 connaissent principalement des divertissements fades, mais les années 1980 connaissent une vague de films dissidents - la plupart du temps interdits de diffusion. A l'Ouest, la production d'après-guerre est globalement navrante, dominée par des divertissements commerciaux de piètre qualité. Il faudra attendre le milieu des années 1960 pour voir émerger une génération de nouveaux auteurs révoltés par un système de production favorisant la diffusion du cinéma hollywoodien au détriment du cinéma d'auteur national ; c'est le Nouveau cinéma allemand. Ses principaux représentants ont tous développé un cinéma très personnel, à l'instar de leurs modèles français de la Nouvelle Vague, et Volker Schlöndorff a réalisé des films d'une grande finesse psychologique, comme Les Désarrois de l'élève Törless (1966), adapté d'un roman de Robert Musil, L'Honneur perdu de Katharina Blum (1975) ou encore Le Tambour (1979). Werner Herzog donna la pleine mesure de son talent dans trois films majestueux, Aguirre, ou la colère de Dieu (1972), Nosferatu, fantôme de la nuit (1978) et Fitzcarraldo (1982), où l'on remarque le brillant Klaus Kinski, son acteur fétiche. Dans une veine plus sociale et militante, plus provocante également, Werner Rainer Fassbinder (1945-1982) livra quantité de chefs-d'oeuvre sombres, parmi lesquels Le Marchand des quatre-saisons (1971), Tous les autres s'appellent Ali (1973) et Le Mariage de Maria Braun (1978), sans oublier la dizaine d'épisodes télévisés, inspirés du célèbre roman d'Alfred Döblin, Berlin Alexanderplatz. Il a mis en avant des actrices brillantes, telles que Hannah Schygulla ou Barbara Sukowa.
Wim Wenders a atteint une grande perfection formelle avec L'Ami américain (1977) où figure le grand acteur Bruno Ganz, Paris, Texas (1984), Les Ailes du désir (1987), The Million Dollar Hotel (2000), et Land of Plenty (2004). Il reste une référence incontournable. Bien qu'installé désormais à Hollywood, il demeure la figure de proue d'un cinéma où recherche formelle, mémoire et figures de l'imaginaire ne cessent de se croiser.
Margarethe von Trotta a tenté de porter à l'écran la cause féministe allemande, notamment dans Les Années de plomb (1981) et Rosa Luxembourg (1986), et plus récemment Rosenstrasse (2003).
Ces auteurs, souvent peu connus du grand public en Allemagne, ont donné ses lettres de noblesse au cinéma allemand et lui ont assuré une reconnaissance internationale.
L'Allemagne réserve peu de moyens financiers pour son cinéma et de nombreux réalisateurs allemands sont contraints de s'expatrier. De plus, bon nombre de réalisations allemandes sont financées par la France et les Etats-Unis. Ce qui n'empêche pas l'émergence de talents, dont Percy Adlon avec Bagdad Café (1987) tourné aux Etats-Unis. Les réalisateurs qui manquent de moyens pour mettre en oeuvre leur projet se tournent alors vers la télévision, comme Edgar Reitz, avec Heimat (1981-1984).
Depuis la fin des années 1990, le cinéma allemand connaît un renouveau quantitatif qui, cette fois, remporte l'adhésion massive du public, à l'instar du film de Tom Tykwer tourné à Berlin, Cours, Lola, cours ! (1998). Wolfgang Becker a remporté tous les succès en 2003, avec son Good Bye Lenin, qui a reçu de nombreux prix, dont celui du meilleur film à Berlin. Début 2007, le film de Florian Henckel von Donnersmarck, La Vie des autres, rafle un nombre impressionnant de récompenses dont le César 2008 du meilleur film étranger et l'Oscar du meilleur film en langue étrangère.
Dans les années 2000, de nombreux auteurs ont émergé, qui bénéficient également d'un bon succès. Ainsi Fred Kelemen, Andreas Kleinert, Andreas Dresen ou Fatih Akin, qui prend pour toile de fond les Turcs d'Allemagne pour la réalisation de films puissants comme Head-on (Gegen die Wand) en 2004... Christian Petzold (Jerichow, 2009) écrit les pages d'un nouveau cinéma social allemand.
Les comédies de bonne facture, souvent sur le thème de la réunification allemande ou des contrastes Est-Ouest, foisonnent également depuis plus de dix ans.
Malgré un manque initial d'infrastructures, le cinéma allemand semble avoir retrouvé le foisonnement d'un cinéma national capable de traiter des thèmes de société importants et en mesure d'attirer un public de plus en plus nombreux.
En Rhénanie-du-Nord-Westphalie se trouve l'un des plus grands promoteurs de films en Europe. Il s'agit de la Film- und Medienstiftung NRW GmbH basée à Düsseldorf, une entreprise publique qui a pour mission la promotion culturelle et économique de l'industrie cinématographique et médiatique dans le Land. Les actionnaires sont le Land de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (NRW), le service public audiovisuel pour la Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Westdeutscher Rundfunk, WDR) ainsi que la deuxième chaîne publique allemande (Zweites Deutsches Fernsehen, ZDF) et RTL.
En outre, de nombreuses séries télévisées sont produites à Cologne, telles que Lindenstrasse, le premier soap allemand, diffusé les dimanches soir depuis 1985, Unter Uns, un soap diffusé en semaine, du lundi au vendredi, depuis 1994, et Tatort, la plus ancienne et plus célèbre série policière allemande. Il s'agit d'une série locale, c'est-à-dire que les épisodes sont tournés dans des villes différentes telles que Munich, Hambourg, Cologne (Tatort Köln), et d'autres. Enfin, né à Düsseldorf en 1945, Wim Wenders est l'un des cinéastes allemands les plus connus, avec une renommée bien au-delà des frontières du pays, et lauréat de la Palme d'Or de Cannes. Il est aussi l'un des représentants majeurs du Nouveau cinéma allemand (en allemand : Neuer Deutscher Film) des années 1960 et 1970.
