Guide Siena : Histoire
Des origines étrusques
au Moyen Âge
VIIIe siècle av. J.-C. > Apparitions des premières traces de la civilisation étrusque. A leur apogée (VIe siècle), leur territoire correspond plus ou moins à la Toscane actuelle et à une partie conséquente de l'Ombrie, incluant Pérouse notamment.
VIe siècle av. J.-C. > Au coeur de la péninsule italienne, la tribu Umbri nomme son territoire Umbria. Les invasions étrusques semblent pousser les Ombriens vers les Apennins.
351 av. J.-C. > Annexion de l'Etrurie par Rome.
295 av. J.-C. > Bataille de Sentinum perdue par les Ombriens. Commence alors l'avancée de l'Empire romain sur leur territoire.
220 av. J.-C. > Construction de la Via Flaminia en Ombrie, axe routier essentiel du développement de l'influence romaine dans le pays.
Vers 59 av J.-C. > Les Romains fondent Florentia, aujourd'hui appelée Florence.
40 av. J.-C. > Pérouse est le théâtre d'une guerre civile romaine menée parc Marc Antoine contre Octave. La ville est alors détruite.
IVe siècle > Chute de l'Empire roman et apparition de Ville-Etats. Ces dernières n'ont alors cessé de se livrer des batailles. Très vite les Guelfes, qui soutiennent la papauté, et les Gibelins, qui souhaitent voir la région dominée par un roi, s'affrontent.
570 > La Toscane est désormais sous domination des Lombards qui installent leur administration à Lucca et Pavia.
571 > L'Ombrie est divisée entre la domination byzantine et le Duché de Spolète fondé par les Lombards. Ces derniers y resteront jusqu'au XIIIe siècle, sans dominer continuellement.
De 781 à 786 > Florence et une grande partie de la Toscane et de l'Ombrie sont rattachées à l'Empire carolingien. Certains territoires sont offerts au pape. Charlemagne visite la région, alors que la famille Margave la dirige depuis Lucca.
IXe siècle > Pérouse devient propriété des papes avec l'accord de Charlemagne et de Louis le Pieux.
1115 > Mort de la dernière Margrave, Matilda. Est alors créée à Florence la première commune ou cité-Etat régie par une assemblée.
1182 > Naissance de saint François à Assise.
1235 > Les premiers florins sont frappés, d'abord en argent, puis en or à partir de 1252. La monnaie florentine devient alors un point de référence en Europe, témoignant au passage du premier rayonnement de la ville sur la péninsule.
1260 > Bataille de Montaperti remportée par les Siennois contre les Florentins.
1265 > Naissance du premier grand poète de langue italienne, Dante Alighieri.
Début des années 1340 > Importante crise économique à Florence due à la faillite des familles Peruzzi et Bardi.
1348-1393 > Grande peste. La moitié des populations de Toscane et d'Ombrie disparaît.
1406 > Pise est vaincu par Florence.
La période Médicis
1434 > Jusque-là libre de la domination de toute grande famille, Florence devient la propriété des Médicis qui la dirigeront jusqu'en 1737, avec quelques interruptions cependant.
1452 > Naissance à Florence de Léonard de Vinci.
1475 > Naissance à Caprese au nord d'Arezzo de Michelangelo.
1494 > Les troupes françaises de Charles VIII obligent Pierre de Médicis à quitter le pouvoir. Florence devient une république théocratique jusqu'en 1512.
1502 > Florence reprend à nouveau Pise.
1527 > Le pape Clément VII, membre de la famille Médicis, et Charles Quint s'allient pour replacer un Médicis au pouvoir à Florence. Après un siège de dix ans, Alexandre prend le pouvoir.
1570 > Cosme Ier est choisi pour être le premier grand-duc de Toscane. Pour la première fois la région forme une entité politique unique. Les cités rivales deviennent alors les principaux points de chute des Médicis pour développer la région.
1737 > La lignée des Médicis s'arrête, avec Gaston. Commence alors la domination des Habsbourg-Lorraine avec François II.
1743 > Anna Maria Luisa, dernière de la famille des Médicis, s'éteint. L'héritage de la famille trouve alors en Florence son quartier général et donne naissance à la Galerie des Offices.
La Toscane et l'Ombrie
à l'heure italienne
1807 > La Toscane est annexée par l'Empire français. La région se divise en trois départements. Elisa Bonaparte domine alors la région avant que les Hasbourg n'en reprennent le contrôle que sept ans plus tard.
1809 > L'Ombrie tombe sous la domination de Napoléon.
1814 > Fin de l'occupation des troupes napoléoniennes.
