Guide West Bengal : Politique et économie
Le gouvernement indien est constitué d'un gouvernement central et de gouvernements d'Etats. Le gouvernement central détient une autorité exclusive dans les domaines suivants : politique étrangère, défense, communications, budget, impôt sur les sociétés, revenu non agricole et réseau ferroviaire.
Les gouvernements d'Etats ont le pouvoir de légiférer sur des sujets tels que l'ordre public, la santé publique, l'administration locale, les paris et les jeux, l'impôt sur le revenu agricole, les divertissements et l'alcool.
Les deux gouvernements, celui de l'Union et ceux des Etats, peuvent légiférer sur certaines questions, bien qu'une loi de l'Union soit généralement prioritaire. Il s'agit des questions relevant du droit pénal, du mariage et du divorce, des contrats, de la planification économique et sociale, du contrôle de la population et du planning familial, des syndicats, de la sécurité sociale et de l'éducation. Les domaines non énumérés ci-dessus et qui nécessitent une législation relèvent de la compétence exclusive du gouvernement central.
L'un des pouvoirs les plus importants du gouvernement de l'Union est celui de créer de nouveaux Etats, en les regroupant, en modifiant les frontières et en mettant fin à l'existence de certains. Le gouvernement de l'Union peut aussi créer et dissoudre n'importe quel Territoire de l'Union, qui a des pouvoirs plus limités que ceux des Etats. Bien que les Etats, seuls ou conjointement, exercent un contrôle sur un grand nombre de questions, la Constitution confère un rôle dominant au gouvernement de l'Union.
Chaque Etat possède une assemblée, Vidhan Shaba, et un gouvernement représentatif de sa majorité. Le gouvernement local, mené par un Chief Minister, a les pleins pouvoirs en matière d'ordre public, d'économie locale, d'agriculture, d'éducation, de santé. Un gouverneur nommé par le président de la République veille cependant à ce que la politique locale s'inscrive dans le cadre de la Constitution indienne adoptée le 26 janvier 1950. Au cas où le gouvernement local s'éloignerait de ses devoirs constitutionnels ou s'avérerait incapable d'assurer l'ordre et la sécurité, le président de la République se réserve le droit de le dissoudre et de prononcer la " President Rule ". Le gouverneur assure alors la gestion de l'Etat.
Parlement. Le Parlement indien est constitué du Rajya Sabha (Chambre supérieure) et du Lok Sabha (Chambre basse). Les membres du Rajya Sabha sont élus indirectement par les assemblées législatives d'Etats, sur la base de la représentation proportionnelle. Un tiers de ses membres se retire tous les deux ans, mais ils peuvent cependant être réélus.
Le président nomme 12 membres au Rajya Sabha qui se sont distingués dans divers domaines (arts, sport, musique, etc.) Les membres du Lok Sabha sont élus directement par le peuple pour cinq ans. Tout citoyen indien de plus de 25 ans peut être élu au Lok Sabha et tout citoyen âgé de 18 ans et plus peut voter.
Les Etats sont dirigés de la même façon que la nation. Ils ont une assemblée législative semblable au Lok Sabha. Chaque Etat a aussi un gouverneur, nommé par le président.
Pouvoir exécutif. Le président est le chef constitutionnel de l'exécutif de l'Union. Le pouvoir exécutif véritable est détenu par un Conseil des ministres, avec à sa tête un Premier ministre qui aide et conseille le président. Le Conseil des ministres est responsable du Lok Sabha, la Maison du Peuple. Dans les Etats, le gouverneur, en tant que représentant du président, est le chef de l'exécutif, mais le pouvoir exécutif véritable appartient au ministre à la tête du Conseil des ministres.
Pouvoir judiciaire. L'autorité juridique en Inde est exercée par un système de cours nationales administrant les lois de la République et des Etats. Tous les juges sont nommés par l'instance exécutive du gouvernement, mais leur indépendance est garantie par divers dispositifs de sécurité. Une Cour suprême comportant jusqu'à 26 membres est au sommet du système juridique. Juste en dessous se trouvent les hautes cours et les cours subordonnées de chaque Etat.
Le rôle principal de la Cour suprême est d'arbitrer les querelles entre les gouvernements centraux et d'Etat, ainsi que les litiges publics impliquant une interprétation de la Constitution. Totalement autonome, la Cour suprême a souvent été utilisée par le peuple, dans l'histoire récente, comme une instance de contrôle sur le gouvernement.