Au théâtre, pendant l'entre-deux-guerres, Bertolt Brecht fut une figure majeure. Son Opéra de quat'sous (1928), mis en musique par Kurt Weill, est une violente critique de la montée du nazisme ; tandis que Mère Courage et ses enfants (1941), Maître Puntila et son valet Matti (1940) ou bien La Vie de Galilée (1943) et Le Cercle de craie caucasien (1948) exercent encore aujourd'hui une grande influence sur les scènes.
Les années 1990 ont vu le renouveau du théâtre dramatique allemand. Les auteurs et les metteurs en scène, comme Thomas Ostermeier ou Heiner Müller, s'affirment contre l'académisme des structures allemandes et s'ouvrent aux questionnements identitaires en racontant des histoires très personnalisées. La veine postmoderne est aujourd'hui foisonnante, et nombre de projets d'avant-garde sont mis en place sur les scènes de Berlin, Francfort, Cologne ou Hambourg, mettant l'Allemagne en tête de fil d'une certaine scène expérimentale.
Deux oeuvres majeures sont à l'origine de la littérature allemande. Il s'agit du Chant de Hildebrand (IXe siècle) et de l'Epopée des Niebelungen (fin du XIIe siècle). Mais il faut attendre la Réforme et, précisément 1534, pour lire le premier texte rédigé en allemand moderne : la traduction de la Bible par Luther.
Le XVIIe siècle est peu prolifique en littérature, mis à part le roman picaresque de Grimmelshausen, intitulé Les Aventures de Simplicius Simplicissimus. En revanche, le XVIIIe siècle illumine l'Europe. Deux mouvements se partagent la vie intellectuelle : l'Aufklärung, où prévalent piétisme et raison, et le Sturm und Drang, en réaction au premier. Goethe en est le porte-parole. La révolte et la liberté sont mises en avant, ainsi qu'un rappel aux exigences de la sensibilité, si souvent délaissées par le siècle des Lumières. A Johann Wolfgang von Goethe (1749-1832) et Friedrich von Schiller (1759-1805) s'oppose donc un courant plus philosophique représenté par Gottfried Wilhelm Leibniz (1646-1716) et Emmanuel Kant (1724-1804), ainsi que par le dramaturge Gotthold Ephrain Lessing (1729-1781). De Goethe, qui, à l'heure actuelle, est considéré comme le plus grand écrivain de langue allemande, il faut lire Les Souffrances du jeune Werther (1774) et Faust (1808), son chef-d'oeuvre. Issu du Sturm und Drang, le romantisme fut pour de nombreux écrivains de langue allemande la forme d'expression la plus adéquate entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe. Lyrisme et quête d'infini s'y donnent libre cours. Johann Paul Friedrich, dit Jean-Paul, Friedrich Novalis, Heinrich von Kleist, Friedrich Hölderlin ou Ernst Theodor Wilhelm Hoffmann en sont les chantres à des degrés divers. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, un regain de politisation de la vie littéraire prend une forme réaliste qui se développe sous la plume d'Heinrich Heine et de Wilhelm Busch. Plus tard, sous l'influence des écrits philosophiques de Karl Marx et d'Arthur Schopenhauer, le courant littéraire naturaliste connaît son heure de gloire avec Gerhart Hauptmann (Les Tisserands). A l'instar des autres domaines artistiques, la littérature allemande du XXe siècle est d'une prodigieuse richesse. Rainer Maria Rilke et Hugo von Hofmannsthal sont encore sous l'influence du siècle finissant. Thomas Mann (Docteur Faustus, La Montagne magique...), Stefan Zweig (Amok, La Confusion des sentiments) ou Robert Musil (L'Homme sans qualités), eux, sont de plain-pied dans leur époque où la psychanalyse freudienne élargit considérablement les champs d'interprétation. De nombreux auteurs connaissent le succès. Parmi les plus brillants, on peut citer Arthur Schnitzler (La Ronde), Léo Perutz (La Neige de Saint-Pierre), les expressionnistes, Alfred Döblin (Berlin Alexanderplatz) et Frank Wedekind (La Boîte de Pandore), Hermann Hesse, dont certains romans deviennent des livres cultes dans les années 1970 (Le Loup des steppes, Le Jeu des perles de verre), ou encore Hans Henny Jahnn (Fleuve sans rive) et la troublante et émouvante Anna Seghers (Les morts restent jeunes).
Au lendemain de la guerre, une nouvelle génération d'auteurs, ayant à faire front à l'après-Auchwitz et à la reconstruction, se constitue autour du Groupe 47.
Ceux qui figurent aujourd'hui parmi les piliers de la littérature allemande en ont fait partie, comme Heinrich Böll (L'Honneur perdu de Katharina Blum), Günter Grass (Le Tambour) - qui a obtenu pour ce livre le prix Nobel de littérature en 1999 -, Hans Magnus Enzensberger (Le Bref Eté de l'anarchie) et Martin Walser (Mi-temps). Le poète Paul Celan (Pavot et Mémoire), qui passa la dernière partie de sa vie à Paris, est aujourd'hui considéré comme le plus grand poète de langue allemande de la fin du XXe siècle.