1815 > L'Ombrie est restituée à l'Etat pontifical après le Congrès de Vienne.
1860 > La Toscane et l'Ombrie intègrent le Royaume d'Italie. Florence devient alors la capitale du pays en 1865, jusqu'à la conquête de Rome cinq ans plus tard. Le roi Vittorio Emmanuele s'installe alors au Palazzo Pitti.
Époque contemporaine
1927 > Les frontières actuelles de l'Ombrie sont fixées avec la création de la province de Terni, alors que la province de Rieti est incorporée à la région Lazio.
1939-1945 > L'Ombrie est connue pour avoir toujours été une poche de résistance active pendant la Seconde Guerre mondiale. A Foligno par exemple, près de 3 000 personnes furent déportées en Allemagne.
4 août 1944 > Les troupes allemandes font exploser tous les ponts de Florence à l'exception du Ponte Vecchio.
1966 > Des dizaines de personnes périssent dans des inondations à Florence après la crue de l'Arno.
1992-1993 > Eclatement des scandales de Tangentopoli et opération Mani Pulite. Un attentat mafieux en juin 1993 contre la Galerie des Offices de Florence fait cinq morts, détruit trois tableaux, en endommage 173 autres et affecte 50 sculptures.
1994 > Première élection de Silvio Berlusconi.
1997 > Réforme de l'Etat, qui opte pour une organisation fédérale en communes-régions-Etat. L'Etat conserve sa compétence dans 31 matières, dont la politique extérieure, les lois électorales, la défense, la monnaie, la justice, l'environnement, l'ordre public, l'éducation. Elections législatives en novembre largement remportées par l'Olivier, la coalition de centre-gauche.
1999 > Prodi est choisi pour devenir le président de la Commission européenne.
2001 > Deuxième élection de Silvio Berlusconi.
2002 > Adoption de l'euro.
2003 > Le gouvernement approuve l'envoi de troupes italiennes en Irak aux côtés des Etats-Unis. De nombreuses manifestations contre la guerre se déroulent dans tout le pays. La présidence alternée de l'Union européenne passe à l'Italie. Silvio Berlusconi est donc à sa tête pour le deuxième semestre 2003.
2005 > La Chambre des députés approuve la ratification de la Constitution européenne à 436 voix contre 28 voix et 5 abstentions.
2005 > Elections régionales partielles et locales, Silvio Berlusconi essuie une cuisante défaite. L'opposition garde la grande majorité des 13 régions.
2006 > La coalition de centre-gauche menée par Romano Prodi remporte les élections législatives et il devient le nouveau président du Conseil.
2007 > Gouvernance agitée. Prodi est notamment mis en minorité sur l'Afghanistan et au bord de la démission.
2008 > Dissolution du parlement italien, après la chute du gouvernement de Romano Prodi. La coalition menée par Silvio Berlusconi gagne les élections générales d'avril.
2009 > 1er congrès du nouveau parti créé par Berlusconi, rassemblant la droite : le Pdl (Popolo della libertà), qui associe son ancien parti Forza Italia et celui d'extrême droite AN (Alleanza Nazionale.
Victoire du Parti populaire européen aux européennes de juin.
2010 > Le parti de Berlusconi gagne quatre régions auparavant contrôlées par la gauche lors des élections régionales de mars ; contrairement aux sondages qui l'annonçaient perdant.
2011 > Elections municipales d'avril désastreuses pour la droite, qui perd notamment Milan et Naples. Au référendum de mai, les Italiens se prononcent contre la privatisation de l'eau, contre le nucléaire et contre l'immunité pénale du président du Conseil et de ses ministres.
Par leur positionnement central au coeur de l'Italie, la Toscane et l'Ombrie ont presque toujours pris part aux grandes heures de l'histoire transalpine. Retour sur quelques grandes périodes qui ont largement façonné les paysages et la culture d'aujourd'hui.
Les places ou grandes avenues des villes de Toscane et d'Ombrie portent souvent le même nom. Voici quelques repères.
Giacomo Matteotti (1885-1924). Député socialiste, il fut assassiné par un groupe fasciste. Sa disparition participa à la montée en puissance de la popularité des idées du régime totalitaire de Mussolini.
Giuseppe Mazzini (1805-1872). Révolutionnaire et patriote, il a grandement oeuvré pour l'Unité italienne. Les plaques portant son nom sont d'autant plus nombreuses en Toscane qu'il est décédé à Pise. En 1870, il choisit la Sicile comme territoire pour voir naître la République italienne, alors que le roi Victor-Emmanuel II vient de terminer l'unification de l'Italie. Arrêté, il est enfermé puis exilé. Quelques mois avant sa mort, il parvient à regagner Pise en utilisant une fausse identité.