Les élections sont conduites et contrôlées par une Commission électorale. C'est un corps indépendant qui veille à ce que les élections se déroulent de façon libre et régulière. La Commission électorale fixe et annonce les dates des élections.
Après le décompte des votes, on déclare élu le parti ayant obtenu la majorité simple. Cette majorité peut être de deux types : simple (celle du parti ayant le nombre de votes le plus élevé) ou absolue (celle où le parti obtient plus de 50 % des votes).
Une majorité simple peut conduire de temps en temps à des paradoxes, dans lesquels les représentants élus peuvent gagner seulement parce qu'ils totalisent le plus grand nombre de votes mais sans avoir pour autant le mandat de la majorité du public votant. Ce qui conduit à des situations intéressantes les lendemains d'élection !
L'Inde compte plus de 200 partis politiques. Les deux plus importants sont le Parti du Congrès (Indian National Congress) fondé en 1885, et le Bharatiya Janata Party (BJP) fondé en 1980.
Le Parti du Congrés a participé à toutes les étapes menant à l'indépendance, notamment avec la présidence de Nehru (1929) et l'autorité de Gandhi. Il a longtemps accueilli en son sein toutes les tendances politiques indiennes. Le parti a pris des orientations socialisantes (dirigisme économique, révolution verte, rapprochement avec l'URSS, etc.), mais depuis la fin des années 1980, ses orientations sont nettement plus social-libérales, quoique allié avec deux partis communistes. Le parti du Congrès se targue d'être un parti laïque et centriste historiquement dominant. Mais sa popularité a été effritée par plusieurs affaires de corruption et des scissions. Depuis mai 2004, Manmohan Singh, membre du Parti du Congrès, est le Premier ministre du pays.
Le BJP (le Parti du peuple indien) est un parti à orientation nationaliste hindoue. Depuis 2004, le président du parti est Lal Krishna Advani (ancien ministre de l'Intérieur). Le parti tire sa force politique de la Hindi belt (régions du Nord et de l'Ouest de l'Inde peuplées d'hindiphones). Considéré comme le parti des hautes castes, des milieux commerçants et du Nord, il a cependant accru son électorat dans les castes intermédiaires et dans des États du Sud, en jouant sur le sentiment religieux. Depuis les élections générales de mai 2004, le BJP est le premier parti d'opposition, avec 138 sièges sur 543 à la Lok Sabha. Depuis 2010, Nitin Gadkari est le chef du parti.
Autres partis relativement importants : le Janata Dal, un parti national s'appuyant sur les basses castes. Le Shiv Sena, un parti d'extrême-droite est implanté dans le Maharashtra. C'est un allié du BJP.
Le président de la République est le commandant suprême des forces armées, composées uniquement de volontaires. L'armée régulière compte 1 265 000 personnes. La marine comprend 55 000 personnes et l'armée de l'air 110 000 (et plus de 700 avions de combat). Impliquée dans trois guerres depuis l'Indépendance, l'Inde accorde une grande importance à sa défense.
Ayant deux puissances nucléaires pour voisins (Pakistan et Chine), l'Inde a aussi développé et testé des armes nucléaires. Le pays n'est pas signataire du Traité de Non Prolifération Nucléaire. En 2007, l'Inde a conclu un accord avec les Etats-Unis sur le nucléaire civil. Mais le Premier ministre a indiqué que cet accord n'empêcherait pas l'Inde de reprendre ses essais nucléaires militaires si sa sécurité était menacée. Il est intéressant de noter que, jusqu'ici, l'Inde n'a jamais été l'agresseur dans aucune guerre. Le pays dispose aujourd'hui d'une technologie qui lui permet de fabriquer missiles, avions de chasse, tanks et autres armes.
Jusqu'au début des années 1990, la politique étrangère de l'Inde était une politique de non-alignement avec les grandes puissances quelles qu'elles soient. Le pays est l'un des membres fondateurs du Mouvement des Non-Alignés (MNA) et a joué un rôle important dans les affaires mondiales se ralliant souvent à la cause des nations colonialement exploitées et les moins développées. L'Inde a maintenu son adhésion au Commonwealth (autrefois Commonwealth britannique des Nations) et est devenue le premier pays de ce Commonwealth à passer du statut de dominion à celui de République, en 1950. L'Inde était membre, bien que non indépendante, des Nations unies où elle a joué un rôle actif. En 1985, elle a rejoint six pays voisins dans le lancement de l'Association asiatique du Sud pour la coopération régionale (AASCR). Aujourd'hui l'Inde est un membre de l'ANASE (l'Association des nations de l'Asie du Sud-Est).