De leur côté, Peter Handke (La Femme gauchère, Le Poids du monde) et Arno Schmidt (Soir bordé d'or) s'attachent à travailler davantage le langage, comme objet formel et parfois ludique. En Suisse et en Autriche, il convient de souligner l'importance des textes de Friedrich Dürrenmatt (La Visite de la vieille dame) et du très caustique et génial Thomas Bernhard (Maîtres anciens, Le Naufragé, etc.). Dernièrement, le jeune Benjamin Lebert a fait sensation outre-Rhin, avec son Crazy, narrant les questionnements et tribulations d'un adolescent comme les autres... ou pas ?
Heinrich Böll
(21 décembre 1917, Cologne - 16 juillet 1985, Kreuzau-Langenbroich)
Lauréat du prix Nobel de littérature, Heinrich Böll est l'un des écrivains allemands les plus importants de la période de l'après-guerre et du XXe siècle. Il grandit avec ses frères et soeurs dans un milieu catholique et pacifiste de la petite-bourgeoisie refusant le national-socialisme. Peu après son baccalauréat en 1937, Böll écrit ses premières oeuvres littéraires. En 1939, il commence ses études de langue et de littérature allemandes et de philologie classique à l'université de Cologne et écrit son premier roman. Cette même année il est incorporé dans la Wehrmacht. Ses lettres donnent un aperçu de ses expériences de ces années (Briefe aus dem Krieg 1939-1945, publiées en deux volumes en 2001). D'avril à septembre 1945, il est prisonnier de guerre des Américains. C'est en 1949 que paraît son premier roman, Le train était à l'heure (Der Zug war pünktlich), publié dans Les Temps Modernes de Jean-Paul Sartre en 1953. A partir des années 1950, il se penche intensément et de façon impitoyable sur les problèmes politiques et sociaux de sa patrie et d'autres pays. Toujours humaniste, mais jamais moraliste, il n'hésite pas à exprimer son opinion et à se disputer - avec la gauche aussi bien qu'avec la droite, l'église catholique (de laquelle il se détourne en 1976) et les médias. Il devient alors un des piliers des intellectuels de gauche. Son roman Portrait de groupe avec dame (1971 ; Gruppenbild mit Dame ; porté à l'écran avec Romy Schneider en 1977), son oeuvre le plus riche et importante, devient un best-seller et contribue certainement en grande partie à l'attribution du prix Nobel de littérature en 1972. Böll est le premier écrivain allemand à recevoir cet honneur après la Seconde Guerre mondiale. Son oeuvre la plus célèbre est le roman L'Honneur perdu de Katharina Blum (1974 ; Die verlorene Ehre der Katharina Blum), traduit en 30 langues et porté à l'écran par le cinéaste allemand Volker Schlöndorff.
Heinrich Heine
(13 décembre 1797, Düsseldorf - 17 février 1856, Paris)
Né dans une famille juive sous le nom de Harry Heine (plus tard, en 1825, changé en Christian Johann Heinrich Heine, suite à sa conversion à l'église protestante), cet homme de lettres est l'un des plus importants poètes, écrivains et journalistes allemands du XIXe siècle. Il est considéré comme le dernier poète du romantisme allemand (Deutsche Romantik), qui s'est en même temps libéré de ce courant littéraire en se dirigeant vers le réalisme. Dans l'oeuvre de Heine se trouvent des éléments de plusieurs courants tels que le classicisme de Weimar (Weimarer Klassik), les Lumières (Aufklärung), le réalisme et le symbolisme allemands. Dans son enfance et adolescence au début du XIXe siècle, Düsseldorf - faisant partie du grand-duché de Berg, l'un des États confédérés du Rhin (1806-1813) formés par Napoléon Bonaparte - est fortement influencé par la France. À l'âge de 13 ans, en 1811, Heine regarde l'entrée du premier empereur des Français dans sa ville natale. Il est, durant toute sa vie, un grand admirateur de Napoléon, qui a introduit le Code civil et accordé les mêmes droits aux juifs et non-juifs, les déclarant donc égaux devant la loi. Après avoir quitté le lycée en 1814, sans diplôme de fin de scolarité, il est censé devenir marchand, comme son père, mais il se montre peu efficace dans ce domaine. Il commence donc à faire des études de droit, d'abord à Bonn, puis à Göttingen et Berlin. Lors de ses études il suit également des cours de August Wilhelm Schlegel (1767-1845) et Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831). S'étant déjà intéressé à la poésie en tant que lycéen, il commence à écrire de façon régulière à partir de 1815. Deux ans plus tard, en 1817, sont publiés ses premiers poèmes. Beaucoup de poèmes de sa jeunesse, proche du mouvement du romantisme allemand, sont par ailleurs mis en musique par les compositeurs Robert Schumann (1810-1856) et Franz Schubert (1797-1828). 1825 est non seulement l'année de fin de ses études, qu'il termine avec un doctorat en droit de l'université de Göttingen, mais également celle de sa conversion au christianisme. Malgré cette décision, il n'est pas accepté comme membre à part entière dans la vie culturelle et publique. Un destin qu'il partage avec beaucoup de Juifs en Allemagne et en Europe entière. Néanmoins, au fil des années suivantes, Heinrich Heine connaît ses premiers succès littéraires tels que le premier volume des Tableaux de voyages (Reisebilder ; 1826-1831) et Le Livre des chants (Buch der Lieder ; 1827). Ses oeuvres sont également un moyen pour critiquer les autorités et l'Etat, ce qu'on lui reproche. Partisan de la révolution de Juillet qui se déroule sur trois journées en 1830, dites Trois Glorieuses, il s'installe à Paris en mai 1831. Heine est séduit par la liberté de la presse et l'abolition des privilèges des classes favorisées. Son travail le rend rapidement célèbre dans sa ville d'adoption. Il a aisément accès au monde littéraire et rencontre l'élite intellectuelle, dont Balzac, Hugo et Dumas. Ses travaux sont traduits et publiés dans les journaux français les plus importants. Dans son pays natal, dans lequel il rentre seulement deux fois, en 1843 et 1844, ils sont par contre en partie interdits et censurés. Dans les années 1840, il reprend son travail pour le journal allemand Augsburger Allgemeine Zeitung pour lequel il avait déjà écrit en 1831. En tant que correspondant il écrit des articles et des récits sur la vie politique et culturelle de la capitale française. En août 1841, il se marie avec Augustine Crescence Mirat. Heine meurt après une longue maladie. Il est enterré sur le cimetière de Montmartre.