Comte de Cavour (1810-1861). De son vrai nom Camillo Benso, il a, lui aussi, beaucoup travaillé en vue de réaliser l'unité de l'Italie. Dès 1847, il crée un parti politique qui prône l'unification. A la date de sa mort, seules Venise et Rome ne font pas encore partie de l'Italie.
Giuseppe Garibaldi (1807-1882). Probablement le plus connu des Italiens d'origine française, puisqu'il est né à Nice. Bien que naturalisé français à l'âge de 7 ans, alors que Nice revient à la Savoie, il s'est toujours senti italien. En 1833, alors qu'il est capitaine d'un navire qui file vers la mer Noire, il découvre le mouvement " Jeune Italie " de Giuseppe Mazzini qu'il rejoindra vigoureusement quelques années plus tard. Il est considéré comme l'un des pères fondateurs de l'Italie.
Vittorio Emanuele II (1820-1878). Nombre de galeries portent le nom de celui qui fut le 1er roi d'Italie de 1861 jusqu'à sa mort. Surnommé Père de la patrie ou Roi gentilhomme, il fut également prince de Savoie, de Piémont et roi de Sardaigne de 1849 à 1861.
Depuis le 15 mai 2006, il n'est autre que le président du pays, élu jusqu'en 2013. Il est également très présent dans les institution décisionnelles. Ex-député européen et ex-ministre de l'Intérieur, il a été nommé sénateur à vie par l'ancien président de la République italienne en 2005. Ancien résistant et ancien communiste, il est le premier membre de ce parti, rebaptisé le parti des démocrates de gauche, à avoir accédé à la présidence de l'Italie !
Difficile de passer un jour le long de la côte toscane sans se rendre compte de l'influence des Etrusques. Bien avant leur présence dans la région, il est compliqué de dater avec précision la présence d'autres groupes ethniques. Il faut attendre 4 000 av. J.-C. pour voir se développer quelques foyers culturels, notamment à Pienza en Toscane. Mais rien de tout cela n'est comparable avec les foyers culturels de haut niveau qui émergent vers 2 000 av. J.-C., un peu partout sur le pourtour méditerranéen. La culture de Remedello s'étend depuis les bords du Tibre jusqu'en Toscane et en Emilie. Elle se caractérisait par la maîtrise du cuivre, dont témoignent l'outillage, l'armement et les parures de l'époque. Vers 1 000 av. J.-C., des hordes d'envahisseurs traversent les cols alpins. Les cultures locales sont peu à peu assimilées, comme celles des Ligures sur la Riviera, ou celle des Villanoviens près de Bologne. L'invasion la plus marquante reste celle des Etrusques, vers 800 av. J.-C.. Par une destruction quasi totale et l'absorption progressive des cultures autochtones, ils créent une culture originale, qui s'étend depuis le Latium jusqu'en Toscane, en Ombrie et à Venise.
La Toscane correspond plus ou moins à l'ancienne Etrurie telle qu'elle existait au VIIe siècle av. J.-C. En pleine expansion, la région met alors à jour des techniques nouvelles de drainage et d'exploitation des minerais de cuivre et de fer. Un très beau musée évoque ce passé sur l'île d'Elbe. On ne connaît malheureusement que peu de choses concernant leur culture, mais les objets usuels et funéraires, et les vestiges retrouvés, indiquent qu'il s'agit d'un peuple aux croyances complexes qui aime jouir des plaisirs de la vie. La place de la femme est très valorisée dans la société. On sait aussi qu'ils sont d'incomparables artistes dans divers domaines : orfèvrerie, peinture, sculpture... Leur vie est liée à des pratiques rituelles, dont celle des arts divinatoires. Il est communément admis que c'est à partir des Etrusques que l'Italie prend réellement naissance. Les Etrusques résistent à de nombreuses invasions, notamment à celles des Celtes. Ils s'installent à Rome pendant un siècle, et la transforment en ville véritable. Ils y importent leur goût pour les arts et leur culture urbaine, d'où les très importantes campagnes de construction des Tarquins, confirmées par l'archéologie. Période de développement monumental, de prospérité également, la royauté étrusque est aussi l'époque de la mise en place des institutions romaines à la base desquelles on trouve un groupe ayant un ancêtre commun, institution qui perdurera après leur départ de la Ville Eternelle. Mais quand leur puissance décline, les Romains les chassent. L'Etrurie sera l'une des premières conquêtes de Rome, et disparaîtra ainsi en 264 av. J.-C.