Depuis le début des années 1990, elle a amorcé un sérieux virage. La politique de non-alignement n'est plus à l'ordre du jour. Consciente de son potentiel économique et de sa situation géostratégique délicate, l'Inde s'ouvre de plus en plus aux grandes puissances. Elle tente d'apaiser les tensions avec ses proches et puissants voisins (Chine et Pakistan), tout en nouant de nouvelles alliances, officielles ou officieuses, avec les grandes puissances. En 2006, l'Inde passe un accord avec les Etats-Unis sur la coopération nucléaire civile qui lui permet entre autres d'acheter de l'uranium. Elle devient par ce fait la 6e puissance nucléaire mondiale. La diplomatie est à l'ordre du jour, mais la méfiance reste plus que jamais de mise.
A l'inverse des " dragons " d'Asie du Sud-Est, l'Inde est restée très protectionniste jusqu'au début des années 1990. Le manque d'infrastructures, le retard des campagnes et une sympathie non dissimulée pour le modèle soviétique mettaient alors le pays à l'abri de toute influence occidentale.
Amorcée sous Rajiv Gandhi (entre 1984 et 1988), l'ouverture de l'Inde sur le monde extérieur n'a eu vraiment lieu qu'en 1991. Le Premier ministre Narasimha Rao se lance alors dans une série de mesures spectaculaires pour redresser l'économie indienne à l'agonie : dévaluation de la roupie pour favoriser les exportations, ouverture de certains secteurs aux investisseurs étrangers, exonération de taxes, libéralisation du change de devises étrangères... Très vite les multinationales se jettent sur le marché indien. La classe moyenne des grandes villes s'enthousiasme pour les rites de consommation à l'occidentale, si longtemps interdits.
Dix ans plus tard, la fièvre n'est pas retombée. Et force est de reconnaître le dynamisme des classes d'affaires et des publicitaires pour entretenir le courant. L'Inde ne comptait guère que trois marques de voitures fin 1980... Il est à présent difficile de les dénombrer. Enfin, symbole de l'adaptabilité du pays : Internet s'y est banalisé avant même d'apparaître en France !
Aujourd'hui plus que jamais, l'Inde est en train de devenir une priorité pour les Occidentaux. Les grands de ce monde sont convaincus que l'Inde est un acteur incontournable sur la scène internationale, ne serait-ce qu'en raison de sa taille (1/6 de la population mondiale) et de son potentiel économique. En 2004, Bush a défini l'Inde comme l'un des nouveaux concurrents des Etats-Unis. L'émergence de " l'éléphant indien " est de plus en plus visible. Pour 2007, le Bureau central de Delhi a annoncé une croissance record depuis vingt ans, avec une augmentation de 9,4 % du PIB. La capitale du high-tech, Bangalore, compte aujourd'hui plus d'ingénieurs en informatique que la Silicon Valley américaine. Les délocalisations de centres d'appels et autres téléservices créent 200 emplois par jour dans le pays. Les entreprises indiennes sont de plus en plus présentes au niveau international. A ce rythme, certains estiment que l'Inde sera la 3e économie mondiale dans 10, 20, ou 30 ans, derrière les Etats-Unis et la Chine. En même temps, le pays constitue l'un des derniers grands marchés émergents de la planète, donc un débouché irremplaçable pour les entreprises occidentales. Les Indiens le savent et pèsent de tout leur poids dans les négociations internationales sur le commerce. Bien qu'elle ne compte encore que pour 1 % du commerce mondial, l'Inde est un interlocuteur de premier plan à l'Organisation mondiale du commerce. Longtemps l'un des leaders des pays " non alignés ", elle se veut aujourd'hui chef de file des pays en voie de développement, refusant de se laisser faire par Bruxelles ou Washington. Malgré ce boom économique, l'écart entre les grandes villes et les campagnes est flagrant. Le miracle indien a ses limites. Le salaire d'un ouvrier agricole ne dépasse guère 35 € par mois et celui d'un ingénieur débutant 250 €. Aujourd'hui, les objectifs du gouvernement sont de renforcer les infrastructures, accélérer le développement économique et améliorer l'accès aux soins médicaux et à l'éducation.