Le secteur des médias et de la communication est très important à Cologne. Plus d'un tiers des émissions télévisées du pays est produit dans la métropole et plus de 55 000 personnes travaillent dans cette industrie. Il ne se passe pas un jour sans qu'une équipe de tournage filme quelque part dans les rues de Cologne. C'en est presque devenu un élément du décor. Les productions télévisées, ainsi que les innombrables stations de radio, agences de publicité, éditeurs et labels de musique contribuent à l'impressionnante diversité culturelle de cette ville historique.
Ce guide ne suffirait pas à rendre compte de la richesse et de la diversité de la musique allemande, qui a notamment été l'un des gisements majeurs de la musique classique européenne. Au Moyen Age, trouvères (Minnesänger) et maîtres chanteurs (Meistersinger) donnent le ton en s'inspirant principalement de la poésie courtoise française, puis en développant la polyphonie.
Aux XVe et XVIe siècles, au cours de la Réforme, la musique Renaissance acquiert en Allemagne des lettres de noblesse grâce aux chorales religieuses.
L'intériorisation propre à la foi protestante - dans laquelle les représentations picturales de la religion sont bannies) jouera un grand rôle dans le développement de la musique baroque allemande.
Heinrich Schütz (1585-1672) est l'un des premiers grands noms du baroque allemand.
L'orgue prend alors une importance de plus en plus grande.
Dietrich Buxtehude (1637-1707), puis Johann Pachelbel (1635-1706), premier grand maître de l'école organiste allemande.
Bach. Le XVIIIe siècle sera sans conteste le siècle d'or de la musique germanique, avec comme chef de file Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Compositeur génial et infatigable, Bach écrit nombre de concertos, de cantates et autres pièces instrumentales ou vocales, dont les Concertos brandebourgeois (1717-1723), le Clavier bien tempéré (1722), la Messe en si mineur (1733), ou encore les Variations Goldberg (1741).
Georg Friedrich Haendel (1685-1759), le plus italien des musiciens allemands, et qui établira sa gloire en Angleterre (dont il choisira la nationalité) ;
Georg Philipp Telemann (1681-1767), en son temps le plus admiré en Allemagne ;
Christoph Willibald Glück (1714-1787), qui réformera l'opéra dans le sens d'une simplification et d'un réalisme propres à satisfaire le goût nouveau d'une bourgeoisie montante, ont considérablement contribué à cet épanouissement musical.
Felix Mendelssohn Bartholdy (1809-1847), auteur du fameux Songe d'une nuit d'été, a été un grand novateur de la musique romantique ;
Beethoven. A la fin du XVIIIe siècle, le classicisme atteint une puissance d'expression inégalée avec Ludwig van Beethoven (1770-1827), le second grand maître de la musique allemande. Joseph Haydn lui dira : " Vous me faites l'impression d'un homme qui a plusieurs têtes, plusieurs coeurs, plusieurs âmes. " La Neuvième Symphonie, le Concerto de l'Empereur et les Sonates figurent parmi ses chefs-d'oeuvre.
Carl Maria von Weber (1786-1826), avec Beethoven, annoncent le romantisme.
Robert Schumann (1820-1856) et Johannes Brahms (1833-1897) - incarnent de la manière la plus brillante ce style musical qui devient dans les esprits la musique germanique par excellence.
Richard Wagner (1813-1883) porte ce romantisme allemand à son apogée, avec son impressionnante ambition d' " art total ". Il crée en effet le drame intégral national, où se côtoient musique, poésie, théâtre et danse ; travaillant les mythes germaniques, explorant des domaines inédits de la musique, il composa quelques-uns des opéras les plus célèbres du répertoire allemand, notamment Tannhäuser (1845), Lohengrin (1848) et Parsifal (1882). Par la suite, sa philosophie et l'aspect messianique de son oeuvre, dont Friedrich Nietzsche fut l'un des plus fervents admirateurs, furent l'objet de nombreuses interprétations contradictoires et douteuses, notamment entre 1933 et 1944.
Carl Off (1895-1982). La production musicale germanique du XXe siècle est également fort riche. On notera le flamboyant Carmina Burana de Carl Orff ;
Richard Strauss (1864-1969). On retiendra bien sûr les compositions de l'expressionniste Richard Strauss, et celles de Kurt Weill (1900-1950), dont le répertoire est joué sur les plus grandes scènes du monde - il composa, aux côtés de Bertold Brecht, parmi les plus pertinentes des chansons allemandes.
Karlheinz Stockhausen (1928-2007), élève de Darius Milhaud et d'Olivier Messiaen, influencé par Pierre Boulez, fut le chef de file de ce que l'on appelle le " sérialisme ", mouvement jouant un rôle considérable dans la création contemporaine.