La chute de Rome consommée à la fin du Ve siècle, l'ensemble du territoire italien connaît une grande instabilité. La Toscane est occupée par les Lombards et le Duché de Tuscia voit le jour. Leur suprématie est contestée par les Carolingiens dans la deuxième moitié du VIIIe siècle. A cette époque, la région prend pour la première fois le nom de Toscane. Lucca (traduit en français pas Lucques) en sera la capitale et le restera pendant deux siècles. Entre-temps, le roi de Germanie, Othon Ier, envahit le nord de la péninsule et s'approprie le titre de roi d'Italie (951). Désormais, la domination des empereurs germaniques est installée pour trois siècles. Reste qu'en Toscane, comme à Venise ou Gênes, la suprématie allemande se heurte sans cesse aux volontés d'indépendance des grandes familles romaines. L'essor économique de la région participe grandement à cette volonté d'indépendance. Selon un décret du premier de ceux-ci, Othon Ier, les empereurs se réservent le droit d'intervenir dans les élections pontificales, et de nommer personnellement le souverain pontife. Profitant du renouveau ecclésiastique influencé par Cluny, la papauté conteste puis dénonce catégoriquement ce procédé. En 1075, en interdisant aux laïcs de conférer des évêchés, le fameux pape Grégoire VII déclenche la non moins fameuse querelle des Investitures, qui l'oppose dès lors à l'empereur germanique Henri IV. Ce dernier sera humilié à Canossa (1077) sous peine d'excommunication, devant la comtesse du même nom, alors à la tête de la région de Toscane. Le duché de Toscane est de nouveau indépendant. Plus tard, la comtesse de Canossa (1046-1115) alimente l'instabilité du pays en confiant peu avant sa mort ses terres au Saint-Siège. Florence devient, après Lucca, la nouvelle capitale de la région, mais le Saint-Empire romain germanique entend bien les récupérer. L'unité du duché de Toscane ne survit pas à la disparition de la comtesse Canossa en 1115. La soif d'indépendance s'accentue et gagne chaque cité majeure, d'autant plus qu'un mouvement communal est en train de naître. Florence, Sienne, Pise ou encore Lucca développent leur propre pouvoir politique et commercial, comme bien d'autres villes de la péninsule (Milan, Venise évidemment...). Ces villes deviennent de véritables Etats à part entière, dirigés et incarnés par des familles, dont les luttes intestines (en particulier entre Florence et ses voisines Sienne et Lucca, amies des Visconti de Milan), mais aussi leur contribution unique à l'histoire de l'art, deviendront légendaires.
Parallèlement à cette lutte entre empereurs et papauté, un climat de guerre civile règne dans chaque cité, et entre cités elles-mêmes. Dans chacune d'elles, partisans de la papauté appelés " guelfes " et partisans de l'empereur, dits " gibelins ", se livrent une lutte sans merci, immortalisée par Dante dans La Divine Comédie. C'est ainsi que des villes deviennent des soutiens pour l'un ou l'autre des deux camps. Florence est dominé par les guelfes, Lucca et Pise sont aux mains des gibelins. En 1240, les guelfes chassent les gibelins de Florence, alors devenu la cité-Etat clé de la région. Ces luttes, extrêmement ruineuses pour les vieilles familles marchandes au pouvoir, ont pour résultat l'avènement de nouveaux potentats locaux. Les anciennes élites retournent à leurs affaires commerciales, pendant que des opportunistes, des capitaines et d'autres gens d'armes, se hissent au pouvoir, profitant du climat d'insécurité dans lequel est plongée chaque grande cité. Ainsi, Milan tombe aux mains des Visconti, et en Ombrie, Pérouse dans celles des Baglioni... Instaurant des régimes tyranniques, ils rétablissent l'ordre et donc la prospérité. La plupart d'entre eux sont également de grands mécènes. A Florence, c'est une famille de banquiers, les Médicis, qui parvient au pouvoir et qui va connaître un destin des plus grandioses. Pendant que les rivalités entre guelfes et gibelins se poursuivent dans les principales villes de Toscane et d'Ombrie, la papauté est mise à mal. Affaibli par des guerres menées dans le sud de l'Italie, le Saint-Siège doit dès la fin du XIIIe siècle s'opposer au roi de France. Vaincue, la papauté doit se résoudre à s'exiler de 1308 à 1378 à Avignon, sous la surveillance des rois de France.