L'Inde a toujours été une société principalement agricole, avec la majorité de sa population qui dépend de l'agriculture. Cela saute aux yeux dès que l'on quitte les grandes villes. L'agriculture fait vivre les deux tiers de la population. Malgré les millions de nouveaux riches urbains, 300 millions d'Indiens vivent avec moins de 1 dollar par jour. Une politique agricole bien planifiée, amorcée dans les années 1960, a abouti à une Révolution Verte en Inde, à un véritable boom de la production agricole. Le gouvernement s'est concentré sur le développement de régions à possibilités de cultures extensives, d'un réseau complet d'irrigation, d'emplacements de choix pour la production de bois de construction. Non seulement l'Inde est ainsi devenue autosuffisante en grain d'alimentation, mais elle a pu aussi exporter ses récoltes. Elle a les plus grandes surfaces cultivées de légumineuses du monde, et elle est la première à avoir développé un hybride du coton.
Les ressources minières de l'Inde apportent un soutien important à son industrie manufacturière diversifiée et leur exportation, une source modeste de revenus. La nationalisation de nombre d'entreprises étrangères et locales, ainsi que l'implication du gouvernement indien dans la gestion de plusieurs autres ont donné à ce dernier un rôle prédominant dans l'industrie minière.
L'Inde se classe parmi les leaders mondiaux dans la production de minerai de fer, de charbon et de bauxite, et elle produit des quantités significatives de manganèse, mica, dolomite, cuivre, pétrole, chrome, plomb, zinc, or et argent.
Né en France en 1904, d'une mère française et d'un père indien. Après des études à Paris et à Londres, ce passionné d'aviation et ami du fils de Louis Blériot, fonde la première compagnie aérienne indienne en 1932 : le Tata Aviation Service. Il sera plus tard (1953-1978) à la tête d'Air India. En 1938, il est nommé président de Tata and Sons, le plus grand groupe industriel de l'Inde, fondé par son grand-oncle. Sous sa présidence, l'empire Tata devient tentaculaire et participe grandement au développement de l'économie indienne. Aujourd'hui le groupe est, entre autres, le premier producteur de véhicules utilitaires du pays. J.R.D. Tata va également révolutionner la gestion d'entreprises en Inde, en privilégiant notamment le facteur humain. Indemnités pour les accidents de travail, gratuité des soins médicaux, plan de retraite des salariés, programmes d'alphabétisation, etc. Ce visionnaire s'est éteint en 1993, un an après avoir reçu le Bharat Ratna, la décoration civile la plus prestigieuse en Inde, pour récompenser sa réussite exemplaire et ses efforts désintéressés en faveur du développement du pays.
Le secteur industriel de l'Inde est fortement diversifié et inclut une gamme d'industries lourdes et à haute technologie qui sont en grande partie propriété du gouvernement. Les industries de biens de consommation sont généralement privées. Les productions majeures du pays sont le textile, le fer et l'acier, le ciment, les engrais, d'autres produits chimiques, des véhicules automobiles, des bateaux, des bicyclettes, des appareils électriques et électroniques, ainsi que des produits pharmaceutiques. Les syndicats, généralement affiliés à des partis politiques divers, sont importants dans les secteurs modernes de l'économie. Les principaux partenaires commerciaux de l'Inde sont les Etats-Unis, le Japon, le Royaume-Uni, la Russie, l'Allemagne et l'Arabie Saoudite.
Si pendant longtemps le tourisme n'a pas été la priorité du gouvernement, il en est tout autrement aujourd'hui. Dans sa stratégie globale d'ouverture sur le monde extérieur, l'Inde prête une attention toute particulière à cette activité, et les résultats sont là.
Secteur devenu essentiel pour l'économie indienne, moteur de croissance et d'emplois, l'industrie touristique et hôtelière en Inde est la 3e industrie exportatrice après le prêt-à-porter, les pierres précieuses et la bijouterie. Alors que l'Inde accueillait 1,8 million de touristes en 1992, ils ont été 4,4 millions à fouler son sol en 2006 (selon la UNWTO - World Tourism Organization), et plus de 6 millions selon les estimations en 2009. Cette augmentation est notamment due à l'amélioration des produits touristiques, des prestations, et à l'extension du trafic aérien. Aujourd'hui, ce secteur emploie plus de 18 millions de personnes et contribue à 5,6 % du PIB. En 2010, il permet la création de 25 millions d'emplois. Sans compter qu'en octobre 2010 New Delhi abrite les 19e Jeux du Commonwealth ; un événement qui devrait attirer des milliers de touristes sur le sol indien. Pour être à la hauteur de la manifestation, le gouvernement a construit beaucoup d'infrastructures et développé ses réseaux de transports (extension de la ligne de métro, notamment).
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