En matière de musique pop, rock ou techno, des groupes comme Can, Tangerine Dream, Kraftwerk ou Scorpions peuvent être considérés aujourd'hui comme des précurseurs.
Dans la veine rock, l'Allemagne est prolifique. Les anarchistes de Ton Steine Scherben, autour du chanteur Rio Reiser, ont porté haut la révolte politique des années 1970. Nina Hagen a marqué les esprits par ses exubérances de cantatrice punk ; le groupe Nena s'est fait connaître dans le monde entier en 1984 avec 99 Luftballons et, bien qu'il n'ait plus fait beaucoup parler de lui depuis, est toujours actif. Dans le heavy metal, citons Die Tote Hosen ou le sulfureux et très célèbre Rammstein. Dans un autre genre, on trouve Die Prinzen - anciens petits chanteurs du célèbre choeur de Bach des Thomaner -, qui se lance dans le rock en chantant un grand succès à l'Est : Du muss ein Schwein sein in dieser Welt (" Tu dois être un salaud dans ce monde-là ").
En pop, plus récemment, alors que Tokio Hotel a récemment entraîné l'engouement de l'Europe et du monde entier, Die Fantastischen Vier est un excellent groupe de hip-hop, tandis qu'Elements of Crime représentent un courant plus intimiste de la chanson-rock, et que Seed est un groupe de ragga de dimension internationale.
En jazz, Albert Mangelsdorff, Barbara Dennerlein et Klaus Doldinger ont acquis une réputation mondiale. La diversité des styles musicaux, caractéristique de la fin des années 1990, est également perceptible chez Selig (grunge), H-Blockx (hip-hop) et Jazz-kantine (jazz-rap). Enfin, le nouveau mélange des genres musicaux se révèle fort productif, avec des groupes comme 2raumwohnung (pop mélangée à de la lounge). Une vague musicale revient à la mode en ce moment ; partout on passe la session de Deutsche Schlager (variété, souvent de mauvais goût), ou des musiques disco des années 1960-1970, qui connaissent un succès fou et que tout le monde chante à pleine voix.
Johann Sebastian Bach (1685-1750). Si l'orgue n'avait pas existé, il l'aurait inventé. Issu d'une famille de musiciens, il fut initié dès son plus jeune âge à la pratique du violon par son père, et à la maîtrise de l'orgue par l'organiste de l'église de sa ville natale, Einsenach. Virtuose à dix-huit ans, il devient l'organiste de l'église d'Armstadt. Irascible par perfectionnisme, homme de foi sévère envers les autres comme envers lui-même, il se veut, au travers de son art, le serviteur de Dieu. Son oeuvre se partage entre des commandes pour les églises, notamment pour l'église Saint-Thomas de Leipzig, et pour les différentes cours qui composent le pays (qui sera plus tard l'Allemagne). Comme en témoignent ses innombrables sonates, cantates, oratorios, fugues et toccatas (dont la célèbre Toccata et Fugue en ré mineur), son oeuvre est empreinte d'une profonde spiritualité qui se communique à tous ceux qui l'écoutent. Si sa science inégalée du contrepoint et de l'harmonie en font l'aboutissement d'un siècle et demi de musique tonale, en même temps que la synthèse des traditions musicales du nord et du sud de l'Europe, la richesse et les audaces de son inspiration annoncent aussi quelques-uns des futurs développements du langage musical.
Richard Wilhelm Wagner (1813-1883). Véritable révolutionnaire dans l'âme, ce compositeur, né à Leipzig dans une famille brisée par les guerres napoléoniennes, a pour première passion le théâtre, qu'il découvre grâce à son père adoptif. C'est seulement à l'âge de quinze ans qu'il commence à s'intéresser à la composition musicale, pratiquement sans aucune technique acquise, en écoutant Mozart et Beethoven. Il aborde la vie musicale active à vingt ans. Sa vie sera marquée par un sentiment révolutionnaire qui se traduira aussi bien sur le plan de sa vie sociale que dans son oeuvre. Dès son plus jeune âge, en 1830, il est déjà connu pour être un agitateur à Leipzig, après la révolution de Juillet en France, et, en 1849, il participe à la révolution qui éclate dans la ville de Dresde.
Toutes ses créations refléteront cette tendance de son esprit : ce sont ses idées sur la vie qui seront développées dans les compositions de ce grand réformateur de la musique, que son inspiration va mener aux frontières de l'atonalité. Véritable poète de la musique, il conçoit l'opéra comme un spectacle total où se conjuguent tous les arts, et ses chefs-d'oeuvre que sont Le Vaisseau fantôme (1839), La Walkyrie (1855), Siegfried (1856), le cycle de L'Anneau des Nibelungen et Le Crépuscule des dieux (1868) et Parsifal (1882) font partie de la mythologie de l'histoire de la musique. Par ailleurs, Wagner a posé les bases de la direction d'orchestre telle qu'elle est encore pratiquée aujourd'hui.
Kraftwerk. Si la musique électronique avait un aïeul, il s'appellerait Kraftwerk. Ce groupe, créé en 1970 à Düsseldorf par Ralf Hüter et Florian Schneider, va démocratiser la musique à base de composants informatiques, grâce notamment à des titres comme Radioactivity (un emblème de la question du nucléaire en Allemagne) ou Trans-Europe Express. Ils iront même jusqu'à se faire représenter par des robots sur la pochette de leur album The Man Machine et pendant leur concert. Leur esprit européen est très développé : leurs albums mêlent l'allemand, le français et l'anglais (comme dans la chanson Numbers de l'album Computer World). Après avoir passé plusieurs années dans l'ombre, Kraftwerk fait à nouveau parler de lui à la fin des années 1990 avec Expo 2000, et dans les années 2000 avec les albums Tour de France Soundtracks (2003), The Catalogue (2004) et Minimum-Maximum (2005). Le groupe a également été à l'origine de la création d'une application smartphone Kilng Klang Machine, qui permet de créer et générer des sons.