Peu après l'arrivée des Médicis au pouvoir à Florence en 1434, la ville se transforme en une grande place financière européenne, voire la plus grande. Elle deviendra quelques années plus tard le foyer culturel le plus emblématique de la Renaissance. S'étendant territorialement, la cité domine toute la Toscane, dont Pise alors port maritime de grande importance. Sienne est l'une des rares cités à résister devant l'écrasante et éblouissante domination des Médicis. Elle connaîtra même son heure de gloire au XIVe siècle, en se parant de ses plus beaux monuments. La richesse, le pouvoir et l'influence des Médicis (Medici en italien) prennent naissance dans le commerce et la transformation de la laine, puis de leur action au sein de la guilde des lainiers. Devenus banquiers (possédant jusqu'à dix filiales à Venise, Rome, Naples, Milan, Pise, Genève, Lyon, Avignon, Bruges et Londres) puis politiciens, membres du clergé et nobles, les Médicis donneront trois papes, un grand-duc de Toscane et deux reines de France. Puissante famille florentine issue du Mugello, elle connaît son apogée aux Quattrocento et Cinquecento. Cosimo il Vecchio ou Cosme l'Ancien (1389-1464) a su jouer des principes démocratiques des institutions florentines pour asseoir un système de clientélisme favorable à l'instigation de sa puissance. Il devient d'ailleurs l'homme le plus riche d'Europe à son époque. Ce sont ses considérables ressources financières qui permettent d'investir dans l'architecture, la sculpture, la peinture, mais aussi dans les manuscrits, anciens et récents.
Le XVe siècle, qui avait vu l'émergence d'entités politiques indépendantes et économiques fortes, sera suivi par des siècles de domination étrangère et de guerres.
Ce cycle invasion-domination commence dès la fin du siècle, en 1494, quand le nord de la péninsule voit surgir les armées du roi de France, Charles VIII, conséquence de ses prétentions sur le royaume de Naples en tant qu'héritier de René d'Anjou. Accueilli favorablement à Florence où il renverse les Médicis avec l'aide de leurs opposants, Charles VIII entre dans Naples en 1495, sans jamais parvenir à contrôler la grande ville du sud italien.
A partir de 1530, la domination habsbourgeoise du Saint-Empire romain germanique dans le nord de la péninsule est totale. Les Médicis retrouvent alors les commandes de Florence. Cosme Ier obtient du pape Pie V le titre de grand-duc de Toscane, en 1569. Son règne est marqué par la consolidation du pouvoir de Florence sur l'ensemble de la région. Sur une échelle plus nationale, en 1559, le traité de Cateau-Cambrésis marque la fin de la présence française dans le nord de l'Italie. Elle laisse la place à la domination espagnole et autrichienne qui va durer jusqu'en 1792. Soumise et meurtrie, l'Italie de la première moitié du XVIe siècle n'en reste pas moins le centre de la vie culturelle, artistique et intellectuelle de l'Europe. Mais, à partir du milieu du XVIe siècle, la domination espagnole, à laquelle s'ajoutent les effets de la Contre-Réforme, vient éteindre le génie italien. Seuls les beaux-arts et la musique sont épargnés. Ces deux formes d'expression sont à l'origine du développement du baroque italien et du succès de ses maîtres, Le Bernin et Borromini, lesquels firent école dans les pays germaniques. Mais la Florence de la Renaissance, capitale des Arts, n'est plus... Entre-temps, Rome est devenu le fer de lance de la création. Malgré tout, la Toscane tente de garder une certaine indépendance et donc une influence dans les affaires étrangères. A la mort du grand-duc Cosme Ier, Ferdinand Ier prend les commandes de 1587 à 1609 et la Toscane se montre influente sur la politique européenne. Puis, peu à peu, la Toscane perd de nouveau de son influence et se voit contrainte de laisser aux Espagnols le soin de diriger sa politique étrangère. Conséquence fâcheuse, la Toscane connaît de nombreuses difficultés économiques sous le règne des deux grands ducs suivants : Cosme III (1670-1723) et Gian Gastone (1723-1737).
Les XVIIe et XVIIIe siècles apportent à l'Italie de nouvelles destructions lors des grandes guerres européennes qui opposent la France des Bourbons à l'Espagne des Habsbourg. A la mort de Charles II d'Espagne, dernier représentant de la dynastie espagnole des Habsbourg, le nord de la péninsule est le théâtre de nouvelles dévastations dans le cadre de la guerre de Succession d'Espagne. La paix signée au traité d'Utrecht de 1713 donne le trône d'Espagne à Philippe V, petit-fils de Louis XIV. Elle substitue l'hégémonie espagnole par celle des Autrichiens, mais, surtout, renforce le pouvoir de la Savoie qui obtient la Sardaigne en 1720. En Toscane, durant l'année 1737, François III de Lorraine et son épouse, l'impératrice d'Autriche, Marie-Thérèse, mettent fin à la dynastie Médicis. Après un système de régence assurant le pouvoir, le nouveau grand-duc de Toscane autrichien, Léopold, s'installe en personne dans la ville en 1765. Ce dernier, acquis aux idées des Lumières qui se répandent alors en France et en Europe, se révèle un souverain éclairé. Il abolit notamment la peine de mort, relance l'agriculture et met fin aux taxes douanières.
Conquérant tout d'abord la Savoie dès 1792, les troupes françaises ne pénètrent en Italie du Nord qu'au printemps 1796. La campagne d'Italie ne doit durer que deux ans. Le 18 octobre 1797, est signée la paix de Campo-Formio qui marque la fin de Venise comme Etat. Lucca, modèle de cité-république, connaît le même sort. Le conquérant français place sa propre soeur à la tête de la ville. L'Italie du Nord, alors organisée en républiques libres, voit ces dernières s'agrandir en récupérant les terres des anciens Etats pontificaux. Le consul Bonaparte prend définitivement le grand-duché de Toscane aux Habsbourg en 1801, date de la paix de Lunéville. La Toscane a alors pour nom royaume d'Etrurie, en souvenir de son passé étrusque. Malgré certaines exactions inévitables en temps de guerre, les Italiens découvrent pour la première fois de leur histoire la liberté sous presque tous ses aspects.
Le congrès de Vienne en 1815 marque la fin des guerres napoléoniennes. C'est le retour en Italie de régimes plus ou moins despotiques. En Toscane, par exemple, Leopold II commande le nouveau duché en Toscane (1824-1859) et en fait une terre d'exil politique pour les fortes têtes italiennes.
Que ce soit dans le sud ou dans le nord, la répression s'abat partout sur les Italiens, aucunement consultés lors du redécoupage de leur péninsule. Cette frustration marque la naissance d'une prise de conscience nationale, très vite relayée par des mouvements qui s'exprimeront à travers l'action de sociétés secrètes, les fameuses carbonari, peuplées d'intellectuels, d'officiers, de magistrats, de tous les représentants de la vie sociale italienne, les masses rurales exceptées. Le premier grand soulèvement italien date de 1831, écho logique des mouvements révolutionnaires de l'année 1830 et plus particulièrement de la révolution parisienne. Mais, une fois de plus, la répression autrichienne s'abat sur les insurgés, en Toscane comme ailleurs. L'idée d'une Unité nationale fait son chemin, mais la forme qu'elle doit prendre fait l'objet, au sein de la mouvance nationale, de discordes. Trois courants s'affrontent. Le premier, représenté par l'abbé Gioberti, prône une confédération des principautés italiennes à la tête de laquelle prendrait place le pape. Le deuxième, celui de Giuseppe Mazzini, souhaite la mise en place d'une république unitaire. Le troisième et dernier, enfin, dont les chefs de file sont D'Azeglio et Balbo, rêve également d'une fédération, mais chapeautée par le royaume du Piémont. C'est cette dernière tendance qui l'emportera en 1860, après de nombreux conflits armés à l'intérieur du pays. L'unité de l'Italie assurée, Florence devient la capitale, avec Victor-Emmanuel II pour roi. Rome, étant à l'époque toujours occupé par le pape et les forces françaises chargées de le protéger, ne peut être choisi pour accueillir le trône. Ce n'est qu'en 1870, à la suite du retrait des troupes françaises de la ville - guerre franco-prussienne oblige - que Rome est enfin associé au reste de la nation et en devient même la capitale.
L'Unité enfin réalisée, l'Italie prend conscience de son retard économique à l'échelle de l'Europe. En 1892, par exemple, pratiquement la moitié de la population florentine vit dans la pauvreté. La jeune nation perçoit également l'important écart de développement qui sépare le nord industriel du sud, presque exclusivement rural. Sur le plan de la politique intérieure, l'entrée dans le XXe siècle s'accompagne de l'émergence du courant socialiste (30 % des électeurs à Florence au moment de la Première Guerre mondiale). Des dissensions entre réformistes et révolutionnaires (représentés par Mussolini) se font sentir, comme dans le reste de l'opinion publique d'ailleurs, à propos de l'intervention du pays dans la Première Guerre mondiale aux côtés des Alliés, avec lesquels est signé le traité de Londres (avril 1915). Avec cette signature, l'Italie obtient d'importantes concessions territoriales aux dépens des empires autrichien et ottoman.