Einstürzende Neubauten. En 1980, lors du Festival of Genial Dilettantes au Moon de Berlin, un groupe monte sur scène sans avoir de projet précis ni musical ni textuel, sa principale préoccupation étant l'utilisation du chaos. Les " Immeubles neufs en effondrement " vont s'affairer depuis à produire le son du désordre tout au long d'albums aux noms évocateurs comme, par exemple, Haus der Luge (la maison du mensonge) ou Tabula Rasa. La raison de leur succès ? Un mélange d'instruments conventionnels et de divers objets transformés en percussions insolites. Devenus rapidement un groupe phare de la musique industrielle, ils se servent de la production de sons comme d'une matière malléable que l'on doit appréhender à travers les circonstances sociales comme l'influence d'une société industrielle inhumaine. Dans les années 1990, leur musique s'est apaisée, tout en conservant ce qui avait fait leur succès. Le groupe s'est également intéressé au théâtre pour lequel il a créé quelques musiques.
Rammstein. Groupe de métal de l'ex-Allemagne de l'Est né en 1994, Rammstein a fait parler de lui en 1997 avec son deuxième album. Il a su séduire un public allemand, puis européen avec ses concerts spectaculaires. Restait à conquérir le public américain ! Cette conquête se fera sans adaptation : grâce à leurs chansons en allemand, les Berlinois gagnent les Etats-Unis. Leur musique, à base de métal et d'électronique, est influencée par le hard rock, la pop et la techno. En 2006, Rammstein est le groupe allemand qui a vendu le plus d'albums à l'étranger.
Tokio Hotel. Qu'on aime ou qu'on déteste, le groupe fondé en 2001 a au moins eu le mérite d'avoir été l'ambassadeur de la langue allemande à l'international. Ainsi, l'hebdomadaire Der Spiegel estime que les inscriptions en allemand première langue dans les collèges français ont connu un véritable essor lorsque le groupe était à son apogée.
Jacques Offenbach
(20 juin 1819, Cologne - 5 octobre 1880, Paris)
Fils d'un cantor juif allemand, Jacob Offenbach apprend le violoncelle et le violon dès son enfance. Né à Deutz, aujourd'hui un arrondissement de Cologne, il passe la majeure partie de sa vie en France. En 1833, il est accepté comme violoncelliste au Conservatoire de Paris, qui est à cette époque-là sous la direction de Luigi Cherubini. C'est pendant ses études qu'Offenbach change son prénom en Jacques. Il abandonne ses études, gagne sa vie comme violoncelliste dans divers théâtres parisiens, acquiert une réputation de virtuose exceptionnel et joue avec des grands pianistes de sa génération tels qu'Anton Rubinstein (1928 - 1894), Franz Liszt (1811 - 1886) et Felix Mendelssohn Bartholdy (1809 - 1847). En 1855, à l'occasion de l'Exposition universelle, il inaugure son propre théâtre, le théâtre des Bouffes-Parisiens dans le centre-ville de Paris. Après de nombreuses musiques de scène et pièces en un acte, sa première opérette en deux actes, Orphée aux enfers, est représentée pour la première fois en 1858. Trois ans plus tard, il se consacre entièrement à ses compositions musicales, dont des succès tels que La Belle Hélène (1864), La Vie parisienne (1866) ou sa dernière oeuvre, Les Contes d'Hoffmann (1881). Jusqu'à nos jours célèbre pour ses opérettes humoristiques et satiriques, le grand musicien d'origine colonaise meurt à Paris en 1880. Il est enterré au cimetière de Montmartre.
Ludwig van Beethoven
(Décembre 1770, Bonn - 26 mars 1827, Vienne)
Originaire de Bonn, ce génie musical, dont la date de naissance exacte n'est pas connue - seulement celle de son baptême, le 17 décembre 1770 - est l'un des plus grands compositeurs de tous les temps, et sans doute l'un des Allemands les plus célèbres du monde. Même ceux qui ne sont pas familiers avec la musique classique connaissent des pièces comme La lettre à Élise et la sonate n° 14, aussi appelée Au clair de lune, ainsi que l'introduction dramatique à la 5e symphonie, reconnaissable dès ses quatre premières notes (" ta-ta-ta taaa ") ou la fameuse Ode à la joie, la finale du dernier mouvement de la 9e symphonie, qui est, depuis 1985, l'hymne officiel de l'Union Européenne. Né dans une famille de musiciens, son talent musical se révèle tôt. À l'âge de 14 ans, en 1784, Ludwig van Beethoven devient organiste de la cour. Trois ans plus tard, en 1787, il entreprend son premier voyage à Vienne, mais revient soudainement quand il apprend la maladie mortelle de sa mère qui décède peu après. En 1792, il part une deuxième fois à Vienne où il reste jusqu'à la fin de sa vie, sans jamais revenir dans sa ville natale. Le retour à Bonn lui est impossible en raison de l'occupation de la Rhénanie par les troupes françaises. Jusqu'au début de l'année 1794 il suit des leçons de composition chez Joseph Haydn. Le talent exceptionnel de Beethoven est sa carte d'entrée aux cercles sociaux les plus élevés de la métropole habsbourgeoise. Malheureusement, les premiers signes précurseurs de sa lésion auditive s'annoncent au milieu des années 1790. En 1808, il souffre d'une surdité partielle, amenant finalement à une surdité absolue ce qui met un terme soudain et prématuré à sa carrière de pianiste. Il se consacre de plus en plus intensément à ses compositions. A partir de 1815, il ne donne plus de concerts publics ; plus tard, à partir de 1818, l'écriture devient pour lui le seul moyen de communication possible. Immortel à travers ses symphonies, concertos pour piano, opéras et autres oeuvres dramatiques, il est aujourd'hui l'un des compositeurs les plus joués au monde. Rien qu'à Bonn, il y a plus d'une douzaine de monuments (sculptures et bustes) en son honneur.
Tandis qu'en Italie, en France et en Hollande, la peinture médiévale est un art lié à de grands artistes, il faut -malgré de superbes réalisations ecclésiales gothiques - attendre le XVIe siècle pour qu'apparaissent les premiers grands noms de peintres allemands, avec les maîtres Albrecht Dürer (1471-1528), Matthias Grünewald (1460-1528), Lucas Cranach l'Ancien (1472-1553), Hans Holbein le Jeune (1497-1543) et Albrecht Altdorfer (1480-1538). Ces peintres Renaissance, marqués par un sens aigu du tragique, mêlèrent avec une incroyable précision dessins et peintures, sur un fond d'imaginaire religieux où les exigences de la Réforme ne le cédaient en rien à un intense souci de réalisme.
Les XVIIe et XVIIIe siècles seront surtout des périodes fastes pour la sculpture.
Au XIXe siècle, on retiendra principalement les falaises, le vent et les nuages de Caspar David Friedrich (1774-1840), de loin la figure la plus importante de la peinture romantique allemande.
Au XXe siècle, l'Allemagne développera des mouvements originaux capables d'entraîner toute l'Europe dans son sillage. Dans la première partie du siècle, elle devient le berceau de nombreuses avant-gardes.
L'école expressionniste, un mouvement très axé sur les mouvements et les couleurs, est le mouvement le plus notable. Inspiré par le Norvégien Edvard Munch (1863-1944) et par Vincent Van Gogh (1853-1890), ce courant qui rompt avec tout ce qui avait été conçu jusqu'alors, sera le mieux représenté par deux écoles : Die Brücke (le Pont) et Der Blaue Reiter (le Cavalier bleu). Le premier compta dans ses rangs Ernst Ludwig Kirchner, Erich Heckel et Otto Müller, de 1905 à 1913 ; le second, créé en 1911 à Munich, à l'initiative de Wassily Kandinsky et de Franz Marc, comptait également August Macke, Gabriele Münter et Paul Klee. Il faut encore citer l'école expressionniste d'Allemagne du Nord, la mieux représentée par Emil Nolde.
La Nouvelle Objectivité. A une période où les menaces de la crise économique et la montée du nazisme se précisaient, Otto Dix (1891-1969) fut le symbole d'une nouvelle approche picturale, plus réaliste, trouvant sa source dans la vie sociale, la Nouvelle Objectivité (Neue Sachlichkeit). Georg Grosz, Max Beckmann et Käte Kollwitz sont d'autres noms marquants de ce mouvement qui a su utiliser les modes d'expression expressionnistes à des fins de commentaires sociaux. A l'arrivée de Hitler au pouvoir, la majeure partie de ces artistes dut émigrer en France ou aux Etats-Unis. Nombre d'entre eux en profitèrent pour changer de nationalité. " L'art dégénéré ", qui fit l'objet d'une exposition en 1936, n'avait désormais plus sa place en Allemagne. Dès la fin des années 1950, de nouveaux artistes entrent en scène, dont certains ont encore pour référence l'expressionnisme ; c'est le cas du Groupe Zebra. D'autres, au contraire, privilégient une conception de l'artiste et de son oeuvre en relation directe avec le public ; Joseph Beuys (1921-1986) en est la tête de proue. Aujourd'hui, la peinture contemporaine allemande perpétue cette tradition d'innovation. Ainsi, Georg Baselitz, Sigmar Polke ou Gerhard Richter figurent parmi les artistes les plus cotés du marché, les deux derniers étant des transfuges du réalisme socialiste, clé de voûte de la peinture officielle dans l'ex-République démocratique allemande.
Georg Baselitz (1938). En renversant les figures de ses tableaux, il veut attirer l'attention davantage sur le fait pictural lui-même que sur le motif, qu'il s'agisse d'animaux, d'un nu ou d'une crucifixion. Figure de proue des Nouveaux Fauves, dont les tableaux se vendent à prix d'or (jusqu'à 1,5 million d'euros), Baselitz se situe dans la tradition de la peinture expressionniste. C'est aussi un grand collectionneur d'art africain. Il vit et travaille dans son château de 100 pièces de Derneburg, près de Hilsdesheim en Basse-Saxe.
Jürgen "Strawalde" Böttcher (1931). L'un des rares peintres de l'ex-RDA dont la carrière artistique ait survécu à la fin de l'Etat est-allemand. Contrairement à son élève A. R. Penck, Böttcher est resté jusqu'au bout en RDA où, interdit d'exposition, il avait fait une seconde carrière comme réalisateur de films documentaires (environ 40 films). Ses tableaux : des paysages d'Arcadie à l'encre de Chine, sombres et beaux ; des tableaux plus grands, colorés, où sont montés des morceaux du Mur de Berlin. Il vit et travaille à Berlin.