La paix revenue en 1945, le Comité de libération nationale placé à la tête du gouvernement se charge d'organiser des élections et, surtout, un référendum relatif aux institutions du pays et dont le résultat condamne la monarchie. Humbert II, qui était monté sur le trône après l'abdication de son père Victor-Emmanuel III, préfère s'exiler. Après l'adoption d'une nouvelle Constitution, entérinée en 1948 et qui fait une grande place au président du Conseil, chef du gouvernement, véritable détenteur du pouvoir exécutif, la vie politique italienne est principalement marquée par la lutte pour le pouvoir entre quelques grands partis issus de la résistance, comme le Parti communiste (PCI), le Parti socialiste (PSI), le Parti républicain (PRI), les sociaux-démocrates et, enfin, la Démocratie chrétienne (DC), fondé après la Seconde Guerre mondiale, par Alcide de Gasperi, qui bénéficie d'un large écho auprès des Italiens. Marquées par l'entrée de l'Italie dans le pacte de l'Otan, puis dans le projet de la Communauté européenne, les trente années qui suivent l'après-guerre sont surtout caractérisées par l'important développement et le succès de l'économie italienne.
Les années 1970 sont particulièrement agitées et difficiles en Italie. Les " années de plomb ", ainsi que les surnommèrent les médias, commencent avec l'autunno caldo (l'automne chaud) de 1969, durant lequel grèves, manifestations et émeutes se succèdent. L'explosion d'une bombe à la Banque de l'Agriculture de Milan en 1969, qui fait une centaine de blessés, marque le début d'un terrorisme aveugle visant à déstabiliser le gouvernement. L'Italie doit faire face à un activisme violent et incontrôlable, auquel prennent part les Brigades rouges d'un côté (qui assassinent le maire de Florence en 1986, Lando Conti) et des groupuscules d'extrême-droite de l'autre dont certains bénéficient de l'appui de certains puissants (on parle même d'un rôle joué par la CIA dans la " stratégie de la tension " et deux projets de coups d'Etat sont démentelés). L'Italie est au bord de la désintégration. Cette confusion sociale et politique trouve son point culminant avec l'assassinat du Premier ministre Aldo Moro en 1978. Celui-ci est enlevé par les Brigades rouges, puis tué, suite au refus du gouvernement de négocier. Au début des années 1990, alors que l'Italie semble ne plus pouvoir être la victime du terrorisme, elle découvre l'ampleur de la mainmise de la mafia sur la vie économique et politique du pays. En 1993, une bombe posée par des parrains explose à la Galerie des Offices de Florence : cinq morts, et de nombreuses oeuvres détruites. L'opération Mani Pulite (mains propres) est mise en place pour assainir la vie politique et publique. Malgré plusieurs attentats et beaucoup de violence meurtrière (notamment l'assassinat des juges Falcone et Borsellino), les scandales éclatent, les actions frauduleuses des politiciens sont révélées, et la valse des ministres recommence. En quarante ans, 48 gouvernements se sont succédé à la tête du pays...
La fin du XXe siècle et le début du XXIe auront été marqués, en Italie, par la figure de l'illustre et controversé Silvio Berlusconi.
Pour faire face à la montée de la gauche, Silvio Berlusconi, puissant homme d'affaires, fonde, en 1993, Forza Italia. Lors des élections de mars 1994, il gagne la présidence du Conseil et met en place un gouvernement de coalition de centre-droit, Popolo delle libertà. Ce gouvernement ne reste que sept mois au pouvoir, diminué par des luttes internes et une manifestation géante contre la réforme des retraites. Aux élections législatives de 1996, c'est la victoire du centre-gauche de Romano Prodi, avec la coalition de l'Olivier (L'Ulivo). Mais ce dernier démissionne en octobre 1998 suite à de nombreuses dissensions au sein de sa propre coalition. Trois autres gouvernements de centre-gauche vont se succéder jusqu'aux nouvelles élections de mai 2001, remportées par Berlusconi et son alliance de centre-droit. Première difficulté : le nouveau président du Conseil doit faire face au passage à l'euro auquel il voue un certain mépris. Cette mesure est assez impopulaire, car considérée comme responsable de la hausse des prix. En outre, la nouvelle politique libérale menée par le gouvernement se heurte au mécontentement d'une partie de la population. Celui-ci trouve son point d'orgue dans les immenses manifestations de février 2002 (plus de 3 millions de personnes), menées par les syndicats en réponse aux premières mesures d'assouplissement du marché du travail prévues par l'exécutif. Les difficultés économiques et surtout les premiers scandales Berlusconi viennent taper sur les doigts du centre-droit. Il perd alors aux élections provinciales de 2003, aux élections européennes de 2004 et surtout aux élections régionales d'avril 2005, quand la gauche célèbre sa victoire dans 12 des 16 régions.