Rebecca Horn (1944). Après des études à Hambourg et Londres, Rebecca Horn se fait connaître à la fin des années 1960 par des performances : elle barde le corps féminin de plumes, de sangles, d'éventails, imagine des machines à faire circuler le sang. Plus tard, elle produit des objets, sculptures ou installations, dans la lignée des surréalistes et de Man Ray. Elle tourne des films. Continuatrice de l'oeuvre de Beuys, la féminité en plus, elle expose dans les plus grands musées du monde. Enseigne aux Beaux-Arts de Berlin.
Jörg Immendorff (1945-2007). Il enseigna à Francfort, à l'Ecole du musée Städel. Ancien maoïste, puis candidat alternatif aux élections locales, il mit au-dessus de son bistrot-restaurant De Wache, des ateliers à la disposition de jeunes peintres fauchés. Contrairement aux précédents, Immendorff privilégia un trait très sûr et méticuleux. Son thème de prédilection fut longtemps la division de l'Allemagne (série Café Deutschland), avant de s'élargir.
Markus Lüpertz (1941). Il partage son temps entre ses domiciles de Berlin et de Düsseldorf, où son titre de recteur de la très réputée Ecole des Beaux-Arts l'autorise à se faire appeler Votre Magnificence. Prince des peintres pour la grande presse, Lüpertz, boxeur et éleveur de bull-terriers à ses moments perdus, peint de grandes toiles rageuses, dans une veine post-expressionniste, à grands coups de pinceau, légers et vifs. Il a également publié des recueils de poésie.
A. R. Penck (1939). Natif de Dresde, A. R. Penck (de son vrai nom Ralf Winkler) put exposer dès 1961 à l'Académie des Beaux-Arts de Dresde, tout en demeurant exclu des études artistiques. La veille de la construction du Mur de Berlin, il rendit visite à l'ouest à Georg Baselitz, mais regagna le soir Berlin-Est où, bien que considéré comme asocial, il put exposer dès 1964. Ses peintures, qui développent autour de personnages filiformes une sorte de vocabulaire archaïque très coloré, le font connaître à l'Ouest, où il a son marchand. Installé définitivement à l'Ouest en 1980, il vit aujourd'hui à Londres.
Neo Rauch (1960). Cet artiste est-allemand, de Leipzig, est devenu un incroyable phénomène de mode auprès des galeristes américains, puis du monde entier... Auteur d'un art monumental, qui reprend certains traits du réalisme socialiste et le même au surréalisme pour critiquer et déconstruire l'histoire dans une approche post-moderne, il synthétise sans doute une certaine conscience de la réunification allemande, l'exotisme du passé communiste et la déconstruction du monde pour des acheteurs qui s'arrachent ses toiles pour des sommes éloquentes. Professeur à Leipzig, il est devenu l'icône d'une véritable école de Leipzig, dans son sillage, très cotée.
Terre natale et domicile de nombreux artistes, il y a une multitude de galeries et de musées d'art en Rhénanie.
La Kunstakademie Düsseldorf est connue pour ses anciens élèves et professeurs célèbres tels que Joseph Beuys (1921-1986), Otto Piene (1928-2014), Jörg Immendorff (1945-2007), Gerhard Richter (1932), Markus Lüpertz (1941), ou bien les photographes Bernd (1931-2007) et Hilla (1934-2015) Becher, Katharina Sieverding (1944) et Andreas Gursky (1955).
Les musées et collections d'art de Düsseldorf, notamment la Kunstsammlung NRW et la Kunsthalle, le musée Ludwig, le musée Käthe Kollwitz ou le musée Wallraf-Richartz à Cologne et les musées du boulevard des musées à Bonn présentent de grandes oeuvres d'époques différentes.
L'Art Cologne est l'une des plus anciennes et célèbres foires d'art et attire des milliers de professionnels et d'amateurs d'art !
Dans les villes de Cologne, Düsseldorf et Bonn, il y a une multitude de sculptures dans l'espace public.
Le parc de sculptures de Cologne (Skulpturenpark Köln) est un musée en plein air, à deux kilomètres au nord de la gare centrale, avec une surface de 35 000 m2. Dans le cadre des expositions biennales, les visiteurs sont invités à découvrir la diversité des sculptures contemporaines autour d'un sujet précis.
Les sculptures les plus célèbres de Düsseldorf sont le Stadterhebungsmonument (1988) de Bert Gerresheim au centre historique de la ville et les Säulenheiligen (stylites) de l'artiste Christoph Pöggeler qu'on trouve dans toute la ville. Il s'agit de dix sculptures représentant des gens du quotidien, placés au sommet de colonnes à affiches.
À Bonn aussi, il y a beaucoup de sculptures réparties dans tous les quartiers, dont plusieurs de Ludwig van Beethoven, l'enfant le plus célèbre de la ville. La sculpture Beethon, créée en 1986 par le sculpteur Klaus Kammerichs (1933), est basée sur le célèbre portrait de Beethoven peint par Joseph Karl Stieler (1781-1858) en 1819, et séduit par sa tridimensionnalité fascinante. La statue de Beethoven datant de 1845 et située sur la place de la Cathédrale (Münsterplatz) a été par ailleurs parrainée par un autre grand musicien, le compositeur hongrois Franz Liszt.
Le carnaval est la tradition la plus importante en Rhénanie. Il est même considéré comme une cinquième saison. Le spectacle commence le 11 novembre à 11h11, mais l'apothéose est la semaine du carnaval, qui débute le jeudi qui précède le carême jusqu'au mardi gras, habituellement en février. Le cri de carnaval que vous entendez vous indique dans quelle partie de la Rhénanie vous vous trouvez. Le " Alaaf " de Cologne, Bonn et Aix-la-Chapelle est à ne surtout pas confondre avec le " Helau " de Düsseldorf.
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