Suite à cette défaite, Berlusconi démissionne et forme un nouveau gouvernement pour arrêter " l'hémorragie " électorale en vue des élections de 2006, échéance cruciale pour son avenir politique. En avril, Romano Prodi, chef de file de l'Unione (coalition de centre-gauche), remporte les élections de justesse et devient le nouveau président du Conseil. A la différence de son prédécesseur, Prodi est un adepte du multilatéralisme. Cet ancien président de la Commission européenne (1999-2004) débute son mandat par l'annonce du retrait des troupes italiennes d'Irak. Reste que depuis les dernières élections parlementaires, le duel à distance que se livrent Silvio Berlusconi et Romano Prodi n'a cessé de se poursuivre. Non seulement ce dernier est parvenu au pouvoir, mais il s'est aussi fendu d'un véritable tour de force politique, avec une victoire lors du référendum de juin 2006, à l'issue duquel 62 % des Italiens ont rejeté une réforme de la Constitution italienne voulue par le gouvernement Berlusconi. Ce projet prévoyait notamment le transfert de certains pouvoirs présidentiels vers le Premier ministre. En février 2007, le groupe parlementaire de Romano Prodi se retrouve en minorité et présente alors la démission de son gouvernement. Mais finalement, ce dernier regagne la confiance du Parlement quelques jours plus tard, après un vote serré. Des affaires ont cependant émaillé l'exercice 2007 du groupe majoritaire au Parlement. Et Romano Prodi de devoir jouer avec les alliances pour ne pas perdre la majorité.
Heureusement pour le groupe parlementaire au pouvoir, l'opposition menée par Silvio Berlusconi a également été molestée en 2007 par la justice et les soucis de santé du Cavaliere. En novembre 2006, il est pris d'un malaise en plein discours, lors d'un meeting en Toscane. Il se fera hospitaliser trois semaines plus tard pour se faire poser un pacemaker. Une fois rétabli, c'est la justice qui le rattrape. En mars 2007, le procureur Piero De Petris requiert une peine de cinq ans d'emprisonnement contre lui dans l'affaire SME. Mais moins de deux mois plus tard. Si, à plusieurs reprises, il a été condamné en première instance, il a toujours été relaxé en appel, la prescription jouant aussi parfois en sa faveur. En avril 2008, il remporte avec la coalition de droite qu'il dirige les élections générales provoquées par le renversement du gouvernement de Romano Prodi, survenu deux mois plus tôt. Silvio Berlusconi devient alors, pour la troisième fois, président du Conseil des ministres italiens. Sa côte de popularité ne semble donc pas baisser et pourtant, fin 2009, il est victime d'une agression sur la Piazza del Duomo à Milan. L'édifice " Silvio " commence à se fissurer. Les scandales se succèdent et culminent avec une nouvelle affaire de moeurs sur mineure (après l'affaire Noemi Letizia en 2008) : l'affaire Karima El Mahroug (ou " Ruby gate "), du nom de la jeune Marocaine qui aurait eu des rapports intimes avec lui quand elle était encore mineure et qu'il aida à résoudre des démêlés avec la police en la faisant passer pour la nièce du président égyptien Moubarak... Entre-temps, en octobre 2009, la Cour constitutionnelle italienne juge anticonstitutionnelle la loi accordant l'immunité au président du Conseil et les procès David Mills (corruption) et Mediaset (fraude fiscale) reprennent ; en janvier 2011, s'est ouverte une enquête judiciaire contre le Cavaliere, accusé de détournement de mineures et d'incitation à la prostitution... Pendant ce temps-là, une crise éclate au sein de son propre parti et Gianfranco Fini, entré en sécession, crée un nouveau groupe parlementaire - Futuro et Libertà - qui prive le Popolo della Libertà de la majorité absolue. Il Cavaliere parvient à consolider sa majorité dans les mois qui viennent mais doit essuyer de nouveaux échecs en 2011 : Milan et Naples passent à la gauche aux élections administratives d'avril et un " oui " triomphe au référendum de mai empêchant le retour au nucléaire, la privatisation de la gestion de l'eau et l'immunité judiciaire accordée au président du Conseil et à ses ministres. Mais même si Berlusconi commence à évoquer sa succession, avec la verve qu'on lui connaît, il n'a certainement pas encore dit son dernier mot...
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